Lundi 3 juillet :

Nous sommes à Gibraltar depuis une semaine maintenant. Une semaine passée à, dans le désordre :
- tenter de faire réparer notre moteur babord par Volvo. Après un premier contact mardi matin, au cours duquel la dame répond à Olivier je vous rappelle dans l'après-midi pour vous dire quand on pourra passer, appel qu'on attend toujours, idem mercredi, Olivier a fini par appeler directement le service d'assistance Volvo jeudi matin. Une heure après, les mécano venaient voir le moteur, pour constater (en 10mn!) qu'il fallait changer le boîtier, donc le commander (ce qui aurait pu être fait dès mardi), 2 jours de délai, intervention repousée donc à lundi compte tenu du week-end ... A midi, la pièce était changée, la vidange faite par la même occasion. On a donc un moteur prêt à repartir, sauf que le vent, qui était d'ouest (donc tip top pour nous) toute la semaine dernière, est passé est (donc en face) et la météo annonce de la pétole toute la semaine ... On prévoit quand même de partir demain, en ressortant le gennaker, et en ayant fait le plein de gasoil ...
- profiter de la connexion retrouvée pour, dans le désordre aussi, trouver un billet d'avion retour pour maman, profiter du début des soldes pour passer une commande de slips et bermudas pour Gaëtan, rattraper les billets de blog en retard, essayer (en vain) de se faire envoyer un nouveau répartiteur de batteries pour le moteur babord (les fournisseurs ne garantisent pas les délais d'envoi, on va finir par le faire envoyer directement à Sète ...), commencer à préparer notre retour à terre en réservant un box pour nos affaires (les locataires de notre maison restent jusqu'au 15 août, on sera SDF pendant 2 semaines!), prendre rendez-vous chez un ophtalmo pour Quentin, depuis la Martinique on se dit qu'il lui faudrait vraiment des lunettes, ce serait bien qu'il en ait pour la rentrée au collège, vérifier les inscriptions au collège, justement, faire des mails à droite à gauche, etc ...,
- rincer le bateau qui en a bien besoin, lessiver les cabines avant pour les débarrasser de l'humidité de la traversée, et commencer le grand ménage, tout ce qui sera fait ici ne sera plus à faire à Sète, on frotte les pare-soleils du carré, du cockpit, on lessive les hamacs, les matelas de pont, les coussins, les rideaux, ...
- se faire un petit resto tapas pour fêter la fin de la transat avec maman, n°1 dans tripadvisor, le site recommande d'arriver tôt, mais à 19h30 quand nous arrivons, c'est fermé, ça n'ouvre qu'à 20h30 ... mais oui, c'est vrai, on est en Espagne !!
- se moquer un peu (mais gentiment) de nos voisins de ponton, des anglais sur un cateau tout beau tout propre, monsieur passe son temps à astiquer pendant que madame lui donne des ordres, leur porgramme de navigation va de Gibraltar à Carthagène en passant par Alméria, au moins 300 km en 6 mois!!,
- se ballader un peu dans les rues de La Linea de la Concepcion, qui réserve quelques bonnes surprises derrière les affreux immeubles du bord de la baie, et y gouter à quelques pâtisseries espagnoles,
- faire la vidange du moteur tribord, qui, lui, n'est plus sous garantie. Olivier y a passé la journée de vendredi, enfermé dans la cale moteur,
- affaler le génois pour expertise de nos travaux d'aiguille afin de savoir s'il est vraiment nécessaire de le porter chez un voilier. Au final, après deux petites coutures supplémentaires, il a été jugé apte à finir le voyage jusqu'à Sète. Charge ensuite à Emmanuel de le faire reprendre ou de le changer ...,
- faire un petit tour à la plage avec Annie et les enfants ... mais l'eau est froide, pas de vague pour le body-board, ça ne passionne pas les enfants qui ne voudront pas y retourner (il faut dire qu'il faut marcher une bonne demie-heure pour y arriver, ceci explique peut-être cela!),
- monter en haut du rocher de Gibraltar ... partis à 9h vendredi matin avec Annie et les graçons, nous marchons une heure dans les rues piétonnes après avoir passé la douane et traversé la piste d'aéroport, avant d'atteindre le téléphérique qui nous emmène en haut du rocher. On y a une vue magnifique sur le Maroc tout proche, et on y croise les petits singes voleurs de Gibraltar ... Au premier abord, ils sont plutôt sympahiques, ces petits macaques qui se promènent en liberté sur les chemins, montent sur le toit des voitures et sur les rétroviseurs, l'un d'entre eux joue avec les lunettes de soleil de Quentin et ne finit par les lui rendre qu'en échange d'un morceau de carotte trouvé par terre. Mais après avoir visité les grottes de St Michaël (les plus grandes et plus belles de celles qu'on a vues cette année (et pourtant on en a vu quelques unes) mais un poil gâchées par les lumières de toutes les couleurs, on se croirait dans un show à l'américaine) et qu'on reprend le chemin du téléphérique, l'un d'eux en veut au reste de cookie que j'ai dans la main, me saute dessus, me passe par dessus la tête en essayant d'atteindre ma main, et finit par repartir avec mon cookie avant que j'ai eu le temps de comprendre ce qui m'arrivait. Quentin n'en demande pas plus et lâche aussitôt le sien, qui finit dans la même bouche ...,
- faire une journée tourisme à Marbella et Malaga en emmenant Annie prendre son avion, et visiter le musée Picasso à Malaga, ville de naissance de l'artiste. Une agréable surprise que ces deux villes. Je me faisais l'idée de stations balnéaires espagnoles (avec tout ce que ça implique), mais derrière la plage (que nous n'avons pas vue), les centres historiques sont tout en ruelles étroites, maisons blanches, églises richement décorées, portes en bois, jardins, fleurs, et arènes, ...
- profiter de la voiture pour faire (encore) notre incontournable visite au décathlon et au carrefour du coin, retour au bateau à 22h, on est encore tôt pour aller manger au bar de la marina,
- et quand même, profiter un peu, on bouquine, on flâne au soleil, les enfants sont cool, ils traînent au lit, vont au skate-parc, apprécient les jours sans CNED, font des legos, lisent des BD, le temps est au grand beau, on a l'impression d'être en vacances ...

Bref, une semaine d'escale technique, bien chargée quand même, un peu stressante pour Olivier dans la résolution des problèmes, les relations avec Volvo, ..., mais que de mon côté j'ai vécu beaucoup plus zen que les précédentes, Lanzarote, le Marin ou la Guadeloupe. Peut-être parce que la fin est proche et que je n'ai pas l'impression que nous allons rater grand chose en restant un ou deux jours de plus ici, peut-être parce qu'on relativise, c'est pas bien grave, il y a pire que d'être amarrés à un ponton de la marina, de profiter du soleil et de faire un peu de tourisme, peut-être enfin parce que je n'ai pas envie de gâcher nos quelques derniers jours en m'énervant après la météo qui n'est pas bonne, les mécanos qui ne font pas assez vite, .... Je n'étais déjà pas spécialement stressée avant d'entreprendre ce voyage, mais il me semble que j'y ai encore gagné en zénitude ...

Pour la suite, départ demain 8h, on a rendez-vous vendredi soir (ou samedi matin, selon le vent, ou plutôt le manque de vent, bienvenue en Méditerranée) à Gandia, au sud de Valence, avec mes amis Jérôme et Vincent qui ont partagé 2 ans de ma vie à Centrale, et qu'on n'a pas vus depuis 4 ans ...