Escale en Martinique
Escale en Martinique
Après le jour de Noël passé à dormir au mouillage de Sainte Anne, nous décidons de renouer avec la civilisation. Il est très difficile d’avoir une place à la marina Du Marin à cette période de l’année. Nous faisons une tentative à la VHF, mais on nous met sur liste d’attente. Nous trouvons une place sur bouée à proximité des pontons. Finalement nous y resterons une semaine, nous abandonnons de relancer la marina pour obtenir notre place, nous pouvons débarquer en annexe facilement, nous avons encore assez d’eau dans les réservoirs, nous sommes loin des arbres et des moustiques. Les premières occupations sont rituelles maintenant : clearance (formalité de douane) d’arrivée, achat d’un carte data chez Orange (des voleurs !), quelque courses de produits frais (Miam ! les avocats, les boudins, les acras et ananas de Martinique !), repérage de la laverie, un petit repas au restaurant, des verres de rhum au cybercafé de la marina.
Nous passons le réveillon du jour de l’an au bar de la marina au nom prometteur « Kokoarum », ça ne s’invente pas ! Après avoir échangé les vœux avec les amis et la famille, qui ont passé le cap de 2018 cinq heures avant nous, nous débarquons en annexe et passons une sympathique soirée musicale, avec un bon repas. Le 31 décembre et la nuit du nouvel an ont été très arrosées en Martinique, pas seulement de rhum, il est tombé de cordes !
BONNE ANNEE 2018 !
Le port du Marin a beaucoup changé depuis 1983 la dernière fois que nous sommes venus. C’était un petit village avec une société de location américaine implantée, un ponton pour les autres, et aucune infrastructure. C’est maintenant une marina très moderne. Plus de 50% des places sont occupées par des sociétés de location avec des flottes impressionnantes de grands catamarans. En plus des places aux pontons, il y a des centaines de bouées et une large zone de mouillage (sur ancre). Il est vrai que le site est un véritable abri naturel, à priori bien protégé lors des épisodes cycloniques. Il règne sur les pontons, une activité importante surtout lors des weekends pendant lesquels se font les changements d’équipage. On croise le personnel d’entretien des bateaux, les équipages qui trainent leurs sacs et leur avitaillement. On croise aussi, semble-t-il une faune de marginaux qui vivotent de cette activité et fréquentent surtout les bars. Tous les fournisseurs, artisans, métiers de la plaisance sont présents. Nous avons pu ainsi trouver le matériel pour faire les petites réparations nécessaires comme le changement du chandelier, porter nos voiles à réparer et réviser à la voilerie, et prendre rendez-vous à l’aire de carénage pour une sortie de l’eau.
Le mouillage à la marina du Marin
Remplacement du chandelier
Et le 02 janvier c’est parti pour trois jours de travail intensif. Le bateau est sorti de l’eau, et posé sur ber, non loin de « Itran ». Marie et Corentin sont arrivés de leur transat quelques jours après nous et nous nous retrouvons sur l’aire de carénage. La coque n’est pas si sale que cela, mais une bonne couche d’antifouling ne fera pas de mal. Une mauvaise surprise nous attend, le piston du vérin de relevage de safran, fuit. Il est impossible de joindre le fournisseur en métropole, probablement fermé, en cette période de fêtes, pour obtenir un délai d’approvisionnement. Philippe fait donc une réparation de fortune, qui nous espérons tiendra une année jusqu’au prochain carénage (sinon il faudra ressortir le bateau de l’eau). Pendant qu’il bricole son piston, je gratte la coque et passe les deux couches d’antifouling. Dur, dur ! A la fin je n’arrive même plus à lever le coude ! Un comble ! Heureusement pour nous encourager, nous passons d’agréables soirées apéros dinatoires avec Marie et Corentin à bord de l’un ou l’autre des bateaux. L’activité de ce chantier est très bien gérée et organisée, mais c’est extrêmement cher. Nous nous organiserons autrement l’année prochaine, car les tarifs sont vraiment excessifs. Nous avons appris depuis que l’on trouve les mêmes services moitié prix sur l’île voisine de Sainte Lucie.
Avant et après, le plaisir du travail accompli !
Ambiances de carénage
Remises à l’eau
La météo est très variable et de nombreux grains nous arrosent. Cela nous change du début de notre périple fait sous le signe de la sécheresse. La Martinique, c’est aussi une végétation luxuriante et des animaux inhabituels en Métropole. La saison sèche qui débute en décembre semble être quelque peu en retard cette année.
Un grain nous surprend sur une plage de la côte atlantique, encombrée de sargasses
Des colibris, un pélican, des moineaux peu farouches
Les 8 et 9 janvier, nous louons une voiture et nous prenons le temps de visiter cette belle île. Une visite des jardins de Balata, qui regroupent toutes les essences tropicales que nous connaissons (ou pas) en miniature et qui ici atteignent des dimensions parfois impressionnantes.
Dans les jardins de Balata
Promenades sur la côte Est, très découpée et exposée à la houle de l’atlantique, les paysages sont magnifiques. Et sans oublier les visites de distilleries ou de magasins de rhum.
La côte atlantique de Martinique
Les distilleries et négociants en Rhum
Le 11 janvier, nous quittons la marina du Marin. Nous contournons la pointe sud-ouest par la Passe des Fous, entre la pointe et le Rocher du Diamant.
Le magnifique Rocher du Diamant
C’est bon de reprendre la barre !
Nous longeons la côte jusqu’à la baie de Fort de France et contournons la pointe du Bout pour rejoindre les Trois Ilets. L’escale de Martinique est aussi l’occasion d’heureuses retrouvailles. Nous mouillons au Trou Etienne, devant la maison de Mathieu, le fils de Didier un ancien collègue de Philippe. C’est un peu exposé aux alizés. Nous passons de bons moments avec Didier et sa famille. La presqu’île des Trois Ilets abrite des villages de vacances de style créole et très touristiques, ainsi qu’une petite marina.
Au restaurant avec Didier sur la côte caraïbe de l’île
Yachts de croisière dans la baie de Fort de France et la marina des Trois ilets où nous irons faire notre clearance départ
Mouillage venté devant la maison de Mathieu et le Village Créole
Le 12 janvier, nous partons à l’Anse à l’âne où nous passons, avec Janine et Jean Michel, dans leur maison ou à bord, de bons moments très conviviaux.
De bons moments à bord au mouillage l’Anse à l’âne
Ainsi s’achève notre séjour en Martinique, mais nous y reviendrons l’an prochain. C’est une île bénie de dieux, un climat tropical, certes un risque sismique, mais assez épargnée par les cyclones. Ces derniers ne se renforcent, en général, qu’après être passés en Martinique, où ils ne sont que des tempêtes tropicales. D’ailleurs les bateaux restent dans les marinas lors de la saison cyclonique. Les marinas sont, cette année, complètement surchargées. Les bateaux, rescapés des derniers cyclones qui ont touché Saint Martin et Saint Barthélemy, y ont trouvé refuge.
Arc en ciel derrière la montagne Pelée après un grain en baie de Fort de France
Départ le 14 janvier pour les îles ABC, pour la suite de nos aventures !
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