Redécouverte d'El Hierro

Posté par : Françoise et Alain
14 Janvier 2017 à 17h
Dernière mise à jour 15 Janvier 2017 à 17h
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Après plus d'un an bloqués en terre portugaise par des projets contrariés, nous nous sommes enfin accordé des vacances aux Canaries ! Le bateau toujours à sec au chantier de Seixal, sud du Tage, devra attendre les travaux du  printemps pour repartir; c'est donc en avion que nous avons voyagé. Départ le 28 décembre depuis Lisbonne; ou plutôt faux départ - un pneu du train d'atterrissage ayant dû être remplacé - notre vol Lisbonne-Madrid fut retardé de 2h.30, ce qui a rendu impossible notre correspondance pour Tenerife et la suivante pour La Palma... Ibéria nous a donc offert l'hôtel pour la nuit à Madrid, avec repas du soir, petit-déjeuner et une nouvelle correspondance directe le lendemain pour La Palma ! Arrivés donc le 29 au soir, nos amis de La Civelle ont eu la gentillesse de venir nous accueillir. Nous avons refait quelques visites sur l'île bien connue, dont le sommet toujours époustoufflant de Los Muchachos, à 2'426 m. d'altitude et un peu de neige... le 1er jour de l'an  !

  

La marina de Tazacorte, d'habitude si calme, remuait un peu, sous le passage de deux dépressions consécutives, avec un fort vent de secteur sud qui soufflait tempêtueusement... situation tout à fait atypique aux Canaries. Nous repartons par avion le 3 janvier pour l'île la plus à l'ouest de l'archipel, El Hierro, que nous avions visité en 2004 (voyage de noces !), puis 2005-2006 et enfin en 2010 en croisière avec deux couples d'amis navigateurs. Alors que nous voulions y retourner à bord de Paquita, en 2011-2012,  une éruption avec émission sous-marine de lave au sud-ouest de l'île et évacuation de la zone (La Restinga) nous en avait  interdit l'accès :

El Hierro est l'île la plus occidentale et la plus méridionale des îles de l'archipel des Canaries; l'une des plus petites aussi avec une superficie de 268.71 km2 , la septième  par la population avec 10'000 habitants. De forme triangulaire, elle constitue la partie émergée d'un volcan et culmine à 1501 m. d'altitude au Pico de Malpaso :

Laissés de côté par le boom touristique depuis les années 60, puis faisant face à la volonté expansionniste de l'armée, ses habitants ont pris leur destin en main et choisi l'indépendance énergétique par le développement durable. Le terrain, déjà préparé par des efforts individuels, fut collectivement consacré par le classement en 2000 de toute l’île en Réserve de la biosphère par l’Unesco, au vu des succès suivants : fortification des activités traditionnelles avec les coopératives fruitières (bananes et ananas), laitière, fromagère, apicole et celle de la pêche; reforestation notamment avec des espèces locales; plantation d’arbres fontaines et pose de filets attrape-brouillard; redécouverte, sauvegarde et réintroduction du  rarissime lézard géant endémique; constructions fonctionnelles proches du land art, etc. Ce classement international prestigieux, montrant la bonne articulation entre tradition et innovation dans la communauté insulaire, permit de lever des fonds pour passer à la transition énergétique : une centrale hydro-éolienne à 100% alimentée par les énergies renouvelables qui est inaugurée le 27 juin 2014. L'eau de mer est dessalée, utilisant l'énergie de 5 éoliennes; une centrale hydraulique, avec deux réservoirs d'eau à des altitudes différentes, prend le relais en cas de panne de vent.

Depuis plusieurs décennies, les gens d'El Hierro ont considérablement changé leurs comportements adoptant des démarches concrètes de développement durable. La mobilité électrique et la fabrication de biodiesel commencent à se mettre en place. Sur une île où les coopératives et les mouvements politiques et citoyens sont très actifs, il ne faut pas oublier la Wi-fi gratuite partout dans les lieux de réunion tandis que l’éclairage public led se diffuse. Enfin, les sports au contact de la nature se développent y compris chez les îliens : trekking, photographie sous-marine, parapente, etc. Enfin et ce n'est pas moins important, des artistes tels l'architecte et plasticien César Manrique et le guitariste, scientifique et défenseur de la nature Brian May des Queen, ont été et sont associés à la démarche des gens d'El Hierro depuis les années 80. Bref, une île des Canaries, préservée heureusement du tourisme de masse, où il fait bon vivre, que nous avons eu beaucoup de plaisir à redécouvrir, du mal à quitter et où nous nous réjouissons déjà de retourner...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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