Mardi 7 février : des Anses d'Arlet à l'îlet au Gosier en passant par la Dominique

Mardi 7 février : des Anses d'Arlet à l'îlet au Gosier en passant par la Dominique

Posté par : Olivier
08 Février 2017 à 02h
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Mercredi 1er février : Matinée studieuse : les enfants travaillent, Olivier remonte le secteur de barre, pour qu'on puisse repartir cet après-midi, et je profite de l'internet retrouvé (puisqu'on a fini par reprendre un forfait free pour ma carte sim, après 6 mois de désactivation) pour télécharger les cours du CNED disponibles, mettre un billet sur le blog, répondre à quelques mails, et autres bricoles du même genre. Olivier fait un mail à un artisan de Pointe à Pitre pour le secteur de barre, à suivre ...12h00 : les deux mojitos d'hier soir ayant eu raison de mes lunettes de soleil, tombées à l'eau en essayant de raccrocher l'annexe, je vais essayer de m'en retrouver une paire à la marina, et en profiter pour acheter du bon pain frais. On rapporte une baguette pour Bayalé, rencontré à St Anne, retrouvé aux Grenadines, et qui vient de prendre la bouée à côté de nous ... 13h : nous partons. Le temps de passer faire le plein de gasoil du réservoir babord (le dernier remonte à Lanzarote), un peu d'eau et de l'essence pour l'annexe, et nous partons. Oceanix est juste devant ... le temps est un peu bizarre, c'est couvert, mais sans vent, on voit les grains un peu partout au loin, mais on a l'impression de rester au bord, jusqu'à ce que le vent se lève et que la pluie se décide ... sous moteur avec un peu de génois en soutien, ça mouille, ça mouille ... on arrive finalement à 17h à l'anse du bourg d'Arlet, après avoir zigzagué entre les bouées de casiers (des bouteilles de coca vides qui flottent à la surface, pas toujours faciles à voir!!). Les enfants ont juste le temps d'aller plonger du ponton avant que le soleil revenu ne se couche ...

Jeudi 2 février : Nous passons la journée à l'anse du bourg. Un peu de CNED, un peu de baignades, les formalités de sortie à la cyber-base, où j'imprime aussi les évals de Gaëtan (nous sommes arrivés au bout de notre stock de cartouches d'imprimante!!), une petite plongée au sud de la baie, pour changer, et sur le petit récif près du ponton, dont on ne se lasse pas ...

Vendredi 3 février : 6h00 : le réveil sonne. On a prévu de partir à 7h pour rejoindre Roseau, la capitale de la Dominique, située au sud de l'île. Une grosse cinquantaine de mile. La journée s'annonce belle, le soleil brille déjà assez haut dans le ciel. Les enfants dorment encore, mais pas besoin d'eux pour se décrocher du corps mort, s'éloigner un peu et hisser la voile. Le vent ne souffle pas encore très fort, mais on prend un ris en prévision des 15-20 noeuds qu'on s'attend à trouver au large de la baie de Fort-de-France. A 9h, on est au large de la grande baie, le vent souffle effectivement par rafales, Zanzibar avance à 7 noeuds, les enfants ont pris leur petit déjeuner et mis la ligne à l'eau. On distingue au port les cargos et paquebots, et la centrale électrique un peu plus loin. On longe la côte, Case-pilote, Bellefontaine, jusqu'à Saint-Pierre et la montagne Pelée au nord. On n'aperçoit que vaguement la Dominique au loin, entourée des brumes matinales qui tardent à se lever, et il faut savoir qu'elle est là pour se convaincre qu'on la voit ... 11h : j'ai préparé en avance la salade de riz, et on se met à table juste avant d'arriver dans le canal de la Dominique où il doit y avoir du vent et des vagues ... Deuxième ris en prévision. Il y a du vent, il y a des vagues, mais moins que lors de la traversée entre Sainte-Lucie et la Martinique, on aurait pu se passer de notre deuxième ris, mais on avance quand même à 8 noeuds, c'est pas si mal. Un fou (l'oiseau) vient jouer autour du bateau, on passe un bon moment à le regarder tournoyer à droite, à gauche, passer juste devant le génois, plonger pour attraper des poissons, s'ébrouer en ressortant, piquer, remonter, ... 14h30 : on arrive à la pointe sud de la Dominique, le vent, perturbé par les montagnes tout proches, est assez variable, en force et en direction, on voit à l'AIS les bateaux devant ralentir sensiblement ... effectivement, à 15h il n'y a plus rien, on met le moteur pour la dernière demi-heure et on arrive à 15h30 à Roseau. Montagneuse et impénétrable, c'est ainsi que notre guide décrit l'île de la Dominique. C'est en effet l'impression qu'elle donne au premier abord. Les maisons sont disposées à flanc de collines le long de la côte, et on devine que l'intérieur de l'île doit être relativement désert. Un appel à la VHF à Pancho's Services, qui propose des amarrages sur bouées et des visites de l'île, et nous voilà amarrés à une bouée à quelques mètres du rivage, du linge qui sèche aux balcons des maisons, et d'un hôtel-restaurant local dont le wifi est accessible depuis le bateau ... reste plus qu'à avoir le code !!

Samedi 4 février : journée nature à la Dominique. Terre primitive aux reliefs tourmentés, couverts d'une cathédrale de verdure d'où jaillissent fumerolles et cascades alimentant des lacs d'eau fraîche ou bouillonnante, la Dominique mérite d'être explorée de l'intérieur, nous dit le guide des antilles. OK. Nous partons donc à 9h00 avec un chauffeur, direction les chutes de Middleham pour deux heures de randonné dans la forêt tropicale, exubérante et humide, où l'on trouve l'immense gommier, arbre caractéristique de la Dominique. Les pêcheurs y taillaient encore récemment leurs pirogues dans la masse d'un seul tronc. Le guide ne parle qu'anglais, mais les cours du CNED commencent à porter leurs fruits, les enfants parviennent à comprendre quelques bribes ... Au bout d'une heure de marche à travers des ruisseaux et sur des rondins, nous arrivons devant une magnifique et majestueuse cascade. On devine que l'eau n'est pas un problème sur l'île. Le guide nous explique effectivement que l'île (pourtant assez petite, 751 km²) compte 365 ruisseaux, un pour chaque jour de l'année. Retour au minibus par le même chemin, nous sommes avec un groupe d'italiens, Gaëtan reste en arrière avec Olivier, il trouve qu'ils parlent trop, qu'il ne peut pas écouter les oiseaux ... De retour de la ballade, direction cette fois les gorges de Titou Gorge ... on commence par se tremper dans une eau inhabituellement froide (17°C, on se croirait à Trebeurden !!) dans une piscine naturelle au creux de la roche (à se stade, on se dit, ok, c'est pas mal, mais rien d'extraordinaire) avant de s'apercevoir qu'il est possible de nager à contre courant (ça fait les bras!) avec 5m de fond sous les pieds et entre deux parois de falaises verticales vertes de mousse et fermées au-dessus par des branchages et fougères, ... pour arriver, difficilement, en s'agrippant à la paroi, à une cascade quasiment souterraine ... on essaie une première fois sans succès, repoussés par le courant, la deuxième fois Gaëtan parvient à attraper la main d'un des italiens qui l'aide à se hisser sur le petit promontoire rocheux, la troisième fois, ils font tous la chaîne pour nous aider Quentin et moi. L'expérience est assez unique (et rafraîchissante). On a l'impression de pénétrer au coeur de l'île. Pas trop de photo, forcément, comme on n'a plus d'appareil waterproof ... mais si vous voulez vous faire une idée, il paraît que le site a servi de décor à une des scènes de Pirates des Caraïbes. Bref, avec tout ça, il est 14h quand nous arrivons à un petit resto qui surplombe le lit d'une rivière en aval des Trafalgar Falls, deux cascades surnommées ici le papa et la maman (le papa étant la longue et la maman la trappue !!). Nous déjeunons de poulet, poisson ou cabri accompagnés de la garniture locale traditionnelle (fruit à pain, banane, patate douce, ris, lentilles et crudités) avant d'aller voir de plus près les deux cascades en question. Un passage par le jardin botanique au retour, et nous sommes rentrés au bateau à 16h30. 17h30 : après un tour au bar d'en face pour récupérer le code du wifi, télécharger les derniers cours du CNED, et récupérer les mails (dont la réponse de l'artisan de Pointe à Pitre, qui nous y attend le 8 pour venir diagnostiquer sur place), nous repartons faire un tour à Roseau. Il se trouve que c'est aujourd'hui l'ouverture du carnaval. Sauf que nous sommes un peu tard, c'est la fin, et si nous profitons encore de l'ambiance, du monde, et de la musique, nous avons raté les chars, les danseuses et les costumes. Nous en aurons juste un bref aperçu en retournant à l'annexe, des demoiselles costumées s'étant attablées au bar du bout du ponton.

Dimanche 5 février : C'est dimanche ... après un tout petit peu de CNED, les enfants font un plouf avec leur père avant qu'on ne parte du mouillage, et je me lance dans la préparation d'un gâteau à la noix de coco ... mais allez faire de la noix de coco râpée avec une noix de coco entière !! Bref, je finis quand même par mettre mon gâteau au four, et nous partons vers 11h, direction Portsmouth au nord. Le temps est assez couvert, c'est averse sur averse, et pas de vent de ce côté de l'île, on part donc au moteur. Après déjeuner, on passe au large d'une petite plage qui a l'air sympathique, on a le temps, on décide de s'y arrêter un moment. Une heure et demie de farniente et de baignade, et on repart, pour arriver, sous la pluie, à Porsthmouth et Prince Ruppert Bay. Nous sommes accueillis par les guides officiels (dont Martin Carrière, de Providence, qu'Emmanuel et Isabelle avaient rencontré lors de leur passage il y a 5 ans et qui se souvient de cette famille au même patronyme), regroupés en association, qui nous proposent une barbecue party ce soir. Il se trouve que tous les dimanches, c'est barbecue pour tous les bateaux qui sont là, au corps mort, au mouillage, arrivée la veille, il y a une semaine ou il y a deux heures ... on se laisse donc tenter, et on y retrouve Vent d'ailleurs, croisé à Lanzarote, La Françoise, amarré à côté de nous au Marin et amis de Bayalé, Tuva'u (qu'on avait failli louer à la place de Zanzibar et qu'ils ont finalement acheté), et encore plein d'autres, des gens de Bordeaux, d'autres qui ont travaillé chez Airbus, ... et pas un seul enfant !! Des gens plutôt de 50-60 ans (oui, je sais, les 50, on s'en rapproche aussi sérieusement, enfin, surtout Olivier), et qui n'ont pas arrêté de répéter aux enfants toute la soirée qu'ils avaient des parents formidables de leur offrir une telle aventure ... oui, oui, on sait, on est formidables !!

Lundi 6 février : Matinée studieuse, les enfants ont des évals à finir avant la fin de la semaine, j'ai du retard sur le blog, Olivier va (enfin) faire les formalités d'arrivée (et de départ simultanément, cool, ça nous évitera d'y retourner), et essaie d'organiser notre séjour en Guadeloupe pour faire refaire le secteur de barre et changer les bagues de safran. Il discute aussi avec notre voisin de mouillage, qui lui dit que l'artisan qu'on a contacté est un arnaqueur qui ne travaille pas bien (!!) et qui lui donne un autre contact. A côté de ça, la météo annonce du vent et des vagues (3-4m) dans le canal entre les deux îles forcissant mercredi et jeudi. On fait bien de partir demain, mais ça risque déjà d'être un peu musclé !! A 13h, Martin vient nous chercher dans sa pirogue Providence, il me tend deux fleurs de gingerlili, magnifiques, mon premier bouquet à bord de Zanzibar, pour lequel j'improvise un vase à partir d'une bouteille d'évian, et nous partons, avec un couple d'américains, parcourir la rivière indienne (Indian River). Une fois passé le pont qui la sépare de la mer, c'est à la rame que Martin nous emmène, dans un spectacle de toute beauté ... difficile à décrire, le son du silence, du bruissement des feuilles dans le vent et le chant des oiseaux, les fougères, les cocotiers, les palétuviers qui peuplent les deux berges, c'est une ambiance tellement calme et reposante, bercée par les explications mi-anglais mi-français de Martin qui alterne les deux langues, joignant à son cours de botanique un cours d'anglais pour les enfants ... nous passons devant une case ayant servi de décor (encore) au film Pirates des Caraïbes, et on ne serait pas surpris d'en voir sortir Johnny Depp avec son foulard de pirate et un couteau entre les dents  ... Chemin faisant, Martin nous raconte son île, ramasse une noix de coco qui flotte à côté pour nous faire une "coconut party", démonstration de défibrage à la machette et dégustation de l'eau à même le fruit, et de la chair juteuse. (A ce stade, je pars faire à manger, et Quentin prend ma place au clavier ...) Nous continuons notre parcours dans le fleuve sur six cents mètres. Martin rame face au courant qui peut atteindre 4 noeuds maximum. Au bout, (le fleuve continue mais il n'y a pas assez de fond) il y a un ponton où l'on s'amarre pour  marcher quelques mètres et arriver à un petit bar avec un toit en branches de cannes à sucres entouré par la végétation .On voit des oiseaux (dont un colibri), des lézards, des fleurs ... Martin nous explique quel arbre est quoi, quel fruit ils font, .... On sent bien que des petites bêtes nous tournent autour. Papa est d'accord pour que l'on prenne deux verres de jus de fruits de la passion pendant que Martin fait un colibri en feuille de cocotier par famille. Quand les deux oiseaux sont terminés, nous retournons au bateau et faisons demi-tour. Même trajet mais dans l'autre sens. Nous sommes bientôt arrivés au pont, donc Martin remet le moteur à l'eau, le démarre et nous terminons avec. Après nous avoir déposés sur Zanzibar, Martin part quelques minutes et revient me faire un colibri en feuille de cocotier. Je découpe un petit bout de mousse et je le plante dedans. Nous dînons sans avoir de boutons. Ici tout le monde est gentil, même les moustiques!! (Je suis de retour au clavier) Martin est resté boire un verre avec nous avant de repartir, un petit punch (et pas un ti punch), juste pour la route, il est presque 5 heures nous dit-il (en fait, il est à peine 16h), il nous demande comment vont ses cousins Carriere français, quand est-ce qu'ils reviennent le voir, et nous dit que nous aussi on fait partie de sa famille maintenant. Un personnage toujours souriant et très attachant, dont on se souviendra autant que des paysages qu'il nous aura commentés, comme notre chauffeur de taxi de Porto Santo, Umberto à Sal, Colette à Boa Vista, et Captain Bob à Sainte Lucie. Des gens amoureux de la nature et attachés à leurs îles, et, tous, inoubliables. Demain nous repartons vers la Guadeloupe, en n'ayant vu qu'un tout petit bout de cette île si diverse et de ses  habitants si attachants.

Mardi 7 février :  départ à 8h de Prince Ruppert Bay, direction la Guadeloupe. Nous ne sommes pas seuls à partir ce matin, il y a déjà une petite dizaine de bateaux devant nous, et encore quelques autres derrière. Après une première heure assez chaotique sous le vent de la Dominique, nous atteignons les 7-8 noeuds sous 20-25 noeuds de vent une fois dans le canal. La mer est forte mais sans plus, Gaëtan met sa ligne à l'eau et nous remonte 5 minutes plus tard une belle dorade coryphène. On laisse les Saintes à bâbord et Marie-Galante à tribord, tartines de pain au pâté vers midi, avant de se prendre quelques bons grains dans lesquels le vent monte à plus de 30 noeuds à l'approche de Grande Terre. A 14h, nous sommes mouillés devant l'îlet au Gosier, ça nous rappelle quelques souvenirs d'il y a 5 ans avec Cécile et Laurent ... Retour en terre française, on peut rallumer les téléphones portables et prendre connaissance des derniers mails, qui nous apprennent que le pin de la maison de Lacanau est tombé sur la camionnette du voisin !! Ca souffle, en France !!

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