Lundi 10 octobre : journée repos, CNED et bricolage. Gaëtan boucle 6 séances dans la journée (4 le matin, 2 l'après-midi, un record pour l'instant, faut dire qu'il y a une salle wifi, c'est top) tandis que Quentin poursuit tranquillement, on n'est pas en retard, il aura même droit à des vacances à la Toussaint !!  De mon côté, matinée ménage et lessives, je ne sais pas qui m'a dit qu'il n'y avait pas de poussière en mer, mais c'est pas vrai (je me demande si c'est pas Olivier, tiens) !! je fais même plus de ménage qu'à St Médard, mais il faut dire aussi qu'on vit tous les 4 sur le bateau 24h/24, et qu'il y a quand même 4 salles de bains !! Olivier vit sa vie dehors, il prépare un système d'orin pour l'ancre (une bouée qui reste à la verticale de l'ancre, permet de la situer et éventuellement d'aider à la relever), non sans avoir fait au préalable un petit schéma sur son cahier d'écolier (on n'a pas Catia, mais le crayon, ça marche aussi, on se refait pas), réfléchit à l'installation de barbers pour les écoutes de génois, et réquisitionne les garçons pour faire une vidéo de l'hélice du moteur bâbord, qui est toujours un peu capricieuse depuis Carthagène ... le boîtier étanche de la caméra est fixé au bout d'un manche à balai, Quentin à la réalisation, Gaëtan au chronométrage et Olivier aux manettes moteur, la 4ème tentative a l'air de convenir au capitaine, c'est dans la boite ... y'a plus qu'à envoyer ça à Emmanuel, qui enverra ça au mécano ... Ca fait ça de moins à faire sur la liste (mais la to do list d'Olivier ne se termine jamais, chaque fois qu'il raye un truc, il en rajoute un autre à la fin, et la tâche "se raser" passe toujours en dernier !!). A 17h, les copains de ponton viennent chercher les garçons pour aller sauter du quai de l'autre côté du phare, tandis qu'Olivier et moi allons nous baigner dans la piscine d'eau de mer qui surplombe la plage (elle est pas mal, quand même, cette marina!). 

Mardi 11 octobre : l'île de Madère étant paraît-il le paradis des randonneurs plus que des marins, nous rangeons nos serviettes et nos maillots de bains, sortons nos chaussures de marche (et pour la suite, nos polaires et vestes de pluie), et nous lançons dans l'exploration de l'île au moyen d'une voiture de loc que nous avons réservée pour 3 jours. Au programme de cette première journée (après deux séances de CNED de bonne heure, quand même), visite de Funchal, la capitale. La Volkswagen Polo a du mal à monter les côtes, Olivier fait fumer l'embrayage ... faut dire qu'en terme de côtes, ils s'y connaissent, ici, quand ça monte, ça monte (et forcément, quand ça descend, ça descend!!). Assez impressionnant. Bref, on arrive quand même à destination, et après avoir un peu tourné pour trouver un parking où laisser la voiture, on commence la journée (enfin, il est 11h passées!) au Mercado dos Lavradores (le marché des laboureurs), marché couvert où on trouve de tout : des fleurs, du poisson, des fruits et légumes (ça y est, on commence à  voir des belles couleurs et des fruits exotiques), des fruits secs (bel étal où on se fait "un peu" arnaquer, comme tout bon touriste qui se respecte), des produits de l'artisanat local (ou en tous cas, vendus comme tels ...). Après le pique-nique, balade sur les quais, la cathédrale (malheureusement fermée), puis on prend le bus direction le jardin botanique tout en haut de la ville. Notre guide en fait l'un des plus beaux lieux de Funchal ... Le jardin est grand mais doit être plus beau au printemps lorsque les plantes sont en fleurs. On y a quand même une vue imprenable sur la baie, au milieu des cactus et des arbres dragons (symbole de Madère). On y passe un bon moment avant de redescendre à pieds jusqu'au centre, par les ruelles pittoresques qui suivent la ligne de plus grande pente, les pieds de Gaëtan s'en souviennent ... On termine au Continent du coin (eh oui, ici, pas de Carrefour, mais des Continente un peu partout, on s'adapte) ...

Mercredi 12 octobre : journée de levada. Les levadas sont une spécificité de l'île de Madère, des canaux d'irrigation aménagés sur toute l'île (plus de 1500 km en tout) et qui se prêtent volontiers à la rando. Parmi les 60 proposées par le guide de Madère, nous jetons notre dévolu sur la levada de Caldeirao Verde (ou levada du cirque vert, on comprendra pourquoi en arrivant au bout!), d'après nos guides (et nos voisins de pontons), l'une des plus belles randonnées de l'île. La route qui mène au début du chemin est déjà en elle-même assez pittoresque, bordée de fougères, d'hortensias et d'eucalyptus, grand écart assez inattendu entre l'Australie et la Bretagne, c'est beau et ça sent bon. La promenade part ensuite de maisons traditionnelles, et  longe la levada à travers une forêt presque tropicale, quatre tunnels (lampe de poche indispensable, malgré ça je me suis cogné la tête, mais Olivier n'a pas eu à mettre en application nos cours de points de suture du mois de mars!), on se retrouve à marcher sur un muret de 30cm de large avec le précipice à côté qu'on ne fait que deviner, la végétation luxuriante constituant une bonne protection contre le vertige. Au bout de 6,5 km, et après quelques points de vue magnifiques sur les vallées de l'intérieur de l'île, on arrive à Caldeirao Verde (le fameux cirque vert), où une grande cascade émincée chute au milieu des fougères et des mousses. C'est grandiose. Le début de la promenade sous la pluie n'est pas sans nous rappeler notre tentative d'ascension de la Soufrière en Guadeloupe il y a 4 ans (tonton Laurent s'en souviendra!), mais heureusement, le temps se calme et nous profitons même de quelques rayons de soleil et d'un pique nique au sec au bout du chemin. Retour au bateau à 17h30, fatigués mais des images plein les yeux.

Jeudi 13 octobre : dernier jour de location, notre programme initial (la côté nord et les piscines naturelles) est modifié par la météo, et notre programme modifié (la côte sud) est modifié par notre étourderie (partis sans papiers ni argent, difficile de refaire le plein, ce qui nous impose un petit détour pour revenir au bateau). Après avoir tout de même suivi la côte sud jusqu'au Cabo Girao, 560m de falaise au-dessus de la mer aménagé avec un sol vitré qui permet d'apercevoir tout en contrebas les cultures de bord de mer, nous revenons pique-niquer au lieu-dit Prainha, tout près de la marina (ce qui permet à Olivier d'aller récupérer ses papiers et quelques sous), avant de repartir vers Ribeiro Frio. La route est superbe, après les bananiers de ce matin plantés en terrasse au milieu des habitations, on se retrouve maintenant au milieu de la forêt dans un cadre délicieusement champêtre. La levada de Balcoes qui nous attend au bout est une toute petite levada de 40mn aller-retour qui conduit à un magnifique belvédère sur les montagnes au coeur de l'ile. Le temps est nuageux, dommage, on devine que par beau temps la vue doit être vraiment splendide. Comme il est encore tôt, nous poussons ensuite jusqu'au Pico de Arieiro, 1818m, l'un des trois sommets les plus élevés de l'île, pratiquement au centre, le seul toutefois desservi par la route. Passés 1000m, les arbres laissent la place à un lichen ras, où se battent quelques arbres effeuillés et des rochers posés sur le sol rouge. Décor assez étrange mais d'une grande beauté. Le sommet est dans les  nuages, il y fait froid, mais on devine quand même la vue sur toute la côté sud ainsi que sur les vallées du nord.

Vendredi 14 octobre : journée de repos (enfin, façon de parler, les enfants ne doivent pas trouver le CNED si reposant que ça!!). Chacun vaque à ses occupations, ça travaille, ça nettoie, ça range, ça joue, ça bricole, tiens ça pleut, ça cuisine, ça chantonne, ça blogue, ça se baigne, et ça invite les voisins pour un apéro ce soir ... Ca se préparerait bien à repartir vers les Canaries, on est prêt à reprendre la mer, 48 petites heures de nav, presque rien, mais la météo n'a pas l'air du même avis ... une dépression sur l'Atlantique ouest nous oblige à rester dans le coin encore quelques jours ... tant pis, on profitera un peu plus de Madère et un peu moins des Canaries, il y a quand même pire comme situation ...