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Vendredi 14 juillet : un an après ... retour aux Baléares ... sans chat noir ...

Samedi 8 juillet (suite) : il est 23h, je prends mon quart et rédige quelques mots sur le blog. Nous sommes partis de Santa Pola à 21h30, une petite appréhension à l'allumage des moteurs, mais les deux se sont allumés sans encombre, jusque là tout va bien, et à la sortie du port, la mer est calme, le vent souffle tout doucement, la lune est presque pleine, on hisse la GV. On prend quand même un ris, me dit Olivier, ce sera toujours du temps de gagné si on doit se prendre un truc comme la dernière fois (ndlr (moi) : le truc comme la dernière fois, c'est nos 44 noeuds en 10mn ...). C'est qu'on a un peu l'impression d'avoir la poisse en ce moment ... François Perrin, La Chèvre, vous connaissez forcément. François Perrin qui se prend une porte automatique, s'enfonce une paille dans le nez, s'assoit sur la mauvaise chaise, et j'en passe ... Ben voilà, on se sent un peu comme François Perrin. Enfin, à la réflexion, pas tout à fait vraiment, quand même, parce que François Perrin n'a pas le sentiment qu'il a la poisse, il prend tout ça avec une insousciance désarmante, et se lève tous les matins heureux de la bonne journée qui s'annonce ... Alors non, plutôt comme Campana, vous savez, Depardieu, quand il a l'impression que la roue tourne, que la poisse de Perrin lui est tombé dessus, et qu'il n'arrive plus à s'en débarrasser. Comme le capitaine Haddock avec son sparadrap (un autre de mes classiques, on a les références qu'on peut ... mais je n'imagine pas que vous ne connaissiez (connaissiâtes ?) pas ...). Bref, voilà, nous, ce soir, on prend un ris alors qu'il y a 10 noeuds de vent, que la mer est plate et le ciel dégagé. C'est comme ça. Bref, il est maintenant 23h, la voile ne nous a porté qu'un petit moment, le vent a molli(t? non), Olivier a rallumé le moteur babord qui tourne maintenant depuis 1 heure sans problème ... Jusque là, tout va encore bien. La lune brille et illumine la mer à tribord, de l'autre côté je vois toutes les lumières de la côte, on passe au large d'Alicante, j'ai 3 heures à tirer mais pour aujourd'hui, ça s'annonce pas trop mal ... Perrin et Campana, ils ont bien fini par la retrouver, la petite Benz, alors nous aussi, on va bien finir par y arriver ... (tout ça, j'avais prévu de le mettre dans le dernier billet, mais au moment de l'écrire, ça m'était sorti de la tête, alors je vous le case ici. C'est pas si mal non plus ici, si je ne vous avais rien dit, je suis sûre que vous n'y auriez vu que du feu ... Ca va me manquer, quand même, de vous raconter nos aventures quand on sera rentrés. Je me force un peu parfois, mais ça m'occupe, le soir dans mon lit je me dis, tiens, il faudra que je mette ça dans le blog ...).
Dimanche 9 juillet : 01h, le vent se lève tranquillement. J'attends quand même un moment, histoire de vérifier qu'il ne va pas monter jusqu'à 40 noeuds, mais non, il se stabilise vers les 15 noeuds, je déroule le génois et arrête le moteur. 02h, je vais me coucher, Olivier prend le relai. 05h, c'est l'inverse. Quand je me lève, le moteur tourne à nouveau depuis 3/4 d'heure. On avance tranquillement, la nuit est calme, la mer aussi, vers 7h j'enroule doucement le Cabo de la Nao puis celui de San Antonio, et nous longeons la côte espagnole qui n'est pas sans me rappeler dans cette région les alentours d'Argelès-sur-Mer où j'ai passé une partie des vacances de mon enfance : grandes plages de sable, petits immeubles bas qui diffèrent des grands batiments qui occupent la côte plus au sud, et montagnes arides qui ressemblent aux Albères, leurs voisines languedociennes. Il est midi lorsque nous entrons (enfin) dans le port de Gandia (accent tonique sur le DI, GanDIa) où nous posons nos amarres devant le club nautique et la promenade de bord de mer. Vincent et Peté nous rejoignent vers 13h avec leur petit Gaël. Jérôme et sa petite famille sont repartis hier soir pour Madrid, tant pis pour nous. Après un apéro à bord, nous partons déjeuner dans un resto où on se régale d'une parillada de poissons (espadon, bar, merlu, crevettes, poulpe,...) accompagné de l'inévitable chorizo espagnol. Fidèle à lui-même, Quentin goûte plutôt les côtelettes d'agneau... Une petite glace pour finir au glacier du coin et il est 17h quand nous rentrons au bateau. L'heure d'aller gouter l'eau de la piscine de la marina. La plage est bondée, de la rue on devine la ribambelle de parasols multicolores qui occupent la première bande de sable... La piscine, c'est bien aussi, les enfants préfèrent, on peut y sauter, plonger, chahuter, ... 19h, chacun rentre chez soi, c'est qu'avec tout ça on a raté la sieste et on a bien envie d'aller se coucher !! Repas frugal, ça ne fait que 3h qu'on a fini de manger, une salade et un fruit et tout le monde au lit. Les enfants viennent nous border avant de retourner faire trempette (la piscine ferme à 22h) et d'aller se coucher à leur tour.
Lundi 10 juillet : matinée nettoyage, on s'est pris à Cartagena une pluie chargée d'une poussière marron qui a sali tout le pont. Zanzibar a bien besoin d'une bonne douche. Après lui, c'est notre tour, un plouf à la piscine, il faut dire qu'il fait chaud, voilà enfin des températures dignes du sud de l'Espagne début juillet... 14h, Vincent et Pete nous rejoignent et cette fois, c'est barbecue à bord. Ils nous ont apporté, outre du boudin et du chorizo, deux côtes de boeuf qui n'ont rien à envier à celles de chez Meuh (pour les connaisseurs) dont on se régalera aujourd'hui, et demain. Après un an de poulet en boîte ou de porc gavé d'eau, on apprécie à sa juste valeur!! De son côté, Gaël a l'air d'apprécier la cabine de Quentin, il y fait une sieste de 3h!! Un dernier petit tour à la piscine avant le dîner, melon jaune, empanadas et cerises Picotas, et c'est l'heure de se dire au revoir, nous repartons demain direction les Baléares pour quelques jours avant de finir (quand même) par rejoindre Sète...
Mardi 11 juillet : 06h30, debout là-dedans, on a 60 miles à faire aujourd'hui, si on veut arriver pas trop tard pour une petite baignade, il est temps de larguer les amarres. Bon, on a quand même pitié des enfants, on les laisse dormir, eton se débrouile tous seuls comme des grands. A 8h, la GV est hissée et le génois déroulé, mais le vent est faible et de l'arrière, on garde un moteur en soutien. 10h45, cette fois on est sous voiles seules, GV et gennaker, et on avance tranquillement vers Ibiza. Olivier est (pour l'instant) réconcilié avec la Méditerranée. Mais en bon breton qu'il est, il reste quand même un peu méfiant vis-à-vis de cette mer où il n'y a même pas de marées, ou si peu, où on peut se prendre 40 noeuds d'un côté puis de l'autre en moins de 10 minutes, où un bar s'appelle un loup, et où il n'y a ni bigorneaux ni bulots. Forcément, toutça, c'est louche...Mais pour aujourd'hui, mis à part des petites vagues courtes et croisées, la mer est belle, le ciel aussi, tout va bien. 16h15, le vent tombe, on rallume le moteur pour les deux dernières heures, et à 18h, nous arrivons dans la cala del Torrent après avoir contourné par le nord l'Isla Conejera et son phare du Cap Blanco.
Mercredi 12 juillet : journée soleil et maillot de bain à Ibiza. On retrouve bien vite les réflexes et les bonnes habitudes des mouillages au soleil, baignades, hamacs, kayak, farniente, baignades, apéro. Oubliés les épisodes difficiles de la traversée Açores-Gibraltar et du sud Méditerranée...Pour un peu on serait prêts à resigner pour un an...On longe la côte nord, rivages escarpés, versants couverts de pins, pointes et calas dans un décor méditérranéen, soleil brûlant et eau limpide accompagné du chant des cigales. Olivier a tombé le tee-shirt et sorti le chapeau, il est temps de retrouver notre bronzage perdu depuis les Bermudes ... Une petite pause à midi dans la cala du puerto de San Miguel après avoir passé le cap Nono et l'ilot Margaritas. La cala est une anse aux rives bien parallèles formée par le débouché d'un ruisseau, profondément enchâssée dans les collines à l'est de la point de Sa Creu. Il y a du monde, mais on s'y trouve un petit coin au ras des cailloux d'où les enfants vont faire quelques sauts et plongeons, l'eau est à 26°C, la mer reprend des couleurs qu'on avait oubliées depuis quelque temps ... 13h, un message de mes parents sur le téléphone, qui me demandent de les rappeler en urgence ... Pendant qu'on se dore au soleil de Méditerranée, ils ont eu un appel du collège qui n'a toujours pas reçu la notification d'inscription des enfants pour la rentrée, et qui ferme demain soir ... Ma mère a rappelé l'inspection académique, déjà appelée fin mai et à qui ils ont envoyé un courrier début juin, qui leur avait dit rien ne presse, vous verrez ça fin août, et qui leur dit maintenant quoi, mais vous n'avez pas envoyé de dossier! mais faut vous presser, ma p'tite dame!! Bref, ils ont besoin de quelques infos pour remplir les dossiers, les scanner, et les envoyer au collège avant demain soir!! A 16h, on repart chercher un autre mouillage pour la nuit vers la pointe est. On passe la cala Benirras et sa plage entourée de pinèdes, le rocher Bernat, véritable aiguille de pierre émergeant de la mer, et poussons jusqu'à la cala Portinatx, à un mile seulement de la pointe Muscarte. Le rivage rocheux et escarpé mais peu élevé de la pointe Galera découvre dans le fond de l'anse quelques batiments blancs qui se détachent sur le vert sombre des collines couvertes de pins. Deux petites plages à l'est et au sud sont séparées par un éperon rocheux que contourne un petit chemin dallé. Là aussi, il y a du monde, là aussi on se trouve un petit coin là au milieu. Il y a un petit supermarché sur la plage, et comme c'est la St Olivier aujourd'hui mais qu'on n'a plus d'apéro, Olivier va faire deux trois courses en kayak, qui est à l'annexe ce qu'à terre le vélo est à la voiture ... Il a oublié le pain !! C'est pas grave, c'est mon tour ... aller chercher son pain en kayak, c'est quand même pas donné à tout le monde, et c'est pas non plus tous les jours ... La soirée est tranquille, on profite du soleil sur le trampoline, ça va nous manquer, quand même, tout ça ...
Jeudi 13 juillet : 7h, on prend le large direction Majorque à 50 petits miles de là. Comme l'autre jour, les enfants dorment encore, on ne les réveille pas tout de suite, après tout, c'est les vacances (cette fois) !! Le vent ne souffle pas bien fort, mais on avance quand même, génois, gennaker, ça irait encore mieux sans ces petites vagues, toujours les mêmes, elles vont dans tous les sens, courtes et croisées, Zanzibar a du mal à les négocier, il s'arrête à chaque fois et met un peu de temps à se relancer ... mais on n'est pas vraiment pressés, il y a du monde sur l'eau, brochettes et brocolis à midi, et à 13h, il n'y a plus que 4 noeuds, il est temps d'allumer le moteur. 15h, on arrive au Puerto de Andratx où on prend un corps mort, les enfants préfèreraient une petite crique, mais pour aujourd'hui, on a des bidons d'essence et une bouteille de plongée à remplir ... Après une glace en ville et une baignade dans les cailloux, ça va quand même déjà mieux, et ils finissent la journée par une séance ploufs depuis le bateau, ça pourrait être pire ...
Vendredi 14 juillet : 9h, nous partons pour un saut de puce vers San Telmo à peine quelques miles plus loin. Il y a des corps morts, on prend le plus loin du village, le plus près des rochers, et à 10h on est amarré à la bouée. Nous partons pour une petite baignade avec les enfants, mais alors que j'arrive près des cailloux, je sens comme un violent coup d'aiguille au niveau de l'épaule. Je pense d'abord à des oursins (c'est idiot, je sais, mais c'est comme ça, la sensation d'aiguille, surement), avant de réaliser que je viens de me faire piquer par une méduse. Une petite douleur aussi au niveau de la jambe, on bat en retraite en vitesse vers le bateau. C'est vrai qu'on en avait vu quelques unes ces derniers jours, mais je n'y ai pas du tout pensé en allant à l'eau. Gaëtan qui a son masque en voit deux autour de moi, puis deux autres sur le chemin de retour au bateau. Je ne sais pas si ça brûle ou si ça pique, mais qu'est-ce que ça fait mal!! Olivier applique les cours de la formation ATMSI de l'année dernière, un peu de mousse à raser à enlever avec une carte (genre carte de crédit) puis rinçage à l'eau de mer pendant une bonne demi-heure (l'eau douce a tendance à faire s'ouvrir les poches de venin non encore ouvertes, à proscrire). Au bout d'une demi-heure, la douleur est encore vive, mais supportable. Je reste quand même tranquille allongée sur les bancs du cockpit encore un moment. Avec tout ça il est midi, la ratatouille que j'avais prévue attendra ce soir, on va faire des pâtes ... Mais notre bouée près des cailloux est aussi sur le chemin de toutes les vagues des nombreux bateaux à moteur qui passent au large à toute vitesse. L'une d'elle renverse le bidon d'eau qui s'écoule sur les plaques de gaz, Olivier casse un verre en rangeant la vaisselle, et Gaëtan, en mettant la table, pose la bouteille d'eau qui tombe sur une assiette et la pousse par terre. Bon, on change de crèmerie, largue nos amarres et allons prendre une bouée un peu plus loin, en espérant qu'elle sera moins sujette aux mouvements de la mer. Avec tout ça, il est 13h, les pâtes attendront aussi, gaspacho, charcuterie et fromage feront bien l'affaire pour cette fois. De mon côté, ça picote encore un peu,mais rien à voir avec tout à l'heure. Je crois qu'on va aller faire une bonne sieste!! L'après-midi est plus calme, les enfants et Olivier partent en annexe (et top, ils ont un peu peur des méduses!!) sauter des cailloux plus loin. Pour ma part, j'ai eu ma dose de baignade pour la journée ...
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