Les Grenadines

Posté par : Francine
04 Avril 2019 à 00h
Dernière mise à jour 04 Avril 2019 à 21h
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Les Grenadines

Le 12 mars c’est un départ aux aurores qui nous conduit dans le canal entre Sainte-Lucie et Saint-Vincent. C’est à bonne allure que nous le traversons au petit largue. Nous devons, comme souvent, nous aider un peu du moteur pour passer sous le vent de Saint-Vincent et, finissons au près serré, pour arriver à Bequia en fin d’après-midi.  Les boat boys attendent les bateaux pour leur proposer leur bouée, c’est au premier qui louera son mouillage. Le mouillage de Port Elisabeth est très fréquenté, mais la baie est large.

Sainte Lucie et les deux pitons s’éloignent, sous le soleil matinal

      

 Scènes de vie à bord, nos cousins gèrent leur mal de mer et contrôlent leurs coups de soleil

 

Arrivée sur Bequia sur un bord de près

Le lendemain matin nous débarquons au petit ponton des annexes sur la plage et accomplissons nos formalités d’entrée. Bequia et les Grenadines jusqu’à Union, dépendent administrativement de Saint-Vincent. Nous devons payer en plus des taxes locales, une taxe au profit du Parc National pour pouvoir visiter les Tobagos Cays. Toutes ces taxes ne sont pas très élevées mais à force de cumuler, on se sent un peu racketté. Port Elisabeth s’étend le long de la plage et regroupe, les bâtiments administratifs de l’île, quelques petites superettes, les installations touristiques locales : clubs de plongée, boutiques touristiques, quelques bars…Après quelques courses, elles plutôt onéreuses, et une visite de divers étals artisanaux sur la plage, nous remontons à bord et repartons vers le sud. Une navigation tranquille au portant nous amène 25 milles au sud-sud-ouest à Canouan.

      

Port Elisabeth, artisanat et vente de fruits sur la plage, l’église au style anglo-saxon

Canouan est une île peu visitée, car de nombreux vols ou agressions commis ces dernières années lui ont laissé une mauvaise réputation. En  arrivant à Charlestown nous sommes tout de même un peu étonnés de ne trouver que très peu de bateaux au mouillage. Nous mouillons au nord de la baie dans des fonds un peu rocailleux et la tenue de l’ancre n’est pas optimale. La police locale patrouille et vient nous faire un petit coucou, faut-il être rassuré  ? La plage est déserte et nous passons une fin d’après-midi très agréable sur le sable, et la journée se termine tout naturellement devant un rhum, au « Coconuts Bar » où l’accueil du patron est fort sympathique. Il faut dire qu’il n’a pas beaucoup de clients !

Le mouillage peu fréquenté de Charlestown à Canouan

      

Ambiance reggae au « Coconuts Bar »

Le lendemain après une nuit bien tranquille nous parcourons les derniers milles qui nous séparent des « Tobagos Cays », atoll corallien, joyau des Grenadines. Ces quelques petites îles inhabitées entourées d’une large barrière de corail, sont une réserve naturelle. Le seul moyen de s’y rendre est de venir avec son propre bateau ou d’emprunter les bateaux à touristes locaux depuis Union ou Cariacou. Le site est très beau, mais très fréquenté et complètement exploité par les locaux qui y puisent une source de revenu  : vente de fruits, poissons plus ou moins frais, langoustes ; organisation de barbecue sur la plage à la tombée de la nuit. A des prix très touristiques ! Le mouillage sur ancre est en principe interdit, mais beaucoup n’en tiennent pas compte. Des bouées de mouillage sont disponibles pour 40 EC$ le nuit, ce n’est quand même pas très élevé et cela épargne un peu les pauvres fonds coralliens bien mis à mal par cette fréquentation.  

Une partie de ce mouillage très fréquenté

      

Souvenirs d’un barbecue sur la plage aux Tobagos Cays au coucher du soleil

Toute la journée le mouillage est très agité par les bateaux qui vont et viennent, il est même dangereux de s’éloigner du bateau au cours de la baignade. Les kite-surfeurs s’en donnent à cœur joie.

L’eau turquoise,…

les plages.

Les îles sont couvertes de cactus et autres arbustes qui résistent à l’aridité du climat. On découvre des iguanes et autres lézards ou tortues terrestres  au détour des chemins. Les tortues marines, elles se baignent tranquillement au milieu des bateaux et il n’est pas rare d’apercevoir une raie ou un requin au bord de la plage (d’autant plus que les locaux les nourrissent pour l’attraction touristique !).

      

La végétation de cactées et autres, …

      

la faune.

Le 15 mars, Philippe a droit à une fête d’anniversaire hors du commun. Nous improvisons un pique-nique sur la plage arrosé au champagne. Origines oblige !

   

Après deux jours à profiter de ce merveilleux site, notre prochaine étape nous conduit à l’île voisine : Union.

Comme toutes les îles des Grenadines que nous avons visitées, Union est pauvre mais très fréquentée par la plaisance, sa principale source de revenu. Les Boat Boys vous accueillent pour vous conduire à votre bouée, soit gérée par le Parc National, soit par un privé. Les prix sont plutôt modérés (pour nous qui revenons des US) et il est toujours possible de mouiller sur ancre, mais parfois comme ici dans ce lagon ouvert à l’est (donc exposé au vent) les places sont limitées ou éloignées du point de débarquement. A Union, dans la baie de Clifton, de petites marinas se sont organisées avec chacune un ponton, et une possibilité d’approvisionnement en eau. Un coin est aménagé pour les annexes. Dès que l’on débarque, on remarque les multiples marchands de fruits et légumes locaux et leurs boutiques bariolées. Ces étals se mêlent aux bars et restaurants locaux et aux quelques boutiques d’artisanat local. Il y a de petits supermarchés assez mal achalandés pour le ravitaillement. On est assez souvent sollicité par des locaux qui cherchent à vendre leur marchandise ou à vous soutirer quelques dollars pour un menu service, mais sans aucune agressivité. Il suffit de dire non avec le sourire.

      

Le débarquement à Clifton, étals de fruits et légumes, maison colorées

La baie de Clifton est protégée de la mer par un lagon, les kitesurfs passent et repassent inlassablement, offrant un joli spectacle acrobatique

 Une balade autour de l’île nous amène à Ashton le second village de l’île. Nous découvrons un peu d’agriculture, des habitations très pauvres et quelques villas plus luxueuses. Il n’y a vraiment pas beaucoup de ressource, on se demande tout de même de quoi ils vivent. Le tourisme ne me semble pas suffire à entretenir cette population, certes peu nombreuse et sans grand besoin.

      

En se promenant à Union, paysage aride, habitations pauvres et quelques unes plus luxeuses.

       

L’élévage local, se promène en liberté.

Une barrière de corail entoure une bonne partie d’Union, offrant un joli spectacle, quand un bateau passe au loin par un jour brumeux

Le 18 mars nous passons au bureau de douanes sur le port pour faire notre clearance de sortie. Nous parcourons tranquillement les 20 milles qui nous séparent de Cariacou, que nous contournons pour aller mouiller à l’ouest dans la grande anse bien abritée et très fréquentée de Tyrell bay. Ce mouillage est l’endroit aux Grenadines où l’on trouve le plus d’équipement et de moyens pour la plaisance.  Deux marinas aux extrémités de l’anse sont équipées de moyens de levage, de quelques pontons et de chantiers. Philippe retrouve son copain d’enfance qui, parti vivre au soleil dans sa jeunesse, tient un atelier de soudure flottant dans la baie.

   

   

Le mouillage de Tyrell bay, le plein d’eau à la marina et l’atelier flottant.

Cariacou dépend de Grenade, donc d’une administration différente,  on est donc reparti pour de la paperasserie ! Les formalités se font à la marina où est implanté un bureau des douanes et de l’immigration, qui voit passer de nombreux skippers. Nos journées à Cariacou se passent entre plages, visites de l’île. Nous faisons nos courses au supermarché très américanisé et un peu mieux achalandé qu’ailleurs.

La plage de Tyrell bay longée par la route et toute les échoppes diverses et variées

Nous empruntons un taxi collectif qui nous conduit, pour un prix très modique, à Hillsborough la capitale de l’île. Hillsborough est un bourg un peu plus conséquent que les derniers villages visité aux Grenadines. Les maisons  sont colorées, les rues très animées, la population bien sympathique.

      

      

 Dans le taxi collectif, à la recherche d’épices, les maisons colorées de Hillsborough

Nous visitons le marché au poisson où nous trouvons de jolis coquillages (cassis madagascariensis) décoratifs. Malheureusement le coquillage acheté par nos cousins, est encore habité et il faut faire sortir la bête… Ce qui n’est pas un mince affaire  : on l’accroche avec un hameçon  ; et en la suspendant, la bestiole se déroule doucement tout en se desséchant. L’opération dégage quand même une odeur nauséabonde ! Bon courage à Marie-Françoise et Bernard pour le nettoyage de la coquille au retour en métropole !

    

Au marché au poisson, battage des lambis pour les attendrir et les rendre comestibles

Nous déjeunons sur la plage dans une  petite paillotte dont le seul attrait est la superbe vue sur la baie. La nourriture y est vraiment limite  : Bernard se rappellera longtemps de son Mojito au sirop de menthe et de sa très petite pizza tomate-fromage !

Joli cadre pour un déjeuner, la baie Hillsborough

Nous nous consolons de cette expérience au retour à Tyrell Bay au restaurant local, le « Lazy Turtle » On y sert de bons cocktails, de bonnes pizzas ou de la très bonne cuisine locale, sur une jolie terrasse colorée d’où on admire le coucher de soleil  sur la baie. Nous en faisons notre quartier général !

      

Le joli cadre et les nourritures du « Lazy Turtle » nous ravissent

Le 21 mars il faut repartir vers le nord. Cariacou est la limite sud de notre périple 2019. C’est avec un petit pincement au cœur à cette pensée, que nous mettons les voiles en cette matinée après avoir fait nos formalités de sortie.

Au revoir les Grenadines ! Nous quittons des îles magnifiques, mais nous sommes tout de même un peu déçus. Nous étions restés sur notre vision de notre visite, il y a… ? hum ! 35 ans. Evidement ça a bien changé ! Il n’y a plus guère de nature sauvage, plus de plages désertes, et la fréquentation des lieux leur fait perdre pas mal de leur charme. Mais c’est le devenir de tous ces endroits paradisiaque où la seule ressource des locaux est justement leur nature paradisiaque. Heureusement qu’ils en ont fait un parc national afin de limiter un peu les dégâts… mais est-ce suffisant ?

Le traversée de retour se fait par un vent modéré au près. Nous atteignons la marina du Marin en moins de 24 heures et sans trop de désagrément pour nos équipiers qui ont dormis, malgré tout un peu secoués par le passage du canal entre Sainte-Lucie et Saint-Vincent. De beaux dauphins sans rostre (des dauphins de fraser ?) nous ont accompagnés un moment. Des moments à faire oublier l’inconfort généré par cette mer hachée !

   

Je ne peux résister à publier des photos des jardins de Balata que nous avons re-revisité avec nos cousins. Et sous le soleil cette fois, un vrai plaisir !

Marie Françoise et Bernard nous quittent pour rentrer dans leur Bretagne. Nous avons passé de très bons moments en famille avec vous, entre jeux, baignades, balades, discussions parfois animées et surtout partage. Nous comptons sur vous pour un accueil triomphal lors de notre retour en Bretagne !

Quant à nous, nous posons nos amarres pour trois semaines en Martinique afin de préparer le bateau à notre périple de retour en France. Mais c’est une autre histoire…

 

 

 

Emplacement

Bonjour, Merci beaucoup pour vos différents blogs qui nous seront très utiles. Je vais lire en détail tous vos blogs. Nous allons faire un peu votre périple mais dans l'autre sens. Nous partons en septembre 2019 d'Italie en croisière sur un Pogo 36 pour Madère puis les Canaries. Ensuite transat dans le cadre de l'ARC Canaries - Iles du Cap vert - Martinique. Puis croisière Iles Grenadines,.... Miami - Portsmouth (Virginie). Puis transat dans le cadre de l'ARC en mai 2020 Portsmouth - Bermudes - Açores - Portugal. Puis croisière retour vers l'Italie.

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