les USA - Nantucket, Bristol et Long Island
Le USA – Nantucket, Bristol, Long Island
Notre départ de Boston, le 31 août, se fait avec un vent d’ENE soutenu. Nous envoyons les voiles tout de suite et nous arrivons sur le même bord à emprunter les divers chenaux qui serpentent entre les iles. Il nous faudra quand même tirer un bord pour éviter les cailloux qui jalonnent l’entré sud de la rade. Le vent forcit un peu et nous devons prendre un ris. Nous avançons bien, contents de faire enfin un peu de voile. Nous arrivons vers 16 heures à l’entrée du canal du Cape Cod, juste à la renverse du courant favorable. La traversée du canal se fait ainsi à toute allure et nous pouvons, dans la soirée, mouiller de l’autre côté, derrière On Set Island, au nord de Buzzard Bay. C’est un joli mouillage bien abrité avec un dinghy dock. Les endroits pour mouiller ne manquent pas sur ces côtes très découpées. Mais les plages et divers appontements étant pour la plupart privés, on ne peut pas toujours débarquer. L’enjeu est donc de trouver, et le mouillage abrité, et le dinghy dock qui permet de laisser son annexe et d’accéder à une ville.
Sortie de la rade, Boston s’éloigne.
Le joli et calme mouillage de On Set
Le lendemain nous repartons de bonne heure, nous devons étaler un peu le fort courant qui s’engage dans le canal, pour nous diriger vers une sortie de Buzzard Bay vers l’est. Ceci nous permettra de rejoindre les Vineyard Islands qui se trouvent au sud du Cape Cod. Le vent est un peu faible et nous ne dépassons pas les 4 nœuds malgré le gennaker. Nous devons mettre le moteur pour rester manœuvrant dans le chenal de Woods Hole, le passage entre les îles qui bordent Buzzard Bay. Le courant est très violent et c’est assez impressionnant d’autant qu’il y a des bateaux partout en ce week-end, que le chenal est sinueux et qu’à la sortie un vent soutenu, en plein dans le nez, nous surprend. Le passage au nord de Martha’s Vineyard pour rejoindre Nantucket paraît large mais il est rempli de bancs de sable. Il faut bien rester dans le chenal et, bien que le vent soit pour une fois suffisant, nous renonçons à tirer de bords, il est pile dans le nez ! C’est rageant car nous croisons toujours le même bateau qui lui tire des bords et marche si bien que nous n’avançons pas plus vite que lui , bien qu'allant tout droit au moteur. Nous finissons notre trajet, en fin d’après-midi, par un dernier bord à la voile dans le chenal qui s’incurve.
Départ de On Set tout au nord de Buzzard Bay, le chenal de Woods Hole, un trajet au moteur, une tentative de tirer un bord à l’est de Marthas Vineyard et l’arrivée à Nantucket. Le trajet au sud de Marthas Vineyard est le départ de Nantucket vers Newport
Woods Hole Canal
Ferry et bateaux de rencontre dans le Nantucket Sound
Nous trouvons une place pour poser notre ancre dans le beau mouillage de Nantucket. Un mauvais coucheur a sorti son porte-voix pour nous dire de mouiller plus loin car il lui fallait beaucoup de place à cause du courant ! Je n’avais encore jamais vu cela ! Il y a des originaux partout. Le genre à éviter !
Coucher de soleil au mouillage de Nantucket Harbor
Nantucket ressemble beaucoup au Cape Cod. Une île très sablonneuse avec de jolies dunes et de très belles plages. L’activité principale y fut la pêche et l’exploitation de la baleine jusque dans les années 60. Quand cette activité très lucrative a décliné, la ville c’est reconvertie au tourisme. Les jolies maisons de pêcheurs sur pilotis ont gardé leur caractère mais sont devenues des échoppes d’artiste ou d’artisans, ou bien des bungalows de vacances. Malgré tout, le cœur du village a gardé son caractère avec ses rues encore pavées. Rues très animées en ce weekend de Labor’s day, on n’y croise plus de pêcheur, par contre, que de touristes, et de riches touristes qui vont et viennent au rythme des ferries qui font un ballet incessant avec le continent ! Si le village a gardé son caractère, la construction de résidences secondaires cossues le long de la petite mer intérieure n’a pas pu être évitée, mais cela ne gâche pas trop le paysage, car l’architecture s’intègre assez bien.
Nous restons deux jours à Nantucket, à nous promener dans le village ou jusqu’au phare, et à profiter de la plage. L’eau est bonne dans cette baie fermée.
Dans les rues pavées de Nantucket
Nantucket et sa pêche à la baleine ont inspiré le roman de Melville « Moby Dick », la célèbre baleine blanche !
Nantucket, le phare sous toutes ses coutures
Le 04 septembre c’est dans un épais brouillard que nous quittons Nantucket au petit matin. Le brouillard se dissipe assez vite avec la montée du soleil qui chauffe l’atmosphère extrêmement humide. Le vent est faible et en alternant moteur et gennaker nous parcourons les 72 milles qui nous séparent de Newport que nous atteignons avant la nuit.
Départ de Nantucket dans le brouillard au lever du soleil
Le mouillage de Newport est beaucoup moins encombré qu’en juillet. Labor’s Day est passé et c’est la fin de la saison sur la Côte Est. Les rues, très animées lors de notre dernier passage, sont presque désertes. Nous profitons de cette escale agréable deux jours ; utilisons les facilités offertes par le Marine Center (douches, laundry…). Le vent n’est pas favorable pour la poursuite de notre périple, nous attendons qu’il tourne.
Traffic de bateaux à l’entrée de Narragansett Bay (Newport)
Le 06 septembre nous nous rendons à Bristol en bus. C’est une petite ville située en amont de Narragansett Bay à mi-chemin de Providence. Le trajet en bus nous permet de découvrir un peu les paysages de bocage de cette presque île de Rhodes Island. Bristol n’est plus très animé non plus. Les enfants ont repris le chemin de l’école, jolie école d’ailleurs : un monument de style néo-classique avec d’imposantes colonnes. Cette ancienne cité historique spécialisée dans le commerce d’esclave s’était reconvertie à la construction navale. L’activité industrielle semble avoir pas mal décliné à Bristol, mais la ville reconvertie au tourisme est agréable avec ces belles rues ombragées et ses maisons coloniales. C’est un site connu pour sa fête du 04 juillet et ses randonnées en Kayak dans la baie.
A Bristol, usine reconvertie, école néo-classique et rue fleuries.
Un orage le soir nous offre un peu de distraction, un bateau allemand ayant dérapé sur son ancre, embarque l’ancre de notre voisin hollandais qui lève les bras au ciel et doit changer de place. Ce n’est pas beau de se moquer du malheur des autres ! Nous nous félicitons à chaque évènement de ce genre d’avoir une bonne ancre sur laquelle compter.
Le 07 septembre, le vent a tourné au secteur nord-est. Nous parcourons les 35 milles qui nous séparent de Fisher Island, plein vent arrière, les voiles en ciseaux. Nous passons la nuit au joli mouillage que nous avions déjà pratiqué à l’aller. Nous repartons de bonne heure, courant favorable oblige, pour entrer dans Long Island Sound, le passage entre Long Island et le continent.
Nous avons renoncé à passer par le sud et aller trainer dans les « Hampton ». Les « Inlet » (entrées dans les ports et mers intérieurs) ne sont pas très profonds et sujets à ensablement. De plus, l’ICW au sud de Long Island est peu profond mais surtout est traversé par des ponts un peu justes pour nous : 55 pieds. Nous en avons déjà pratiqué à marée basse, mais n’avons pas trop envie de réitérer les imprudences ! Nous faisons ce jour-là, une belle étape avec toujours le vent qui nous pousse au grand largue. Nous mouillons le soir à l’entrée de la rade de Port Jefferson devant une plage. Il fait tout gris, la pluie menace et nous rentrons vite nous mettre au chaud. La température n’a pas atteint les 20 degrés ce jour.
Mouillage à Port Jefferson
Le 09 septembre nouveau départ assez matinal, nous voulons profiter du courant. Le vent s’est levé mais reste bien favorable, nous prenons un ris à la sortie de la baie entre deux ferries qui font les allers-retours avec le continent. Une mer clapoteuse et le vent de 20 à 25 nœuds nous accompagnent jusqu’à Port Washington. Il pleuviote, il fait froid, et il n’y a pas grand monde sur l’eau à part les rares plaisanciers qui doivent regagner leur port d’attache en ce dimanche soir et les barges commerciales.
Le ballet des ferries
Nous avons ressorti bonnets et pantalons et seuls les travailleurs naviguent aussi ce jour-là
Le lendemain vaincus par le mauvais temps nous décidons de rester au mouillage de Port Washington, dommage ça à l’air sympathique ce coin, mais nous n’avons vraiment pas envie de nous mouiller en annexe pour une balade.
Ces derniers jours nous avons été très attentifs à la trajectoire de « Florence », le cyclone qui s’est développé en plein Atlantique. Il devrait frapper la Caroline la semaine prochaine. Les premières estimations montraient des trajectoires plus nord et nous étions un peu inquiets. Les états de Caroline ont décrété l’état d’urgence aux dernières nouvelles. Ça a l’air sérieux. Pourvu qu’il ne fasse pas trop de dégâts. « Isaac » et « Hélène » suivent : le premier semble se diriger vers les Antilles et le second semble remonter vers le nord, mais ça peut encore changer… A suivre attentivement !
Probabilités de trajectoires de « Florence », « Isaac » et « Hélène » le 10 septembre ; ça chauffe sur l’Atlantique ! – Extraits des données de la NOAA
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Nicole
12 Septembre 2018 - 5:54pm
Que de plaisir de vous lire
Nicole
12 Septembre 2018 - 5:54pm
Que de plaisir de vous lire