La Jamaïque - Port Antonio
La Jamaïque - Port Antonio
Nous partons de Port Morant au sud-est, en direction de Port Antonio au nord-est de l’île. Cette étape consiste à se diriger vers l’est donc contre les vents dominants et à doubler Morant Point au sud-est.
Morant Point
Une belle étape d’une quarantaine de milles au près. Nous arriverons à ne tirer que deux bords : un vers l’est et un autre vers le nord en longeant la côte. Nous devrons nous aider au moteur un moment car le vent est très instable variant de 10 à 20 nœuds, avec des vagues.
La côte nord de la Jamaïque, de petites falaises creusées par la mer où s’engouffrent les vagues, formant des geysers
Port Antonio se situe à l’abri de l’île Navy (qui n’a rien de militaire, c’est l’ancienne résidence de Eroll Flynn). Nous arrivons à la marina du même nom juste avant la fermeture, ils nous demandent de mouiller l’ancre. Nous avons tout d’abord la visite de la police, puis ceux-ci nous amènent gentiment à terre et nous pouvons tout de suite faire les formalités avec un douanier sur place. Nous resterons deux jours au mouillage. Le troisième jour, vaincus par la météo très pluvieuse nous finissons par aller nous amarrer au ponton. La marina se situe à proximité de la ville dans un site gardé et protégé. Elle est très bien aménagée avec des sanitaires impeccables, un bar, la wifi… Des hommes viennent nous proposer leurs services pour faire des travaux sur le bateau si nous en avions besoin.
Le joli site de la marina Eroll Flynn
La ville est extrêmement active. Il y règne une ambiance laborieuse, et toutes sortes de populations s’y mêlent. Des enfants, des jeunes en âge scolaire, habillés d’uniformes se rendent ou sortent de classe. Les ménagères font leurs courses. Des rastas traînent dans les rues tentant de vous vendre tout et rien, ou simplement mendiant. Ça sent la fumette à tous les coins de rue. Il y a de petits supermarchés plus ou moins bien achalandés. Il faut parfois en faire deux ou trois pour trouver un article précis. Nous sommes guidés par un des hommes de la marina vers un magasin de bricolage pour trouver un tuyau à la bonne longueur afin d’installer notre bouteille de propane. En rentrant, un rasta unijambiste nous entraine au marché où sa sœur vend du café des Blue Mountains, à un prix certes moins élevé que chez nous, mais qui nous a paru assez cher pour ici !?
L’architecture des bâtiments officiels de la ville
Les écoliers s’attardent dans les jardins de la marina
Le second jour au mouillage nous sommes abordés par « Banana Man ». C’est un rasta qui se promène sur un radeau branlant fait de troncs de bambous. Nous lui donnons quelques vieux bouts pour rafistoler son rafiot et lui offrons des bières (une que nous buvons ensemble et une autre pour la route). Il se prénomme Clive, il vit de mendicité, de pêche, de commerce de fruits cueillis çà et là, et passe sa journée à fumer des joints accroupi sur son embarcation. Nous le reverrons deux jours plus tard, il aura complètement oublié sa première visite! Comme quoi, ça abîme le cerveau !
« Banana Man » et son embarcation inattendue
Il y a aussi le « Crab Man » qui propose des crabes et des langoustes, et toutes sortes de marginaux qui vendent des bouteilles de mélanges plus ou moins douteux !
Nous nous sommes organisés une excursion en taxi dans les « Blue Mountains ». Nous sommes conduis par Andrey, un jeune rasta propre et éduqué qui nous promène toute la journée en voiture jusqu’au cœur des montagnes, par des routes extrêmement étroites et sinueuses. Nous arrivons à la ferme à café « Coffee Farm » chez James Denis, petite exploitation de café, au cœur des montagnes, tenue par un de ses copains. Nous y dégustons un excellent café. Nous en achetons bien sûr. Finalement nous ne nous sommes pas faits plus exploités par l’unijambiste que par eux. Ce n'est de toute façon pas si cher pour cette qualité de café ! Etonnamment, à part quelques grandes exploitations que se sont appropriées les Japonais, la plupart sont de petites exploitations artisanales.
Il y a de l’eau partout dans les Blue Mountains
Andrey et sa voiture dans les montagnes
A la ferme à café. Ici la culture des caféiers se fait en semi ombragée sous et entre de petits bananiers.
Nous allons ensuite vers le Parc National de John Crow et Blue Mountains. Nous y retrouvons par hasard, Francine et François, qui sont arrivés de leur côté, leur bateau étant toujours à Port Morant. Nous marchons en leur compagnie dans la forêt tropicale en pleine humidité, car si la matinée nous a été clémente, il se remet alors à pleuvoir. Il pleut 300 jours par an dans les Blue Mountains .
Arrêt à l’abri d’un kiosque avec Francine et François
Végétation tropicale des montagnes bleues
Au retour nous nous arrêtons à un restaurant, disons plutôt un stand local et mangeons du « Jerk Chicken », c’est à dire du poulet grillé au feu de bois. La quantité minimale, c’est un demi-poulet coupé à la machette. Ça sent partout le feu de bois qui semble être leur mode de cuisson favori de la cuisine.
Un nouveau bateau français est arrivé à la marina. C’est comme cela que nous faisons la connaissance de Barbara et Denis à bord du « Babig Glaz» ("bébé bleu" en breton). Le 8 mars nous avons fait nos formalités de départ en annonçant Montego Bay comme nouvelle destination. Le soir, à l’apéro, nos nouveaux voisins nous apprennent que l’état d’urgence a été déclaré dans le nord-ouest de la Jamaïque (recrudescence d’assassinats) et que les visiteurs sont cantonnés à la marina à Montego Bay, avec interdiction d’en sortir. Après avoir consulté les divers sites d’information, Noonsite et les sites américains, pour confirmation, nous déciderons donc d’abandonner cette étape et de partir directement vers Cuba.
La journée du 9 mars sera donc consacrée à faire les lessives, les dernières courses avant le départ pour Cuba. Il faut prévoir que l’avitaillement n’est pas toujours facile là-bas mais que de toute façon les autorités sanitaires risquent de confisquer les denrées fraîches en arrivant. Nous recevons notre nouvelle clearance des douaniers et pourrons ainsi partir
Il pleut beaucoup à Port Antonio !
En dehors des sympathiques rencontres avec, en autres, nos compatriotes, nous ne garderons pas un souvenir très bon de la Jamaïque. Une ambiance lourde, un racisme latent en sont probablement la cause ? En dehors de Port Morant où nous avons passé un bon moment, mais court, au contact de la population, nous ne les avons pas trop côtoyés, étant cantonnés dans un taxi ou dans des marinas. Peut-être en est-ce la cause ? Apparemment nous ne sommes pas les seuls à avoir ce sentiment, plusieurs équipages de bateaux de rencontre, le partagent.
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