Dimanche 23 juillet : Home sweet home ... Zanzibar est rentré à la maison ...

Dimanche 23 juillet : Home sweet home ... Zanzibar est rentré à la maison ...

Posté par : Olivier
27 Juillet 2017 à 23h
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Vendredi 21 juillet : nous partons tranquillement de Cadaquès pour explorer au moteur la côte découpée et sauvage du fameux cap Creus, l'un des deux passages les plus difficiles de Méditerranée avec la Camargue par temps de mistral et de tramontane. Aujourd'hui le temps est calme, on est encore abrité mais pas un mouton au loin. Après les premières criques encore civilisées, le cap en lui même est un endroit désolé, pas un arbre, mais des cailloux et arbustes bas. On voit tout d'un coup un poisson sauter à quelques mètres du bateau, un beau poisson de 2 bons mètres qui s'élève à 2 mètres de haut ... Olivier le prend d'abord pour un petit dauphin, mais non, la queue est dans l'autre sens ... Un thon ou un marlin qui chasse du plus petit ... Gaëtan n'a pas mis sa ligne à l'eau, tant pis ... On finit quand même par hisser la voile pour tirer un bord vers le large avant de virer vers la côte, le vent est mou, le passage du cap Creus tout tranquille ... On aperçoit déjà au loin le cap Béar et les deux tours sentinelles que je connais si bien pour les avoir souvent contemplées depuis notre balcon du Pré Catalan. La Madeloc et la Massane ... Souvenirs, souvenirs ... Mais c'est un ciel couvert accompagné d'une petite pluie qui nous accueille pour notre retour en terre française ... A peine finie la vaisselle du déjeuner, nous arrivons à Banyuls/mer où on prend une bouée devant la plage. L'eau est à 17°C!! La demoiselle de la capitainerie nous dit qu'elle était bonne la semaine dernière, autour de 21 (!!) mais qu'il y a eu plusieurs jours de vent d'est qui l'ont bien rafraichie ... Pas de baignade en ce qui me concerne, je préfère aller faire un tour en ville, me racheter des mots fléchés. Quentin m'accompagne pendant que Gaëtan et Olivier mettent top et combi pour aller chasser dans les cailloux derrière la pointe. Au Franprix, on retrouve des produits oubliés depuis longtemps, du jus d'orange Tropicana, des céréales Crountry Crisp, des gésiers de canard, du Madame Loïk, ... quel bonheur !! Les pêcheurs rentrent bredouilles et un peu frigorifiés, mais le soleil est revenu et nous fêtons comme il se doit (par un petit apéro, comme d'hab), le retour en mère patrie.

Samedi 22 juillet : 01h du matin, j'entends des voix tout proches. Des jeunes sur un kayak, qui tournent autour du bateau, probablement ... ils ont l'air de discuter (en criant) avec des copains restés sur la plage ou sur une des deux plateformes de la zone de baignade. Mais deux minutes plus tard, les voix sont vraiment tout près, Olivier se dit qu'ils vont finir par monter à bord, se lève, j'entends crier "On est des pirates!" ... puis la voix d'Olivier ... "Alors, les jeunes ..." Manifestement, ils sont déjà à bord ... "Oh, vous étiez là ? Pardon, m'sieur, on voulait pas déranger, mais c'était trop not' kiff de monter sur le bateau..." Puis des pas rapides sur le pont suivis de deux plouf dans l'eau ... Olivier me racontera ensuite qu'ils étaient deux jeunes, d'une vingtaine d'années, pas bien méchants, et qui ont été bien surpris de le voir sortir du cockpit. L'un d'eux était monté sur la bôme, le bras en l'air ... Ils n'ont pas demandé leur reste ... Voilà, on a fait un petit tour dans un petit nombre de pays, mais il n'y a qu'en France qu'on aura eu des invités surprise ... Bienvenue au pays !! 8h, Gaëtan se lève, il est motivé pour retourner pêcher avec son père avant le départ pour Argelès, vers 10h. Re-top, combi, chaussons, harpon, re-retour bredouilles une demi-heure plus tard, mais Gaëtan est motivé pour essayer le harpon en Bretagne au mois d'août. A 10h30, nous partons donc vers Argelès, au moteur, le vent n'est pas décidé et nous n'avons que 5 petits miles à faire. Nous longeons la côte, contournons le cap Béar, passons au large de Port-Vendres puis nous approchons de Collioure ... Il y a des bouées de libre dans la baie, il est 11h, on décide de rester deux heures, le temps de manger en face du clocher et des barques catalanes, au pied du moulin et du fort St Elme. Ca manque un poil de soleil, mais c'est quand même toujours aussi joli par ici. Un peu encombré de touristes, mais en plein mois de juillet, le contraire aurait été étonnant ... L'eau est à 19°C, c'est déjà un peu mieux qu'à Banyuls, mais je suis la seule à m'y tremper (sans top ni combi, messieurs!!). Trois minettes en jet-ski se sont arrêtées devant nos étraves, l'une est dans l'eau, elles voient le bateau se rapprocher, croient que c'est nous qui bougeons, n'imaginent pas que ce sont elles qui dérivent ... "Remonte, remonte, tu vas mourir ..." !! Sans commentaires. Une fois tranquilles, on peut manger notre salade de lentilles en profitant du paysage avant de repartir pour Argelès où on nous donne une place au port en bout de ponton, en face des bambous et des Albères. Petite pélerinage le long de la promenade de la plage, les enfants reconnaissent la baleine gonflable qui les avalait quand ils étaient petits, on pousse jusqu'à l'ancien club de voile, devenu Central Windsurf, tout ça a bien changé, le marché de la mer est envahi de restos, mais le Pré Catalan est toujours là, la pinède aussi, tout comme le minigolf, le camping des pins et tout le reste. J'ai l'impression que le temps s'est arrêté ici presque là où je l'avais laissé ... Ca me fait plaisir de revoir tout ça, ça me rappelle des tas de choses, mais sans nostalgie aucune, cette page là de ma vie est tournée depuis longtemps ...

Dimanche 23 juillet : 06h ... cette fois, ça y est ... c'est l'heure de la dernière nav, celle qui doit ramener Zanzibar à bon port. La météo annonce un peu de vent aujourd'hui, mais surtout beaucoup pour demain et après-demain, le CROSS Med émet un BMS pour toute la zone, et on a rendez-vous ce soir à 18h40 à Sète pour l'ouverture des ponts ... Nous larguons les amarres en silence et sortons du port discrètement. Après avoir hissé la GV et déroulé le génois, on regarde le lever de soleil, la mer est plate, moment silencieux et émouvant ... La nav est belle, le vent monte petit à petit, on longe les grandes plages de St Cyprien, Canet, on passe au large de Leucate et des éoliennes qui se distinguent au loin sur toute la côte, puis apparaîssent le Cap d'Agde et le mont St Clair. Quelques derniers bords, derniers empannages, le vent mollit mais on n'a pas envie d'arriver au moteur, on est en avance, il n'est que 15h, et on n'allume le moteur qu'une fois arrivés devant l'entrée du port. Dernier affalage, le taud se referme définitivement sur la grand-voile. On en a franchi des entrées de port, mais celle-ci a un goût particulier ... celui du soulagement de ramener Zanzibar entier et pas trop abîmé à ses propriétaires d'abord, celui de la fierté du chemin parcouru ensuite, d'avoir su faire de notre rêve un projet et de notre projet une réalité, celui de la tristesse de terminer bientôt l'aventure enfin, bien sûr. Il y a tant de choses qui vont nous manquer, les bons moments certes, mais les mauvais aussi, finalement. Parce que ces mauvais là, on avait choisi de prendre le risque de les vivre. On s'en serait passé, certes, mais ils font partie de notre aventure et elle n'aurait pas eu la même saveur sans eux. C'est donc avec un peu d'émotion que l'on s'amarre au quai d'Alger en attendant l'ouverture des ponts. Nous ne sommes pas seuls, il y a du monde à vouloir rentrer sur l'étang, le BMS météo y est peut-être pour quelque chose. 18h40, les deux sonneries retentissent, les ponts montent lentement ... les enfants sont au comble de l'excitation ... Zanzibar s'avance lentement, il ferme la marche du ballet flottant, nous ne sommes pas pressés ... Une fois ouverts les trois ponts suivants, nous commençons à croiser les quelques rares bateaux qui font le chemin dans l'autre sens ... Sur Topaze, le bateau des Glénans, une jeune femme nous fait de grands signes, de grands sourires et prend des photos du bateau ... C'est Marie, la femme de Matthieu, qui prendra notre suite en septembre, et qui pour l'instant part en stage une semaine ... On la verra vendredi soir à son retour. Un peu plus loin, sur les passerelles en bord de canal, Manu et Isa sont là aussi pour nous accueillir, et à Navibois pour nous aider à nous amarrer ... Ils les ont vécu aussi, ces derniers moments, et on leur est reconnaissant d'avoir été là pour partager les notres. Une arrivée tous seuls au ponton aurait été bien tristounette ... Merci à eux pour ça, et aussi pour tout le reste. Il nous reste maintenant une semaine pour leur rendre un Zanzibar tout beau tout propre, sans trop penser à tout le reste ...

Bonjour à vous 4, Je viens de lire le dernier épisode de votre voyage avec beaucoup de plaisir et un peu d'émotion aussi ... A la veille de la rentrée scolaire et d'une reprise pour les plus grands, je vous souhaite plein de bonnes choses et peut être aurons nous la joie de vous retrouver un jour, en région beaujolaise ou bordelaise. Brigitte et Claude . MILMO Dufour 385.

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