Croatie été 2019
avec en supplément le petit film qu'a réalisé Thomas durant notre séjour en cliquant ICI.
Cette année, Kradok 1 a décidé de faire l’aller retour en Croatie avec Sara.
Pas beaucoup de vacances pour moi, je prends ma retraite à la fin du mois de septembre, et je me ménage un peu en vue de nouvelles aventures.
Je récupère donc Sara, le 14 juillet 2019, à la marina Kastella, entre Trogir et Split, pour « seulement » trois belles semaines de navigation.
mouillage croate
La Croatie, c’est pas forcément la destination que j’aurais choisie, mais Kradok 1 y tenait beaucoup, alors pourquoi pas ?
J’ai lu le billet de Boréval qui m’a un peu rassuré et indique la marche à suivre pour bien profiter de son séjour dans ce pays. A mon arrivée, Kradok 1 me brieffe et me raconte ses aventures pour arriver jusqu’ici. L’entrée dans le pays ne lui a pas posé trop de problèmes. Il est arrivé à Cavtat (prononcer çavtat…) et l’accueil a été bien aimable. Il a même pu faire de l’eau gratuitement au quai réservé pour la clearance.
arrivée au ponton de Kastel Gomilica entre Trogir et Split, près de l'aéroport,
la maison fortifiée de Kastel Gomilica,
A notre arrivée , Kradok 1 nous sert de guide dans Trogir,
Trogir vue du clocher,
C’est court trois semaines pour faire la Croatie en voilier. Il a fallu faire un choix. En partant de Split, bien desservi par les avions low-cost, nous voulions aller en voilier jusqu’aux Bouches de Kotor, au Montenegro. Arrivé à Cavtat, à la frontière monténegrine, nous nous sommes aperçu que nous étions trop juste en temps . A l’idée de faire une clearance de sortie, puis une d’entrée au Montenégro et la même chose dans l’autre sens , sans parler du prix du droit d’entrée au Monténégro en voilier, nous avons changé le programme : nous avons opté pour une excursion vers les Bouches de Kotor en bus en laissant le voilier au mouillage pour la journée à Cavtat.
Thomas et Alexia nous ont accompagné dans ce périple durant une dizaine de jours.
Plutôt que de vous raconter le séjour jour par jour, je vais plutôt vous faire cela par thème, style « guide de la Dalmatie en voilier »
chapitre 1 :
la location de voilier
On trouve en Croatie une offre pléthorique en matière de location de voilier. Tout le nautisme est tourné vers le marché de la location de bateau. Cela doit représenter plus de 90 % des voiliers rencontrés sur place. Tous ces voiliers passent le samedi par les grandes marinas pour les changements d’équipage. Le tourisme nautique croate mise tout sur ce marché de la location. Cela peut être de la location en flottille, de la location avec skipper ou de la location sans skipper.
Première conséquence :
Les marinas sont donc quasiment désertes en semaine, (mais leur prix reste tout aussi élevé) et à l’inverse, les îles un peu éloignées des centres urbains sont des havres de paix à l’approche du week-end ou en début de semaine.
Deuxième conséquence : les petits voiliers de propriétaires sont quantité négligeable et sont donc un peu négligés dans ce pays. On se sent un peu intrus.
chapitre 2 :
les marinas
On a beau être prévenu qu'il faut l'éviter, on finit toujours par s’arrêter au moins une fois dans une marina. On le savait pourtant que c’était hors de prix ! Pour nous cela a été trois fois, la marina de Kastella entre Split et Troguir, 70 € par nuit pour un 11 mètres, la marina ACI de Split, 120 € quand même, la marina Baotic de Trogir 70 € aussi. Donc on nous l’avait dit mais on doit être un peu maso, les marinas et en particulier les marinas ACI sont vraiment chères.
On peut se débrouiller sans marinas : il y a souvent un mouillage gratuit pas très loin ou bien on peut mouiller un peu plus loin des grands centres touristiques et utiliser l’excellent réseau de bus, ou encore profiter des pontons de restaurants dans les îles pour manger une grillade et faire le plein d’eau. C’est souvent très bon et bien moins cher qu’une place de port !
au ponton du restaurant ("konoba") baro, baie de okukljet, île de mljet
Pour Dubrovnik ou pour Split il y a quelques mouillages sûrs et très bien desservis en bus pour aller vers les centres historiques.
mouillage dans la baie de Slano, à portée de bus de Dubrovnik,
Dans la même baie de Slano, les "petits bateaux" de croisière à couple,
Les shipchandlers et les chantiers de réparation sont concentrés autour des marinas.
Tout étant bien fait pour la location de bateau, un petit dépliant sympa est distribué dans les marinas : « la voile en Croatie » traduit dans un tas de langues dont le français.
chapitre 3 :
les îles
On va en Croatie en voilier pour profiter des îles. C’est un sujet aussi vaste que le nombre d’îles. Il y a les îles bien connues et les îles un peu plus à l’écart.
Celle qui a incontestablement notre préférence, c’est Lastovo. Encore peu touchée pour l’instant par le tourisme de masse, elle a gardé des criques sauvages et une authenticité que nous n’avons pas retrouvé ailleurs. Peut être le hasard de se retrouver dans le village de Lastovo pour la fête des pêcheurs ? L’alchimie a fonctionné pour nous et nous avons pu apprécier nature préservée, gentillesse de la population et traditions insulaires.
le village de Lastovo,
Thomas et Alexia dans les eaux de Lastovo,
témoin du passé, un tunnel à sous-marin yougoslave,
les cheminées de Lastovo,
Bien sûr, les villages de Korkula ou de Vis, malgré le monde, sont beaux, mais il y a vraiment beaucoup trop de monde. Pas loin de là, on arrive quand même à trouver de bons mouillages ou quelques pontons de restaurants dans des criques un peu à l’écart.
Le village de Korkula,
partie de water-polo à Vis,
Nous gardons un bon souvenir des îles un peu à l’écart des flots touristiques. Pour nous, cela a été sur l’île Solta ou sur l’île Drvenik, pas très loin de Split, mais oubliée par les guides touristiques et où la vie insulaire a su garder un peu de calme et de sérénité pour les croates en vacances d’été.
parc Dordi Mayneri, sur l'île de Lopud,
le plus grand pin parasol du monde ? île de Lopud
chapitre 4 :
les mouillages
mouillage devant le village de Lopud,
mouillage devant le monastère de Badija, île de Korkula,
Des mouillages il y en a partout partout et abrités de tous les vents. Dans des eaux souvent cristallines. Les fonds sont rapidement importants et il faut, comme en Grèce et surtout en Turquie, savoir porter une amarre à terre. Il nous a fallu réapprendre la technique : mouiller en reculant vers les rochers, et une fois près du rocher un équipier saute à l’eau avec l’amarre à l’épaule, monte sur les rochers et accroche l’amarre sur une bonne aspérité repérée à l’avance. Attention aux rochers bien coupants et surtout aux oursins, toujours présents ! Il faut absolument de bonnes chaussures et un masque pour le préposé à l’amarre.
premier amarrage au rocher,
Il faut trouver le bon rocher !
le même mais vue d'en haut, 2 amarres à terre,
Finalement, peu de mouillages « payants », à part à Mljet, où l’on doit s’acquitter d’une très lourde taxe pour l’entrée au parc national sur la partie Est de l’île.
Il suffit de bien suivre la météo pour trouver assez facilement son bonheur, à l’abri de la petite houle.
les mouillages ne sont pas tous sauvages, mais on s'y fait bien !
Dernière petite précision, pour les mouillages, il faut se tenir aussi loin que possible des petits bateaux de croisière qui se mettent à couple le soir le long d’un petit ponton. Il y a souvent plus de huit bateaux à couple ! Une pensée pour ceux qui ont réservé une cabine avec vue mer !
mouillage tout prêt du village de Korkula, 16 bateaux de croisière à couple, sur 2 files , il vaut mieux s'en tenir un peu loin le soir !
chapitre 5 :
la météo
Je m’attendais à une météo comparable à celle de la Grèce Ionienne : des thermiques de nord ouest l’après midi et le reste de la journée bien tranquille. Cela a été plus compliqué que cela et nous avons eu deux bons gros orages bien carabinés. Nous avons senti arriver le premier avec un vent de sud ouest qui est monté progressivement de 30 à 35 nœuds pour finir en bon gros orage violent avec un vent qui a dû dépasser les 45 nœuds dans une pluie battante.
ça sent l'orage,
l'orage est là ! (cliquez pour voir la vidéo)
Le second est arrivé d’un coup en quelques secondes. Nous étions attablé à la terrasse d’un restaurant juste au dessus du bateau amarré sur ancre cul à quai dans une baie bien abrité. D’un coup, dans une bourrasque, les verres et les bouteilles ont volé et explosé. Le vent est passé en quelques secondes de 0 à plus de 45 nœuds au moins. Dans la nuit noire nous n’avons vraiment rien vu arriver. L’électricité de tout le village a été coupée.
le calme avant la tempête à Otok Drveni Veli,
Nous nous doutions un peu de la chose, alerté ce jour là par nos voisins de quai italien. J’avais jusque là l’habitude de suivre la météo de Lamma. Je compare avec le modèle grib de météo france et enfin je consulte Windy. (En Grèce et en Turquie je regardais surtout Poseidon). Ici, pour le risque d’orage, les données les plus précises nous ont été donné par le site croate DHMZ, marine forecast for small crafts, et par meteo-info.hr
chapitre 6 :
les villes historiques
Dubrovnik et Split, c’est quand même incontournable ! Ma préférée c’est Split avec le mélange des genres architecturaux : le palais, romain de l’empereur Dioclétien, avec le temple grec de Jupiter, le tout imbriqué dans la ville médiévale, c’est exceptionnel !
Split, ou le mélange des styles,
Cat's Split,
Split, le temple de Jupiter,
Dubrovnik, les remparts,
Les remparts du Dubrovnik, on ne s'en lasse pas...
Baignade dans les rochers, sous les remparts,
passage sous les remparts...
Mais nous avons bien aimé également Trogir, Korkula et Kotor.
palais Cipiko, Trogir,
Il y a de quoi se faire plaisir pour les amateurs d’histoire et de vieilles pierres!
chapitre 7 :
les croates
Disons le tout de suite, le croate n’est pas au premier abord un joyeux luron. On ne peut pas dire que ce soit le pays du sourire ! Il y a sans doute quelques raisons. L’histoire récente est plus que mouvementée. C’est en tout cas bien différent des autres pays méditerranéens. Le croate se revendique d’ailleurs slave plutôt que latin. Il y a en plus la barrière de la langue. Je ne maîtrise pas du tout le serbo-croate. Nous avons eu peu de contact avec la population, ni même avec les autres bateaux. Tout au plus avec quelques bateaux italiens.
La réserve, voire la froideur croate doit sans doute, en plus, un peu déteindre sur les occupants des bateaux de location ! Heureusement les italiens de l’adriatique sont aussi là pour agrémenter les conversations.
chapitre 8 :
petite escapade au Montenegro
Nous avons délaissé le bateau la journée pour participer à une excursion guidée au Montenegro à partir de Cavtat. Une guide croate nous raconte durant le trajet l’histoire de la Croatie, puis l’histoire du Montenegro, vu du côté croate. Malgré son jeune âge (elle n’a pas connu la guerre), elle n’a pas beaucoup d’affection, ni d’estime, pour les monténégrins. Arrivé à Perast, c’est une guide montenégrine qui prend le relais et qui nous donne sa vision des choses, un peu plus édulcorée, mais très différente.
les bouches de Kotor vue de Perast,
Chapelle catholique à Perast,
Effectivement les Bouches de Kotor sont magnifiques et cela donne très envie d’y venir naviguer, Mais cela ne sera pas pour cette fois. Nous nous contentons de la visite de Kotor. La grosse chaleur nous dissuade de monter au château de saint Ivan. Nous restons dans la fraîcheur toute relative de la vieille cité.
les fortifications de Kotor,
relative fraîcheur de la vieille ville de Kotor,
Nos impressions brièvement résumées :
Les paysages sont magnifiques, les villes sont superbes, les conditions de navigation sont en général faciles, les mouillages sont nombreux,
mais
les fonds ne sont pas bien poissonneux
la population n’est pas super accueillante sans que l’on sente d’hostilité.
C’est certainement difficile en seulement trois semaines de s’imprégner de ce pays ?
dernière soirée à Trogir,
au petit matin, Kradok 1 et Marie Hélène nous laissent sur le quai de Trogir, nous allons prendre l'avion.
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