La croisière corse 2013
Voilà donc arrivé enfin le début de ma saison de voile. La croisière corse 2013 démarre. Cette belle épreuve mène chaque année les concurrents du port de la Seyne jusqu'en Corse, à Calvi puis Saint Florent avec retour vers le continent, tout cela dans la semaine. Deux participations sont possibles : la croisière corse elle même, et la corsica cup. Dans la seconde formule, les épreuve se succèdent à un rythme éffréné. C'est évidemment cette option que nous avons prise.
Je fais ces régates sur Bacchus, le First 31.7 de Jean Louis.
Pietro et Hervé nous accompagnent pour la semaine.
Le prologue a lieu le samedi 4 mai. Pietro ne pouvant pas être des notre ce jour là. Guy et son fils Johan, nous rejoignent.
impressions de la premières journée : (lien youtube)
Le vent est bien léger pour cette première journée. Mais il est régulier et il nous portera tout au long de la régate. Johan a été parfait en numéro 1, et Hervé qui a pris la barre ce jour là est très fier de notre classement. Nous terminons deuxième pour cette première épreuve.
Débriefing apéro avec Jacques et Bob, l'équipage de Noix 2 Coco.
de gaucha à droite, Guy, Johan, Jacques, Bob, Jean-Louis et Hervé.
L'apéro puis la paella du soir terminent la première journée.
Dimanche 5 mai :
Hervé n'a pas pu nous accompagner pour cette première traversée. Il nous rejoindra à Calvi demain.
Peu de vent annoncé pour le départ vers la Corse. En face du fort Saint Louis, Yves Maillard donne le départ pour la traversée. Nous prenons une mauvaise option en partant chercher le vent au large, alors que les thermiques semblent plus efficaces à la côte.
Autre mauvaise option, nous longeons le Grand Ribaud pour éviter un paquebot de croisière qui a lui aussi décidé de longer le Grand Ribaud. Il nous vient droit dessus en sonnant un coup d'alerte. Plus possible de l'éviter. Nous décidons d'allumer le moteur pour se lever de devant son étrave. Le moteur démarre, ronfle, mais le voilier ne bouge pas. Le paquebot nous passe à quelques mètres et à ras du Grand Ribaud ! Jean-Louis prévient Gérard, organisateur de l'épreuve et président du club, que nous avons essayé d'allumer le moteur pour nous sortir de ce mauvais pas mais que le bateau n'avance plus au moteur. Il le prévient par téléphone et pas par radio, pour que tout le monde ne soit pas au courant et que l'incident reste discret. C'est raté ! A notre arrivée à Calvi, tous les concurrents ont eu la nouvelle. On sait que l'on peut compter sur la discrétion de Gérard... Jacques sur Smac en rajoute une couche en montrant la photo ci dessous qu'il a pu prendre depuis son bateau :
on s'en fout... on est prioritaire ! (photo de Jacques sur Smac)
Il faut maintenant trouver ce qu'il se passe. Pietro plonge la tête sous le bateau pour vérifier si l'on a toujours une hélice. Je le retiens accroché à son pantalon. Elle est là mais elle ne tourne pas ! Nous vérifions le cable de l'inverseur, côté manette, tout va bien. Mais côté sail-drive, la patte de fixation s'est dévissée. Les vis sont en fond de cale. Je peux les remettre assez rapidement. Tout est à présent dans l'ordre et nous pouvons repartir à la voile. Déjà une heure de perdue. Et le vent n'est pas de la partie.
Nous passons une très belle nuit tout près du feu rouge du cap Bénat. Les voiles ne se gonflent même plus et le bateau est immobile sur une mer d'huile, nuit noire, pas de lune et des nuages. Nous dormons à tour de rôle dans le calme absolu. C'est mieux qu'au mouillage ! Seul avantage de cette pétole, au matin nous sommes bien reposé.
Le vent commence à se lever doucement à six heures du matin. Il monte tout au long de la journée. Une belle journée sous spi avec vent par le travers.Un vrai régal.
Pietro vérifie les mesures GPS au sextant. "Nous sommes bien entre la Corse et le continent !"
A l'arrivée dans la baie de Calvi, le vent passe brutalement de 20 noeuds avec une mer qui se forme, au calme le plus absolu. Il nous faut encore une heure pour arriver au port, toujours à la voile.
Hervé, qui a passé sa journée sur les quais à nous attendre nous a laissé 5 messages téléphoniques.
Nous arrivons à 1h30 du matin suivi de près par Smac et son équipage. Beaucoup de concurrents ont abandonné, mais notre plus sérieux concurrent, Sirius, l'autre first 31.7, est devant nous.
Mardi 7 mai :
Calvi, entre mer et montagne,
nouveau départ à 13 heures pour une régate ventée. 25 noeuds avec rafales à 30. Mais nous restons dans la baie de Calvi où la mer n'est pas formée.
régate ventée (photo de Jacques sur Smac)
Nous partons en retard du ponton. Juste avant le départ, rien n'est prêt sur le bateau. Nous enfilons les gilets gonflables. Hervé n'arrive pas à mettre le sien. Je l'aide à l'enfiler debout dans le cockpit. Jean-Louis empanne rapidement. Avec le bruit du vent, je n'ai pas entendu son avertissement et la bome me heurte à la tête ! Le coup me fait voler dans les filières. Ma jambe me fait très mal. Je suis tombé sur le winch. Tout le monde a peur pour ma tête. J'ai peur pour ma jambe. Je vais avoir un très gros hématome, mais rien n'est cassé. Ouf ! on peut partir.
La régate est serrée. Hydra n'a pas réduit sa voilure et nous gêne à chaque virement sans que nous puissions le dépasser. Nous le remontons au près et il nous distance au portant. A cause de sa grand voile, il n'empanne pas mais vire à la bouée. Lors d'un de ces virements il nous revient droit dessus. Nous l'évitons de justesse avec un violent empannage. Cette fois c'est Pietro qui se fait fouetter le dos par l'écoute de grand voile.
on se demande encore comment on est passé ! (photo de Jacques)
Nous finissons par dépasser Hydra juste avant la ligne d'arrivée. Belle régate, mais il faut maintenant panser nos plaies. Les voiles ont souffert aussi et le coulisseau en tête est cassé.
Le pré apéro du soir commence à avoir un certain succès sur Bacchus.
pré apéro au vin du domaine des Baguiers (toujours une photo de Jacques)
Mercredi 8 mai :
une fin de semaine ventée s'annonce et le programme de la régate est changé. Nous n'irons pas à Saint-Florent. Nous régaterons demain encore dans la baie de Calvi, puis nous repartirons pour le continent jeudi matin.
La régate de l"après midi n'est pas une réussite pour nous. Nous partons en tête mais un peu plus tard, un virement vraiment raté à la bouée sous le vent nous fait perdre tout espoir de remonter Sirius ou Hydra.
Jeudi 9 mai :
Au briefing, la régate du retour est annulé. Il faut rentrer rapidemment, et la pétole qui s'est installée ne nous permettra pas de rentrer à la voile avant le coup de vent annoncé.
Je m'énerve après Hervé qui n'est pas pressé de rentrer et qui veut continuer de régater avec Sirius. Je n'ai pas envie de me retrouver entre Corse et continent avec le mistral qui s'est levé. J'en ai connu quelques unes de galères comme celà et je n'en garde pas vraiment de bons souvenirs.
Mon argument est simple : Nicolas sur Sarbacane est parti rapidement, cela veut dire qu'il ne faut pas tarder, il va y avoir du vent. Jean-Louis me rappelle l'histoire du bûcheron canadien qui coupe du bois pour l'hiver :
" Un Indien passe par là et le bûcheron lui demande :
- L'hiver sera-t-il froid, grand chef indien ?
- Oui, HUGH ! hiver très froid.
Alors le bûcheron se remet à couper du bois de plus belle. Le lendemain, l'Indien repasse par là et le bûcheron lui demande si l'hiver sera vraiment aussi froid qu'on le dit.
L'indien répond :
- Oui, HUGH ! Hiver très rigoureux....
Alors le bûcheron reprend sa scie et coupe une montagne de bois. Le jour suivant, l'Indien repasse en disant : - Hiver très, très rigoureux.
Le bûcheron intrigué, lui demande :
- Mais enfin, dis-moi comment tu devines que l'hiver sera très froid.
- Chez nous, on a un dicton : Quand l'homme blanc coupe du bois, c'est que l'hiver va être froid ! »
autre version de
"quand Sarbacane lève l'ancre rapidement, la mer va être mauvaise"
Notre traversée retour se fait donc au moteur sur une mer d'huile. Des dizaine de dauphins nous accompagnent toute la journée. Je n'en ai jamais autant vu. C'est toujours un spectacle éblouissant.
un dauphin dans l'étrave
Nous arrivons au petit matin au port de La Seyne. Nous avons trois heures d'avance sur le coup de vent.
Dimanche soir, c'est la remise des prix. Je crois que nous sommes sur le podium ?
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