Mercredi 8 à vendredi 10 février : escale technique à Pointe à Pitre, marina de Bas du Fort ... Amarres et pare-battages, ça fait tout drôle, la dernière fois remonte à Mindelo, ça nous paraît déjà tellement loin ... Nous sommes au bout du quai n°6, Michel Malinovsky. En allant faire la clearance, les garçons passent devant un bateau à 3 places du notre : "tiens, ils ont la même canne à pêche Decathlon que nous", "tiens, mais c'est Sea You!!". Effectivement, Manu et Perrine sont amarrés juste à côté. Les enfants sont ravis, ces quelques jours prévus au port s'annoncent tout de suite beaucoup moins ennuyeux ... les parents sont ravis, ça va nous permettre de faire nos petits travaux sans les avoir dans les pattes .... au bilan vendredi soir : la bague de safran a été changée sans problème, la procédure mise au point par Olivier sur les conseils de Manu a tout de même du être aménagée pour soutenir le safran par en-dessous (mais deux sacs de course Simply Market et deux bouts ont fait l'affaire), le secteur de barre a été démonté remonté par l'artisan auquel on l'avait confié, qui en a changé les roulements (mais un peu de jeu demeure, il faudra aussi changer l'axe une prochaine fois), un peu de CNED, des jeux de carte, des batailles de nerfs, un poulet rôti mercredi soir sur SeaYou avec Soca (les bato-copains de nos bato-copains sont nos bato-copains) pendant que les enfants se font un poulet boucané sur Zanzibar, une soirée en amoureux jeudi soir, les enfants regardent un film sur SeaYou et y restent pour le dîner, un apéro sur Zanzibar vendredi soir avec Océanix, au mouillage dans la rade un peu plus loin, une journée courses/nettoyage/rinçage (on profite de l'eau claire à volonté), un petit coup de main à SeaYou pour changer sa chaîne (90m, ça pèse un peu lourd!!), et une visite du bateau SFS2, ancien coureur de la Volvo Ocean Race amarré sur le même ponton et qui accepte gentiment de faire une visite guidée pour les enfants. Bref, trois journées bien remplies, pour les petits comme pour les grands, mais pas tout à fait de la même façon ...

Samedi 11 février : 10h, après un dernier aller-retour au supermarché du port pour faire le plein d'eau, de lait, de jus de fruits ... et de rhum, nous sommes prêts à repartir, direction Marie Galante. Un petit stop mouillage devant l'îlet au Gosier le temps de manger nos hamburgers, et nous voilà repartis. 18-20 noeuds de vent d'est, nous sommes au près, un ris dans la GV et génois presque complètement déroulé, à 8 noeuds, il ne nous faut même pas 3 heures pour rejoindre Saint-Louis où nous mouillons en face de la plage. A l'approche du village, alors que nous roulons le génois pour ralentir le bateau et éviter les casiers disséminés un peu partout, Gaëtan a une touche au bout de la ligne ... encore un barracuda, qui ne finira donc pas dans nos assiettes. Tant pis, on se console avec un beau rayon vert au soleil couchant. Ca ne nourrit pas, mais c'est zoli ...

Dimanche 12 février : 9h30 : les enfants ont ressorti la caisse de légos, Olivier et moi allons faire un tour à terre, au petit village de Saint Louis, pour chercher du pain (ou ce qui y ressemble le plus) et voir s'il est possible d'y louer une voiture pour la journée. Malheureusement, nous débarquons en même temps que le flot de touristes venus de Guadeloupe par la navette maritime, il n'y a plus de voiture. On tentera notre chance demain à Grand-Bourg. De retour au bateau, on lève donc l'ancre pour un petit saut de puce au génois vers la plage de Grande Anse où nous mouillons pour quelques heures, le temps d'un repas, d'une baignade et d'une sieste, avant de faire un deuxième saut de puce jusqu'à Grand Bourg. Le mouillage n'est pas des plus pittoresques, juste derrière la digue du port, mais le village est joli, constitué de petites cases créoles en bois, et c'est carnaval ... ça zouke, ça tam-tam, ça trompette et ça secoue les hanches, c'est plein de couleurs et de joie de vivre. Et en plus, on réussit à réserver une voiture pour demain ...

Lundi 13 février : journée découverte de Marie Galante. Nous récupérons à 9h la voiture réservée hier (on se serait bien fait une virée en scooters tous les 4, mais la dame de l'agence de location nous en a dissuadés, après que je lui ai répondu non à la question "vous en avez déjà fait ?". On se rabat donc sur une bonne vieille voiture de loc, Gaëtan m'emmènera en scooter quand il saura en faire, ce qui arrivera bien un jour ...). Patrie du sucre et du rhum, l'île est jalonnée des vestiges caractéristiques de son histoire : moulins, sucrotes, distilleries, ... Elle compte encore plus de 70 moulins, plus ou moins en ruines. Nous commençons par le circuit côtier, qui relie Grand-bourg à Saint-Louis en passant par l'usine sucrière de Grande Anse au large de laquelle nous sommes passés hier, puis bifurquons à droite pour une boucle à l'intérieur des terres. La route circule à travers la campagne, les forêts, la canne à sucre avant de rejoindre l'anse Canot où nous nous serions bien arrêtés mouiller samedi mais les conditions de houle et de vent ne s'y prêtaient pas. Dommage, car le mouillage est vraiment sympa. Les enfants en profitent pour une petite baignade, et nous repartons voir la Gueule Grand Goufre, étonnante arche naturelle creusée par l'océan, avant une balade à pieds vers l'anse du Coq et la Caye Plate. Dans toute cette partie nord de l'île, la nature a gardé ses droits sur les falaises à pic, les côtes déchiquetées, les cayes et les pointes rocheuses. Il est 12h, les enfants râlent, ils ont chaud, ils ont faim, mais on poursuit tout de même, à la recherche d'un petit coin pour manger, vers la côte atlantique, où on descend un petit sentier qui mène à l'anse Feuillard, magnifique lagon protégé par la barrière de corail au large. L'eau est translucide, Gaëtan est désolé de ne pas avoir pris son masque pour aller voir les fonds de plus près. L'eau est bonne, ils n'ont plus trop chaud, mais toujours faim. On trace donc directement vers Capesterre où on se trouve un petit resto coloré pour nous accueillir ... il est 14h, c'est vrai qu'on a faim !! Une heure plus tard, on reprend la route, on parcourt la campagne, les moulins abandonnés, le moulin Bézard, seul à avoir été rénové, les champs de canne à sucre, les maisons colorées, avant de revenir sur la côte direction Grand-Bourg, non sans avoir fait encore deux pauses baignades aux plages de Feuillère (plus belle plage de Marie-Galante d'après notre guide) et de Grand-Bourg, d'où l'on a une très belle vue sur la Dominique et les Saintes. Il est 18h quand nous rentrons au bateau, le CNED attendra demain !!

Mardi 14 février : 8h30, nous levons l'ancre direction les Saintes. Nous n'avons pas prévu d'y rester très longtemps, connaissant déjà les lieux pour y être venus une première fois il y a 10 ans en amoureux, et une seconde il y a 5 ans en famille, mais les enfants tiennent à y faire un petit pèlerinage. Il n'y a pas de vent, Gaëtan prend les moteurs pour faire la manoeuvre, sous la surveillance de son père. On les garde jusqu'à l'arrivée, se contentant d'ouvrir le taud en partant et de le refermer en arrivant sans avoir hissé la voile entre les deux, l'anémo indique 3 noeuds de vent apparent !! Les enfants profitent de la nav toute tranquille pour récupérer un peu du retard d'hier, et on arrive juste à temps pour une petite baignade avant de passer à table. Les corps morts de l'îlet à Cabri sont tous pris, tant pis, on se rabat dans l'anse du pain de sucre, c'est pas mal aussi. On entend chanter les coqs et bêler les cabris, on voit plonger les pélicans et sauter les poissons. 15h : les garçons sont partis snorkeller avec leur père, je m'en vais les rejoindre en kayak. Bien que moins poissonneuses qu'un peu plus au Sud, les eaux n'en sont pas moins sympathiques. OK, je vous vois vous dire, c'est bien beau, mais c'est un peu toujours la même chose, ça doit finir par être lassant ... ma foi, pas plus que de se lever tous les matins pour aller au boulot. Les gens nous demandent souvent si on s'est lancé dans cette aventure parce qu'on ne supportait plus notre vie, marre de la course du quotidien, des bouchons, du stress, tout ça. Mais on ne peut que leur répondre que non ... notre vie d'avant nous convenait assez bien, pas de bouchon, le vélo le matin quand il fait beau, le surf et la planche le WE dans notre petit coin de paradis, le vélo sous les pins, c'est vrai qu'il y a pire ... c'est juste l'envie de faire une pause, de profiter des enfants, de leur montrer autre chose, d'autres cultures, d'autres modes de vie, d'autres endroits, de les voir se passionner pour la pêche, les poissons, la nature. Et de ça, on ne se lasse pas ... A part ça, ce soir, pour la St Valentin que nous passerons en famille, un petit peu de Bretagne s'invite dans nos assiettes : cidre et galettes de sarrasin remplaceront ti'punch, bananes et christophines. Quentin a des envies de chez nous ...

Au programme du prochain billet, un petit lexique des Antilles ...