Les trois marines bretonnes sont reparties en avion depuis l’île de Sal. Le nouvel équipage qui va faire la traversée jusqu’au Brésil est arrivé :

– Raymond, le plus célèbre cuisinier de Sara, auteur du billet de blog sur la cuisine en mer et de la vidéo sur le pain en mer.

– Isabelle, qui il y a fort longtemps partagé les aventures de Kradok en Sardaigne et en mer Égée.

– Cathy, la navigatrice qui a accompagné Roger lors de sa dernière odyssée de Toulon jusqu’en Grèce.

Nous sommes au mouillage dans la petite baie de Palmeira. Les embarquements et débarquements se font sur la petite plage, à côté du quai des pêcheurs.

C’est la première fois que je passe un peu de temps en bateau sur l’île de Sal. J’avais un a priori défavorable sur les îles de Sal et Boa Vista, bouffées par le tourisme de masse. Ce n’est pas mon Cap Vert. Pourtant, je tombe sous le charme de Palmeira et de ses airs de bourgade africaine. Et bien sûr, les Cap-Verdiens sont toujours aussi gentils et accueillants.

Je refais avec mes nouveaux équipiers la visite incontournable des salines de Pedra de Lume. Nous y allons avant l’arrivée des bus de touristes, et cette fois nous pouvons nous baigner dans l’eau des salines et prendre un bon bain de boue qui va décaper notre peau de vieux boucanier. Anton, notre chauffeur du jour, amène avec nous sa petite fille Alicia. Elle réveille l’instinct maternel de nos équipières.

Salines de Pedra de Lume. Raymond, Cathy, Alicia, Anton, Isabelle et Kradok,

Bain de boue aux salines,

Premier bain de mer de l’hiver pour Raymond et Isabelle. Deuxième pour Cathy, qui s’est déjà baignée toute habillée dans le port en débarquant de l’annexe et passe sa journée en paréo.

On fait aussi un petit tour à Santa-Maria, vers les belles plages du Sud, les hôtels et les résidences de tourisme.

Le Cap-Vert version Sal et Boa Vista,

Bon, la mer est belle. On se casse ?

La longue houle de nord-est est toujours bien là. Les fortes dépressions qui secouent les marins du Vendée Globe plus au nord se font sentir jusqu’ici.

Avec cette houle, les mouillages ne sont pas confortables. Nous prenons la décision de filer direct sur Mindelo, sans nous arrêter à São Nicolao. 120 miles et 24 heures de mer, juste de quoi bien s’amariner. 15 nœuds de vent par le travers avec une mer un peu formée. Des conditions idéales pour le bateau et pour tester un peu l’équipage. Je me suis mis hors quart, pour voir un peu comment ça passe. Bien pour Raymond et Zaza, beaucoup moins bien pour Cathy qui n’a pas bien dormi les nuits précédentes.

Retour à la marina de Mindelo. Tania, rencontrée il y a huit ans, n’est pas à Mindelo en ce moment. Mais elle vient de nous envoyer ses nouvelles bonnes adresses où faire la fête et les coordonnées de son copain Carlos. Soirée endiablée à la casa Tchikau, puis on retrouve Carlos au Colombinho, et nous finissons notre soirée au Jazzy Bird.

L'équipage de Sara Au Colombinho, avec Carlos et Cristina, les amis de Tania,

Chez Luis Batista le luthier, Raymond hésite encore un peu à acheter le cavaquino,

Au matin, je confie mon gros sac de linge sale à Elizabeth, la lavandière de la marina. J’ai fait l’inventaire du sac hier soir. Je n’ai pas les yeux en face des trous. Je ne voudrais pas que cette fois encore, des habits disparaissent et accessoirement me retrouver avec les culottes, pourtant jolies, des voisines de bateau.

Puis départ vers Santo Antao. Raymond a retrouvé les coordonnées de Djuly, le guide qui lui avait organisé une randonnée dans l’île il y a une quinzaine d’années. Djuly appelle ses amis  Carlos et Jandir pour organiser notre séjour.

Descente du cratère de Cova jusque dans la vallée de Paul, pour le premier jour.

Descente vers la vallée de Paul,

Départ de randonnée,

Nuit chez Alcinda à Ponta do Sol, repas au restaurant Caleta en bord de mer. « Tudo bem para nós. »

Pour les jours suivants, Raymond m’a préparé deux nouvelles randonnées que je n’ai encore pas faites. Les filles nous abandonnent pour les randonnées. Leurs genoux ont souffert dans la descente vers la vallée de Paul.

Premier jour de Ponta do Sol à Cruzinha, magnifique randonnée en bord de mer dans les falaises. Nous faisons bien sûr un arrêt chez Teofilo, rencontré 8 ans plus tôt à Fontainhas. Pas mal de dénivelé pour cette rando, mais je tiens toujours le choc.

Fontainhas, magnifique village,

Chez Teofilo, il y a déjà 8 ans,

Chez Teofilo aujourdhui,

Sentier du littoral...

Arrivée à Cruzinhas

Deuxième jour de Cha de Igreja à Boca de Ambas, deux bons cols bien pentus à passer avec une belle descente, et c’est toujours magnifique.

De Cha de Igreja à Boca de Ambas,

Maison traditionnelle,

Carlos et Jandir promènent les filles qui sont également ravies de leurs visites et de leurs rencontres. Île extraordinaire !

Santo Antao par la route des crêtes,

Retour à Mindelo. La météo n’est pas bonne pour les traversées vers les Antilles. Les voiliers et leurs équipages attendent une fenêtre météo.

retour aux fondametaux, le floating bar,

De notre côté, pour que l’équipage s’amarine vraiment, une petite sortie s’impose, malgré la mer et le vent. Nous allons passer deux nuits au beau mouillage de l’île déserte de Santa Lucia.

Deux nuits, seuls au monde, dans un mouillage de rêve. Seule ombre dans ce tableau idyllique, les rafales de vent qui arrivent brutalement et secouent le bateau dans tous les sens.

Tout seul au mouillage sur l'île déserte,

Seule Cathy nage jusqu’à la belle plage de sable blond.

Retour à Mindelo encore très musclé. Des rafales à 30 nœuds encore et une mer très formée. Nous sommes seuls sur l’eau.

Ça discute ferme à la marina. Les skippers attendent une petite accalmie pour un départ de transat plus calme. Pour nous qui allons vers le sud, cela peut se traduire par 3 jours difficiles.

On peut attendre encore un peu avant de partir. Entre préparation du carnaval africain et musique dans les restaurants puis les bars, on devrait garder un très bon moral. Les soirées au Colombinho avec Carlos et Cristina, les amis de Tania, sont fabuleuses. La musique y est excellente. C’est devenu notre nouveau repère.

J'ai enfin récupéré mon passeport à l'émigration pour la prolongation de mon visa au Cap Vert. On pourrait presque partir si le vent tombait un peu et si la musique à Mindelo était moins bonne!