Vendredi 16 septembre : tiens, si on faisait matinée CNED pour changer ?? Après avoir nettoyé les coques, Olivier prend le relais et je peux aller faire un tour de paddle pendant que les enfants terminent leur semaine. Ils ont tout de même droit à une baignade pour la récrée, et pour la peine, c'est hamburger au déjeuner ... 14h : on quitte la cala et Majorque, direction Ibiza. De Majorque, nous n'aurons vu que Porto Colom et la cala Mandrago, mais cette dernière, avec ses fonds de sable blanc donnant à la mer une belle couleur émeraude, ses rives couvertes de pins, ses trois jolies plages et son chemin en corniche, ses petites grottes accessibles en annexe et paddle, constitue un très agréable mouillage, et nous ne regrettons pas d'y être venus, même pour une nuit ... Le vent souffle à 18 noeuds, on garde un ris dans la grand-voile et un peu de génois enroulé. Au près, dans les vagues serrées, ça secoue un peu, les enfants sont à l'avant, ils ont peur de se faire mouiller et de déclencher leurs gilets !! Repli à plat ventre sur le roof, ça a l'air de leur plaire aussi. Ils nous signalent que le paddle gigote, Olivier va faire un tour à l'avant pour le resserrer, il revient tout mouillé !! On passe au large de Cabrera, qui présente de loin un rivage assez escarpé. Zanzibar avance bien, mais l'adonnante prévue par la météo se fait attendre, et on tire des bords carrés (quelle drôle d'expression, d'ailleurs ... si justement on arrivait à tirer des bords carrés, on serait assez content, mais avec 120° bord sur bord, comment dire ... même quand on avance, on a un peu l'impression de reculer!!). Ca énerve beaucoup Olivier, qui tente tant bien que mal de faire avancer le bateau, mais le GPS nous indique une VMG de 1,5 noeuds !! Et avec tout ça, je finis par avoir l'estomac qui commence à se sentir sens dessus dessous (Quentin aussi, d'ailleurs) ... hop, un petit stugeron (le remède miracle paraît-il), coquillettes-jambon, et on va se coucher, laissant le 1er quart à Olivier. 3h de dodo (ah oui, depuis le trajet de la Sardaigne vers Minorque, nous sommes passés à des quarts de 3h avec veille active toutes les 10 mn). A minuit donc, je prends mon tour. Je ne sais pas si c'est le stugeron ou le dodo, mais l'estomac a l'air d'avoir retrouvé le nord. La lune est pleine, elle éclaire joliment la mer qui scintille dans la nuit, on y voit parfaitement, le vent est retombé un peu, on a tout déroulé, la nuit passe tranquillement, mi-voile mi-moteur, et à 6h quand je prends le dernier quart, je profite du coucher de lune sur les reliefs d'Ibiza et du lever de soleil sur la mer. La journée commence assez bien ...

Samedi 17 septembre : 10h : nous mouillons dans la cala Talamanca, séparée du port d'Ibiza par une bande de terre et une digue. Le guide nautique d'Olivier indique : " le contraste est grand avec le port d'Ibiza : peu de bateaux" !! bien assez quand même à notre goût, l'anse, qui est effectivement grande, abrite déjà des dizaines de bateaux au mouillage ... mais beaucoup moins il est vrai que le port, paradis des yachts et bateaux à moteurs, où nous allons chercher un guide nautique sur les côtes espagnoles que nous ne trouverons pas. Il faut dire que pour un malheureux ship, nous avons trouvé pléthore de restaurants, agences immobilières, magasins de vêtements et bijouteries ... Bref, nous repartons bredouilles, bien décidés toutefois à aller chercher un mouillage plus sympa pour la nuit ... Mais au retour au bateau, le moteur de l'annexe ne tient plus le ralenti et cale plusieurs fois ... nous finissons à la rame. Allons bon. Heureusement qu'il n'y a pas trop de vent et qu'on n'est pas trop loin. De retour au bateau, le mécano (enfin, je pourrais dire l'homme à tout faire, en fait!) inspecte tout ça mais après 1h de bricolage, le problème n'a pas l'air d'être réglé. Tant pis, on repart tout de même direction Formentera (la quatrième île des Baléares, eh oui, il y en a 4), tout près d'Ibiza, pour aller mouiller  dans l'anse d'Espalmador. Le vent est très variable, on passe du 120° babord au 90° tribord en 5mn, et le nombre de vedettes assurant la liaison Ibiza-Formentera est impressionnant. On finit par mettre le moteur (c'est moins sympa, mais ça fera de l'eau chaude pour la douche de ce soir!!). Arrivée vers 18h dans la baie bordée d'une belle plage, on prend un corps mort et les enfants font une longue séance baignade. Dîner avec Bobby Lapointe, dodo.

Dimanche 18 septembre : dimanche matin presqu'ordinaire : les enfants et Olivier prennent paddle et kayak pour aller surfer (surfer est un bien grand mot, les canaulais rigoleront bien, mais on fait avec ce qu'on a) les petites vagues qui se forment sur le banc de sable au bout de la plage. Je reste tranquille au bateau, rédige le prochain billet pour le blog et fais un gâteau au chocolat dit "gâteau béton" (recette AOC Hudrisier, merci Blandine!). On décide de partir vers 12h. Le routage grib nous prévoit pas mal de moteur, mais jusqu'à présent on en a toujours fait moins que ce qu'il nous disait, et puis de toute façon c'est pétole ou vent de face pendant les 7 prochains jours ... Les enfants rateront le CNED de demain matin (enfin, Quentin pourrait faire le sien, il n'a pas besoin du réseau, mais je ne sais pas pourquoi, je sens comme une solidarité soudaine et bienvenue avec son frère!!), mais on essaiera de rattraper dans la semaine. 11h30, nous partons direction l'Espagne. 15 noeuds de vent, petit largue, nous avançons à 7-8 noeuds (trop vite pour mettre la ligne à l'eau, les enfants sont presque déçus)! Mais pour une fois les fichiers grib ne se sont pas trompés, le vent tombe en même temps que le soleil se couche, il fera même la grasse matinée, et nous finissons donc au moteur. A 02h du mat, alors que je suis de quart, le GPS indique 00°00.00' de longitude, nous passons le méridien de Greenwich, ça y est, nous revoilà à l'ouest ...

Lundi 19 septembre : Arrivée à Carthagène à 13h (Cartagena en Espagnol, à ne pas confondre avec la ville colombienne du même nom, ni avec Carthage en Tunisie ..). Le dictionnaire donne pour Carthagène les détails suivants : important port militaire, centre de commerce et d'industrie. Nous voyons bien effectivement en arrivant sur la ville le centre industrialo-portuaire, ce qui illustre à merveille le dernier cours de géographie de Quentin!! Après-midi CNED (eh oui, finalement, on ne prendra pas de retard pour cette fois), et à 17h, petite promenade en ville. Nous y découvrons le passé romain de la cité, qui en garde quelques vestiges (colonnes, forum, ...). A part ça, la ville n'est pas spécialement touristique, on y voit beaucoup d'immeubles à l'abandon et de murs décrépis. Retour au bateau, juste le temps de prendre une douche au port, et nous repartons au resto, c'est pas tous les jours mon anniversaire ...