Jeudi 6 avril : Dernier jour de voiture. Au programme de la journée, une excursion (à cheval!! si on m'avait dit que je mettrais les fesses sur un cheval cette année ... décidément, ce voyage est plein de surprises ...) à la cascade El Limon, un petit tour aux plages de Las Terrenas (les bodyboards sont dans le coffre, on ne sait jamais), et les inévitables courses. A 10h30, nous sommes au rendez-vous chez Santi, où notre guide Manuel vient nous chercher pour nous emmener dans un pré un peu plus loin où nous attendent un deuxième guide et nos quatre chevaux. Le plus grand pour Quentin (!), le bicolore pour moi, et les deux plus nerveux pour Olivier et Gaëtan. Je ne suis pas spécialement inquiète, mais mon guide a du voir à ma façon de monter que je n'étais pas une habituée de l'exercice, puisqu'il me demande direct si c'est la première fois que je monte (en tous cas c'est ce que je comprends, il ne parle qu'espagnol). Comme je réponds oui, il me baragouine un truc duquel je ne retiens que "oun professionnel" ... je ne sais pas s'il parle de lui ou du cheval, je me dis que comme ça va sans dire en ce qui le concerne, il doit parler du cheval ... La balade commence en forêt, les chevaux sont manifestement rompus à l'exercice, celui de Quentin essaie bien de me doubler deux ou trois fois, mais ça a l'air d'être le mien le chef de file, et pas question de céder sa place ... Olivier et Gaëtan ferment la marche. Nous traversons par trois fois une petite rivière, débouchons de la forêt en haut d'une colline d'où l'on a une très belle vue sur la vallée, et arrivons finalement à une auberge où il faut mettre pieds à terre pour finir la balade. Une dernière traversée de rivière (à pieds, cette fois) et nous voilà à la cascade El Limon. Des cascades, on en a vu quelques unes, cette année, mais celle là, quand même, elle a de la gueule. L'eau est fraîche et la baignade bienvenue avant d'entamer le retour par le même chemin. A 13h, nous sommes attablés chez Santi pour un repas local, nous sommes tous les quatre ravis de cette expérience inédite, et les cours de poney de l'école primaire de Cérillan n'auront finalement pas servi à rien!! L'après-midi, les plages de Las Terrenas ne passionnent pas les enfants, pas assez de vagues pour le bodyboard, ils préfèrent aller direct aux courses pour rentrer plus vite à la marina (on se demande bien pourquoi ... m'est avis que la piscine et le billard y sont pour quelque chose!!). A Las Terrenas, on trouve un supermarché français, avec des pâtes Barilla, des confitures Bonne Maman et du Rocamadour, quel bonheur, et un petit boui-boui qui vend des fruits et légumes à des prix défiants toute concurrence ... Ca nous change des BVI ... Retour au bateau à 18h, à peine le temps pour le billard, et pour discuter avec Ioda arrivé dans la journée.

Vendredi 7 avril : 10h, après avoir obtenu notre dispacio (autorisation de l'armée de partir passer la nuit au mouillage!), nous larguons les amarres pour deux jours au parc de Los Haitises. Situé au sud de la péninsule de Samana, à une quinzaine de kilomètres de Puerto Bahia, le parc national Los Haïtises (terre montagneuse en langue indienne taînos, premiers habitants de l'île) est le plus grand parc national de la République dominicaine et un remarquable sanctuaire naturel. Surnommé "la baie d'Halong des Caraïbes", il abrite des mangroves, une multitude d'îlots recouverts de cactus et d'une végétation luxuriante, une riche forêt tropicale, des oiseaux tropicaux multicolores, ainsi que des lamantins. Nous y arrivons vers 13h, et effectivement, le paysage est impressionnant, un véritable dédale végétal de fjords profonds qui se perdent dans des forêts de mangroves et de lianes. De nombreuses cavernes communiquent entre elles. Nous mouillons l'ancre au milieu du "sanctuaire des oiseaux" où nichent frégates, aigrettes et pélicans, mais des barques de pêcheurs viennent rapidement jeter leurs filets tout autour, et pour ne pas les gêner, nous allons voir un peu plus loin, descendons l'annexe et allons parcourir les lieux de plus près. On se croirait vraiment dans un décor de cinéma, Avatar ou Pirate des Caraïbes (encore!!). D'ailleurs, des équipes de télévision du monde entier viennent y filmer des émissions de télé réalité de type Koh Lanta (ça y est, Sylvain, on y est!!). Un endroit mystérieux regorgeant de légendes locales, avec des histoires de fantômes, un ancien repaire où les pirates pouvaient se cacher facilement. Nous passons donc notre après-midi à observer les oiseaux, la nature, et à profiter du calme ... nous sommes tous seuls. Un peu trop, peut-être ... à la nuit tombée, une barque tourne autour du bateau, pas de lumière et des chuchotements, et on se fait un petit coup de stress, on mélange les conversations de ces derniers jours avec les uns et les autres, et il n'en faut pas beaucoup pour que les "y faut pas aller mouiller vers l'ancienne jetée" et les "y'a un gars qui s'est fait agressé aux Grenadines" deviennent "y'a pas un gars qui s'est fait agressé au mouillage de l'ancienne jetée ?" bref, le doute s'installe dans notre esprit, on se sent un peu vulnérables, on prend donc quelques précautions d'usage, on cache l'informatique indispensable en laissant quand même traîner quelques trucs et Olivier fait une petite veille , la barque va et vient dans le noir autour de nous, on devine juste son ombre à la lumière de la lune et dans l'ombre des îlots, mais ce ne sont finalement que des pêcheurs et leurs filets, qui lèvent l'ancre définitivement vers onze heures ... On peut aller dormir tranquille!! Le réveil au petit matin est assez unique, l'impression que nous sommes seuls dans un territoire vierge de toute présence humaine, au royaume des oiseaux, de la nature à l'état brut, originel ... Après le petit déjeuner, nous relevons l'ancre et allons tout au fond de la baie. Tout seul dans le silence, Zanzibar glisse doucement sur l'eau calme, une petite brise ride la surface de l'eau, les oiseaux planent majestueusement au dessus de nous, des pélicans, des aigrettes, des hérons, des rapaces, les lianes tombent des arbres, les rochers ont l'air posés sur l'eau, c'est magique. On devine au détour d'un îlot la cabane du ranger sur une petite plage bordée de quelques cocotiers, mais nous poussons un peu plus loin et laissons Zanzibar pour aller explorer en annexe la mangrove toute proche. Suivant les conseils d'un connaisseur du coin, nous prenons l'alignement de l'entrée avec un rocher pour avoir suffisamment d'eau pour ne pas toucher. C'est que le tirant d'eau de l'annexe est bien de 40cm!! De la mangrove, on en a vu un peu cette année, mais celle-là, quand même, elle a de la gueule (ça me rappelle quelque chose, non ??). Arrivés au bout de la zone navigable, un petit chemin conduit, 500m plus loin, à un eco-lodge où on peut se baigner dans des sources d'eau douce. Les enfants ne se font pas prier!! Retour au bateau par le même chemin, nous retournons au mouillage de l'ancienne jetée pour aller voir le ranger et visiter les grottes. C'est que le parc cache 135 grottes (dont 3 qui se visitent) ornées de dessins rupestres précolombiens, et peuplées de chauve-souris et de hiboux. Le ranger nous fait visiter la cueva de la arena. Il nous explique plein de trucs auxquels on ne comprend rien, mais c'est tout de même l'occasion d'admirer des pictogrammes (dessins rupestres) et des pétroglyphes (gravures dans la pierre), et de faire coucou aux chauve-souris. 15h, cette fois il est temps de repartir vers la marina, deux heures de près nous attendent dans la baie, mais le vent souffle bien, la mer est plate, et à 17h, nous sommes amarrés à notre place d'hier. L'équipage de Larwin est enfin là, et on finit à l'apéro avec Ioda. Ils vont demain à Santo Domingo et nous partons lundi, on se reverra probablement aux Bahamas ...

Dimanche 9 avril : journée ménage-lessives-evals-piscine-billard-blog-formalités-piscine-brossage-lessives-apéro ... Après une semaine en République Dominicaine qui, loin des plages et des images cartes postales, nous a conquis par ses habitants et sa nature brute, nous partons demain à la première heure pour l'archipel des Turks & Caicos, aux avant-postes des Bahamas ... Probablement pas trop de réseau par là-bas, peut-être moins de billets de blog ...