Samedi 4 mars : Cherche spot de surf aux BVI ...

Samedi 4 mars : Cherche spot de surf aux BVI ...

Posté par : Olivier
04 Mars 2017 à 23h
Dernière mise à jour 30 Mars 2017 à 23h
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Dimanche 26 février : Après une dernière matinée de courses, lessives, ménage, rangement (les enfants se sont très opportunément fait inviter par SeaYou qui les tracte sur le paddle derrière l'annexe), nous mettons nos plus belles chemises à fleurs pour aller en annexe jusqu'à l'aéroport accueillir la famille Moreau. Il faut pour cela traverser le lagon en franchissant le pont levant (mais nous, avec notre annexe, on passe dessous, pas besoin de lever) et faire une petite demi-heure de route avant de s'amarrer à un ponton juste séparé de l'aéroport par la route. On n'a pas été trop retardés par les bouchons, nous sommes un peu en avance :-)... 16h30, une petite demi-heure après leur atterrissage, nous voyons sortir des portes opaques 4 visages pâles, fatigués mais souriants, chapeaux sur la tête et surfs à l'épaule. Ils étaient les premiers à être venus à bord, à Sète, avant même que les enfants nous rejoignent, ils sont maintenant les premiers à venir partager notre vie au quotidien (les vacances avec mes parents et les cousins ayant été plus terrestres que maritimes), les bons moments (les baignades, plongées, apéro, soleil et bleu azur) comme les moins bons (les formalités, la prise de ris par nuit noire alors qu'on a oublié de larguer la retenue de bôme, les grains, ...) et on est contents de partager ça avec eux, de savoir qu'une fois rentrés chez eux, ils liront la suite du blog avec un oeil probablement un peu différent pour avoir vécu tout ça de l'intérieur. Bref, Olivier récupère les 4 enfants pour un retour en annexe par le même chemin que celui que nous avons pris pour venir, pendant que nous récupérons la voiture de loc réservée jusqu'à demain soir (en fait, un van de 9 places, c'est qu'on est nombreux!). C'est carnaval dans la partie française, mais on arrive quand même jusqu'à Marigot sans encombre, et à 17h30, tout le monde est à bord, ou plutôt à l'eau, pour la première baignade des vacances ... On découvre dans les bagages d'Amélie et Lionel tout plein de choses pour nous, il faut dire qu'on les avait chargés de faire le facteur, des livres et des BD pour les enfants, un coffret de CD de reggae, on commence à avoir fait le tour du seul album de Bob dont on disposait jusqu'à présent, du combustible pour le barbecue, on n'en a pas encore profité, mais on espère bien y faire griller quelques langoustes dorénavant, un nouvel appareil photo étanche, et des cartouches d'encre pour l'imprimante, je ne peux plus imprimer les évals de Gaëtan !! plus tout un tas de petites choses supplémentaires, un paquet de la part de ma gentille maman, un pot de confiture maison, un autre de coulis de tomate et une bouteille de blanc de la part de Sylvain et Claudine (un grand merci à vous, on boira à votre santé), des cannelés, le dernier prix Goncourt des lycéens, bref, on ne sait plus où donner de la tête!! Et pour bien finir la soirée, le(s) traditionnel(s) ti punch et du marlin aux christophines, citron vert et lait de coco, bercés par du reggae à l'auto-radio, bienvenue sous les tropiques ...

Lundi 27 février : 8h30 : j'ai rendez-vous chez le dentiste pour soigner un début de carie. Pendant ce temps, Olivier va faire visiter le SuperU à Amélie et Lionel, histoire de profiter du van pour rapporter tout ce que nos petits bras n'ont pas pu porter hier (les packs de lait, les jus de fruit, coca, ...et le cubis de rosé). 10h : ma carie soignée, nous partons pour un petit tour de St Martin. Au programme, le pic paradis, plus haut sommet de l'île, le village de Grand-Case, l'Anse Marcel, Orient Bay, et plus si affinité. Après avoir admiré la vue en haut du pic Paradis, rare site de l'île couvert d'une végétation luxuriante, nous redescendons sur Grand-Case où les nombreux restaurants et les petites maisons colorées s'alignent le long d'une belle plage. Le sac de pique-nique est dans le coffre, on pourrait s'installer pour manger dans le cimetière où des tables de pique-nique sont disposées au milieu des tombes (!), mais on se rabat plutôt sur un lolo local (je ne l'ai pas mis dans le lexique, mais un lolo, en créole, est un modeste restaurant local aux menus typiques), johnnycake (à mi-chemin entre le petit pain et le beignet, recommandé par notre voisine de table, et par le guide d'Amélie) et poulet boucané. On poursuit par une baignade à l'anse Marcel où on peine à trouver un bout de sable libre pour poser nos serviettes, non pas à cause de l'affluence des touristes mais de celles des parasols et transats à 10€ proposés par les resorts qui bordent toute la baie. C'est encore pire à Orient Bay. La baie est magnifique, les planchistes et kite-surfeurs s'en donnent à coeur joie, mais Olivier se croit à Disneyland, le bord de mer est envahi de boutiques et de restaurants alors que parasols et transats envahissent la plage. Le petit bout de plage vers lequel on s'oriente, au sud, s'avère, lui, être réservé aux nudistes !!  Bref, nous décidons de rentrer nous baigner au bateau, après un stop au Fort Saint Louis surplombant la baie de Marigot, pour que les mamarazis (comme nous appellent les enfants) puissent faire des photos de la vue. Après concertation sur la suite du programme, et compte tenu de notre expérience de la journée, nous sommes tous d'accord pour filer directement aux îles vierges sans passer par les cases Saint Barthelemy (on a peur que l'affluence y soit la même qu'à St Martin, et le vent n'est pas favorable) ou Anguilla (100$ le permis de navigation à la journée, on préfère éviter).

Mardi 28 février : Amélie et Lionel goûtent ce matin aux joies des formalités de sortie, du plein d'eau et de gasoil, eh oui, il faut bien en passer par là ... d'ailleurs, je sens Amélie rassurée de nous savoir avec le plein d'eau, et Lionel curieux de partager même ces moments là. Qu'il ne s'inquiète pas, on aura aussi la clearance à faire en arrivant aux BVI ... Un au revoir à SeaYou, et nous partons sous GV 2 ris vers la plage de Baie Longue, après la péninsule des Basses-Terres, à une petite demi-heure de là. On ne sait pas trop si on est mouillé en France ou en Hollande, mais peu importe, la plage est jolie, il y a des petites maisons blanches qui nous rappellent un peu le sud de l'Espagne ou les Baléares. Un peu de snorkelling, un peu de plage pour les enfants, un briefing sécurité par Olivier pendant que je prépare les croque-monsieurs pour ce soir, et à 17h30, nous repartons pour une nav de nuit vers Virgin Gorda. 2 ris dans la GV, les enfants jouent aux légos et lisent un peu, tout va bien jusqu'à la tombée de la nuit ... mes croque-monsieurs ne font pas recette, d'autant plus qu'on tombe en panne de gaz avant la deuxième fournée, alors, forcément, froids ça donne moins envie, et à 8h, tout le monde va se coucher, sauf ces messieurs qui restent de quart, et moi, juste le temps de prendre un troisième ris avant la nuit. Nuit noire, pas de lune ce soir, on oublie de larguer la retenue de bôme, ça crie un peu "Vas-y à fond sur le moteur tribord" "Je l'ai pas allumé, j'ai que le bâbord" "Fais chier!! ... Lionel est assis dans le cockpit et assiste à la scène, pas spécialement rassuré. Le vent souffle et il commence à y avoir de la mer ...

La "nav" de nuit...., vue par les touristes

1er quart : 20h-23h. Un petit retour en arrière. Les croques monsieur ont connu un succès modéré, mais rien à voir avec le talent de la maîtresse de bord qui sait parfaitement cuisiner de tout et dans toutes les conditions y compris celles ou l'équilibre est aussi nécessaire que le talent culinaire. C'est plutôt que pour les touristes, ça tangue un peu ! Et les bonnes nouvelles s'enchaînent :

-  L'approche de la nuit, que Cécile nous annonce parfaitement noire (....pas très rassurant) ;

- Le briefing sécu d'Olivier, où comment se conduire en gentleman quand il y en a un qui tombe à la mer en pleine nuit ; "sortez la brassière du sac et jetez la à l'eau en passant le bout à droite du support et surtout enclenchez la touche MOB (man over board) du GPS" et ce pour avoir une chance de retrouver l'heureux élu qui fait trempette. (Tu penses bien que moi, je penserai jamais à tout ça, on va déjà essayer de limiter les risques : "les enfants ! interdiction de sortir du cockpit" !)

- La météo qui annonce 25 à 30 noeuds (environ 40 à 50 km/h pour les terriens) avec des rafales à 35 noeuds et une mer forte (certainement plus forte que nous, ça c'est sur !) avec des creux (et sans doutes aussi des bosses) de 2.5m à 3.0m (la hauteur du bateau précise Cécile). D'habitude, ce sont des nouvelles qui m'enchantent, mais là bizarrement je me serai contenté de moins !

Le roulis et la tangage (suivant l'axe de rotation) et surtout une subtile combinaison des deux nous rend un peu flagada. Basile est le premier a se sentir mal et s'allonge dans la cabine, avant que je ne le mette dans notre couchette (il parait qu'à l'arrière, ça brasse moins,...). Distribution de pilules contre la mal de mer pour tout le monde : Cécile dit que ça fait effet au bout d'une demi-heure, tout le monde regarde sa montre et guette les 30 minutes qui les délivreront peut-être de cette nausée grandissante. Comme dit Amélie : "j'ai l'impression d'avoir pris un ti-punch de trop", sauf que ce soir, on a rien bu. Le vent monte et la mer se forme. La nuit est vraiment noire, le ciel étoilé est magnifique, il bouge cependant un peu trop pour en avoir une contemplation sereine.

Nous attaquons donc ce premier quart après une prise de ris de Cécile et Olivier. En fait, on va trop vite et il serait dangereux d'arriver sur les cailloux des iles vierges en pleine nuit. Il faut donc ralentir l'allure, ce qui est fait avec cette manoeuvre qui consiste à réduire la surface de la grand voile en se mettant face au vent et donc aux vagues. Ca tape !

Olivier me montre ce qu'il y a à faire : surveiller la vitesse du vent, sa direction, les autres bateaux et l'AIS (écran magique où l'on voit les autres bateaux et toutes leurs caractéristiques : nom, taille, direction; vitesse...). Je me mets au poste de barre, sans oublier de m'attacher (c'est que j'ai pas envie de me retrouver à l'eau dans cette obscurité angoissante). C'est vraiment très sympa. Le plancton fluorescent scintille dans le sillage du bateau. On distingue à peine les crêtes des vagues qui commencent à déferler (et oui ! ça commence à déferler par trois quart arrière).

Vers 22h on essuie un grain, enfin surtout Olivier ! Je ne me suis pas fait prier pour me mettre à l'abris. On voit un gros navire à l'AIS : son nom est "Disney Fantasy". Il mesure la bagatelle de 300m ! Olivier entend un message à la VHF : "Disney Fantasy, scricthhh scricthh, FIRE, scritch scricth". Son verdict est clair : un navire de guerre américain est en exercice dans la zone et va faire des essais de tir. Olivier, qui semble bien lui aussi aimer les américains me fait remarquer qu'ils sont assez cons pour appeler un navire de guerre Disney Fantaisy ! Il me confirme qu'à la lecture de la carte nous sommes dans une "zone d'opération", je consulte l'écran, c'est bien vrai. Ah ben là, c'est une autre histoire, je ne suis pas venu en croisière dans les caraïbes pour faire les frais d'une bavure américaine. Olivier me rassure en me disant : si ça se trouve, il y a aussi des sous-marins !!!". L'histoire du Bugalet-Breizh me reviens en mémoire, nos familles ne sauront donc jamais ce qui nous est vraiment arrivés, tout cela sera maquillé en accident. Finalement, je vois sur l'horizon des lueurs comme des explosions, des rouges, des blanches. Ca éclaire vraiment fort. Pourvu qu'ils ne tirent pas dans notre direction ! C'est la guerre : Zanzibar contre les américains ! Bon, je ne m'y connais pas trop en tir, mais pourquoi il y aurait des couleurs différentes, ça ressemble à un feux d'artifice ! Je rentre dans la cabine et on regarde de plus près les informations du Disney Fantasy et on voit "passanger ship" : on revoit le verdict à la baisse : c'est bien des américains, mais ceux-là dansent sous une boule à facette sur un gros paquebot. On a évité le pire !

23h00 : changement de binôme de quart. Je réveille Amélie qui ne semblait pas dormir profondément. Basile est à côté et n'a pas vomi, ouf. Je prends place dans la couchette arrière tribord. C'est par ce coté qu'arrivent les vagues, on le sent bien ! D'un coup, un grand fracas : le bruit de la déferlante qui s'écrase sur l'arrière du bateau. Les filles sont bien accueillies pour leur prise de quart ! Olivier se marre et leur souhaite une bonne nuit. J'essaye de m'endormir sur le dos, le côté, l'autre coté, rien n'y fait. Je renonce rapidement car entre le bruit et le mouvement, je ne vois pas comment il est possible de dormir. Un peu avant 2h00, un bon grain rince le bateau et les filles. Le vent semble avoir encore forci. Chouette c'est mon tour !

2h00 : changement de binôme de quart. Je croise Amélie qui rejoint rapidement la couchette. "Ca va ?". "J'ai un peu dormi dans la cabine" me répond-elle. Je ne suis pas sûr que ce soit tout à fait le concept du quart ! Olivier décide d'affaler totalement la grand voile : le vent est monté à 37 noeuds en rafale et notre vitesse est encore trop rapide pour une arrivée de jour. Cécile doit donc rester encore sur le pont pour aider Olivier à faire cette dernière manoeuvre. Ils se font secouer par une déferlante qui balaye le pont de tribord à bâbord. L'espace d'un court instant, je ne vois plus la lueur de leurs frontales. Mais ils sont encore là, tous les deux, accrochés à la structure du taud. Ouf, je n'aurai pas à activer la touche MOB ! Ils sont trempés mais ont affalé la grand voile et réduit le génois. Cécile a bien mérité son repos et regagne sa couchette bâbord. On avance à 5 noeuds avec un tout petit bout de génois. Finalement, le vent mollit un peu pour se maintenir autour de 25 noeuds. Olivier commente : "On a la toile pour affronter 45 noeuds, et il y en a 25 !". Je ne réponds pas, mais je pense quand même que c'est finalement pas plus mal comme ça ! On continue à avancer à ce train sous un ciel étoilé. Finalement, ce sont les filles qui ont eu les grains et les plus fortes rafales. On commence à voir des lueurs, certainement Virgin Gorda, notre objectif. D'après les cartes, on devrait voir un phare avec un signal de 3 flashes toutes les 15 secondes. Du coup, nous hésitons assez longtemps sur l'interprétation des lumières. Rien sur l'AIS pour nous renseigner. Tient, Disney Fantaisy est toujours dans le coin. Il a un fait un joli rond dans l'eau cette nuit pour revenir au même point où nous l'avions trouvé il y 6 heures ! Il n'y a pas grand monde sur l'eau : pour moi ce n'est pas vraiment une surprise ! Nous croisons quand même un voilier qui fait route inverse. Nous distinguons maintenant les lumières de Virgin Gorda et concluons : il n'allument plus le phare la nuit, sans doute pour faire des économies d'électricité. Cela nous aurait pourtant été bien utile.

5h00 : changement de binôme de quart. Je ne tente même pas d'aller me coucher et laisse Amélie se reposer encore. Je la réveillerai quand le jour pointera. Je continue donc à mon poste avec Cécile qui m'avoue quand même ne pas avoir beaucoup dormi. Ah quand même ! Virgin Gorda se dessine devant nous et nous changeons de cap pour contourner l'ile par le nord pour longer ensuite la côte Ouest vers Spanish Town, escale obligatoire pour faire les formalités d'entrées aux Iles Vierges Britanniques (mais ça, c'est une autre histoire !). Le temps est sec et le vent reste établi à 20-25 noeuds, c'est relax. Vers 6h00, le jour pointe son nez et je réveille Amélie. Nous préparons du thé et du café. C'est vraiment super agréable de retrouver le jour et une mer un peu plus calme. La proximité des côtes et de notre destination nous soulage également. Cette première nuit de navigation fut vraiment super, nous avons pu apercevoir ce que nos amis ont vécu dans leur parcours et nous avons encore plus d'estime pour eux et notamment pour la transat. Une nuit sans dormir, passe encore, mais quand il faut en enchaîner quatorze, c'est une autre affaire !

Mercredi 1er mars : 7h30 : nous arrivons donc à Spanish Town pour le petit déjeuner. Après un petit dodo, Amélie, Lionel et Olivier partent faire les formalités pendant que je surveille les enfants, qui n'ont pas trop besoin de surveillance, plongés qu'ils sont dans Interstellar, je ne serai pas là que ce serait exactement la même chose. Mais bon, ça me permet au moins de préparer le repas, parce qu'à 13h00, toujours pas d'annexe en vue, et on commence à avoir faim !! Apparemment, les formalités ont été longues ... 13h30, ils sont rentrés, on arrive quand même à passer à table, mais il va falloir qu'on y retourne pour sortir des $, la machine n'a pas voulu en donner à la carte d'Olivier, et au guichet il fallait deux pièces d'identité, qu'il n'avait pas, et pour acheter notre carte de téléphone locale pour le CNED (et le reste). Et comme la banque ferme à 15h, même pas le temps de faire une petite sieste. Mais bon, à 15h30, nous sommes de retour, des $ en poche et une nouvelle carte SIM dans le téléphone. Les vacances aux îles vierges peuvent commencer !! Un peu de snorkelling le long de la côte pendant que Lionel sort la planche et se fait quelques bons bords dans la baie, c'est un bon début ...

Les formalités vues par les touristes :

Débarquement à trois en vue de trouver des dollars us et d'effectuer les formalités d'entrée en territoire britannique. Vu la tête d'Olivier, une matinée de galère commence. Tout d'abord arraisonnés par une Madame pipi qui réclame 2 dollars par personne pour pouvoir circuler à terre, il va nous falloir trouver une banque d'urgence. Les distributeurs ne voulant pas de nos cartes visa, on nous explique qu'une autorisation spéciale de la part de notre banque est nécessaire. C'est chose impossible pour le moment,vu l'heure. Olivier prévient : "Ici tout est possible, nous ne sommes pas en Angleterre mais sur une île soumise à ses propres règles". Ok, restons calmes. Pénétrons dans une banque et expliquons notre problème à une dame gentille qui accepterait de nous délivrer du cash au moyen de notre carte de crédit et de la remise de deux pièces d'identité pour une même personne : ça tombe bien, j'ai sur moi ma carte d'identité et mon passeport : sauvés. Formulaires remplis par la Dame, prise de signature, copie des pièces d'identité. Tout cela prend un temps non négligeable. Deuxième étape : trouver le bureau de l'immigration. Longeons une route fréquentée, sous le cagnard, contre un grillage, au risque de se faire renverser. Il nous est indiqué un baraquement métallique comportant plusieurs comptoirs. 1er comptoir : récupération des fiches de renseignement qu'il faut bien 1/4 d'heure à remplir. Puis explications en anglais au contrôleur de la composition de l'équipage : non Olivier n'est pas le capitaine d'un bateau charter; on fait tous partie de l'équipage (se limitant pour moi à la plonge et au maniement de la manette up and down de la chaîne de l'encre. Je crois qu'il faut que je demande une diversification de mon poste de travail)  2ème comptoir : vérification de l'identité par une dame. 3ème comptoir : paiement du droit d'entrée moyennant une somme relativement modique : Olivier a expliqué comme il fallait qu'on était une seule et même crew, que le propriétaire du bateau était un ami à lui et qu'il naviguait avec sa famille et d'autres amis. Retour au bateau fatigués. Moralité : quand on fait un tour du monde, il ne faut pas souffrir de phobie administrative.

Jeudi 2 mars : 7h, avant même de prendre le petit déjeuner, nous quittons notre bouée pour aller aux Baths, juste un peu plus au sud, l'un des sites les plus remarquables des îles vierges d'après le guide nautique. Nous y débarquons dans la matinée, à la nage avec notre petit bidon étanche puisque les annexes sont interdites sur la plage ... Cet immense amoncellement de rochers de granit forme un labyrinthe naturel où alternent petites piscines d'émeraude et sable blanc. C'est magnifique. Il parait que ça ressemble à Chausey (y'a quelques normands à bord!), mais je ne peux pas juger, je ne connais pas Chausey !! Les enfants s'en donnent à coeur joie, ils escaladent les rochers, plongent et sautent depuis les cailloux, explorent les grottes, ... Au fur et à mesure que nous avançons sur le sentier aménagé, nous y croisons de plus en plus de touristes anglais ou américains, essoufflés après avoir monté trois marches d'un escalier entre deux parois et qui s'adressent à nous sans même imaginer qu'on pourrait ne pas parler anglais ... mais même eux ne parviennent pas à gâcher notre plaisir, le site est vraiment superbe. Malheureusement, il est interdit d'y rester pour la nuit, nous repartons donc après le repas pour aller mouiller plus au nord, à Savannah Bay. Le mouillage est bordé par une longue barrière de corail suffisamment éloignée de la côte pour offrir un bon abri derrière les cayes. Il faut quand même zigzaguer entre les récifs pour atteindre la plage, où nous mouillons sur des cailloux avant de recommencer la manoeuvre sur du sable un peu plus loin. Quentin dans l'eau pour nous aider à relever l'ancre, Lionel en annexe pour le récupérer, Olivier aux manettes, Gaëtan à l'orin et Amélie et moi au guindeau, on n'est pas trop de 6 ... enfin y'en a quand même 2 qui se la coulent douce !! Entre tout ça, Amélie, Lionel et les enfants réussissent à explorer le récif un peu plus loin, et en reviennent enchantés par les coraux de toutes les couleurs dans une eau super limpide. Ca mérite qu'on y retourne demain ...

Vendredi 3 mars : Nous commençons la journée par une petite promenade à terre pour aller voir si la côte au vent n'offrirait pas un bon spot de surf. Nous sommes au niveau le plus étroit de l'île, et en 5 minutes à peine, nous atteignons l'autre côté, après avoir croisé quelques poules et traversé la route principale. Il y a bien des vagues, mais un peu désordonnées et qui finissent sur les cailloux, pas l'endroit idéal. On rejoint donc Zanzibar pour aller plonger sur le récif pendant que Mathurin et Gaëtan sortent la planche. Il y a 15 à 20 noeuds de vent, avec la 3.6 ils s'éclatent bien, ça tire dans les bras, mais ça commence à planer un peu, coooool ... De notre côté, on admire les coraux, effectivement les plus beaux que nous ayons vu jusqu'ici, des rouges, verts, bleus, violets, de toutes les formes et de toutes les couleurs. Dans l'après-midi, Lionel et Amélie prennent le relais avec la planche et les enfants se font des batailles à celui qui tombe à l'eau en dernier, avec arbitre et arbitre vidéo, ça les occupe une bonne partie de l'après-midi. 15h30, nous relevons l'ancre direction le nord et Gorda Sound, au moteur, le vent est de face. Après avoir hésité à contourner Mosquito Island, nous tentons la passe sud où deux catas viennent de passer ... les fonds remontent, le sondeur indique 6m, puis 5, 3, 2, 1, 0,5 ... et ça redescend ... ouf, nous sommes passés, mais cette fois c'était vraiment juste !! Mouillage en face de Prickly Pear Island, et temps de repos pour tout le monde ... blog, lecture, legos, repos, avant l'apéro et le repas pendant lequel les enfants discutent de la création de la lune, de la théorie du big bang, de l'expansion et du rétrécissement de l'univers, de la vitesse de la lumière, bref, ça vole très haut ce soir ...

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