Jamaïque
A vol d’oiseau, 570 miles (1055 km) séparent Ponce, Porto-Rico, de Port Antonio, Jamaïque. Pythéas en aura parcouru 662 (1226 km) au cours d’une navigation sans escale de 5 jours et demi contrastés. Si le vent nous a idéalement accompagnés sur la première moitié du tracé nous permettant de réaliser des moyennes quotidiennes de plus de 130 miles pendant trois jours, il nous a ensuite progressivement abandonnés au large d’Haïti, au profit d’une houle croisée qui nous a correctement brassés pendant de longues heures dans le passage entre Haïti et la Jamaïque.
Nous nous sommes aidés du moteur pour écourter la plaisanterie et sommes arrivés dans la matinée du mardi 10 décembre 2019 à Port-Antonio, sur la côte Nord-Est de la Jamaïque.
Nichée au pied des Blue Mountains, Port-Antonio est bordée par deux grandes baies. Nous sommes d’abord rentrés dans West Harbor où nous sommes allés nous amarrer à la marina pour faire nos formalités d’entrée, puis nous sommes allés nous ancrer dans East Harbor.
Si la Jamaïque mérite sûrement qu’on s’y arrête plusieurs semaines, nous savions que ce ne serait pour nous qu’une brève escale, certes touristique mais aussi stratégique puisqu’elle nous permettait de ne pas débarquer à Cuba en arrivant d’un territoire américain (ce qui aurait nécessité l’obtention d’un visa spécial). De plus, nous n’avions ni le temps ni l’intérêt de remonter la côte jamaïcaine vers l’Ouest car cela nous aurait rendu le trajet vers Santiago de Cuba plus difficile.
Comme lors d’une longue correspondance entre deux vols, nous avions juste assez de temps pour sortir de la zone de transit et tester un petit échantillon de la Jamaïque.
La beauté des montagnes et la nature luxuriante que l’on admire en arrivant depuis la mer contrastent avec la saleté de Port Antonio et la grande pauvreté de ses habitants. Le long des rues et le pourtour de la baie sont jonchés de déchets, ce qui laisse songeur quant à l’interdiction de mouiller dans la-dite baie si le bateau n’est pas équipé d’une cuve d’eaux noires…
Néanmoins, si nous avions lu des échos négatifs sur l’ambiance et le racisme en Jamaïque, nous n’en avons absolument pas fait l’expérience. Au contraire, nous n’avons rencontré que des gens aimables, souriants et accueillants.
Nous avons aimé nous balader dans les rues animées de la ville où partout exhale un délicieux parfum d’herbe.
Nous y avons trouvé le vendredi un des marchés les mieux achalandés avec des fruits et légumes parmi les plus beaux que nous avons rencontrés depuis que nous sommes aux Antilles, à des prix assez bas. Nous avons découvert une nouvelle plante : le ackee qui est l’ingrédient principal du plat national : ackee and saltfish, dont nous avons pu tester la recette grâce aux explications des vendeurs du marché.
Nous avons aimé goûter un « jerk » accompagné d’une bonne red stripe (biere locale), « jerk » désignant une spécialité culinaire typique du Nord-Est de la Jamaïque qui consiste en un assaisonnement épicé et une cuisson particulière d’une viande au barbecue.
Nous avons aimé utiliser notre moyen de locomotion favori : le bus collectif pour découvrir un peu plus par la terre ce que nous n’aurions pas le temps d’explorer en bateau. Si le bus collectif est moins pratique que le taxi privé pour organiser des excursions personnalisées, il reste selon nous le moyen le plus authentique de visiter une île. La Jamaïque semble d’ailleurs équipée d’un réseau important de bus grâce auquel on peut se déplacer sur toute l’île.
Nous avons aimé enfin notre mouillage, d’où l’on profitait des airs de reggae le vendredi soir et des chants de gospel le dimanche matin. C’est dans ce mouillage également que nous avons réussi à tirer nos premiers bords avec notre annexe à voile, après de nombreux essais infructueux qui avaient nécessité plusieurs retouches sur la voile et la quille (un article consacré à la réalisation de cette annexe à voile est en cours…)
Nous avons aimé enfin la gentillesse et la disponibilité des autorités qui ont fait en sorte de nous remplir notre clearance de sortie un dimanche sans nous faire payer l’overtime (68$), pour nous laisser partir au lever du jour le lundi 16 décembre vers… Santiago de Cuba !
Informations pratiques :
Pas de réponse à la VHF à l’approche de Port Antonio mais lorsque nous sommes entrés dans West Harbor, un membre de la marina nous a enfin contactés sur la VHF et nous a demandé de venir nous amarrer dans la marina pour faire les formalités.
La taxe d’amarrage dans la marina pour ces formalités est de 25$ même si vous allez mouiller dans East Harbor juste après.
Si vous restez dans la marina ou au mouillage devant la marina vous ne payez pas cette taxe en plus du reste.
La place dans la marina coûte 0,95 $/pied/jour + 3$/jour de taxe pour les poubelles.
Douches (froides) et toilettes propres.
Laverie : 3,5$ par machine, 3,5$ par séchage
La place au mouillage devant la marina coûte 25$/jour + 3$/jour de taxe pour les poubelles. Vous avez accès au ponton pour l’annexe, aux sanitaires et à la laverie.
WIFI à la marina et au bar à côté de marina.
Mouillage gratuit dans East Harbor mais nécessité d’avoir une cuve d’eaux noires (pas de contrôle).
Formalités : médecine puis customs sont venus à bord faire les papiers. Aucun contrôle à l’intérieur du bateau. Officiels très aimables. Immigration un peu plus tard au bureau de la marina. De nouveau très bon contact.
Prix de la clearance : 0 $
Retrouvez plus d'infos sur notre périple en allant sur notre site : www.levoyagedepytheas.wix.com/2015
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