Dimanche 26 mars : De Jost Van Dyke à St John, ou adieu BVI, bonjour USVI

Dimanche 26 mars : De Jost Van Dyke à St John, ou adieu BVI, bonjour USVI

Posté par : Olivier
27 Mars 2017 à 00h
Dernière mise à jour 30 Mars 2017 à 23h
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Lundi 20 mars (suite) : Olivier passe sa soirée à installer l'AIS, histoire qu'on puisse le rapporter rapidement si jamais ça ne marchait pas. Pendant ce temps, je fais la vaisselle ... et oui, si je devais vous dire deux mots du rôle des femmes à bord des bateaux, tel que j'ai pu l'observer non seulement chez nous mais sur d'autres bato-copains, je vous dirai qu'on a beau dire l'égalité des sexes, c'est monsieur qui bricole, monsieur qui répare, monsieur qui perce, qui visse, qui prend la météo, prépare les nav, surveille les moteurs, change les courroies (et incise les doigts hameçonés), alors que c'est madame qui CNED avec les enfants, madame qui gère les repas, qui fait la vaisselle, s'occupe des lessives, du ménage, ... (sauf pour le nettoyage des fonds de cale et de la cuve à caca, mais là, ça relève autant du bateau que du ménage, donc ... ). Je ne m'en plains pas, je ne me vois pas resserrer un boulon en haut du mât, installer un tangon de génois ou lire le manuel du nouvel AIS (en anglais, en plus, bien sûr), mais je constate que les rôles se sont naturellement répartis de la même façon sur à peu près tous les bateaux ...

Mardi 21 mars : 9h, les enfants sont installés devant leurs éval du CNED, Olivier et moi allons faire 2-3 courses, mais comme d'habitude depuis que nous sommes aux BVI (c'est à dire presque 3 semaines maintenant, déjà!!), les légumes frais sont chose rare (et à  2,50$ US LA tomate, on y réfléchit à deux fois, et on finit par manger des chips, c'est moins cher!!), de même que la viande et le poisson. Ici,sans surgelés, point de survie !! Je commence quand même à être en manque, un peu marre des beans, du riz et des bananes, vivement la République Dominicaine ... Alors que nous sommes de retour au bateau et qu'Olivier part en quête de gaz pour remplir notre bouteille qui a rendu l'âme le soir du départ de St Martin (sans qu'on pense à la souspeser avant de partir tant qu'on était encore en terre française, et ici, forcément, le butane, ils connaissent pas), une sirène retentit dans toute la baie pendant 10 bonnes minutes. On s'interroge : alerte tsunami ? incendie ? tremblement de terre ? la reine d'Angleterre serait-elle morte ?? on jette un oeil du côté de la plage, personne ne bouge, ni là, ni ailleurs, nous non plus, donc. Mais quand même, on surveille la mer au loin pendant un petit moment ... 12h45 : SMS du CCT (l'opérateur local chez qui nous avons acheté notre carte de téléphone) : "EXERCISE! A tsunami warning has been issued for the BVI. Move to higher ground now. EXERCISE!". Bon, au moins on est fixés, et comme les locaux n'ont pas l'air de prendre la chose au sérieux et de mover vers higher ground, nous non plus ...  13h30 : nous sommes invités à prendre le café sur Ioada que nous avons retrouvé dans la baie hier soir. On y passe finalement 3h à papoter, avec Cocodelo qui est juste à côté et que nous rencontrons à l'occasion, et les enfants passent 3h à se faire tomber du paddle avant qu'on ne finisse tous à la plage pour une dernière baignade.

Mercredi 22 mars : 3h du mat : ça y est, la fameuse houle de nord que nous avions tant attendue avec Amélie et Lionel arrive. Les vagues déferlent sur le récif à 5m de nous, on change de crèmerie, on largue les amarres pour aller prendre une bouée un peu moins exposée. Le matin, on tente de faire du CNED, mais les enfants sont plus intéressés par les vagues et les surfeurs que par leurs cours ... Olivier se renseigne pour savoir s'il est raisonnable de bodyboarder dans le coin, mais les surfeurs locaux lui répondent que c'est assez risqué, plutôt réservé aux initiés. Par contre, c'est surfable et bodyboardable sur la côte nord. On laisse donc un message sur le répondeur de l'école de surf de Josiahs Bay pour savoir s'ils nous prendraient les enfants pour une heure de surf dans l'après-midi. C'est pas aujourd'hui qu'on va partir pour Jost Van Dyke ... 13h : ils nous rappellent, c'est ok pour eux. Même pas le temps de faire la sieste, on saute dans l'annexe, attrape un taxi au vol, et nous voilà en route pour Josaihs Bay. La ballade en taxi est sympa, ça nous permet de voir l'intérieur de l'île que nous n'avions pas encore eu l'occasion de visiter, ça monte fort, ça descend fort, et le chauffeur discute, nous demande d'où on vient ... de France ... OK, mais où est-ce que vous avez loué votre bateau ? St John ? St Thomas ? Ben non, on est venu avec depuis la France ... Premier waouhhhhhh ébahi du chauffeur ... et le reste de l'équipage, il est où ? Ben y'a que nous quatre ... Deuxième waouhhhhhhh et pouce levé du chauffeur ... That's great !! Ben ouais ... Arrivés à destination, le prof de surf est aussi barbu et chevelu que Tom Hanks dans "Seul au monde" après 3 ou 4 ans sur son île déserte ... j'ai failli lui demander où était son copain le ballon ... les vagues sont un peu grosses pour les garçons, mais les mousses reforment près de la plage, c'est top, ils passent une heure et demie entre surf et bodyboard, et pourront dire à Yann (notre Yann de Wally Glisse à Lacanau) qu'ils ont surfé aux BVI ...

Jeudi 23 mars : Cette fois, c'est la bonne, nous partons pour JVD ... une grande navigation d'une demi-heure (après 1 mois de petites nav aux îles vierges, la prochaine vraie grosse va nous faire bizarre!!) ... le temps est couvert, et nous prenons une bouée du parc national à Sandy Cay sous les nuages. L'îlot est joli, mais le serait plus sous le soleil, et les fonds n'ont rien d'extraordinaire (on devient un peu difficiles!!). On repart donc rejoindre Ioda et Cocodelo à Sandy Spit juste un peu plus loin. Le mouillage est sympa, pas trop d'américains (6 bateaux pour la nuit, dont 5 bateaux de voyage battant pavillon français, et un bateau de loc américain ... bizarrement, dès qu'on s'éloigne des grandes baies avec bouées et hotels restaurants, l'américain se fait plus rare!!), on reste là pour la nuit, après avoir tenté vainement le kayak et le bodyboard sur les vagues. Après-midi farniente, les enfants pêchent un peu, se baignent un peu, jouent aux legos un peu, je bouquine, et Olivier nettoie la coque babord.

Vendredi 24 mars : journée pluie sur Jost Van Dyke. Les enfants CNED et se font un film avec leurs légos ... de notre côté, on essaie de profiter des derniers jours de notre carte de téléphone avant de partir aux USVI pour avancer ce qu'on a à faire ... le routeur est réservé, nous avons un premier équipier, le futur locataire de Zanzibar, pour lui comme pour nous c'est idéal, et des contacts pour un second. On commence aussi à regarder la météo pour un départ vers la République Dominicaine la semaine prochaine après quelques jours aux USVI, mais la météo annonce du vent de nord-ouest (donc de face) puis de la pétole pour les prochaines jours. A surveiller. En attendant, on se fait une petite nav à la mode bretonne, sous le crachin (sauf qu'il fait 25°C et qu'on n'a pas le kouign-aman ...) pour aller jusqu'à WhiteBay, dont le guide nautique dit que la plage est superbe, et celui d'Amélie que c'est l'une des plus belles des Caraïbes ... soit on devient vraiment difficiles, soit on n'a pas les mêmes critères (c'est vrai que pour nous, plus belle rime avec déserte) ... OK, la plage est sympa, du sable, des cocotiers, mais trop de bateaux partout, trop de transats sur la plage, rien à envier à Savannah Bay ou d'autres qu'on a pu voir jusque là ... Amélie, pas de regrets !! Les enfants font quand même une petite plongée sur le récif .. Quentin en revient en nous disant "J'ai vu un chirurgien bleu qui était jaune!!" ... eh oui, à la lecture du guide des poissons, il apprend que les petits chirurgiens bleus sont jaunes et ne deviennent bleus qu'une fois adultes ... qu'est-ce qu'on en apprend, des choses !! Bref, nous ne restons que pour le repas, et changeons une dernière fois de crèmerie pour la journée pour aller prendre une bouée à Great Harbour, le seul village de l'île (qui compte 200 habitants), où on peut faire les formalités de sortie ... A 17h, c'est chose faite, et à 18h30 on se retrouve pour l'apéro/dîner sur Ioda avec Cocodelo avant de lever l'ancre demain et de dire au revoir aux BVI ... de leur côté, ils vont encore un peu traîner dans le coin, on se reverra peut-être au gré des navigations aux Bahamas ou aux Açores ...

Samedi 25 mars : Après 3 semaines et demie aux BVI, nous quittons donc cet archipel, qui nous aura conquis pour son plan d'eau, naviguer ici, que du bonheur, des bateaux, des îles, du vent, le rêve de tout navigateur, pour ses fonds, vous avez du le comprendre à la lecture des précédents billets, mais qui a aussi quelques défauts, et non des moindres, pour nous français : le premier, la nourriture (ça aussi vous l'aurez sûrement déjà compris : même pas une pauvre noix de coco sur les étals alors qu'il suffirait de se baisser pour les ramasser, les pamplemousses viennent de Floride, les ananas de la République Dominicaine, il est écrit "culture cheese" sur le formage, peut-être qu'ils ont trouvé comment le cultiver pour passer direct de l'herbe au fromage en zappant la vache, allez savoir !! donc pas terrible, et en plus super cher, je ne sais pas si c'est pareil aux Etats-Unis, mais si c'est le cas, il vaut mieux aller manger au McDo ... c'est peut-être pour ça qu'ils sont si gros!!) ... le second, les américains ... il y en a partout (forcément, on n'est quand même pas très loin de chez eux), leur verre de bière dans une main et leur paquet de chips dans l'autre, ils ne peuvent pas se mettre à l'eau sans une frite en mousse pour les soutenir, je ne sais pas si vous avez vu WallE, mais ça nous a tout à fait fait penser aux futurs terriens obèses qui ne savent plus marcher ... pas si éloigné que ça de la réalité !! Conclusion d'Olivier : si l'archipel était français, il serait parfait !! (non, non, on n'est pas chauvins!!). Bref, il est 9h, et nous quittons Jost Van Dyke pour rejoindre Cruz Bay, le port d'entrée sur l'île de St John (et celui que nous avions indiqué pour l'obtention de nos visas). Une heure de navigation (à la voile, cette fois, il y a du vent, ça avance bien), le ciel est toujours gris (on passe au large de quelques cailloux, on se croirait en Bretagne) et on mouille sous la pluie à l'extérieur du port, juste le temps d'aller faire les formalités. Olivier ayant entendu dire que seul le capitaine pouvait débarquer tant que la clearance n'était pas faite, il part en annexe mais revient nous chercher un quart d'heure après, la douanière veut voir tout l'équipage, vérifier que Quentin est bien Quentin, Gaëtan bien Gaëtan, et que mes empreintes et ma trombine sont bien les mêmes que celles du visa ... photo, prise d'empreintes, Quentin aimerait bien le faire aussi mais la dame, au demeurant fort sympathique, lui dit no, tou es twop piti ... 5 mn après, passeports tamponnés, nous sommes en règle !! Ma foi, je ne sais pas si le fait d'avoir anticipé les visas aura permis d'accélérer les choses ou si nous sommes bien tombés, mais en tous cas l'affaire a été vite pliée. Deux trois courses à l'épicerie du coin (même combat que chez les copains d'en face, je m'en sors pour 100$ alors que je n'ai rien dans mon panier, deux plaquettes de beurre, deux pizzas et quelques fruits et légumes importés de je ne sais où), et nous repartons, non sans être allés prendre les renseignements sur le National Park qui occupe les 2/3 de l'île et de sa côte, où le mouillage est donc interdit (mais des bouées sont à disposition pour la modique somme de 26$ par nuit), mais pas la pêche à la langouste ... juste limitée à 2 par jour et par personne ... si on arrive à en choper une sur la totalité de notre séjour ici, on sera déjà bien contents !! Un grave dilemme s'impose maintenant à nous ... commençons nous par la côte nord, ou par la côte sud ? Le vent est sud-est, mais la houle est nord, on choisit donc la côte nord où on trouvera bien un coin abrité des deux par les différentes îles qui s'égrènent le long de la côte. Il fait toujours gris, mais la côte est magnifique. Le parc national, créé en 1954 par M. Rockefeller qu acheta l'île pour en faire don à l'état américain, a permis de préserver la beauté de l'île et empêché les promotions immobilières sauvages d'altérer sa magnifique végétation tropicale. L'île est donc considérée par les écologistes comme "la perle des vierges". Nous passons au large de Trunk Bay, Cinnamon Bay et de leurs  très belles plages cachées au milieu d'une végétation dense et touffue, et allons prendre une bouée dans Maho Bay, moins exposée aux vagues. Il y a des tortues énormes, l'eau est claire, mais le soleil se cache toujours, c'est grisounet et bien tristounet ... on ne peut pas tout avoir ...

Dimanche 26 mars : le soleil est encore timide ce matin, mais le ciel n'est plus gris mais blanc, c'est déjà un peu mieux ... après avoir traîné un peu dans la baie de Maho, préparé le gâteau au chocolat pour midi, nous repartons vers Trunk Bay que nous avons dépassée hier, il est indiqué sur la carte qu'il y a un circuit sous-marin pour admirer le corail ... sauf qu'une fois sur place, le ciel blanc et la houle du nord qui a remué le sable rendent toute exploration inutile ... on n'y voit rien. C'est à peine si on distingue les quelques pancartes à 2m au fond de l'eau, censées donner quelques explications, et les rares coraux qu'on arrive à apercevoir ne valent pas de s'y arrêter ... pas la peine de traîner dans le coin. On quitte donc notre bouée après le repas pour aller voir un peu plus loin, direction  Watermelon Bay. Les garçons retentent leur chance sur le petit récif un peu plus loin pendant que je bouquine dans le hamac. Ils en reviennent nettement plus satisfaits que ce matin, du corail, des tortues, des poissons, et en plus il reste du gâteau pour le goûter ...

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