Samedi 24 septembre : 8h30 : mouillage dans la cala de los canuelos ... pas grand chose à en dire, si ce n'est qu'après avoir rattrapé le CNED pas fait hier, c'est ici que Gaëtan nous a enfin pêché notre premier poisson ... d'après nos recherches, un baliste gris d'assez petite taille, mais qui a tout de même permis de faire deux petits filets (pour les deux autres, les sardines en boite, c'est bien aussi ...). Olivier était quand même bien embêté une fois la bestiole remontée à bord, ne sachant comment abréger ses souffrances. Il a fini par lui couper la tête !! (je ne suis pas sûre que ce soit le moyen le moins douloureux mais sur le moment, je crois que c'est le mieux qu'il ait trouvé. Il va sans dire que Quentin et moi avons sagement attendu à l'intérieur que ça se passe ...). Pour le reste, Gaëtan a courageusement osé une petite baignade ... je dis courageusement, car on sent bien qu'on se rapproche de l'Atlantique ... l'eau est maintenant à 18°C, on se croirait presque en Bretagne !! et Atlantique ou automne, les petits matins et les soirées commencent à être frais, on supporte un pull, et Olivier regrette de ne pas avoir pris de bonnet pour les nuits de nav ... 15h30 : après la sieste, on repart, direction Gibraltar cette fois. On n'y sera pas à temps pour le créneau météo qui nous aurait permis de partir demain matin pour Madère dans des conditions favorables, mais au moins on sera sur place pour le prochain (qui pourrait n'être que dans une semaine, mais on verra bien, et ça nous laissera le temps de nous préparer). Pour ne pas changer, on part au moteur. C'est mer d'huile comme on a rarement eu ... avec un peu de brume, on ne distingue même plus la frontière entre ciel et mer, on se croirait dans un bulle de coton bleue (ou bleu, suivant que c'est la bulle ou le coton ...), c'est une sensation assez étrange. Un peu plus tard, la brume se lève, et on voit des dauphins au loin de tous les côtés ... qu'on regarde à droite, à gauche, devant ou derrière, il suffit d'attendre quelques instants pour voir apparaître un, deux, trois ailerons, on a l'impression qu'il y en a partout ... quelques-uns viennent jouer avec nous autour du bateau, c'est toujours un bonheur, on retrouve son âme d'enfant, on guette à gauche, à droite, ils sont où ? ils sont où ?? ... enfin, dans la journée, parce que quand je prends mon quart à minuit, qu'il fait noir, que je suis seule sur le pont, que j'entends comme des respirations et que je vois des trucs bouger partout autour du bateau, un coup à droite, un coup à gauche, sans prévenir, je suis quand même pas rassurée... il y en a tellement qu'ils n'arrêtent pas de déclencher l'alarme de profondeur en passant sous le sondeur !! finalement, j'aimerais autant qu'ils ne soient pas là ... vous voulez pas aller jouer juste un peu plus loin, et revenir demain matin, quand il fera jour ? Malgré tout la nuit se passe, on arrive même à mettre la voile (si, si), pour tirer des bords (quand même!) mais de largue, cette fois, ça nous change  ...

Dimanche 25 septembre : 10h30 : on finit par remettre le moteur. Entre le vent qui mollit un peu, le fait de devoir tirer des bords, le courant qui nous vient en face et la houle de côté, on n'avance plus très vite et la GV n'a pas l'air d'apprécier. Cap direct sur Gibraltar, donc, l'ordi nous dit qu'on devrait arriver à la pointe dans 2 heures. On voit d'ailleurs déjà le fameux rocher, les pieds dans l'eau, la tête dans les nuages (il serait pas anglais, par hasard ??), les files de cargo qui attendent leur tour, quel méli-mélo dans l'AIS, et la piste d'atterrissage posée sur l'eau comme un grand porte-avions !! à 13h, on passe le cap Europa dans une mer assez courte et agitée, et on s'engage dans la baie. Des cargos et des grues de partout, on se sent tout petits ... 15h, nous voilà à la marina de La Linea de la Concepcion. Juste à l'heure pour faire les crêpes pour le goûter.

Lundi 26 septembre : Après l'inévitable CNED du matin, nous partons visiter Gibraltar. Une fois la douane passée, nous voilà donc en territoire anglais. La traversée à pieds de la piste d'aéroport, à côté des voitures et des vélos, a un petit côté assez insolite. Pour le reste, la main street a effectivement un air très british, je me croirais presque 20 ans en arrière. Nous nous promenons dans la ville et au jardin botanique, mais nous renonçons à prendre le téléphérique pour monter en haut du rocher voir la vue et les singes ... à 30€ par personne, on trouve ça un peu exagéré ... on verra s'il est possible de monter à pieds un autre jour. De retour au bateau après 2h de marche en baskets, nos pieds demandent grâce ... 2 mois pieds nus ou en tongs, ils ont apparemment pris leurs aises !! Sur les pontons, on entend parler un peu toutes les langues ... sur le bateau aussi d'ailleurs, Quentin répondant à une remarque de son frère par un "I'm not comprendas" assez inattendu ... on croise d'ailleurs trois français qui ramènent un bateau à Bordeaux, dont un qui travaille à St Médard et avec qui nous sommes même nouvellement collègues !!

Mardi 27 septembre : journée CNED (2 éval pour Gaëtan, il en a 9 à boucler cette semaine avant qu'on parte), lessives, et courses. L'après-midi courses est toute une expédition : partis à 14h30 avec nos sacs à dos et nos charriots à roulettes, nous rentrerons à 18h30, après avoir marché 15mn jusqu'à un arrêt de bus, attendu 25mn, passé 1h au carrefour du coin, 20mn à ranger tout notre barda dans les sacs et marché 40 mn pour rentrer. Les enfants ont été au top, chargés comme des baudets, mais sages comme des images. Si on ne tient pas 15 jours avec tout ça, c'est à désespérer !! Pour la peine, c'est apéro ce soir ... ben, comme tous les soirs, en fait !!

Demain, journée à Algeciras ... départ pour Madère envisagé samedi matin d'après les fichiers météo du jour ... à suivre.