La Jamaïque - Kingston et Port Morant

La Jamaïque - Kingston et Port Morant

Posté par : Francine
07 Mars 2018 à 00h
Dernière mise à jour 24 Octobre 2018 à 09h
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La Jamaïque - Kingston et Port Morant

 

Le 24 févier nous profitons d’une accalmie dans la météo assez ventée ces derniers jours pour prendre la mer. Nous naviguons deux jours avec un ris dans la grand-voile, un vent au trois quarts arrières et au minimum 20 nœuds de vent. Nous avançons bien avec une moyenne de 7 nœuds, mais en contrepartie la mer est assez formée et nous secoue pas mal. Cette allure est malgré tout un peu moins inconfortable que le plein vent arrière, mais par contre ça mouille un peu, quelques vagues viennent claquer contre la coque par le travers et nous laissent un goût salé. Nous sommes un peu vaseux les premiers jours. Il a suffi de ces 15 jours sur terre pour nous désammariner un peu. Le dernier jour nous subissons un petit calme qui nous fait mettre un peu de moteur. Nous finissons avec un bon vent pour arriver dans la baie de Kingston à, la tombée du jour après un peu plus de trois jours de traversée. Nous choisissons de passer à la nuit au mouillage dans la baie, au large d’un joli ilot sablonneux, Lime Cay, que nous trouvons facilement, éclairé par le clair de lune qui nous a accompagnés ces dernières nuits.

Lime Cay, îlot paradisiaque

Le 28 févier au matin, après un petit plongeon, nous faisons notre entrée dans la rade de Kingston et allons mouiller à port Royal, en face de la ville, au pied du poste de douane pour faire nos formalités. Il faut envoyer le pavillon jaune de quarantaine et attendre. Au bout d’une heure et demi et ne voyant rien venir nous décidons de débarquer et c’est alors qu’arrive deux agents des services de santé dans un canot à moteur, sorti d’on ne sait où. Ils nous enjoignent de remonter à bord vite fait et nous subissons un interrogatoire, somme toute très sympathique, sur  notre santé, nos denrées alimentaires etc.. Et nous avons droit à une inspection du bateau. C’est là que j’apprends que j’aurais dû me faire vacciner contre la fièvre jaune, mais que, vu mon âge, je ne risque finalement pas grand-chose… Ouf ! un des avantages de l’âge ! Il faut bien qu’il y en ait ! Nous avons des compliments sur l’état de propreté de notre bateau et ces officiers de santé nous quittent, non sans nous avoir fait payer 70 $ pour les frais de location de bateau qu’ils ont emprunté pour venir. Un peu salé !

Le port de Kingston, un des plus grands du monde

Nous avons ensuite le droit d’amener le pavillon jaune et de débarquer au bureau des douanes  où nous devons remplir au moins 8 feuilles pour la douane et  4 ou 5 pour l’immigration : liste d’équipage, de nourriture à bord, alcool, cigarettes, armes… etc.  C’était assez drôle car j’essayais de m’appliquer mais le douanier, qui en avait visiblement assez, me faisait abréger : une fois que j’avais écrit trois lignes sur la nourriture par exemple il disait : « C’est assez ! » et me passait la feuille suivante. Tout cela nous a pris la matinée.

Le poste de douane de Port Royal

Les pauvres baraques de pêcheur à Port Royal

 Nous avons levé l’ancre et sommes partis nous amarrer au Royal Jamaïca Yacht Club où nous avons été superbement accueillis. Cette petite marina se trouve au fond de la rade de Kingston dans une sorte de mangrove. C’est là que les nantis de Kingston amarrent leur bateau en général de gros et beaux  bateau de pêche sportive. Il y a un bar, un restaurant qui sert de la nourriture très abordable et bonne, une piscine, toutes les commodités. Le personnel est très sympathique très accueillant et serviable. Par contre les prix sont équivalents à nos marinas européennes et même méditerranéennes, c’est à dire pas vraiment bon marché, mais c’est le prix  de la sécurité à Kingston. Nous cherchons un moyen de nous rendre à un supermarché, évidemment pas à portée de piéton. La gérante me présente à un client du bar, un capitaine en retraite qui enseigne à l’université maritime voisine et semble un habitué. Celui-ci nous amène au supermarché et nous passons un bon moment à discuter avec lui. Il s’est montré très impressionné par notre traversé de l’Atlantique sur un si petit bateau. Il trouve cela « Crazy ! ». Nous prendrons un taxi local complétement déglingué pour rentrer, un moment rigolo et si contrasté avec le 4x4 Q5 du capitaine !

La petite marina du Royal Jamaïca Yacht Club

Nous sommes amarrés à couple d’un joli bateau en bois norvégien le  « Navbjorn ». Le propriétaire,  Keskidi  (je ne suis pas sûr de l’orthographe), est seul à bord, sa famille étant rentrée en Norvège. L’entretien de ce bateau l’occupe à temps complet. Nous l’avons invité à diner avec nous et avons passé un agréable moment avec lui. Son père avait passé 15 ans à construire ce merveilleux bateau. Il est mort sans avoir pu réaliser son rêve de traverser l’Atlantique avec et d’aller en Jamaïque. Il a réalisé le rêve de son père en emmenant sa famille (sa femme est jamaïcaine). Après avoir longuement comparé les rhums vieux martiniquais et jamaïcain, il est parti soudainement à bord de son bateau très fatigué !

Le Navbjorn, un solide cotre de 13 m x 5 m tout en bois, merveilleusement fini et entretenu

Il y a des crocodiles en Jamaïque !  Un gros vient d’être capturé à la marina, c’était l’effervescence, et cela a un peu gâché une fête nautique qui devait s’y dérouler, les jeux d’eau ayant été un peu retardés ! Ils les attrapent et les relâchent dans des réserves éloignées. Du coup je ne suis pas très rassurée quand je me baigne ! Bien que, paraît-ils, ils ne nagent pas eau profonde … cela fait toute de même froid dans le dos, et écourte mes baignades !

Le lendemain de notre arrivée, nous  allons visiter le musée Bob Marley. Un taxi nous prend en charge à la marina et nous dépose devant le musée. C’est l’ancienne maison de Bob Marley qui a été aménagée en musée. L’ambiance y est musicale et cool. Les visites sont guidées par groupe et notre petite guide très sympathique et dynamique n’a pas arrêté d’entonner des airs de reggae et de nous faire chanter des tubes de Bobby tout au long de la visite. Je ne vais pas tout vous raconter car je n’ai compris que 30% de ce qu’elle racontait ! Ils ont vraiment un accent typé, et même mon équipier préféré qui parle anglais couramment n’a pas tout compris ! Les Jamaïcains sont très fiers de leurs héros nationaux, Bob Marley et  Husain Bolt. Le chauffeur de taxi nous a montré la statue d’Husain et son stade en nous ramenant à la marina.

La statue de Bob Marley devant le musée

Des peintures colorées garnissent les murs de la résidence et évoquent la carrière de l’artiste et son attachement au mouvement rasta : le vert pour la nature, le jaune pour le soleil, la lumière, le rouge pour le sang

Nous n’arrivons pas vraiment à savoir si c’est vraiment dangereux de se promener en ville à Kingston ou si c’est une ambiance un peu entretenue, en tous cas le chauffeur de taxi ne voulait pas nous lâcher ! Il est sûr qu’il y a certains quartiers à éviter, sinon cela nous paraît être comme toute grande ville.

Dans les rues de Kingston, dans un quartier résidentiel

Nous avons encore eu des démêlées avec le fournisseur de carte data Digicel, qui nous a obligé à acheter un téléphone (certes très bon marché), pour pouvoir mettre sa carte, les nôtre étant « non compatibles », c’est de la vente forcée organisée !

La dernière journée à Kingston est consacrée aux formalités avec la douane, à profiter du site et de la piscine de la marina bien tranquillement. Le patron fait déplacer les autorités pour un voilier américain qui vient d’arriver et pour nous. Nous les attendrons toute la journée, nous les verrons arriver  vers 16 h et il nous délivrerons un laisser-passer qui nous permettra de naviguer en règle autour de l’île, sans avoir à faire venir tous les officiels à chaque escale. Nous aurions dû nous rendre directement à la marina pour faire les formalités en arrivant, nous aurions économisé 70$. Les  autorités sanitaires se déplacent gratuitement en voiture, mais pas en bateau !

   

      

Repos au Royal Jamaïca Yacht Club

Le 3 mars nous partons de très bonne heure pour Port Morant, une journée chaude, sans vent, à naviguer au moteur. Depuis que nous avons quitté Aruba le climat a changé, les alizées ne soufflent plus régulièrement, les grains sont très rares et peu pluvieux, malgré les lourds nuages qui s’accrochent au « Blues Mountains ». Nous commençons à ressentir l’influence du continent américain qui perturbe le régime des alizées.

   

Les casiers sont repérables par des bouteilles plastiques et autres déchets fottants attachés en lignes

Port Morant se trouve dans Bowden Bay, un joli mouillage très abrité au pied des montagnes. Nous avons assez rapidement la visite des gardes côte, très sympathiques, mais solidement armés. Ils montent à bord et nous avons encore droit à un remplissage de formulaire ! Là ils s’intéressent à notre équipement de sécurité ! Le lendemain nous débarquons à la découverte du village. Nous laissons l’annexe en sécurité au pied du la maison des gardes côtes et partons à pied jusqu’à la grande route (enfin façon de parler !) où nous montons dans le premier taxi collectif qui passe, min bus, plutôt plus que moins détérioré, et qui (comme au Cap Vert) transporte les gens d’un endroit à l’autre. Port Morant est un regroupement d’habitations très modestes, de quelques échoppes qui vendent des cartes Digicel, des fruits, des boissons. Nous sommes abordés par des hommes qui nous proposent des cocktails maison, des piments, des bananes des noix de coco… Ils ont tous très cool  ! Des odeurs de marijuana flottent dans l’air par endroits.

La jolie baie de Port Morant au pied des Blues Mountains

   

La station des gardes côtes

   

Dans les rues de Port Morant, les maisons  de bois, les gens endimanchés vont à l’église, les bistrots sont fermés, c’est dimanche !

Un bateau français de trouve au mouillage. Francine et François un couple de retraité comme nous, viennent bientôt nous voir avec leur annexe. Nous passons deux bonnes soirées avec eux. Ils naviguent depuis 10 ans, ils ont bouclés un tour du monde sur un Sun Odyssée de 41 pieds et continuent à naviguer sous les tropiques au moins 6 mois par an. Cela me fait rêver, je me replonge dans les guides de grande croisière» de J. Cornwell !... aux pages sur le Pacifique et l’Océan Indien.

Le 5 mars nous quittons le mouillage pour Port Antonio…

Emplacement

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