Lundi 24 octobre : matinée pluvieuse, matinée studieuse ... la météo annonce un temps pourri pour la semaine, avec du vent de sud, le truc qui, normalement, n'arrive jamais ... ici, les alizés, c'est du nord est, alors ils sont où, ces alizés ?? les brochures prometent du soleil toute l'année, ben moi je vous dis que c'est pas vrai ... en tous cas, pas le 24 octobre. Bon, c'est pas grave, on se rassure comme on peut, je me dis qu'il fait peut-être pas meilleur à Bordeaux ... Gaëtan fait son éval d'histoire géo, encore 4 d'ici la fin de la semaine, et encore, c'est parce qu'on bosse pendant les vacances !! Quentin a juste une éval d'arts visuels à faire, d'ici vendredi ça devrait aller. Olivier appelle le mécano, il est allé voir au chantier, fermé, une pancarte indique "en déplacement pour la journée" ... ça a l'air mal barré pour avoir un avis dans la journée !! il nous répond qu'effectivement, il n'est pas là, qu'il essaiera de passer après 17h si possible, sinon demain sans faute ... en tous cas, il a l'air de se rappeler de nous, d'avoir bien pris en compte la demande et noté le numéro du moteur, on va être optimiste, lui faire confiance, et espérer qu'il passe effectivement demain au plus tard. 14h, le temps se dégage un peu, on décide d'aller faire une petite balade à pieds le long de la côte jusqu'à la ville voisine de Puerto del Carmen. La balade confirme la première impression de l'île : des cailloux, de la terre, de la poussière, des maisons blanches. Et maintenant que le soleil arrive à percer les nuages de ci de là, il fait chaud !! jamais contents, on n'est jamais contents ... De retour au port à 17h, pas de nouvelles du mécano, pour la peine, on se prend une crêpe et un coup à boire au café del puerto ...

Mardi 25 octobre : 9h, à peine réveillés, les marineros viennent nous demander de bouger (aux voisins aussi, d'ailleurs), ils attendent un gros bateau, et voudraient notre place ... il faut dire que c'est presque la crise du logement, et autant on était gros à Madère, autant ici on fait tout petit avec notre 43 pieds !! on est amarrés au quai à tribord, coincés devant derrière par deux autres (gros) catas, pas facile la manoeuvre, mais Olivier s'en sort nickel, trop face, diraient les garçons. Deux minutes plus tard, on arrive devant la nouvelle place qu'on nous a attribuée, entre un catway et un autre cata, les gars du port nous ont confirmé que ça doit rentrer, ils ont mesuré, mais quand même, ça va être au chausse-pieds ... effectivement, une fois les pare-bats en place, il ne doit pas rester plus de 20 cm de part et d'autre !! nos nouveaux voisins sont américains, malgré tout Olivier entame la conversation, et même, il leur sourit !! j'en conclus que dans le marin américain, le marin l'emporte sur l'américain !! la place est plutôt mieux que la précédente, sauf qu'on capte plus le wifi du port !! arghhhhh !! je crise, il reste une séance d'espagnol et deux séances d'anglais pour lesquelles on a absooooooolument besoin d'internet, j'en vois pas le bout, de cette unité 2 !! 10h : le mécano arrive ... on attend fébrilement son diagnostic ... et ses délais !! il confirme : 1/ que l'huile n'est pas en cause, 2/ qu'il faut changer les disques, qui sont bien à l'origine du problème, 3/ qu'il n'y a pas besoin de sortir le bateau (ouf!!), 4/ qu'il peut venir travailler ... ... ... à partir de jeudi et pense avoir fini lundi prochain !!!!! youpi !!!!!! nous qui nous voyions presque déjà faire une croix sur le Cap Vert, on est un peu (beaucoup) soulagés ... on va même pouvoir aller faire un petit tour à Tenerife avant. Bon, ne nous emballons pas, il a dit "pense avoir fini lundi prochain" ... mais quand même. On peut sereinement aller réserver une voiture pour les 3-4 prochains jours et faire le tour de l'île ... Ah, j'ai aussi oublié le 5/ qui a son importance : 5/ que d'après le numéro de série, il confirme que la réparation sera prise en charge par la garantie ... 15h : le musée des cétacés des Canaries est à deux pas, on sort y faire un petit tour, pour y trouver porte close. D'après le mot sur la porte et notre espagnol débutant, on comprend qu'il a fermé pour cause de crise ... retour au bateau, on se prend une averse ... On se croirait un dimanche après-midi pluvieux à St Médard, sauf qu'on peut pas regarder de match de rugby à la télé, puisqu'il y a pas de télé ... bon, ben un petit thé, révisions, lectures, coloriage, jeux de société ... après avoir fait son barbecue, notre voisin américain passe son après-midi à utiliser de l'eau pour nettoyer son bateau (alors qu'il pleut et qu'il est déjà propre!) ... finalement, même marin, un américain reste un américain ...

Mercredi 26 octobre : 13h30 ... après le déluge de cette nuit et de ce matin (qui a permis à Gaëtan de faire une petite éval de plus, yes!! plus que 2 et demie (ben oui, celle de français est à moitié faite, on fait c'qu'on peut !!)), nous embarquons tous les quatre dans notre Fiat 500 de location. Notre mission du jour, si nous l'acceptons, est de trouver un shipchandler (Olivier a quelques bricoles à acheter : une  petite bouée pour l'orin, celle qui nous sert pour l'instant est un peu grosse, des poulies ouvrantes pour ses barbers de génois, plus quelques autres trucs, il ne manque pas d'idées), du matériel de pêche pour Gaëtan (lui non plus, il ne manque pas d'idées ... ressemblerait-il à son père ??), des ailerons pour le kayak, une boutique vodafone pour recharger notre carte wifi, et un supermarché pour faire quelques courses. Pas passionnant, me direz-vous ? Ben non, je suis d'accord avec vous ... en même temps, on ne peut pas avoir que des journées exotiques, en maillot de bain les doigts de pieds en éventail, ou en rando dans des paysages magnifiques ... il faut quelques journées comme celle-là pour nous remettre un peu les pieds sur terre (au sens propre comme au figuré), et nous faire apprécier les autres à leur juste valeur !! Au bilan de la journée, après avoir tourné pas mal dans les rues d'Arrecife : accastillage : à moitié OK, matériel de pêche : OK, carte wifi : OK, courses : OK. Bref, il ne nous manque que les ailerons du kayak. Après avoir cherché dans presque toute l'Espagne (Gibraltar, Baléares et Canaries), on va finir par les commander sur internet et les faire envoyer à mes parents qui nous les apporteront à Noël ... en plus du reste ...

Jeudi 27 octobre : nous partons passer la journée sur l'île de la Garciosa, au nord de Lanzarote. Nous n'avons pas pu y aller en bateau, d'une part car il faut une autorisation (délai d'obtention : 1 mois), d'autre part car la priorité était de faire réparer notre moteur. Mais tout le monde nous en a dit tellement de bien qu'on ne peut pas partir sans y être allé. 8h30 : les pique-nique sont faits, les maillots de bain dans le sac à dos, on est optimiste, on laisse les vestes de pluie au bateau, et on embarque dans la fiat 500 direction Orzola, au nord, pour prendre le ferry. Le paysage après Arrecife est composé de roches volcaniques posées en vrac les unes sur les autres, on a l'impression qu'il a plu des cailloux, et de ce qui ressemble à des boules de mousse disséminées ici et là  ... 30 mn de ferry, et nous voilà arrivés à Caleta del Sebo, principal village La Graciosa. La Graciosa est une île de 6,5 km de long pour 3 km de large, plate et sablonneuse avec 4 cônes volcaniques peu élevés, qui ne possède pas de routes mais des pistes de terre et de sable. Nous louons des vélos pour la journée, et partons faire le tour du nord de l'île ... nous sommes seuls (mais où sont donc tous les touristes de Lanzarote ?), dans un paysage vraiment unique, on se croirait dans le désert, ou à Uluru en Australie, il y a des plages magnifiques, le bleu de la mer, le jaune du sable, le rouge de la terre des volcans, les falaises de Lanzarote en toile de fond ... nous sommes unanimes : on a trouvé notre paradis ... Gaëtan se voit très bien camper ici et vivre à la Robinson Crusoé, à pêcher au harpon et à chasser à l'arc et aux flèches. Après quelques heures de vélo sur les pistes caillouteuses, ça tape les fesses, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe ..., un pique nique à Pedro Barba, et trois baignades sur les plages de Pedro Barba, Playa Lambra et Playa de las Conchas, toutes différentes, nous reprenons le chemin du retour, ferry, puis voiture, en passant par l'intérieur de l'île (Lanzarote, cette fois) : le mirador del Rio, d'où l'on a une vue dégagée sur la Graciosa, Haria, Teguise, les vignobles plantés à l'abri des murets, mais il commence à faire sombre, il nous faudra revenir voir ça un autre jour. Retour au bateau à 19h, fatigués mais contents de cette super journée. Si un jour vous venez à Lanzarote, surtout ne repartez pas sans être venus passer une petite journée à la Graciosa, croyez-moi, vous ne le regretterez pas ... Repas, douche, dodo, demain on a du boulot ... Seul bémol de la journée, le mécano n'est pas passé travailler sur le moteur ...

Vendredi 28 octobre : 9h : Gaëtan est au boulot, il termine ses séances d'anglais et sa rédaction de français, Quentin traîne au lit avec un livre, il est en vacances ... De notre côté, on profite du beau temps revenu pour laver tous les draps, aérer un peu le bateau et lessiver la cabine de Gaëtan qui n'a pas apprécié l'humidité de ces derniers jours ... Olivier rappelle le mécano, il passera à 16h ... Nous qui avions prévu de partir en balade pour l'après-midi, on change nos plans, on embarque un paquet de pain de mie, du saucisson-fromage pour les sandwichs et un paquet de chips, direction la côte sud-ouest : El Golfo, lagune vert émeraude séparée de la mer par une bande de sable noir et s'appuyant contre une falaise volcanique stratifiée, Los Hervideros, côte escarpée façonnée par les éruptions volcaniques et le morcellement des vagues, qui présente e profondes failles où l'océan pénètre à chaque assaut des vagues (le site a été parfaitement aménagé par l'artiste et protecteur local de l'île César Manrique) et les Salinas del Janubio, salines aménagées dans une grande lagune en un immense damier carré. Cette fois, ça y est, on a trouvé les touristes ... ça nous change d'hier, mais le site en vaut la peine. Pique-nique sur une plage de sable noir où les enfants en profitent pour goûter l'eau, et retour au bateau en passant par la marina Rubicon où se trouve l'unique Accastillage Diffusion de toutes les Canaries !! 16h : le mécano est à pied d'oeuvre sur le moteur, et j'erre au bout du ponton avec mon PC pour vous envoyer ce billet et récupérer encore quelques pdf du CNED sans cramer le malheureux giga de données de notre carte vodafone  ... quelle dure vie que celle de marin !!