Du passage du détroit de Gibraltar aux Canaries
Lieu mythique, le passage de Gibraltar peut être quelquefois compliqué. Je me suis bien renseigné. Alain, le premier des Kradoks y a souffert lors du premier passage de Sara.
Jean-Luc G m’a donné il y a quelques mois les premiers conseils.
Tout d’abord, le risque lié aux orques. Cela paraît se gérer de mieux en mieux grâce au suivi qui est fait par le GT Orca, qui a même une appli Android pour recenser les interactions avec les orques.
Mais Jean-Luc me dit surtout ne pas relâcher son attention après le passage du détroit à cause des pêcheurs marocains. Souvent situés très loin de la côte marocaine, ils n’ont pas le système de repérage AIS et sont très peu visibles de nuit.
José, qui est également passé par là, me met en garde également sur la présence de pêcheurs. Il a failli rentrer dans leurs filets lors de son passage.
Les derniers conseils me sont donnés par Stéphane, notre voisin de ponton, du bateau Asteloy, qui a fait de nombreuses fois le passage.
Il me conseille de m’abonner à l’appli Ventusky. Beaucoup plus complète que Windy, elle permet de connaître non seulement la force du vent dans le détroit, mais aussi le courant de la mer et, encore plus important, le courant de marée.
Compte tenu de ces éléments, un départ le samedi matin juste avant l’étale serait idéal.
Lever de soleil sur le rocher,
On est de nombreux voiliers à partir samedi.
Les Orques qui sont remontées vers la Galice ne devraient pas être de la partie.
Stéphane, Marilyne et Enzo partent en même temps que nous. Ils nous attendent pendant le passage du détroit. Asteloy, leur Dufour 500 est beaucoup plus rapide que Sara. C’est sympa et rassurant de nous attendre.
Asteloy nous accompagne,
Route jusqu’à Tarifa en longeant la côte puis direction ouest-sud-ouest pour ne pas être sur la côte marocaine à la nuit et rejoindre les zones de haute mer.
Pêcheur marocain au large,
Le début se fait encore au moteur. Nous avons le vent de face. Puis l’alizé portugais se lève, nous partons sous voile au portant pour quelques jours. Asteloy nous quitte.
Dimanche, lundi et mardi, c’est toujours portant avec 25 à 30 nœuds de vent arrière. On avance bien, mais ce n'est pas super confortable. Mercredi, le vent est tombé complètement et c’est au moteur que nous rejoignons la première île des Canaries, Graciosa. Pour le dernier jour, j’ai remis la ligne à l’eau. Sylvie ne souhaite plus de thon de plus de 10 kilos. Nous ne sommes que deux et le stock de conserves de thon est déjà bien fait. J’attrape donc une petite pélamide de 3 kilos. Je ne sais pas si on va arriver à la finir ? Il nous reste encore du poulet.
Dernière journée au bruit du moteur,
On devrait arriver au mouillage de la Cala Francesca, sur l’île de la Graciosa, juste avant la nuit.
Arrivée au coucher du soleil,
Au moment où Sylvie enlève le pilote automatique et reprend la barre, le pilote se bloque avec la barre tout à babord. On fait des ronds dans l’eau ! Vite, je descends désaccoupler le vérin du pilote de la barre. Cela remarche, mais on n'a plus de pilote. On mouille à la tombée du jour dans un mouillage très encombré.
Un bon apéro au ti-punch, une cuisse de poulet et une purée de patate douce et au lit pour une vraie bonne nuit de sommeil. Le lendemain, démontage du pilote avec les conseils de Yann Deluy par WhatsApp. J’essaie de réserver des places dans les marinas. C’est blindé partout. On n'est pas les seuls à vouloir traverser l’océan !
Bricolage du jour,
On ne se baigne même pas. La mer est à 19 degrés et le vent est froid.
On file vendredi matin vers le sud de l’île pour se mettre à l’abri du coup de vent qui arrive.
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