Françoise étant partie jouer "Paquita chez les Helvètes" pour une bonne quinzaine, il me semblait judicieux de m'offrir une ballade en solo dans le groupe central des Açores, Cet archipel offre tant à découvrir, surtout qu'il est bien à l'abri du tourisme de masse, à part éventuellement Ponta Delgada...

C'est la grosse fiesta à Praia, avec de magnifiques cortèges chaque soir, j'ai beaucoup apprécié (mais j'ai oublié l'appareil de photo dans le bateau...)

Par contre, la base américaine voisine nous balance des chasseurs, bombardiers etc à longueur de journée (Une escadre de F-16 avec son cortège de ravitailleurs, sans compter le Galaxy pour le matériel et les hamburgers, çà fait du bruit). Sans compter que le port est plus qu'archi-plein:

C'est le moment de faire de la place...

Donc départ de Praia le 5 sur le coup de midi, direction Graciosa. Tiens, c'est la première fois que je navigue en solo sur Paquita, c'est même la première fois que je navigue seul en mer... Tiens, c'est moins facile que de skipper des croisières en Bretagne, plus de consignes à donner, mais du boulot à faire.

Petite navigation tranquille le long de la côte nord de Terceira, puis cap sur Graciosa, 4500 habitants pour une bonne centaine de kilomètres carrés. Je m'offre une bonne sieste en cours de route.  Evidemment, le vent et le courant s'en mêlent et vers 2200 je décide d'aller plutôt sur Sao Jorge. Comme c'est loin, j'explique au pilote automatique qu'il doit se débrouiller pour y aller tout seul, car moi j'ai besoin de dormir un peu... Sympa, il m'a laissé dormir la moitié du trajet.

Arrivée à Velas, seul port de Sao Jorge:

Le port, minuscule, est plein, donc vite au mouillage. Evidemment, impossible de faire crocher l'ancre; après 4 essais infructueux, une virée en face sur Pico semble juducieuse, surtout à Sao Roque, ancien centre baleinier reconverti en musée:

Le Pico Alto, volcan parfait culminant à 2351 m, mais dans les nuages 300 jours par an...

Sao Jorge et Pico sont 2 îles tout en longueur, séparées par un canal assez étroit, ce qui donne un agréable de force 4-5 quand il n'y a quasi rien au large; mais en arrivant près de Sao Roque, ledit Pico Alto envoie des vents catabatiques méchants dans le mouillage. Alors, attendre le soir que les thermiques se calment ou aller voir ailleurs ? Le musée étant fermé le soir, autant retourner sur Graciosa.

Donc nouvelle traversée vers la pointe nord-ouest de Sao Jorge, avec l'agréable petit vent du canal, le bateau marche tout seul et je m'offre un agréable dîner sur la "terrasse" ( le cockpit évidemment). Soudain, bizzare, on dirait des geysers sur le plan d'eau:

C'est très flou, mais j'ai envie d'aller voir de plus près, et soudain:

Souffle dirigé vers l'avant, nageoire dorsale très atrophiée, corps uniforméent gris, pas de doute, c'est un cachalot; soudain le bateau semble minuscule et je reste à distance respectueuse. Il se déplace lentement, avec une élégance majestueuse.

Arrivé à la point nord-ouest De Sao Jorge, le vent décide de passer de 15-16 noeuds à zéro, le coup habituel dans cet archipel; donc moteurs et pilote en marche,  départ pour la sieste...

Arrivée sur Graciosa, quelques clichés insolites:

Joli pain de sucre, digne de celui de la baie Rio...

Si ce n'est pas l'aérolithe de l'île mystérieuse (version Tintin), c'est bien imité

On trouve des flemmards partout, ce sterne a trouvé plus simple de traverser sur le balcon avant plutôt qu'à tire d'aile...

Le seul endroit venté est bien entendu le mouillage de Vila da Praia (Graciosa) On se retrouve à 4 bateaux au mouillage en se faisant de grands signes: Et toi, tu oses laisser le bateau seul ?

Finalement chacun reste à son bord à écouter la chaîne d'ancre frotter les roches du fond, à l'affut d'un dérapage de l'ancre... sommeil en pointillé garanti.

Finalement, le 8 à la pointe du jour , ras le bol, départ pour Terceira, profitant de la dépression qui passe, accompagnée d'un bon vent d'ouest force 6, ce qui me permet d'aller mouiller dans la baie très protégée d'Angra do Heroismo. (on fera une note sur ce coin...)