La traversée
Le 3 novembre, un peu avant 13h.00, nous profitons du courant qui nous pousse hors du Tage pour quitter Lisbonne à destination des Canaries.
Au revoir Lisbonne !
Nous voulons rejoindre directement notre île de La Palma sans escale. Une traversée de plus de 800 miles; 6 jours si nous pouvons compter sur un peu de vent. Comment se prépare une traversée de plusieurs jours ? Pardon pour les navigateurs qui connaissent cela d'expérience; ils pourront sauter les deux prochains paragraphes !
Premièrement, l'étude des fichiers météo sur 7 jours; il faut choisir le meilleur moment pour partir, mais surtout pour arriver, car on est toujours fatigués après plusieurs jours de navigation. Puis, il s'agit d'avoir pourvu à l'avitaillement en suffisance, bien sûr. En ce domaine, nous avons un très grand frigo qui permet de garder beaucoup d'aliments frais; sans oublier des conserves et aliments secs; des boissons; de l'eau en bouteilles, car nous avons des fonds généreux. Nous préparons toujours un plat cuisiné avant de partir, un ragoût mariné, par exemple, qui pourra attendre plusieurs jours dans son vin.
Avant le départ, cuisson d'une bolognaise sur plaque électrique dans le cockpit
Evidemment, les pleins de carburant, de gaz (cuisine) et d'eau douce (400 l.) sont indispensables, ainsi que d'avoir contrôlé son(ses) moteur(s) et d'autres petits contrôles techniques. Le nettoyage du bateau, intérieur et extérieur, également. Bref, il y a un peu de boulot avant de mettre les voiles, sans oublier d'être tout de même suffisamment reposé pour assurer nos quarts jour et nuit; toutes les 4 heures, alternativement, l'un dort quand l'autre veille.
Ainsi nous voici prêts et, partis le 3, un vent nord/nord-ouest de force 3-4 va souffler dans nos voiles jusqu'au soir du 5 où des dauphins communs viennent nous encourager ! Là, à l'approche de l'archipel de Madère, nous nous retrouvons en plein anticyclone (annoncé plus haut...). Calme plat, plus de vent, nous devons avancer aux moteurs, en priant Eole de revenir bientôt, car nous n'avons pas assez de carburant pour aller ainsi jusqu'aux Canaries, ou alors il nous faudra faire escale à Madère pour faire le plein ou attendre le vent... Le 7 dans l'après-midi, le vent revient (ouf !), nord/nord-ouest, force 3-4, mer belle, nous avançons tranquillement, toutes voiles dehors. Le matin du 8, le vent de nord/nord-est annoncé se manifeste enfin; au soir, il forcit à 5, avec quelques rafales, et nous diminuons la grand voile. Le 9 au matin, en vue de "notre" île de La Palma, nous avons du force 6. avec des rafales à force 9-10 (l'échelle va jusqu'à 12), la mer devient agitée, nous diminuons encore le génois et affalons la grand voile; Paquita longe la côte est de l'île allant à des pointes à 11 noeuds... Mais connaissant les surventes qu'il peut y avoir aux Canaries, ce n'est rien, et nous savons que cela va diminuer d'un coup après le passage de la pointe sud. En effet, nous finissons aux moteurs jusqu'à Tazacorte, devenu notre port d'attache.
Arrivée au moteur le long de la côte sud-ouest
Là, ce fut le grand bonheur de l'arrivée, la joie de retrouver cet endroit oû nous nous sentons chez nous, de retrouver aussi les amis; l'un d'eux nous accueillant joyeusement à l'entrée avec la corne de brume; arrivée toute de discrétion, donc ! (merci et clin d'oeil à Patrick !)
Et puis le temps a passé depuis lors, et voici cette note très tardive, plus très actuelle. Comme je l'ai dit plus haut, après une traversée, on arrive fatigué, le repos s'impose; retrouver le rythme jour/nuit, veille/sommeil a pris un peu de temps aussi. Nous avons reinvesti l'appartement laissé debut juin et continuons à nous installer, dans la douceur du climat canarien...
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Anonyme (non vérifié)
27 Novembre 2013 - 12:00am
Bienvenue chez vous ! Amigos