Cuba - Ile de la Juventud

Cuba - Ile de la Juventud

Posté par : Francine
06 Avril 2018 à 17h
Dernière mise à jour 06 Avril 2018 à 17h
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Cuba  - Ile de La Juventud

Le 27 mars, un vent frais d’est nous accompagne pour notre navigation vers l’île de la Juventud. Nous profitons de notre faible tirant d’eau pour passer à l’intérieur des cayes par des fonds de 2 à 5 m d’eau. C’est une agréable navigation sous génois à moitié déroulé, dérive à moitié relevée, sur une eau turquoise, avec de surcroît une visite de dauphins. Nous mouillons en fin d’après-midi à Punta del Este à l’est de l’île comme son nom l’indique. Le mouillage est abrité de la mer par la barrière de corail, mais peu du vent. Il subsiste tout de même un gros clapot qui nous dissuade de débarquer. Nous retrouvons « Itran » arrivé une journée avant nous. Nous passons une nuit agitée car le vent ne se calme pas cette nuit-là comme le font souvent les alizées.

L’est de l’île de la Juventud, plat, recouvert de mangrove et désertique

Le lendemain nous levons l’ancre au moment où le soleil se lève pour contourner l’île par le sud. Le vent est toujours bien soutenu.  La mer se lève en conséquence et même un peu plus car l’effet de pointe du sud de l’île, et probablement, un léger courant contre le vent, amplifient le phénomène. Nous naviguons toujours sous génois mi déroulé et d’énormes vagues nous soulèvent par l’arrière par moment,  elles n’ont rien à envier à celle que nous avons rencontrées lors de la transat.

Nous arrivons vers 16 heures à la Caleta Puerto Francès, un magnifique mouillage abrité des alizées à l’ouest de l’ile de la Juventud. Un haut fond qui remonte progressivement de 40 mètres à la plage sur un récif de corail rend l’eau très claire et contraste avec  le bleu profond de la mer des Caraïbes qui plonge brutalement à plusieurs centaines de mètres. Nous mouillons sur le récif en tentant de viser une zone sablonneuse pour que l’ancre tienne et qu’elle n’abîme pas  le corail. Nous débarquons sur la petite plage, histoire de mettre un peu les pieds à terre, et organisons un pique-nique  improvisé sur le sable avec Marie et Corentin. Juste le temps de regarder le soleil se coucher et d’apercevoir le rayon vert car nous sommes vite délogés par une attaque musclée de moustiques qui nous font tout remballer et nous refugier à bord.

 

La plage de la Caleta Puerto Francès désertique et isolée, idyllique pour les pique-niques…avant la tombée de la nuit !

« Free Vikings » et « Itran» au mouillage avant le coucher du soleil

Le 29 mars nous levons l’ancre pour rejoindre la marina Siguanea dans la Baie du même nom à l’ouest de l’île. Une fois passé la pointe Francès, nous avons dû tirer des bords pour remonter vers l’est à l’intérieur de l’île. Finalement notre « Free Vikings » remonte au vent aussi bien (devrais-je dire aussi mal ?) que « Itran », qui devrait à mon sens être plus performant !

Notre bon bateau qui remonte au vent ! Bon ça aurait été plus performant si nous n’avions pas été feignants et si nous avions envoyé le Solent ! Mais personne n’a voulu aller se faire mouiller à l’avant !

 Cette marina est le seul point accueillant pour les plaisanciers qui veulent débarquer à l’île de la Judventud. Marina c’est un bien grand mot, c’est un quai avec un seul ponton flottant aménagé dans un creux dans la mangrove. Le site c’est envasé et il ne reste plus qu’un mètre d’eau dans le chenal qui a d’ailleurs été re-balisé avec des poteaux encore faut-il savoir de quel côté passer. Nous nous sommes engagés dérive et safran relevés et avons tout à coup vu un homme en uniforme s’agiter et nous faire de grands gestes en nous indiquant de prendre le côté sud du chenal. La marina se trouve près d’un poste de Guarda où sont cantonnés une dizaine de militaires. Le personnel de la marina est  amené en bus tous les matins de Nueva Gerona la capitale de l’île située à 45 km de là. Un grand gars ressemblant étrangement à note beau-frère José, est venu nous serrer la main et s’est présenté : « Bonjour je suis José, le patron de la marina ». Amusant ! Sinon tout ce monde passe ses journées à ne pas faire grand-chose. Notre arrivée et celle d ‘« Itran » ont apporté un peu d’animation, d’autant qu’un autre bateau français était au mouillage, mais ce n’est sûrement pas tous les jours qu’ils ont de la visite. Pour s’occuper ils ont plus ou moins apprivoisé un petit crocodile (1m20 tout de même !), surnommé « Couca » qui vit dans la mangrove et vient chercher des morceaux de viande. Le matin on le trouve qui se dore au soleil sur les berges de la marina.

 

« Couca » et ses jolies quenottes

   

La marina Siguanea son quai, son ponton dans la mangrove et la poste de la Guarda avec le portrait du Che

 Les touristes sont peu nombreux sur l’île et les iliens assez isolés. C’est très difficile pour nous de nous faire comprendre, car ils ne parlent ni anglais, ni français bien sûr. Mais avec des gestes et de la bonne volonté (ça ne manque pas ici !), on y arrive quand même !

Nous passons une nuit au ponton, histoire de rincer le bateau et de faire le plein des réservoirs d’eau, et nous partons vite rejoindre, au mouillage,  « Itran » qui n’a pas pu entrer, à cause de la profondeur. Les odeurs de vase et les attaques de moustiques nous ont chassés.

Nous ferons plusieurs allers-retours à Nueva Gerona. Le premier en taxi, un peu agacés, car José nous a un peu forcé la main en appelant son copain taxi qui s’est déplacé pour venir nous chercher. Le lendemain nous prendrons le bus. C’est 6 fois moins cher et c’est plus sympathique,  bien que le retour fût un peu tassé. Les gens sont tellement gentils que c’en est presque un plaisir ! C’était samedi,  les cubains se lâchent un  peu. Le bus fait le ramassage de tous les villages,  ils vont en ville se distraire, faire des courses, se promener. Les bouteilles de rhum circulaient entre les hommes lors du voyage de retour ! Comme il n’y a rien dans les magasins c’est le système D. Les uns rentrent avec du poisson, un autre nous a proposé des choux…

Avec José devant le bus

Nueva Gérona est une jolie petite ville qui ne ressemble à aucune de celles que nous avons déjà visitées. Une grande rue piétonne forme, quasiment à elle seule, le centre-ville. Y sont concentrés tous les magasins, les banques, des restaurants, et certaines administrations. Un peu partout on trouve des décorations gaies, colorées et originales Les maisons n’ont pas plus d’un étage. Très vite si l’on s’éloigne on trouve un quartier pavillonnaire avec de petites maisons plutôt cubiques avec de jolis jardinets fleuris. D’autre quartiers regroupent des immeubles pauvres type HLM des années 60 à la mode cubaine. Toutes les fenêtres sont barricadées de grillages comme partout à Cuba. On n’a pourtant pas l’impression qu’il y ait de l’insécurité ?

 

La rue commerçante de Nueva Gerona, avec ses couleurs et ses magasins sans vitrine dans lesquels il faut rentrer pour savoir ce qui y est vendu

Dans un quartier pavillionnaire, une maison reconvertie en restaurant privé avec une décoration amusante.

  

L’approvisionnement en fruits et légumes est très compliqué. Dans le quartier des HLM,  UN potager en centre-ville, et qui ne produit et ne vend pas grand-chose !

 

Il y a peu de voitures à Cuba et encore moins sur l’île de la Juventud, il faut donc adapter les panneaux !

La Wi-Fi est présente dans les parcs, Marie et Corentin ont plein de choses à dire à leurs parents !

Expériences gastronomiques. Le premier jour nous avons mangé dans un petit restaurant familial très sympathique sur une terrasse qui domine la rue piétonne. C’était délicieux, copieux, pas très original, il ne faut pas trop en demander ici !  Le menu c’est porc en côtelette,  grillade ou jambon ; ou poulet  grillé ou pané, accompagnés d’une petite salade de crudités et de riz aux haricots rouge et éventuellement de trucs qu’ils appellent des fritas. C’est  en général des bananes plantin frites ou en chips. Nous avons payé 500 pesos (20 euros) pour quatre repas avec les cafés et les boissons. Le lendemain nous avons  été attirés par l’enseigne appétissante de « El Cochinito ». Nous sommes entrés dans une salle décorée d’un style très kitsch année 60, avec des fleurs en plastique dans les vases. Entre autres horreurs, des têtes de cochons empaillées sont accrochées aux murs. Les sièges sont recouverts de draperies avec des nœuds roses et bleus. Les serveurs, 5 pour 10 convives, étaient à peine aimables et évidemment  au menu, cochon, cochon ou cochon, sauf qu’il n’y avait pas tous les choix proposés ! Ils  n’ont pas voulu servir d’eau à Marie, et lui ont proposé d’aller se l’acheter à l’extérieur. Nous avons mangé donc du cochon plus ou moins bien cuisiné selon les choix de uns et des autres dans une ambiance plutôt froide et tout cela pour 120 pesos (3 euros) toujours à quatre. Nous pensons avoir fait une comparaison restaurant d’état contre restaurant privé. Nous éviterons « El Cochinito » si c’était à refaire !

Le dimanche 01 avril, nous souhaitions quitter l’île mais nous avons réalisé que nous devions faire renouveler nos visas avant le 11 avril et nos prochaines destinations nous mènent vers des coins isolés où nous n’aurons pas l’occasion  de trouver une banque pour acheter le timbre fiscal nécessaire au renouvellement. Nous passons donc la journée à l’Hôtel Colony.

L’Hôtel Colony, situé à deux kilomètres de la marina est une ancienne base américaine reconvertie en complexe touristique. Il accueille quelques touristes égarés qui viennent surtout pour les merveilleux sites de plongée alentours. Sinon l’hôtel est très animé le samedi et dimanche. Les cubains aisés de Nueva Gerona prennent le bus le matin et viennent passer la journée autour de la piscine en famille. On paie 5 CUC (dont 3 CUC à dépenser en boissons au bar) par personne et on peut passer la journée. Dès qu’ils arrivent, le tour de la piscine devient très bruyant, d’une part car les cubains sont bruyants (ils sont très bavards et parlent fort), la sono se met en route et le rhum commence à couler ! A l’hôtel Colony on trouve aussi un ordinateur pour se connecter au monde extérieur, mais pas de Wi-Fi, pour cela il faut aller en ville où les spots se trouvent dans les deux jardins publics.

Les cubains font la fête le dimanche à l’hôtel Colony

Le lundi nous referons un aller-retour à Nueva Gerona afin de faire nos extensions de visa, opération réussie pour Marie et Corentin, mais pas pour nous !... J’y reviendrais. Et c’est le départ dans l’après-midi vers l’ouest de l’île. La prochaine étape est longue et peu de vent est de prévu. Nous passerons la nuit en mer…

 

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