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- 1-Préparatifs
- 2-Août/septembre : Méditerrannée
- 3-Octobre/novembre : les îles de l'Atlantique
- 4-Transat
- 5-Janvier/février : petites Antilles, des Grenadines à St Martin
- 6-Mars : îles vierges, BVI et USVI
- 8-Mai/juin : transats retour, Bermudes, Açores
- 9-Juillet/aout/... : dernière ligne droite et retour au bercail
- Divers
- 7-Avril : Rep Dom & Bahamas
Vendredi 10 mars : Tortola d'ouest en est ...

Samedi 4 mars : oui, je sais, c'est le week-end, mais je vais tout de même commencer par un petit topo historico-culturel sur les îles vierges, histoire que vous soyez moins bêtes une fois terminée votre lecture (n'allez pas toutefois imaginer que je vous traite d'ignorants, c'est juste que j'imagine que vous connaissez l'archipel à peu près aussi bien que moi à mon arrivée ici, c'est à dire pas du tout). Bref, cet archipel fit le ravissement de Christophe Colomb en 1493, et son admiration lui inspira un seul nom de baptême pour l'ensemble des îles, les "onze mille vierges" en référence aux 11000 compagnes de Saint-Ursule assassinées au Vème siècle par les Huns (ça, par exemple, je suis à peu près sûre que vous ne le saviez pas!!). Dédaignées par les espagnols comme les autres petites antilles, elles devinrent un repaire de choix pour les flibustiers (en majorité des anglais, auxquels se mêlaient des hollandais et des boucaniers français), qui, tapis dans le dédale des îles, bondissaient sur les flottes espagnoles revenant du nouveau monde alourdies d'or. La partie est de l'archipel, constituée de quatre îles principales (Tortola (tourterelle en espagnol), Anegada, Virgin-Gorda et Jost Van Dyke) et d'une multitude d'îlots, est colonie britannique autonome, les BVI. Les trois autres îles à l'ouest (St John, St Thomas et Ste Croix) passèrent successivement sous l'autorité des hollandais, anglais, danois et français au hasard des guerres et des traités, pour finir par être cédées aux Etats-Unis en 1917. Les îles vierges (pour la partie britannique en tous cas, puisque c'est elle que nous avons eu l'occasion de parcourir jusqu'à présent) portent bien leur nom. Elles présentent une nature encore assez sauvage, très peu urbanisée (moins de 30 000 habitants pour l'ensemble des BVI, moins que St Médard!!), et une architecture plutôt bien intégrée dans l'environnement, sur Virgin Gorda tout du moins. Voilà, maintenant que vous savez (presque) tout, revenons-en à nos affaires. Nous nous réveillons ce matin dans la baie de Gorda Sound, à l'extrême nord de Virgin Gorda, et relevons l'ancre direction Tortola. Mais avant, un petit tour dans le coin, nous empruntons la passe entre Saba Rock, minuscule ilot posé au milieu de rien, et Bitter End, qu'une américaine (anglaise ?) rencontrée aux Baths nous a décrit comme l'endroit le plus beau qu'elle ait jamais vu .C'est effectivement assez joli, avec un bar restaurant très british, et l'endroit n'est pas sans nous rappeler les Grenadines du côté de Union ... Nous poursuivons pour laisser à babord Prickly Pear Island et à droite Eustatia Island, il y a un petit mouillage, presque pas de bateau, et une belle barrière de corail juste devant, c'est décidé, on jette l'ancre pour un moment, le capitaine nous accorde une petite heure de plongée avant de repartir. 11h, on repart, et à peine la voile hissée, on se trouve en plein milieu du terrain de jeu d'une régate locale, manifestement sponsorisée par rollex, probablement quelques milliardaires qui viennent faire mumuse pour le wek-end. Des gros et beaux bateaux, l'un d'eux nous passe juste devant, à quelques mètres à peine, et l'équipage tout en tee-shirt jaune et short noir fait surnommer le bateau Brice de Nice par les enfants ... On jouera à cache cache avec eux tout l'après-midi, les croisant au près, au largue sous spi, ils nous déboulent dessus un coup à droit un coup à gauche, Olivier jouerait bien un petit peu en empannant pour les emmener au lof, mais nous sommes quand même aux îles vierges britanniques, il se pourrait donc fort qu'ils ne partagent pas notre humour ... on se contente donc de profiter du spectacle. Lionel se félicite d'avoir choisi l'option "luxury" au lieu de "basic" pour sa croisière dans le coin, il trouve que les options en valent vraiment la peine, et nous assure qu'il mettra un commentaire favorable pour Zanzibar 2017 sur trip advisor ... Nous poursuivons notre nav en longeant la côté nord de Tortola, qui alterne plages de sable blanc et côte assez escarpée, Lionel et Mathurin guettent les vagues sur les spots de surf, mais la houle de nord n'est pas au rendez-vous. Arrivée à Cane Garden Bay dans l'après-midi, jolie plage bordée de cocotiers, nous abandonnons les enfants devant Star Wars en fin de journée pour aller boire un coup au Quito Rhymer's bar ...
Dimanche 5 mars : matinée à Cane Garden Bay, tout le monde traîne un peu ce matin, je pars faire 2-3 courses (pas de frais, ici que des produits surgelés, je finis par prendre des steaks de thon tellement roses qu'on dirait des bonbons à la grenadines!!) pendant que certains vont explorer le récif. Lionel aperçoit 2 grosses langoustes qu'il s'imagine déjà sur le barbecue, mais après quelques tentatives de Gaëtan au crochet, ils abandonnent l'affaire, c'est pas encore pour cette fois. 13h30, on relève l'ancre, la météo annonce du vent soutenu et du mauvais temps pour lundi et mardi, on prévoit d'aller se mettre à l'abri à Road Harbour lundi soir avec un passage par Soper's Hole ce soir. Après avoir envisagé de mouiller pour une petite baignade à Jost Van Dyke, nous changeons nos plans pour partir au sud-ouest, Lionel aperçoit des vagues sur Long Bay, c'est le moment ou jamais de tenter de sortir les surfs. On mouille donc dans Belmont Bay, juste de l'autre côté d'un morne, mais ça bouge pas mal, la houle rentre dans la baie et le bateau monte et descend au rythme des vagues. Olivier, Amélie et moi restons donc à bord pour pouvoir relever le mouillage en cas de besoin, Lionel et les enfants embarquent dans l'annexe avec surfs et bodyboards, mais une fois arrivés sur la plage, ils font demi-tour, ils n'ont apparemment pas été très bien accueillis, et le temps passe, il est déjà 15h, c'est trop court maintenant pour aller à pied jusqu'à la plage voisine, surfer et revenir. Nous repartons donc, contournons la point ouest de l'île où un joli petit complexe surplombe la falaise, un petit bout du monde où il doit falloir aimer le vent et les embruns, mais où on se verrait bien passer quelques jours ... Arrivée à Soper's Hole, la marina est sympathique et les maisons à l'architecture et aux couleurs très british (mauve, rose et vert) nous font penser à Disneyland. Nous trainons un peu sur les pontons à la recherche d'un resto pour ce soir, mais c'est dimanche, le seul resto est fermé. Les enfants arrivent quand même à se faire acheter une glace. 21h15: nous venons d'éteindre la lumière quand Lionel appelle d'une petite voix "Olivier, Olivier, ... y'a des bruits d'eau dans notre coque" ... Olivier se lève, va jeter un coup d'oeil, ou plutôt, un coup d'oreille, de mon côté je tends la mienne, et nous reconnaissons tous les deux en même temps le bruit caractéristique ... de nos fameuses crevettes pistolet. On les avait un peu oubliées depuis notre arrivée dans le coin, mais elles nous suivent depuis la Corse. En tous cas, Lionel est rassuré, il peut dormir tranquille, on ne coulera pas cette nuit.
Lundi 6 mars : départ de Soper's Hole, nous visons un mouillage à Peter Island avant de rejoindre Road Harbour, mais le vent souffle, la mer est assez formée, on revoit notre programme à la baisse, et on se dirige directement (enfin, en tirant des bords quand même) vers Road Town. Aux virements de bord, la contre-écoute s'accroche une fois dans le winch, une fois dans le taud, une fois dans le taquet de balancine, Amélie et Lionel vont nous prendre pour des amateurs !! Mais le paysage est sympa, dans le sud de Tortola s'égraine un chapelet d'îles protégeant de la houle du large une sorte de mer intérieure, le "Sir Francis Drake Channel" qui constitue un plan d'eau assez exceptionnel et un terrain de jeu idéal pour les bateaux de toutes sortes. On y croise d'ailleurs aussi bien des paquebots immenses que des petits voiliers sans prétention ou des yachts à moteur. Il nous faudra revenir plus tard explorer tout ça en détail. Pour l'instant, il est midi et nous arrivons à Road Harbour où nous mouillons au milieu du port, entre le dock des paquebots et les entrepôts de stockage. Pittoresque !! Nous passons une partie de l'après-midi à traîner dans Road Town, mais c'est jour férié, tout est fermé, et c'est un peu la zone, à part des banques, il n'y a pas grand chose, mais c'est vrai qu'on est aux BVI .... On arrive quand même à passer vingt minutes au jardin botanique, une gentille dame nous dit que c'est fermé mais a pitié de nous et nous laisse entrer gratuitement pour un petit moment ...
Mardi 7 mars : il pleut, il pleut, il pleut ... que dire de plus de cette journée, sinon que le ciel est gris, bouché de tous les côtés, il pleut toutes les demi-heures au moins, on a rarement eu aussi mauvais temps !! Ce n'est pas sans nous rappeler nos dernières vacances avec les Moreau, sauf qu'à l'époque, au lieu du gris, c'était du blanc, de la neige partout partout, à ne pas pouvoir skier pendant une semaine et à risquer de rester coincés à La Mongie ... pour un peu, on pourrait presque croire que la combinaison Moreau/Le Couls a des effets néfastes sur le temps, mais on n'est pas comme ça, et puis, on a pour l'instant eu une super première semaine. On va donc juste croire que c'est l'histoire d'une journée, qu'on va en profiter pour se reposer, et que demain est un autre jour ... Les enfants passent des heures à jouer aux legos, c'est vrai que ça fait plus de 12 heures qu'ils n'y ont pas joué, Lionel sieste un peu le matin, un peu l'après-midi (moi aussi d'ailleurs), Olivier bricole, cette fois ci c'est la VHF qui nous a lâché, et Amélie et moi faisons quelques courses, tentant en vain de trouver des produits frais, mais comme à Cane Garden Bay, c'est peine perdu. Pas de fruits et légumes locaux comme dans les autres îles, tout est importé des Etats-Unis, et il est indiqué "real fish" sur le boite de poisson pané, de quoi nous rassurer !! Nous retentons une sortie dans l'après-midi pour essayer de trouver la vieille ville ... En tong dans la boue et sous la pluie, nous errons sur les quais et dans les ruelles, sans trouver les petites maisons de couleurs vives et les commerces et restaurants vantés par le guide nautique ... même pas un petit boui-boui où aller manger ce soir, la dèche totale. Tant pis, on sera obligé d'ouvrir le banyuls qu'Amélie et Lionel nous avaient apporté à Sète et qu'on a gardé intact jusqu'ici (un véritable exploit!!).
Mercredi 8 mars : 7h00, je jette un oeil par le hublot, et j'aperçois un bout de ciel bleu ... la journée a l'air de s'annoncer meilleure que celle d'hier. En même temps, elle peut difficilement être pire. A 9h donc, tout le monde sur le pont, nous quittons notre pittoresque mouillage, direction Marina Cay, au nord-est de l'île, après la pointe est de Beef Island (j'espère que vous avez une carte du coin pour nous suivre, sinon, j'ai peur de vous perdre en route ... d'ailleurs, j'en profite pour signaler que je renseigne scrupuleusement à chaque billet de blog la rubrique "emplacement" dans laquelle vous pouvez voir où nous sommes, mais je ne suis pas sûre que vous soyez nombreux à la consulter ...). Bref, nous repartons. Au près, le vent souffle encore à 20-25 noeuds, pas de houle mais des vagues assez courtes, on se croirait en Méditerranée !! Bref, ça secoue un peu, mais ça avance bien, cette fois ci on est au point sur nos virements, et à 11h30 nous sommes amarrés à une bouée devant l'îlot encerclé par une barrière de corail. Le soleil est encore timide, mais dans l'après-midi ça se découvre, et chacun vaque à ses occupations, plongée, bricolage, baignades, avant un petit tour de l'île qui offre un joli panorama sur les îles alentour. Au restaurant du bord de plage, il y a des transats et des jeux en bois, on en profite avant d'y revenir le soir pour un dîner poissons/langouste, on mange pas si mal, en Angleterre, finalement. Nous sommes entourés d'anglo-saxons, il y a un peu de tout, de la jeune classe dynamique en polo et chaussures bateaux et raie sur le côté aux retraités tee-shirts et casquettes, mais que des blancs (dont nous sommes, bien sûr), servis par des noirs ... de quoi nous rappeler des heures pas très jolies jolies de l'histoire de l'humanité ... elle est encore loin, l'égalité des chances ...
Jeudi 9 mars : dernier jour avant le départ d'Amélie, Lionel et les enfants demain matin à 7h. On ne s'éloigne donc pas trop de l'aéroport, mais nous avons tout de même le temps d'aller faire une petite baignade à White Bay sur Guana Island (qui tire son nom (l'île iguane) du rocher à la pointe nord-ouest, qui ressemble à une tête d'iguane). Toute petite nav au génois, on aperçoit des bateaux échoués à droite à gauche (c'est vrai que ça a bien soufflé ces derniers jours, mais quand même!), et une belle houle de nord, celle-là même que Mathurin et Lionel attendent depuis une semaine !! Ca déroule bien sur les plages de la côte nord, mais pas moyen d'aller mouiller à l'abri. On reste donc sur notre destination, magnifique plage de sable bordée de cocotiers (encore une, eh oui). Nous tentons de débarquer en annexe près du ponton, avec nos bodybords, skimbords, palmes, ... mais on nous fait comprendre gentiment que le débarquement est interdit (l'île est privée). Bon, si on va mouiller à l'autre bout de la plage où on ne nous verra pas, ça ira pour cette fois ... La loi littoral, quelle belle exception française !! Bref, nous profitons tout de même de la plage, il y a quelques petites vagues pour le bodyboard, mais trop de remue-ménage en dessous pour y voir quoi que ce soit en masque. Dans l'après-midi, après une tentative de pêche de Gaëtan et Basile (des bonites chassent un peu partout autour du bateau, un coup à droite, un coup à gauche), nous repartons pour Trellis Bay, mouillage au bout de la piste d'aéroport et en face d'une très belle plage. Olivier emmène Amélie et Lionel repérer les lieux pour demain pendant que les enfants se font une dernière baignade après quelques pop-corns. Les vacances touchent à leur fin ...
Vendredi 10 mars : 7h, nous entendons un avion décoller au dessus de nos têtes, celui qui ramène les Moreau à St Martin, peut-être ... Olivier les a déposés à 5h ce matin avec sacs et surfs au bout du ponton, à quelques mètres à peine du terminal de l'aéroport ... le bateau a l'air tout vide, il va nous falloir retrouver notre petit rythme et nous réhabituer à notre solitude ... nous sommes ravis d'avoir pu partager ces quelques jours avec eux et qu'ils aient accepté de vivre notre quotidien, les douches à l'eau de mer (ou au gant), les nav tranquilles ou mouvementées, le soleil, le mauvais temps, et tout le reste. Ce matin, comme prévu puisqu'ils viennent de partir, le vent s'est calmé et le soleil brille !! Nous en profitons pour faire un peu de rangement (Quentin retrouve sa couchette tribord avant et nous notre couchette tribord arrière), de ménage et de CNED, avant de repartir après le repas pour retrouver le mouillage d'Eustatia Island au nord de Virgin Gorda, petite halte avant d'aller demain vers Anegada. 2h de nav au près avec 15 noeuds de vent et une mer plate, le soleil fait scintiller la mer, on voit les îles tout autour et les bateaux qui naviguent à droite à gauche, c'est juste parfait. La suite du programme, Anegada, donc, puis les îles au sud de Tortola et Jost Van Dyke ... on a encore de quoi traîner un bon moment dans le coin ...
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