Mardi 31 janvier : Ste Lucie, suite et fin, et retour au Marin (avec les photos)

Mardi 31 janvier : Ste Lucie, suite et fin, et retour au Marin (avec les photos)

Posté par : Olivier
01 Février 2017 à 15h
Dernière mise à jour 01 Février 2017 à 16h
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Jeudi 26 janvier : Matinée tranquille à l'anse des deux pitons, les garçons travaillent, Olivier pêche et nettoie, et je me remets à ma couture de génois... 10h : je fais une pause, le soleil tape, il fait chaud, je dégouline sous mon tee-shirt. Quentin et moi allons nager jusqu'à la plage pendant qu'Olivier et Gaëtan partent en snorkelling explorer les bords du rivage. Nous sommes tous seuls dans notre petit coin d'anse, les autres bateaux sont partis tôt ce matin, on en profite, le linge sèche entre les deux haubans, la matinée est tranquille. De retour au bateau, je me remets à ma couture .Un boat boy vient nous proposer du poisson, on lui demande une bonite de 2kg pour accompagner la purée de fruit à pain ce midi (l'avantage du fruit à pain (Quentin dirait peut-être l'inconvénient ...), c'est qu'il va nous faire au moins quatre repas ... et à 4 C$, soit un peu plus d'un euro, je crois pas qu'on puisse trouver plus économique!!). Sauf qu'en fait, le boat boy retourne chercher le poisson à Soufrière, à midi et demi, on l'attend encore, alors on sort les knackis ... le poisson, ce sera pour ce soir. 14h00 : après avoir rehissé le génois recousu, on quitte notre bouée, direction Marigot Bay un peu plus au nord. On y arrive deux heures plus tard. Jolie (le guide indique "c'est la crique carte postale : sable blanc, cocotiers et palétuviers"), mais très touristique (le guide dit aussi "sa réputation en fait l'un des mouillages les plus fréquentés de Saine Lucie" ...), on a juste prévu d'y faire un stop pour la nuit. 19h : ce soir, on teste la cuisine locale : poisson (notre boat boy a fini par nous l'apporter, notre bonite) au lait de coco et citron vert ... ma foi, c'est pas mal du tout ... la prochaine fois, on essaiera avec la recette en entier, pour cette fois il nous manquait le curcuma ...

Vendredi 27 janvier : 10h30 : départ de Marigot Bay. Arrivée à Rodney Bay vers midi, on mouille l'ancre au nord de la baie, près de la pointe de Pigeon Island, mais ça dérape, ça recule, manifestement, ça ne tient pas. On relève donc pour recommencer la manoeuvre. Ca remonte, mais c'est pas comme d'habitude, on sent bien que ça force sur le guindeau ... et pour cause : une fois l'ancre arrivée à la surface de l'eau, on constate qu'on a pêché un gros caillou ... qui s'est coincé entre la pelle et la tige ... on s'amarre donc en urgence à une bouée pas trop loin, on met l'annexe à l'eau pour aller voir ça de plus près et essayer de décoincer le bazar ... Heureusement, après quelques bonnes secousses, il finit par basculer et rejoindre le fond de l'eau. On peut repartir mouiller tranquille un peu plus loin. 13h20 : on finit par se mettre à table. Menu du jour : poisson sauce créole (toute faite, celle-là), et frites de fruit à pain ... pas mal non plus ... on retient pour la fois prochaine. Dans l'après-midi, Quentin sort la planche, et nous allons Gaëtan et moi au parc de Pigeon Island monter jusqu'au fort Rodney d'où on a une très belle vue sur la baie et la Martinique au loin. L'amiral britannique Rodney l'avait en son temps identifié comme un point stratégique, représentant d'une part l'un des meilleurs mouillages des petites Antilles pour la flotte anglaise, et d'autre part une bonne base de départ pour une attaque éventuelle de la Martinique. Car la plupart de ces îles furent, après le départ des espagnols qui ignorèrent les petites Antilles pour s'installer dans les grandes où l'or était plus abondant, le théâtre d'une lutte sans merci durant près de deux siècles antre anglais et français. 17h45 : après ce petit intermède historique, on se prépare à aller en annexe à Gros Ilet profiter des Friday Night (notre guide des Antilles indique : "endormi pendant la semaine, le paisible village de pêcheurs de Gros Ilet s'anime follement chaque Friday Night et déploie ses "lolos" et autres marchands de grillades alors que danseurs locaux et touristes se mêlent en des zouks endiablés, dans une ambiance chaude et bruyante") quand Gaëtan, qui pêchait à la canne depuis l'avant du bateau, envoie l'hameçon dans l'orin ... ni une ni deux, les enfants prennent l'annexe pour aller le défaire, Quentin à l'avant, Gaëtan au moteur. Sauf que ça ne vient pas. Ils inversent, Gaëtan à l'avant, Quentin à l'arrière, qui éteint le moteur. Olivier et moi sommes sur le trampoline en train de ranger la planche quand on entend un grand cri de Gaëtan suivi d'un "Avance, avance!!" puis re-grand cri ... Manifestement, moteur éteint, l'annexe a reculé sous l'effet du vent, la main de Gaëtan a glissé sur le fil et a atteint l'hameçon qui s'est planté dans son pouce gauche ... l'annexe recule toujours, tirant sur le pouce de Gaëtan qui tire sur l'hameçon planté dedans ... Gaëtan hurle ... Quentin essaie désespérément de redémarrer le moteur pour avancer et relâcher la tension, sans succès. Olivier enlève short et tee-shirt et plonge pour aller soulager le fil, Quentin récupère le couteau dans le sac étanche qui, heureusement ne quitte pas l'annexe (avec VHF, couteau, frontale, tournevis, ... quelle bonne idée) et ils coupent tout. La canne tombe à l'eau, mais pour l'instant, on a autre chose à régler ... Le moteur finit par redémarrer, tout le monde rentre au bateau, Gaëtan avec son hameçon dans le doigt et le leurre dans la main, marmonnant entre deux sanglots "Je pêcherai plus jamais!!".. Olivier retourne avec Quentin chercher la canne à pêche au fond de l'eau, et je reste avec mon Gaëtan en larmes ... bon, alors, procédons par ordre, je ressors les cours de la formation médicale, les désinfectants, dans la pochette rouge ou la jaune ? le scalpel, dans la orange ou la bleue ? pour désinfecter, bétadine ou chlorhexidine ? je sors tout sur la table, à côté des cahiers du CNED, je commence par lui désinfecter la plaie, et je sors le scalpel. A ce stade, j'attends qu'Olivier soit revenu, se soit séché et récupère le bébé ... L'hameçon est petit, mais bien enfoncé de 5 mm, je suis d'avis d'appeler à l'iridium le CCMM (centre de consultation médicale maritime de Toulouse) pour avoir leur avis, notamment sur les risques d'infection, le besoin d'anesthésier, ... Le médecin de garde me répond, pour l'infection pas de souci, si le vaccin contre le tétanos a moins de 10 ans, pas besoin d'antibio. Pour l'anesthésie, d'après lui la piqûre risque de faire aussi mal que le coup de scalpel, mais si besoin, 0,5ml de lidocaïne devrait suffire ... Ok. Donc on (enfin, Olivier, moi je tiens la main (l'autre) de Gaëtan, c'est déjà ça) essaie donc direct au scalpel ... Grand cri de Gaëtan ... bon, on se rabat sur la piqûre d'anesthésiant ... la seringue, le flacon de lidocaïne, une pitite piqûre sous-cutanée ... et là, c'est pas un cri mais un hurlement ... Quentin va s'allonger sur la banquette en pleurant, je commence à avoir chaud et à sentir que ça va pas aller très longtemps ... Je vais quand même voir Quentin vérifier que tout va bien, et je m'allonge par terre. Olivier va de l'un à l'autre ... De son côté, une fois passée la piqûre, Gaëtan a l'air d'aller beaucoup mieux ... "c'est bizarre, je sens plus mon pouce!!" Bon, là, je sors me mettre au vent les jambes en l'air. Quentin a récupéré du poil de la bête, il m'apporte un verre de coca et un gant mouillé. De son côté, Olivier profite de l'accalmie pour finir l'incision au scalpel et retirer l'hameçon. Gaëtan lui demande : "tu m'entailles le doigt, là ? ça va, maman ?" ... 19h00 : tout le monde va bien, Gaëtan a une belle poupée autour du pouce, est motivé pour repêcher dans quelques jours, mais on ne va pas aller à Gros Ilet ... On profitera quand même de la musique qui arrive jusqu'à nous une bonne partie de la nuit ... Au bilan de la journée, on aura pêché un gros caillou et un Gaëtan, et une formation médicale, ça peut toujours servir (même si un pied de cochon, ça crie moins fort qu'un Gaëtan avec un hameçon dans le doigt).

Samedi 28 janvier : après être allé faire les formalités de sortie (où on nous demande de payer à la douane ("mais on a déjà payé à l'arrivée !! ah oui, mais là, c'est samedi, il faut payer aussi!!), et au port ("mais on est au mouillage, on n'est pas au port, et en plus on a déjà payé à Soufrière pour avoir le droit de venir mouiller ici !! ah oui, mais faut payer quand même!!)) et avoir eu la désagréable impression d'être un peu considéré comme un grand porte-monnaie, nous partons à 13h00 direction la Martinique pour rejoindre le mouillage de St Anne. Le vent souffle à 20 noeuds de travers, Zanzibar avance bien, les vagues arrivent de 45° tribord, elles arrosent joyeusement le cockpit et nous avec, mais c'est pas grave, on reste tous dehors pour profiter de la navigation. Gaëtan met sa ligne à l'eau (pêcheur un jour, pêcheur toujours!!), et nous remonte ce qu'il croit au début être un thazard (genre de grand maquereau) mais qui se révèle en fait être un barracuda ... dommage, le guide des poissons coralliens des Antilles indique qu'il est en tête des causes d'intoxications alimentaires de type ciguatera ... on le remet donc à l'eau (la ciguatera est une intoxication alimentaire liée à la consommation de poissons d'espèces normalement comestibles mais devenues toxiques lors des modifications des écosystèmes coralliens. Même si la ciguatera est réputée peu fréquente au sud de le Martinique, on ne va pas prendre de risque ... ). Encore pas pour cette fois ... 16h30, après 3 heures de nav, on arrive à St Anne, on passe juste à côté de l'annexe d'Océanix, rencontré à Madère, et qui atend une bôme, en réparation depuis 3 semaines ... et on mouille pas très loin de la dernière fois. On a encore le temps de prendre le goûter, d'aller faire les formalités et d'acheter une baguette fraîche.... En rentrant des courses, une petite dame me fait des grands signes sur un bateau jaune ... c'est Larwin, arrivé du Cap Vert il y a 3 jours ... C'est sympa de les retrouver. On papote un peu avant de rentrer au bateau, où les enfants sont dans l'eau depuis une bonne heure ... Olivier va faire un tour dans la cale du moteur tribord, il constate qu'il y a pas mal d'eau, une vingtaine de litres, rentrés par la bague de safran ? il est probable qu'une intervention soit maintenant nécessaire, à discuter avec Emmanuel ...

Dimanche 29 janvier : matinée presque normale d'un dimanche matin : nettoyage, rangement, devoirs, lessives, cuisine ... Après-midi : plage, baignades au bateau, séance coiffeur pour les trois garçons, et apéro sur Oceanix, qui nous fait des acras bateau délicieux ... bref, un dimanche ordinaire ...

Lundi 30 janvier : 8h30, Quentin a commencé une éval de sciences, mais on a besoin de lui pour remonter le mouillage. C'est qu'aujourd'hui, après 3 semaines de vacances aux Grenadines et à Sainte Lucie, les placard sont vides, c'est donc journée courses, on a prévu d'aller mouiller au Marin pour faire un tour au Leader Price (il y a un ponton à annexe juste derrière le magasin, ça et les prix bas en font deux arguments de poids) . Olivier veut aussi aller voir les chantiers, les enfants veulent racheter un peu de matériel de pêche, je veux me trouver un livre sur la cuisine antillaise, et il nous faut un peu de wi-fi, les 3 gigas de notre forfait free aux Antilles françaises sont déjà partis en fumée, avant même le passage en Guadeloupe et à Saint Martin (Gaëtan aurait-il abusé des vidéos de pêche sur Youtube ??) ... Oceanix est là aussi, ils espèrent récupérer une bôme qu'ils ont laissé en réparation il y a 3 semaines !! A midi et demi, après avoir tenté en vain de mouiller près de la zone de carénage (mais pas un petit coin de libre, il y a des bateaux partout), s'être rabattu au sud de la baie, avoir mouillé deux fois (la première ne tient pas), fait deux allers-retours en annexe au leader-price pour ramener tous les sacs de courses, rangé tout ça dans les cales et fait chauffer les pizzas, on peut se mettre à table. Mais on n'a fait que la moitié de notre programme. On repart donc dans l'après-midi, les enfants trouvent des mitraillettes pour pêcher, je trouve mon livre "le meilleur de la cuisine antillaise", Olivier va demander un avis sur le secteur de barre qui a du jeu, et on finit à 16h au Mac-do à manger des sundae pour profiter du wifi gratuit ... sauf qu'évidemment, le CNED n'a pas mis en ligne les pdf qui étaient prévus à fin janvier (c'est vrai qu'on n'est que le 30, et qu'il reste encore demain!!) ... mais je suis zen, Gaëtan peut toujours travailler la musique, la techno et le latin ... Avec tout ça, il est 16h30, le poste à carburant ferme à 17h, c'est trop tard pour aller faire le plein d'essence et d'eau et retourner mouiller à St Anne comme prévu, on reste donc ici pour la nuit.

Mardi 31 janvier : Manu confirme qu'il faut changer la bague du safran tribord, et également les roulements d'un des secteurs de barre intermédiaire. On reste donc encore au Marin aujourd'hui, Olivier voudrait commencer à démonter tout ça voir comment c'est foutu et aller montrer ça à un mécano avant de prendre des contacts éventuels pour faire ça en Guadeloupe quand on y sera. En attendant, les enfants font du CNED, ce serait bien d'avancer suffisamment pour ne pas avoir à travailler quand les copains seront là à la fin du mois de février, Quentin va faire un tour de kayak dans la mangrove, je commence à passer un coup de brosse sur les coques, Olivier trouve un gars qui nous dit pouvoir nous refaire les roulements en deux jours (mais c'est le même qui s'occupe de la bôme d'Océanix, à qui il avait annoncé 2 jours de délai il y a 3 semaines!!). 16h : on fait des crêpes, qu'on apporte sur Océanix, le temps d'occuper les enfants pendant qu'on les aide à remonter leur bôme enfin récupérée. 18h30 : course d'annexe pour aller à la marina, les parents boivent un (ou deux) mojito au bar du coin pendant que les enfants font une chasse au trésor pour trouver des bonbons ... Retour à 21h30 au bateau, ça se finit en spaghettis bolognaise pour fêter la moitié de notre aventure ... on est en effet le 31 janvier, 6 mois depuis ce 1er août où on a passé notre première nuit à bord, et 6 mois jusqu'au 31 juillet où il faudra qu'on rende le bateau à ses propriétaires. Partagés entre la satisfaction d'avoir encore 6 mois à en profiter, en 6 mois, c'est qu'on en fait des choses, y'a qu'à voir ce qu'on a parcouru depuis le 1er août, la Corse, les Baléares, un peu d'Espagne, Madère, Lanzarote, le Cap Vert, les traversées, la Martinique, les Grenadines, ... et la tristesse de se dire ça y est, à partir de maintenant il nous en reste moins à faire que ce qu'on a déjà fait ... c'est presque comme si on commençait le chemin du retour ... bon, ok, avec encore un beau programme devant nous, mais quand même ...

Emplacement

Felicitations, car mon fiston a fait la même chose il ya quelques années à Mayreau et j'ai beaucoup de mal à "opérer" tout seul. Heureusement un dentiste irlandais ( avec 2 gr dans le sang) m'a aidé. Nous pensons à vous en lisant vos récits. Nous en sommes à l'achat du bateau, le compromis est signé. Nous habitons Lyon -> le weekend prochain nous fêtons la chandeleur chez Angelo (qui habite sur un bateau à Confluence sur la Saone) . Angelo a tenu le JJ'Bar de Marigot pendant des années... Amicalement, Pascal & Veronique

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