Mercredi 14 juin : De Terceira à Sao Miguel

Mercredi 14 juin : De Terceira à Sao Miguel

Posté par : Olivier
14 Juin 2017 à 19h
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Samedi 10 juin : 10h, il fait beau !! Après avoir récupéré la voiture de loc (tarifs hiver jusqu'au 15 juin, c'est donc ça!!), cherché (encore!) des chaussures pour Gaëtan (les baskets d'Olivier sont arrivées au bout de leur chemin), attendu 10mn devant un magasin de chaussures censé ouvrir à 9h jusqu'à ce qu'un brave monsieur me dise (incroyable comme tous les gens parlent un peu d'anglais par ici!!) que c'est férié aujourd'hui, jour de je ne sais quoi, le magasin n'ouvrira pas, mais si on veut des chaussures, il y a un magasin de sport dans la galerie du Continent un peu plus haut, qui a le bon goût d'être ouvert tous les jours jusqu'à 22h, dimanche et jours fériés compris, après avoir acheté les sandwichs et enfin trouvé des chaussures, nous prenons la route vers l'ouest et la Serra de Santa Barbara. C'est là que se trouve le sommet de l'île, à 1023m d'altitude. Mais il a beau faire beau aujourd'hui, ici comme ailleurs, les sommets se cachent, et nous ne verrons rien de la vue que le petit futé qualifie de fantastique sur tout l'intérieur de l'île avec les silhouettes de Pico et Sao Jorge en arrière fond. Le chemin de randonnée que je nous avais prévu pour la journée, pas très loin et de niveau difficile, est aussi dans les nuages. OK, on change nos plans, prenons la route de Biscoitos, direction le chemin de randonnée n° 6 : Rocha do Chambre. 9,3 km, niveau moyen, dénivelé 250m, durée approximative 2h30. Le ciel est dégagé par ici, c'est parti. Nous démarrons sur un chemin de terre battue, d'un rouge sombre qui contraste avec le vert tendre de la forêt de bruyère (2m de haut, quand même, la bruyère!!) et le bleu de la mer, longeons un des muret de pierres noires de 50cm de haut qui quadrillent toute l'île ou presque, marchons sur des roches de lave noire au milieu de clochettes violettes, traversons une forêt de grands cèdres japonais, grimpons le long d'une colline dans un sous-bois dense et touffu, pique-niquons assis sur un tronc d'arbre sous un rayon de soleil, continuons le long d'une petite falaise jusqu'au point culminant de 708m d'où nous admirons les points de vue sur la vallée do Azinhal et le massif du Pico Alto, contournons des patûrages où somnolent quelques vaches, arpentons des chemins bucoliques, bifurquons , tournons, circulons pendant 3 heures au gré des signes jaunes et rouges. Les enfants apprécient la balade, il faut dire que ça fait du bien de se dégourdir un peu les jambes, d'entendre les oiseaux chanter, de voir un peu de vert au lieu de beaucoup de bleu, de l'herbe, des arbres, des vaches, des plantes, ... Le cadre est paisible et champêtre à souhait, on s'extasie devant les fleurs, on observe les oiseaux, avec quand même toujours la mer au loin, toujours là, toujours bleue. La balade finie, il n'est que 14h30, nous allons donc voir les Furnas do Enxofre, petit cratère d'où s'échappent encore des fumerolles, volutes qui tourbillonnent au milieu de nulle part, de l'herbe jaunie et de l'odeur de soufre, puis poussons jusqu'à l'Algar do Carvao ... ici, la terre découvre ses entrailles ... cette cavité volcanique d'une centaine de mètres de profondeur a été créée il y a 2000 ans par la lave du volcan se créant un chemin vers la surface, puis se rétractant du fait du manque de pression, laissant ouvert le chemin qu'elle avait emprunté jusqu'à la cheminée, dont les parois sont aujourd'hui recouvertes de végétation et de fougères d'où l'eau ruisselle vers le lac sous-terrain situé au bas de cet impressionnant tunnel. Au fond, c'est une immense grotte, une cathédrale de pierre qui offre aux regards toute la palette des couleurs terre, de l'ocre au noir, en passant par le orange, le rouge, le marron, et le brun. Magnifique !! Mais la journée n'est toujours pas finie. Dans le thème volcans, nous poursuivons la route vers le nord et les piscines naturelles de Biscoitos, aménagées au milieu des couches de lave provenant d'anciennes éruptions volcaniques et présentant des formes extraordinaires. Ce n'est pas sans nous rappeler la côte nord de Madère ... Mais pas de baignade cette fois, la houle est de nord, les vagues viennent se fracasser sur les rochers et exploser à plusieurs mètres de hauteur. Tant pis, nous profitons du spectacle en dégustant quelques patisseries locales, ça pourrait être pire. Cette fois, on est un peu fatigués, il est temps de rentrer ...

Dimanche 11 juin : 10h, il fait beau (eh oui, 2 jours de suite, incroyable, non ?). Comme hier, nous chaussons nos chaussures de marche, embarquons dans la voiture, direction cette fois la côte est. Porto Judeu et sa (petite) piscine naturelle, Salga, son phare et son point de vue sur la côte, les vallons de vergers soigneusement quadrillés par les murets de basalte, puis la route de la Serra do Cume, d'où l'on surplombe toute la plaine de Praia et l'intérieur de l'île. Dans chaque village que nous traversons, sur le bord des routes que nous empruntons, se voient des Imperios do Esporisto Santo aux couleurs vives. Ces petites chapelles richement décorées et colorées constituent le point de départ et d'arrivée des fêtes du Saint Esprit qui se tiennent chaque dimanche, de la Pentecôte jusqu'à l'été. C'est dimanche aujourd'hui, et il flotte effectivement un peu partout une atmosphère de fête, les villages se préparent, les messieurs ont mis leurs habits du dimanche, les charrettes en osier sont de sortie, les églises sont ouvertes, c'est l'effervescence. Les Açoriens ont manifestement gardé le sens de la fête populaire. Nous poursuivons notre chemin jusqu'à l'aire de pique-nique du Parque de Merendas de Sao Bras. Une aire de pique-nique comme on n'en trouve pas chez nous, dommage qu'on n'ait pas apporté les brochettes, les barbecues n'attendaient que nous, les tables de pique-nique cotoient une aire de jeux où tout est super propre, comme partout, et il y a même du papier dans les toilettes !! Nombreux sont ceux qui viennent faire ici leur repas dominical, avec nappe et tout le tralala. Pour nous, ce sera plus rudimentaire, sandwichs et macédoine mayonnaise ... Après le pique-nique, la balade du jour nous emmène sur les traces des anciennes charrettes dont les empreintes sont encore visibles dans les rochers, commence dans une forêt où se cotoient sapins et fougères arborescentes, se poursuit le long d'un chemin bordé d'hortensias lilas, tandis qu'ici ou là quelques massifs d'agapanthes assoupis aux pieds de grands eucalyptus respirent l'air du large ... Décidément, Terceira est une île charmante où il fait bon vivre. Les collines verdoyantes cotoient des volcans évasés, des forêts denses, des coulées de lave et des roches de basalte. Du bleu, du vert, du noir. Aux Açores, chaque île est associée à une couleur, correspondant à la végétation, à la terre ou à l'imagination des hommes : si Faïal était bleue, Terceira est dite lila. Nous verrons bien si Sao Miguel est verte et peut-être si Santa Maria est rose, mais pour les autres, il nous faudra revenir une autre fois vérifier que Flores est bien jaune, Corvo grise, Sao Jorge marron et Pico noire ...  Sur le chemin du retour, nous empruntons la route du Pico Alto, puis celle qui traverse la caldeira de Guilherme Moniz, énorme cratère du plus grand volcan de l'archipel, au fond plat et verdoyant, aux flancs arrondis recouverts d'arbres, et nous finissons à l'inévitable Continent pour l'avitaillement de la semaine ... c'est moins glamour, mais même en année sabbatique, il faut bien manger ...

Lundi 12 juin : 9h, il fait beau (attention, on va finir par s'y habituer!!). Les enfants sont en évals, la dead line est à la fin de la semaine (même si le CNED l'a repoussée à la fin du mois pour les classes de 5ème compte tenu des difficultés rencontrées cette année ... tu m'étonnes !! ben tant pis, nous on rendra tout pour le 16 !!), Olivier va faire le marché (2€ les 4 côtelettes de porc, et du poisson frais pour midi) avant de monter au mât vérifier notre barre de flèche (et aussi tout le reste, tant qu'à faire), je surveille un peu tout le monde, les enfants, le papa, mets mes poireaux à rissoler entre deux coups de winch pour hisser monsieur, et lézarde aussi un peu au soleil sur le trampoline en attendant qu'il me demande de le redescendre ... Dans l'après-midi, je tente d'emmener les enfants se promener au Monte Brasil, à portée de pas d'Angra et de la marina, tandis qu'Olivier reste bricoler. Mais ça part mal ... Faut encore aller marcher, mais on veut pas y aller, pourquoi on peut pas rester au bateau, mais non, on va pas passer l'après-midi sur la tablette ... Je finis par les attraper par le fond du pantalon, comme dirait Flo, et me les traîner, butés et boudeurs, vers le mont juste à côté. Le début de la balade est sympa, offre une vue imprenable sur la ville et sa baie, se poursuit au milieu des fleurs et des biches, mais ça râle, ça a mal aux pieds, ça se chamaille, ça s'asticote, tant et si bien que je finis par en avoir marre. Retour au bateau par le même chemin, on n'a pas fait le tiers du parcours, même pas arrivés au point le plus haut, mais ils me tapent sur les nerfs. Eh oui, il y a des jours comme ça où le fait de vivre en vase clos dans un espace restreint 24h/24 peut finir par lasser ... Bref, nous rentrons au bateau en boudant tous les trois, ils retournent s'enfermer dans leurs cabines, comme ça je ne les verrais plus, et je profite du soleil, fais le lézard dans le hamac, écoute les cloches de l'église voisine, ma foi, ça sent bon le printemps ... 17h30, Olivier les emmène à la "Tourada a corda", la corrida à la corde où des taureaux sont lâchés dans les rues du village et contrôlés au moyen d'une longue corde par 5 ou 6 hommes. Il y en a tous les jours, l'agenda nous a été fourni par l'office du tourisme, il n'y a qu'à choisir son jour et son heure. Aujourd'hui, c'est à Angra, à 18h30 dans une rue au-dessus de l'obélisque. Je ne les accompagne pas, je boude encore, et il y a du rangement à faire avant notre départ demain pour Sao Miguel. Je serai bien restée encore un peu dans le coin, l'île m'a bien plu, la ville et la marina aussi, et puis quel bonheur d'être à quai, de pouvoir brancher un sèche-cheveux ou un aspirateur et d'avoir de l'eau chaude pour la vaisselle. Bon, il faut faire un peu de chemin pour aller aux douches, sans oublier son savon et sa brosse, au risque d'être bonne pour un nouvel aller-retour ou de revenir toute ébouriffée, mais après s'être fait avoir une ou deux fois, on finit par y penser !! Mais nous avons rendez-vous jeudi soir à l'aéroport de Sao Miguel pour récupérer ma mère qui vient faire un bout de chemin avec nous, la météo nous dit que demain est un bon jour pour partir, lever à 5h30 pour espérer arriver avant la fermeture des bureaux du port, on se prépare donc ...

Mardi 13 juin : 6h15, après un petit thé et quelques biscuits, nous larguons les amarres au lever du jour, sortons du port, hissons la GV, déroulons le génois, et mettons le cap sur Sao Miguel, 90 miles au sud-est. Le vent souffle à 15 noeuds du sud-ouest, conditions idéales, Zanzibar se cale à 9 noeuds, la mer est plate, le soleil se lève, l'eau scintille, et quelques dauphins viennent me tenir compagnie vers 7h alors qu'Olivier est retourné se reposer et que les enfants dorment encore. Une journée de nav comme on les aime, on reste une bonne partie de la journée sur le pont (sauf les enfants qui bouquinent encore dans leurs cabines, on va finir par leur confisquer leurs bouquins!!), les joues rosies par le soleil et le vent frais, Olivier a sorti le bonnet, Sao Miguel se découvre peu à peu, elle aussi avec son écharpe de nuages accrochée sur les sommets, et à 18h30 nous sommes amarrés au ponton ...

Mercredi 14 juin : rien de spécial ... nous découvrons la ville, son office du tourisme, ses loueurs de voiture, son Spar, ses magasins de pêche, tentons la piscine, mais à 16h, trop de monde, on retentera notre chance demain matin, dernière éval del'année pour Quentin (youpi!!), petit bricolage pour Olivier (l'enrouleur de génois coince un peu, un gréeur doit passer à 18h), et voilà. On attend Annie pour une visite plus approfondie ...

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