Mercredi 25 janvier : WE prolongé à Carriacou et nos débuts à Ste Lucie

Mercredi 25 janvier : WE prolongé à Carriacou et nos débuts à Ste Lucie

Posté par : Olivier
26 Janvier 2017 à 02h
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Vendredi 20 janvier : Après avoir hésité un moment entre Carriacou au sud, et Bequia au nord, on repart ce matin tôt de Saline Bay direction le sud. L'attrait (supposé) de l'îlot de Sandy Island (notamment) l'emporte sur la visite de Port Elizabeth ... Petit stop à Union (encore, mais cette fois, c'est la dernière!!) pour faire les formalités de sortie des Grenadines de St Vincent où on ne reviendra pas (Carriacou dépend de Grenade), et où on retrouve Talitha venu faire la même chose ... Le douanier est à l'aéroport, mais l'île est toute petite, et à 10h30, nous sommes repartis. Le vent souffle tout doucement, 8-10 noeuds, on hisse la GV haute (ma réparation ne se voit presque pas) et génois 100% et on parcourt tout tranquillement la dizaine de miles qui nous sépare d'Hillsborough. Arrivée à 12h30, Hillsborough est une petite bourgade nichée en bordure de la côte ouest et chef-lieu de l'île, manifestement à l'écart des circuits touristiques, seuls 2 autres bateaux au mouillage, et pas de boat boys pour venir nous vendre du poisson, des langoustes, du pain, de la glace, des tee-shirts, et que sais-je encore. Pas non plus de récif de corail, d'eau bleue turquoise et de plage de sable blanc ... ceci explique peut-être cela. Hillsborough ne compte que quelques rues bordées de cases ou de vieilles bâtisses, et les formalités d'entrée y sont assez longues (l'immigration d'abord, puis les douanes, et enfin le port!!). Une française rencontrée là m'explique qu'elle est venue à 11h55 (le bureau de l'immigration ferme à 12h), que le type lui a donné le formulaire et alors qu'elle était en train de le remplir, a fermé le rideau devant elle. Midi, c'est midi, ça ne rigole pas ... Nous n'avons jamais envisagé de faire un mouillage sauvage sans se déclarer aux autorités, mais j'avoue que des fois, c'est vraiment tentant ... Bref, une fois passée cette épreuve, on retourne au bateau, et on passe l'après-midi à ne rien faire ...

Samedi 21 janvier : A peine le petit déjeuner fini, on relève l'ancre, direction Sandy Island, îlot de sable posé à un gros 1 mile à l'ouest d'Hillsborough, image typique de l'île tropicale et classée réserve marine. Il y a 10 noeuds de vent, une grande plage presque déserte, c'est l'occasion de sortir enfin l'aile de cerf-volant. Les garçons s'y relaient, ça vole bien, mais ça mériterait un poil plus de vent. Retour au bateau pour revenir chercher les palmes, masques et tubas, et on repart avec l'annexe mettre le grappin un peu plus loin pour aller, une fois n'est pas coutume (!!) explorer les fonds sous-marins. Je ne sais pas si les enfants seront au point en rentrant sur les terminaisons du passé simple ou les pourcentages, mais je garantis qu'ils sont incollables sur la plongée en apnée et les poissons coralliens ... Deuxième plongée en début d'après-midi, notre appareil photo water proof rend l'âme, il a pris l'eau !! bon, on a encore la caméra, mais quand même ... on attend de retrouver du réseau pour faire un petit coup de fnac.com voir si on peut s'en offrir un nouveau. Le reste de l'après-midi est aussi tranquille que celui d'hier, le cadre est sympa, on décide de rester dormir ici, les enfants travaillent un (tout petit) peu, Olivier nous fait du pain, et je feuillette le guide des Antilles pour préparer la suite du voyage ...

Dimanche 22 janvier : Après une dernière plongée sur le récif, on quitte le corps mort direction Tyrell Bay juste derrière la pointe rocheuse. Au moteur, compte tenu de la distance, on passe entre l'île de Mabouya et la pointe Cistern, on laisse à tribord les deux rochers Sisters Rock, et on arrive à destination. Le premier coup d'oeil sur le lieu ne donne guère envie de s'y arrêter ... une grande baie pleine de bateaux, quelques rares maisons en bordure de mer, un espèce de chantier, des épaves de bateaux disséminées ici et là, on hésite presqu'à repartir ... on mouille quand même finalement pour aller faire un petit tour à terre. Le guide nautique indique qu'il est possible de faire un petit approvisionnement, mais franchement, je ne sais pas où, parce que le supermarket que l'on trouve recèle plus de produits ménagers qu'alimentaires, et à part du poulet ou des knackis surgelés, il n'y a pas grand chose ... comme on commence quand même à en avoir marre des knackis, on repart avec deux cuisses de poulet, c'est toujours ça de pris ... Après le repas, on va en annexe parcourir la mangrove tout proche, assez différente de celle du Marin, c'est comme un large bras de rivière bordé des deux côtés de palétuviers, mais sans ramifications supplémentaires. Quelques aigrettes, quelques crabes accrochés aux arbres, une fois le moteur de l'annexe arrêté pour continuer à la rame, c'est le silence complet. De retour au bateau, on est tous d'accord pour retourner à Sandy Island. On serait bien allé faire un tour sur la côte au vent ou à Petite Martinique, mais la nécessité de revenir demain faire les formalités de sortie à Hillsborough nous en décourage. 16h : on est donc de retour à notre corps-mort en face de la plage.

Lundi 23 janvier : Après une matinée passée à faire du CNED, un petit coup de cerf-volant sur la plage et une dernière plongée, on retourne donc à Hillsborough faire les formalités de sortie, et à 16h, on entame notre remontée vers le nord, direction l'île de Sainte Lucie. Nous zappons donc les dernières îles des Grenadines, Canouan (la pauvre Cendrillon des Grenadines, longtemps écartée de la manne touristique des ses voisines, pas très sûre et pas spécialement intéressante d'après notre ami Jage), Moustique (l'île aux milliardaires (Mick Jagger, feu David Bowie et quelques autres y ont en effet acquis de luxueuses demeures), apparemment magnifique, mais gérée par la Mustique Company qui représente l'ensemble des propriétaires et qui fait que les corps mort et le séjour à terre ne sont pas à la portée de toutes les bourses ...), et Béquia, où nous nous serions bien arrêtés, n'eût été (plus-que-parfait du subjonctif, s'il vous plait ... j'ai vérifié dans le Bescherelle!!) l'obligation, après notre escapade à Carriacou, d'y refaire des formalités d'entrée à St Vincent (et celle donc également d'y repayer la taxe qui va avec!!). Tant pis donc pour Bequia. Pas d'arrêt non plus à l'île principale, Saint Vincent, nous poussons un peu plus loin jusqu'à la ville de Soufrière, au sud de Sainte Lucie. Il pleut lorsque nous quittons Hillsborough, le ciel est chargé de nuages de Union à Grenade, et le vent n'est pas décidé, on commence donc au moteur. Gaëtan met sa ligne à l'eau (sans succès), et le ciel se dégage peu à peu. 18h, le vent se lève tout doucement, les nuages s'éloignent, on hisse la GV, déroule le foc, pour une fois ni au près ni vent arrière mais vent de travers, Zanzibar avance bien, et on passe successivement au large de Union, Mayreau et Canouan avant que la nuit ne tombe. On distingue les bateaux au mouillage dans les différentes baies où nous avons mouillé durant les quinze derniers jours. La nuit tombée, la lune n'est pas levée, le ciel étoilé est magnifique. Quand Olivier me réveille à 11h pour mon quart, on est déjà au large de Saint Vincent. Mais le vent tombe sous le vent de l'île, j'attends un peu quand même, mais à minuit, l'anémo affiche 0.0 noeuds, il est temps de mettre le moteur. Tout doucement, juste histoire d'avancer quand même à 3-4 noeuds, la mer est plate, le ciel est beau, c'est tout calme ... 2h : alors qu'on arrive au nord de l'île et qu'on s'approche du canal de St Vincent, qui la sépare de Ste Lucie, le vent monte rapidement à 20-25 noeuds. On prend deux ris dans la GV, on déroule un peu de génois et on coupe le moteur, c'est reparti, je vais me coucher....

Mardi 24 janvier : 7h : on arrive à Soufrière, au nord de deux pitons, pains de sucre volcaniques recouverts de végétation luxuriante et devenus emblème national. Le site est majestueux. Le soleil se lève, bienvenue à Sainte Lucie ... Un boat boy local nous attend pour nous proposer une bouée, on prend. Mais à peine amarrés au pied du petit piton, il enchaîne "bon, ben pour aujourd'hui, je peux vous emmener, pour 700C$ on fait le volcan, les cascades, le bain de boue, et tout et tout" ... Holà, holà, on se calme ... D'abord, tu nous laisses dormir et réfléchir un peu, ensuite on avisera. Et puis 700C$, c'est pas pour nous ... OK, allez, pour toi je peux descendre à 300 ... Non, non, on se débrouillera, merci !! Quel accueil ... Bon, maintenant qu'on a renvoyé le bonhomme, on prend un bon petit déjeuner, on installe les enfants devant le CNED, et on va faire une petite sieste. 9h : la VHF nous réveille, Talitha et Wind4Life papotent, ils sont au large de Soufrière et redescendent vers les Grenadines. On leur souhaite de bien profiter, et on se donne rendez-vous dans quelque temps aux îles vierges ... 10h : le CNED du jour est terminé, le soleil brille, la journée s'annonce magnifique, on descend à terre pour la routine d'arrivée : faire les formalités, trouver une banque pour sortir des sous, faire quelques courses (dans ce qui commence à vraiment ressembler à un supermarché digne de ce nom, il y a même des caddies à l'entrée), et acheter une carte SIM pour avoir de l'internet ... mission accomplie à midi, en ayant même, en plus, rencontré au passage Captain Bob, guide de 50 ans qui parle français (plus quelques autres langues) et nous propose gentiment et sans insistance (contrairement à d'autres) un petit circuit de 2h30 pour 200C$, avec éventuellement un repas local avant. On prend l'ensemble, et après un aller-retour au bateau déposer les courses, nous voilà installés dans un petit resto local où il y a quand même des cheeseburger-frites pour les enfants, qui n'y résistent pas. De notre côté, poulet grillé accompagné, en plus des riz, pâtes et lentilles, de tout un assortiment de légumes du coin : banane frite, niam, crudités à la morue, ... tout ça pour l'équivalent de 25€ pour nous quatre. Il nous emmène ensuite (dans un taxi conduite à gauche, on a l'impression qu'on va rentrer dans chaque voiture qui arrive en face!) aux sources sulfureuses de Sulphur Springs, où jets de vapeur et fumerolles s'échappent du sol, tandis que l'eau bouillonne dans des baignoires naturelles. Le spectacle est impressionnant (l'odeur aussi, comme nous dit notre guide, le soufre, ça sent comme les oeufs pourris, mais c'est bon pour les sinus!!). Direction ensuite les cascades Diamond Botanical Gardens, où on se baigne dans une eau de source à 35°C qui tombe de la falaise ... imaginez ce que représente pour nous une baignoire d'eau douce chaude à volonté !! on se demande où est le robinet pour fermer l'eau !! Les enfants s'en donnent à coeur joie, nous aussi, on est tous seuls dans ce cadre magnifique, jusqu'à ce qu'un groupe de suisses allemands n'arrivent là avec leurs bières à la main ... tout de suite, ça gâche le plaisir !! Captain Bob nous explique au passage la flore locale, nous fait goûter la pulpe de cacao, et on lui pose toutes les questions qu'on se pose depuis notre arrivée dans les caraïbes : comment on appelle le fruit de l'arbre à pain (ben le fruit à pain!!), comment ça se prépare (comme une patate : à l'eau, frit, en purée, ...),, c'est quoi ce qu'on voit dans cet arbre, c'est quand la saison des mangues, etc, etc. Captain Bob me fait penser à Umberto, notre guide capverdien de Sal. Il a travaillé sur des grands bateaux, nous dit où aller mouiller, où aller plonger, trouve que les jeunes maintenant ne respectent plus les touristes, ils font des tarifs, c'est trop cher, et puis les français, c'est pas comme les américains, ils ont moins de sous ... Bref, à 17h nous sommes de retour, après avoir acheté un fruit à pain, maintenant qu'on sait comment le préparer. Contents de cette bonne journée et de cette belle rencontre. Le soleil couchant éclaire d'une lumière rasante les cases au bord de l'eau, la ville nichée au creux de la vallée et le petit piton dont les 750m de haut nous surplombent et plongent dans l'océan ... on se sent tout petits, mais tellement bien ...

Mercredi 25 janvier : 9h : le soleil est déjà haut dans le ciel, les enfants déjà plongés dans leur travail. La mer est toute lisse, le vent n'a pas l'air décidé à se lever ce matin, c'est le moment d'affaler le génois pour commencer une séance de couture ... la couture de la bande anti-UV montre depuis la transat en plusieurs endroits quelques signes de faiblesse. Je ressors donc la machine à coudre manuelle et je m'y attaque. Une heure plus tard, j'ai à peine fait deux petites raponces, il en reste encore pas mal, mais c'est l'heure d'aller plonger à la pointe Rachette avant de lever l'ancre. Le paysage sous-marin qui s'offre à nous est très différent de celui qu'on a vu jusqu'à présent. Pas de récif, des fonds qui descendent vite, les falaises y précipitent leurs versants abrupts, et le bleu profond de l'océan. On est loin des Tobago avec leurs 4m de fond ... C'est un peu fantastique, peuplé d'arbustes échevelés et de grandes feuilles plates qui ondulent à l'unisson au gré du flux et du reflux dans le silence et le bleu ... De retour au bateau, on quitte le corps mort pour aller juste un peu plus au sud, dans l'anse des pitons, entre Petit Piton et Grand Piton (799m, 49 de plus que son petit frère), tous deux vestiges du volcan visité hier, où on prend une bouée à quelques mètres du rivage sauvage ... mais non loin non plus d'un hôtel installé dans le coin ... on ne peut pas tout avoir !! Après-midi, après avoir goûté notre fruit à pain au déjeuner, un début d'éval d'anglais, re-plongée dans la réserve marine, crêpes, baignades, c'est fou comme les jours passent vite !!

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