Vendredi 13 janvier : les Grenadines, ça se mérite, mais c'est beau !!

Vendredi 13 janvier : les Grenadines, ça se mérite, mais c'est beau !!

Posté par : Olivier
14 Janvier 2017 à 22h
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Lundi 9 janvier : 14h00 : après une matinée studieuse pour les enfants (enfin, Quentin a quand même zappé le cours de français pour m'accompagner au village acheter quelques fruits et légumes au marché, mais c'est lundi, ni tomates, ni bananes, ni courgettes, c'est un peu la dèche ... demain, me dit la dame ... oui, mais demain, moi je ne serai plus là .. tant pis), et Olivier (qui nettoie la barbe de la coque babord, après celle de la coque tribord aux Anses d'Arlet, qui lui avait valu sa petite grippe ... ce matin, il fait beau et chaud, ça va mieux), nous levons l'ancre direction l'île d'Union, l'une des plus au sud des Grenadines de St Vincent (les Grenadines sont constituées d'une dizaine d'îles, dont 8 sont dépendantes de St Vincent (Bequia, Moustique, Canouan, Mayreau, les Tobago Cays, Union, Palm et Petit St Vincent) et 2, plus au sud, sont dépendantes de Grenade (Petite Martinique et Carriacou)). Ce micro archipel s'éparpille de Grenade à St Vincent en une poussière d'îles volcaniques et de confettis de sable sertis de coraux (ok, là j'avoue, j'ai recopié le guide nautique!!). Union devrait nous permettre de faire les formalités d'entrée aux Grenadines de St Vincent. Nous partons au grand largue, vent de 15 à 20 noeuds, 1 ris dans la GV et 75% de génois, Zanibar avance à bonne vitesse, et pour une fois, les grains passent à gauche, à droite, derrière, mais pas au-dessus ...Vers 17h30, nous passons au large et sous le vent de Sainte Lucie, un gros paquebot tout illuminé sort de la baie de Castries, et on aperçoit plus au sud les deux fameux pitons de l'île. La nuit tombe, mais la lune est là, et on mange nos croque-monsieur dehors éclairés par sa petite lumière. A peine passés 20h, je viens de me coucher, quand Olivier m'appelle, l'alarme de vent réglée à 25 noeuds bippe depuis plusieurs minutes. Comme je me suis couchée je me lève, en culotte et tee-shirt, attrape juste le gilet au passage et sors sur le pont. Olivier est en train de rouler le génois, on allume le moteur et on prend un deuxième ris. Dix minutes après, il n'y a plus que 12 noeuds, et ça tombe à 4, puis 3 quand on passe sous le vent de St Vincent. On allume donc le moteur et on affale la GV, pour éviter la fausse panne (je ne vous explique pas, ce serait trop long). Le vent oscille toute la nuit entre 5 et 25 noeuds, et on ressort les cirés et les vestes de quart, ça pleut, ça pleut, ça pleut ... Quand je prends mon quart à 6h, alors que le jour se lève à peine, c'est bouché de partout, et il tombe des cordes, je ne vois même pas le bateau devant nous sur l'AIS, à moins de 2 miles, ni les îles éparpillées tout autour. Ca me rappelle certaines 48h il y a de ça un mois ... Je me fais rincer chaque fois que je sors sur le pont jeter un coup d'oeil autour, ça me déprime. Ajoutez ça à la fatigue d'une nuit de quart, et j'avoue avoir pensé à ce moment là que je serai presque mieux au boulot ... A cette heure là, 11h30 en France, ce serait bientôt l'heure d'aller déjeuner,  pause papotage avec les copines, à se raconter le WE, pas forcément passionnant à cette saison, mais bon ... Quand je dis ça le lendemain au petit déj, Quentin me regarde incrédule en me disant "non, quand même pas!!" Ben si. Autant durant la transat, ça faisait partie du truc, il fallait bien les mériter, ces Antilles, autant ici, c'est pas vraiment ce à quoi je m'attendais. Des grains, oui, mais des petits, des gentils, qui durent pas trop longtemps ... Mais bon, je suppose qu'encore plus que les Antilles en général, les Grenadines se méritent doublement!!

Mardi 10 janvier : 8h : Olivier se lève, l'horizon s'est un peu dégagé, on distingue maintenant les différentes îles, la pluie a presque cessé, je retourne me coucher une petite heure avant l'arrivée. A mon réveil, je ne dirai pas qu'il fait beau, mais c'est presqu'acceptable., et c'est vrai que c'est bien joli. Même sous le ciel gris, l'eau est limpide, il y a des petits îlots disséminés un peu partout, du sable blanc, des cocotiers, des bungalows en bordure de plage, ok, ça méritait bien notre nav de cette nuit. A l'arrivée à Clifton, on se fait alpaguer par une pirogue qui nous propose une bouée (enfin, le type dans la pirogue, bien sûr), on répond qu'on ne va rester que quelques heures, le temps de faire les formalités, qu'on préfère mouiller l'ancre. Mais après avoir tourné un peu, il n'y a pas trop de place, on se résout donc à prendre un corps mort, mais une deuxième pirogue vient nous voir et nous dit, non, non, pas celle-là, les autres, là-bas, c'est mieux. En fait c'est mieux parce que c'est les siennes et que c'est à lui qu'on devra payer les 60 C$ (dollar caraïbe) ... Bon, une fois amarrés, on prend tranquillement notre petit déj avant d'aller à terre, juste pour faire les formalités et trouver une carte de téléphone pour avoir du réseau (pour le CNED, bien sûr!!). A 12h, c'est chose faite, sauf qu'on a du payer à la douane, en plus de la taxe personnelle de 35C$ par personne, une taxe "charter" de 120C$ puisque nous ne sommes pas propriétaires du bateau. On nous apprend ensuite que pour aller aux Tobago, il faut payer 10C$ par jour et par personne, plus la bouée, 45C$ par jour ou 90C$ pour trois jours ... Bref, les Grenadines, d'abord ça se mérite, ensuite, ça se paye !! Mais bon, on est quand même venus là un peu pour ça ... Et comme on a payé la bouée, on reste finalement pour la nuit, ça nous permet de faire un tour sur la plage voisine et un peu de paddle jusqu'au resto posé tout seul au milieu de la baie ...

Mercredi 11 janvier : 10h00 : nous sommes mouillés à Palm sland (qui porte bien son nom), en face de Clifton, après 1h de CNED et 5 mn de moteur ...C'est juste magnifique, l'eau est bleue turquoise, la plage, les cocotiers (j'ai l'impression que je vais un peu me répéter dans les prochains jours, voire les prochaines semaines, vous risquez de vous lasser ... nous, non!). Les enfants sont à l'eau, on descend le paddle, direction la plage, l'eau est à 26-27°C, il y a des poissons, des raies, des tortues qu'on aperçoit de loin sortir leur petite tête de l'eau pour venir respirer deux ou trois fois avant de replonger. 1 grosse heure et demie de baignade, puis une autre après la sieste, il va bientôt leur pousser des nageoires et des ouies, à ces enfants (Quentin aimerait bien, d'ailleurs)!! 12h00 : un pêcheur vient en pirogue nous vendre son poisson ... mais à 180C$ le demi-thazard, c'est trop gros et trop cher pour nous !! 15h30 : Danademer, qu'on surveillait à l'AIS depuis quelques jours (à Grenade avant hier et Carriacou hier soir) est à Clifton, juste en face. Un petit appel à la VHF, et ils viennent mouiller avec nous pour la  nuit avant de reprendre leur route comme prévu vers St Vincent. Les enfants sont contents de se retrouver, la dernière fois remonte à Mindelo, ça fait plus d'un mois, finalement ... Les enfants prennent tous les quatre le paddle pour aller sur la plage, de notre côté on se raconte la transat, les fêtes, les coups de coeur qu'on a eus jusque là (La Gomera et Santo Antao pour eux, deux îles où nous n'avons pas eu l'occasion ou le temps de nous arrêter, Madère et Boa Vista pour nous), on discute des mouillages aux Grenadines et à la Dominique (où ils ont vécu un petit peu), de la suite de leur voyage vers le Panama et le Pacifique. Ca finit en apéro sur Zanzibar, et Damon reste passer la nuit à bord.

Jeudi 12 janvier : 10h : comme hier, nous partons après 1h de CNED, direction Petit Saint Vincent, juste un peu plus au Sud. Danademer nous a dit au revoir et a repris sa route vers les nord. On ne déroule que le génois, et en un petit saut de puce on passe entre les ilôts de sable de Punaise et Morpion (rigolo, non ? bien que les Grenadines soient maintenant anglophones, elles gardent certaines traces de l'ancienne présence française, notamment dans les noms de lieux ... ces deux là sont bien choisis), deux confettis de sable posés là, juste une paillotte et rien d'autre, et nous arrivons devant Petit Saint Vincent (PSV), une colline de verdure devant une plage de sable jaune, des cocotiers, une eau turquoise, c'est encore plus beau que Palm Island ... Le guide nautique indique : "un relief assez élevé constitué par deux collines, une immense barrière de corail et de très jolies plages sous le vent font de PSV une petite île assez attrayante." A terre, un complexe hôtelier avec bungalows et restaurant s'adresse manifestement à une clientèle haut de gamme. La pelouse est nickel, on se demande même s'il n'y a pas un golf ... En face, Petite Martinique présente à notre regard ses quelques cases typiques en bois et ses maisonnettes colorées étagées à flanc de colline. C'est un peu incroyable d'être mouillé là, juste au milieu, à quelques mètres du rivage. Vers midi, alors que nous sommes à table, notre vendeur de poissons d'hier vient faire un tour dans le coin. Il nous reconnaît, vient nous voir et nous dit "j'ai du petit poisson pour toi, aujourd'hui" ... on finit par acheter une gorette à 100C$ (quand même!!) qui nous fera deux repas. Premier poisson frais depuis la daurade de Gaëtan durant la transat, on  apprécie ... par contre, on dit au gars que c'est pas la peine de repasser demain, à ce prix là, pour notre budget, ce sera pas plus d'un poisson par semaine. Pour le reste, on a encore des knacki, de la charcuterie, du thon en boite ... et une saucisse de Morteau. Vers 13h, un cata de loc avec skipper vient mouiller à côté de nous. Des bons français pas très finauds, pas très discrets, une dizaine de messieurs sans leurs dames (à moins qu'ils n'en aient pas??), on s'inquiète pour notre soirée ... Dans l'après-midi, je sors la planche. Ca manque un peu de vent pour partir au planning, mais je ne boude pas mon plaisir quand même, c'est pas tous les jours qu'on peut faire de la planche à Petit Saint-Vincent, îles des Grenadines, petites Antilles, et passer à quelques mètres d'une tortue qui plonge nonchalamment à mon approche ... Les enfants snorkellent avec Olivier à la point de l'île, mais le débarquement est interdit, la plage est privée ... 16h : de retour au bateau, on descend le paddle pour aller à la rame tous les 4 (pas tous sur le paddle, hein ... deux en paddle, deux en planche) débarquer sur la plage voisine prendre une glace au bar de l'hôtel (enfin, peut-être, ça dépendra du prix!!). Pieds nus, avec nos cheveux hirsutes et tout salés de 3 jours de baignades et nos enfants en maillots de bain et top tout dégoulinants, on ne cadre pas trop avec la clientèle habituelle   ... D'ailleurs, à 27,50C$ la glace (soit un peu moins de 10 €), on reprend nos clics et nos clacs et on rentre goûter au bateau. Tant pis pour la glace. C'est pas au bar qu'on aurait pu manger un bon quatre quart breton tartiné avec l'équivalent cap-verdien du Nutella !! Bref, après avoir eu un aperçu du bas de l'échelle au bidonville de Boa Vista, on a un aperçu du haut ici. Pas les plus pauvres, et pas les plus riches, mais ça donne quand même une bonne idée du grand écart qui existe sur la planète.
PS : pour ceux que ça intéresse, j'ai regardé sur internet par curiosté les tarifs du Petit Saint Vincent Resort ... selon la saison, entre 1100 et 1780 US $ la nuit pour 2 personnes ...

Vendredi 13 janvier : 10h00 : c'est la récré, Olivier aperçoit une tortue, on se met à l'eau pour aller voir de plus près ... je suis la première sur place, l'instant est magique : pendant une minute, je reste en surface sans bouger, elle est là, en dessous de moi, à nager comme au ralenti ... c'est vraiment top. On poursuit par une plongée juste devant la plage où un petit récif de corail abrite toutes sortes de poissons : poissons fées, pagres, gorettes, mérou, ange français (merci le guide des poissons coralliens des Antilles, indispensable!!) et même une langouste (qu'on ne pêchera pas, d'abord parce qu'elle est un peu petite, ensuite parce que seuls les locaux y sont autorisés). Il y a aussi, malheureusement, beaucoup de coraux morts ... Les voisins de mouillage sont presque tous partis, le temps est calme, la vie aquatique se déroule sous nos yeux, les carangues chassent les petits poissons, les tortues nagent autour, les sternes volent au-dessus, il y a des grandes orphies, on a vraiment l'impression d'être au coeur de ce petit monde là. Les enfants ne savent plus où regarder : maman, maman, il y a des tortues, maman, maman, des carangues, maman, maman, des orphies ... pas comme nos voisins d'hier, repartis à 17h (ce qui nous a sauvé notre soirée), juste le temps de descendre boire un coup au bar de l'hôtel, sans profiter de ce petit monde qui passe inaperçu à qui ne sait pas faire attention à lui. Dans l'après-midi, on explore les alentours de l'île en annexe, les enfants en profitent pour se faire tracter en bodyboard, re-snorkelling, un peu de paddle, un peu de CNED, un peu de pain, les jours passent comme ça, tranquillement. Demain, on repart, faire un petit mouillage de jour devant Morpion avant d'aller mouiller pour la nuit à Chattam Bay, de l'autre côté de Union. On attend Talitha pour pouvoir faire les Tobago Cays avec eux, alors on traîne encore un peu dans le coin ...

Emplacement

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