USVI
Après un bref séjour à Montserrat et une ecale encore une fois écourtée à Statia pour cause de mouillage vraiment trop rouleur (et de taxes en tous genres...), nous nous sommes rendus directement à Saint-Martin.
Coucher de soleil (depuis le fortLouis) sur la baie de Marigot, Saint-Martin
Comme en juin dernier, nous avons profité des tarifs particulièrement intéressants de ce port-franc pour effectuer un avitaillement conséquent en prévision de notre future excale à Cuba.
Environ 800 miles (1500 km) séparent Saint-Martin de Cuba . Nous avions donc prévu quelques étapes intermédiaires. La première d'entre elles était les îles vierges américaines (les USVI).
Outre la découverte de nouvelles îles, le but de cette escale était également de nous familiariser avec l'administation américaine dont les règles d'entrée et de circulation en voilier sur son territoire semblent un peu particulières.
La première de ces règles consiste à être en possession d'un visa avant même d'arriver sur le territoire américain (nous avions obtenu notre visa B1/B2 auprès de l'ambassade américaine de la Barbade il y a deux ans -cf rubrique infos pratiques/formalités de notre site : lien en bas de page-). Néanmoins ce visa ne vous garantit pas l'accès au territoire US si l'officier qui enregistre votre entrée en a décidé autrement.
Il faut ensuite déclarer son arrivée par téléphone au bureau du Customs and Border Protection (CBP) dépendant du fameux Homeland department avant de mettre le pied à terre.
Un cruising permit enregistré au nom du voilier permettra d'être dispensé de refaire une entrée et une sortie à chaque changement de juridiction.
Cependant, vous devrez appeler le bureau du CBP concerné en quittant une juridiction puis en arrivant dans la nouvelle pour reporter vos différents déplacements en voilier sur le terroitoire américain.
Comme nous projetons de nous rendre plus tard sur le continent nord-américain, inutile de dire que nous ne voulions pas rater notre premier contact avec les autorités.
Nous avions donc soigné notre copie en consultant tous les sites ad-hoc, en créant notre compte sur l'application ROAM du CBP, en préparant les bons numéros de téléphones, en multipliant les captures écran de toutes les informations utiles, etc...
Et pour contourner l'obstacle du réseau téléphonique américain qui n'était pas couvert par notre forfait, nous avions décidé de passer par les BVI distantes d'une poignée de kilomètres pour envoyer notre déclaration d'arrivée via internet si nous ne pouvions joindre le CBP par téléphone.
Lever de soleil depuis notre mouillage de White Bay, Peter Island, BVI
Bien sûr, rien n'a fonctionné comme prévu. Nous n'avons pas réussi à contacter le CBP avant de débarquer et c'est donc un peu fébriles que nous nous sommes présentés directement au bureau du CBP de Cruz Bay à Saint-John, l'une des trois îles des USVI.
Après un bref échange avec l'officier du CBP qui ne nous a demandé ni les papiers du bateau, ni notre précédente clearance, ni aucune taxe d'entrée, mais a seulement enregistré nos visas, nos empreintes et nos photos respectives, l'affaire était pliée. "That's it !" Prochaine étape : la clearance de sortie sans passer par la case cruising permit ou appels aux bureaux du CBP pour prévenir de nos déplacements à l'intérieur des USVI. Quant à l'application ROAM, elle ne concernerait que les plaisanciers américains...
La bureaucratie semble beaucoup plus souple dans les îles ! (ce sur quoi nous comptions un peu malgré tout...)
C'est donc satisfaits et rassurés que nous avons pu nous lancer à la découvee de notre nouveau terrain de jeu.
Les USVI sont constituées de trois îles : Saint-John et Saint-Thomas jouxtant à l'Ouest les îles vierges britanniques (BVI) et Sainte-Croix un peu plus isolée au Sud. Ces trois îles sont entourées de nombreux petits îlôts mais à la différence des BVI, ces derniers n'offrent que rarement un bon abri ou même un mouillage de jour.
Nous n'aurons pas pris le temps de visiter les trois îles, laissant Sainte-Croix derrière notre sillage.
Saint-John ressemble en tous points aux iles vierges britanniques que nous avions parcourues il y a quelques mois. Au trois-quart propriété du Parc National, Saint John est très sauvage et offre de nombreux mouillages paradisiaques sur tout son pourtour.
Plage de carte postale dans Trunk Bay, côte Nord de Saint-John
Seuls au mouillage de Lameshur Bay, côte Sud de Saint-John
Henlay Cay, côte Ouest de Saint-John
Le Parc National les a équipés de près de 200 bouées pour s'amarrer. Leur utilisation est gratuite le jour et coûte 26 $ par nuit, sur le principe d'un paiement volontaire (concept très difficile à comprendre pour un Français) que l'on porte(rait) dans une petite boîte installée sur une plateforme flottante au milieu des bouées...
Les courtes navigations entre ces mouillages sont particulièrement faciles et agréables. La proximité de Saint-John avec les BVI offre en permanence au regard de belles perspectives sur ces îles qui se superposent à l'horizon comme de la dentelle.
Le Parc National entretient égaglement à terre de nombreux parcours de randonnées qui permettent de découvrir au détour d'un sentier des ruines d'anciennes exploitations agricoles ou même des pétroglyphes gravés par les indiens Tainos (900-1500).
Saint-Thomas contraste énormément avec sa voisine.
Elle est beaucoup plus urbanisée ce qui lui confère à nos yeux moins de charme. Sa capitale Charlotte Amalie accueille des milliers de touristes américains grâce à son aéroport international et à l'attrait de ses nombreux magasins de bijoux en duty free.
Les rues commerçantes de Charlotte Amalie, un dimanche...
Un peu plus ouverte sur l'Atlantique, sa côte Nord-Ouest est davantage exposée à la houle qui se lève très vite dès qu'un peu de vent souffle du Nord. Nous n'avons pas manqué de nous faire surprendre en voulant reproduire le même trajet à Saint-Thomas qu'à Saint-John pour contourner l'île dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.
A la pointe Nord-Ouest de Saint-Thomas, nous avons rencontré un courant de plus de 2 noeuds qui opposé à une légère houle du Nord formait une sorte de mascaret (vagues) de plus d'1,50 m particulièrement inconfortable. Après quelques tergiversations, faute de temps et de certitude de trouver un abri protégé sur la côte Nord, nous avons rebroussé chemin à regret, renonçant à explorer le côté le plus sauvage de l'ile.
La menace que représentent le vent et la houle du Nord est une donnée assez inédite par rapport à nos précédentes navigations dans les petites Antilles, majoritairement orientées Nord/Sud et donc davantage exposées au vent et à la houle d'Est.
Nous n'oublierons pas d'intégrer ce nouveau paramètre dans le choix de nos prochaines étapes puerto-ricaines...
Infos pratiques pour les navigateurs :
Statia : 35 $ à payer au port + 10$ par nuit au mouillage + 10$ par personne pour faire de la randonnée + taxe pour plonger, etc... à payer au parc national.
Saint-Martin : SUPER U à Marigot propose des tarifs très intéressants, d'autant plus si vous payez en cash en dollars US et si vous utilisez une carte de fidélité (délivrée gratuitement et instantanément) qui offre des bons d'achats.
USVI : Clearance : 0$
Bureau du CBP de Saint-John situé dans un container, au fond de Cruz Bay vers la position 18°19'92 N 64°47'42 W. Possibilité de mouiller le temps des formalités au Nord des balises vertes de chenal dans 2-3-m d'eau (rester près des balises sans s'enfoncer davantage).
Bureau du CBP de Saint-Thomas situé au terminal des ferrys près de Frenchtown vers la position 18°20'32 N 64°56'30 W. Accueil bien moins courtois qu'au CBP de Saint-John mais cela dépend sûrement de la personne sur qui vous tombez.
Pas de contrôle des Coast Guards US ni de vérification de notre cuve d'eaux noires pendant notre séjour d'une semaine (novembre 2019).
Retrouvez plus d'infos sur notre périple en allant sur notre site : www.levoyagedepytheas.wix.com/2015
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