Dimanche 23 octobre : Canaries, nous voilà !! ... non, ça va pas ... je la refais : Canaries, nous voici !!

Dimanche 23 octobre : Canaries, nous voilà !! ... non, ça va pas ... je la refais : Canaries, nous voici !!

Posté par : Olivier
23 Octobre 2016 à 18h
Dernière mise à jour 23 Octobre 2016 à 22h
3151 vues
Flux-RSS

Mercredi 19 octobre : 14h, on quitte le ponton de la marina après avoir fait le tour des bateaux copains pour dire au revoir ... un petit pincement au coeur de tous les quitter, notamment la famille Lantin, on a bien apprécié leur compagnie, on leur souhaite bon voyage, on espère les revoir avant la fin de l'année, et on suivra la suite de leurs aventures une fois rentrés en France puisqu'eux sont partis pour 2 ans ... mouillage dans la paisible baia da Abra, ça fait quand même du bien de quitter un peu l'univers civilisé de la marina et de se retrouver dans un petit coin de bout du monde. On teste l'orin d'Olivier, à longueur auto-réglable, ça marche du tonnerre comme dirait Ponyo (pour les amateurs de Miyazaki). Le mouillage est magnifique, même s'il manque un peu de soleil. Toute la palette des couleurs minérales s'offre à nous, du gris au rouge orangé, brun clair, brun foncé, et on distingue parfaitement les couches géologiques et  le poids des âges dans les strates horizontales des falaises. Nous partons explorer les environs en annexe, notamment les rochers et promontoires à l'est, qui comprennent une arche naturelle spectaculaire, on se croirait dans une cathédrale de pierre qui nous surplombe ... des hérons nichent là, c'est le royaume des oiseaux, et on voit sauter des poissons ici où là. Au loin, les îles Desertas sont éclairées par un rayon de soleil. Demain, on partira pour les Canaries, un pas de plus vers le sud. Lanzarote, où on essaiera de faire réparer le moteur, en espérant ne pas y rester coincés trop longtemps ... il y a tellement de choses qu'on aimerait faire ... ça fait trois mois qu'on est partis, on commence à peine à se dire que tant pis, de toute façon on ne pourra pas tout faire, alors autant profiter de l'instant présent et tant pis si on rate certains trucs. Après le dîner, on regarde le Thalassa sur les Canaries enregistré l'année dernière. On l'avait déjà regardé, mais maintenant qu'on a commencé à se plonger dans le sujet, ça nous parle carrément plus !!

Jeudi 20 octobre : 4h40 ... le réveil sonne, Olivier se lève (pourquoi si tôt, me direz-vous ? non, non, pas pour se rappeler avec nostalgie les réveils matinaux les jours de déplacement aux Mureaux pour l'avion de 6h10, mais plutôt car nous avons eu l'autorisation de nous arrêter aux îles Selvagens demain (pour plus de détails sur les îles Selvagens, allez voir le mot de demain), et que si l'on veut en profiter un peu, il serait bienvenu de ne pas y arriver à la nuit). La lumière de la lune éclaire faiblement la cabine. Je traîne un peu avant de le rejoindre pour relever l'ancre. Gaëtan se réveille et vient nous filer un coup de main. Après quoi, on retourne se coucher tous les deux, laissant Olivier à la barre, moteurs en marche, pas de vent. 8h, cette fois je me lève vraiment, le jour et le vent aussi. Zanzibar peut déployer ses ailes, grand-voile, gennaker, et on avance à 6 noeuds (sachant qu'un noeud correspond à un mile nautique à l'heure, et un mile nautique à environ 1,8 km, combien font 6 noeuds en km/h ? évidemment, pas bien beaucoup à l'échelle terrestre, mais d'un point de vue maritime, ça commence à être pas trop mal ... en même temps, avec 9 noeuds de vent, on ne peut guère en demander beaucoup plus). Un groupe de dauphins vient nous accompagner un moment pour bien commencer la journée. On longe les îles Desertas qui s'éloignent au fur et à mesure, on se retrouve seuls au milieu du bleu (et un peu de blanc, quelques nuages traînent dans le ciel), c'est sympa de reprendre la mer après 15 jours au port. Personne à l'horizon sur 360°, 4000m  de profondeur sous les coques, l'infini au-dessus de nos têtes, ça pourrait faire peur, en fait, c'est très apaisant (en tous cas, dans des conditions comme aujourd'hui ...). On est loin de la course du quotidien, des bouchons du périph (bon, ok, à St Médard, y'a ni périph ni bouchons, mais vous voyez c'que j'veux dire ...), des infos du journal de 20h, la guerre contre les islamistes, Marine Le Pen, ... Gaëtan apprend l'islam et le jihad en histoire-géo, c'était déjà comme ça au 7ème siècle (Jeanne d'Arc et les arabes, vous vous souvenez ?) !! Bref, on se dit qu'on ne rate pas grand chose, au contraire, on a plutôt l'impression de n'avoir gardé que l'essentiel. La seule chose qui pourrait manquer à notre bonheur, c'est vous, la famille, les amis, mais pour l'instant, au bout de deux mois et demi, même si on pense très souvent à vous, le manque ne s'est pas vraiment encore fait sentir. La journée se passe, le vent prend un noeud et nous aussi, les enfants font un peu de CNED (c'est une première en nav, mais les conditions sont idéales), un peu de pain, un peu de lego, un peu de lecture, un peu de pêche (sans plus de résultats que les fois précédentes, d'ailleurs, dorénavant, je ne vous parlerai plus de pêche tant que le résultat n'aura pas été à la hauteur de nos espérances (et surtout de celles de Gaëtan!!)), un peu de DVD, on retrouve le rythme tranquille des journées en mer ...

Vendredi 21 octobre : 1h30 ... la nuit est calme, la lune est levée et monte vite dans le ciel ... c'est qu'elle aussi a du chemin à faire avant de pouvoir aller se coucher. Le vent est tombé, Olivier a allumé le moteur vers 23h (moteur tribord cette fois, on économise le moteur babord ... c'est un peu plus bruyant pour dormir, forcément, il est situé juste derrière notre cabine!). J'entame la lecture de Voyage autour du monde, d'Olivier Mesnier, récupéré en pdf auprès de je ne sais pas qui. Dans le prologue, il y évoque les îles Selvagens (ou Selvagem, on trouve les deux appellations ... en français : les îles sauvages !!) où nous devrions arriver dans une poignée d'heures : trois petites îles portugaises de l'archipel de Madère (bien que situées plus près des Canaries :  à environ 155 miles au sud de Madère, et une centaine de miles au nord de Tenerife), perdues au milieu de rien et inaccessibles autrement qu'en bateau. Elles sont une réserve naturelle et un sanctuaire pour les oiseaux depuis 1970, pétrels de Madere et puffins cendrés notamment. Habitées uniquement par les deux gardiens qui vivent là en permanence, il faut une autorisation pour venir y mouiller. Nous avons prévu de n'y rester que quelques heures. 9h00. Nous arrivons sur Selvagem Grande. Olivier écrit sur le livre de bord : "Passage dans le S.O de Selvagem Grande. La houle de N.W lève des déferlantes sur les "Baixa" et sur toute la côte. Après discussion avec les gardiens du site (nb : à la VHF), la houle interdit tout accès à terre, nous décidons de ne pas nous arrêter". Voilà. Effectivement, une looooooongue houle s'est levée. Elle ne nous gêne pas en mer, mais doit rendre le mouillage inconfortable et l'accostage compliqué. Tant pis pour les Selvagens. On profite tout de même des élégants pétrels noirs et blancs qui viennent tourner autour du bateau, accompagnés, comme hier, d'un groupe de dauphins qui vient nous souhaiter une bonne journée. A 9h40, on coupe le moteur et déroule le gennaker, le vent n'est pas très décidé, mais on n'est plus pressés, l'objectif est juste d'arriver avant demain soir à Lanzarote. Journée tranquille, petite vitesse et grand calme ... La nuit se passe de même, sous grand-voile et gennaker, 8 à 10 noeuds de vent, 5 à 6 noeuds de vitesse. Gaëtan reste sur le pont jusqu'à 23h avec Olivier, à regarder les étoiles filantes.

Samedi 22 octobre : en prenant mon quart à 6h, je distingue déjà clairement la masse sombre de Lanzarote et celle de Fuerteventura à côté. On est quand même encore à bonne distance, et il nous faudra attendre midi avant d'arriver. Il faut dire que le vent ne souffle pas bien fort, mais on n'est pas spécialement pressés. On profite du lever de soleil qui éclaire les cratères disséminés ici où là sur les deux îles. Le paysage est assez lunaire, on se croirait arrivés dans un autre monde ... rien que de la terre, des cailloux et de la poussière. A 13h, on arrive au mouillage de la Playa Quemada, dans une petite anse au pied d'une colline, et devant une plage de galets et de sable noir. Il y a un petit village à côté, des maisons basses et blanches, on distingue une route qui vient d'on ne sait où jusqu'à ce bout de terre. Ce n'est pas sans nous rappeler le sud de l'Espagne que nous avons longé après Carthagène. La palette de couleur est limitée au marron et au blanc. Quelques palmiers mettent un peu de vert ici où là, mais on devine qu'ils ne seraient pas là sans la main de l'homme ... Les enfants mettent le kayak à l'eau pour aller jusque sur la plage dévaler la dune et se rouler dans le sable noir ... on est tout seuls et c'est bien sympa ... Olivier bricole toujours, il a fait une liste de trucs à vérifier, nettoyer, bricoler, vidanger, entretenir, étancher, inspecter, serrer, changer, ... il faut dire que l'escale canarienne représente la dernière occasion faire les ultimes préparatifs et réparations avant LA grande traversée, le Cap Vert n'étant pas suffisamment achalandé en matériel nautique ...

Dimanche 23 octobre : matinée CNED, on a toujours du retard à rattraper, mais ...  Alleluia !! j'ai pu commencer à récupérer des pdf (autres que l'art plastique, la musique et le latin!!), Gaëtan peut donc travailler le français, la physique et les sciences sans internet !! Quel progrès !! normalement, l'ensemble des cours jusqu'à Noël devrait être dispo d'ici la fin de la semaine prochaine. C'est un peu la fin de la galère, pour lui comme pour nous, ça nous a pas mal contraint depuis début septembre, et je vais enfin pouvoir arrêter de lui faire des copier/coller des "Je retiens" pour qu'il puisse réviser. A 11h30, on relève tranquillement notre mouillage pour se diriger vers Puerto Calero, à quelques minutes de moteur, où Olivier a réservé une place et où un mécanicien devrait venir inspecter notre moteur babord demain. Le mécano de Manu nous a rassuré : pas besoin de sortir le bateau. En revanche, celui de Lanzarote a déjà prévenu qu'au-delà du diagnostic de demain, il ne savait pas quand il pourrait effectuer la réparation ... c'est pas très bon signe, mais on ne va pas pleurer avant d'avoir mal. La marina est beaucoup plus grande que celle de Madère, qui gardait un petit côté familial. Il faut dire que depuis que Christophe Colomb a traversé l'Atlantique en partant de San Sebastian de La Gomera (une des 7 îles des Canaries), l'archipel est un point de départ privilégié pour le grand saut, le nombre de bateaux en attente du départ est donc important, et les marinas au format en conséquence. Arrivés au ponton, on s'ouvre une boite de choucroute, dernier vestige de St Médard !! Une heure plus tard, on voit arriver le cata de Sandrine et Pascal, qui nous invitent à l'apéro à 18h.

Au programme du prochain billet, si j'ai le temps, un peu d'histoire et de culture sur les Canaries ...

Emplacement

Vous devez vous identifier pour laisser un commentaire : cliquez ici pour vous connecter .

Le site de la Grande Croisière...