LE TOUR DU PELOPONNESE-partie 2- de Methoni à Porto Khéli

LE TOUR DU PELOPONNESE-partie 2- de Methoni à Porto Khéli

Posté par : Rene & Sabine
30 Août 2017 à 12h
Dernière mise à jour 24 Octobre 2018 à 09h
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mouillage sur l'île de Sapientza

LE PELOPONNESE

Partie 2

 

Nous arrivons à Methoni, l’ancienne Modon, en contournant le grand fort et en jetant la pioche devant une belle plage de sable.
Le fort vénitien contrôlait la route maritime autour du Pélponèse. Comme presque toujours, il fut pris par les Turcs. Cervantes y fut emprisonné.
On descend l’annexe ainsi que le moteur « scalpeur » de 10 cv et en route pour la visite du fort avec, encore une fois, des vues absolument superbes.
La petite ville également est mignonne. 

le mouillage vu du fort


Ami navigateur : Par contre, le mouillage s’avère un peu rouleur. Il faut essayer de bien rentrer à l'intérieur le plus près du quai. Nous décidons donc le lendemain de faire une grosse navigation de 3 nm pour trouver un endroit de rêve sur l’île de Sapientza.
Amarrage à la turque dans une piscine naturelle. Nous enfilons masque, palme, tuba pour découvrir le plus beau snorkeling depuis notre arrivée en Grèce en 2013 !
Bien sûr, nous avons été un peu surpris en voyant cette grosse forme sombre s’approcher de nous. Une belle tortue est venue nous dire bonjour. Les fonds sont très beaux, c’est assez rare pour le souligner, avec des anémones, des algues et une multitude de poissons différents de taille bien supérieure à ce que l’on voit habituellement. Il y a aussi des poulpes et des calamars. Très joli. Ce n’est pas encore les eaux tropicales mais on s’en approche.

amarrage" à la turque" à Sapientza

le phare du cap Matapan

Nous quittons notre mouillage de rêve à Sapientza, non sans avoir salué une dernière fois la dame tortue qui erre dans ses parages. C’est encore une fois la météo qui va dicter notre trajectoire et ce jour elle nous pousse à doubler le cap Tainaron,  aussi appelé cap Matapan, de mauvaise réputation.

Heureusement que le temps était calme car nous avons bien vu, bien senti que c’était un endroit à ne pas prendre à la légère…
Cette longue journée de 52 nm a également été le théâtre d’un évènement malencontreux dont je vais vous conter le déroulement. En général, la pêche à la traîne dans les eaux grecques parsemées d’îles et de pêcheurs qui prennent des prises de plus en plus petites n’est pas fructueuse. D’ailleurs, nous ne mettons plus de lignes de traîne sauf dans le sud Péloponèse. Ici, nous sommes en mer ouverte et effectivement, à un moment donné, la ligne se déroule à toute vitesse. On ralentit le bateau et je donne de la ligne. Nous avons 600 mètres et nous mettons environ ½ heure pour ramener notre prise à la poupe d'IDEMO. C’est un beau thon de 1 mètre qui lutte pour sa survie. J’arrive à le gaffer avec le crochet mais l’annexe sur les bossoirs me gêne considérablement pour effectuer le lancer vers le cockpit. Une légère hésitation, un petit déséquilibre…et voilà notre thon, dans un sursaut puissant, qui arrache la ligne, l’hameçon et notre harpon et s’en va agoniser dans les profondeurs !
Ici, ce n’est pas gagnant-gagnant, c’est perdant-perdant.
Nous sommes dépités.

Finalement, les conditions n’étaient pas aussi bonnes que prévues.
Trop peu de vent et trop de houle, les voiles qui brinqueballent et les estomacs qui disent beurk ! Nous abrégeons les souffrances et posons la pioche dans le décor très austère de
Porto Cayo dans une lumière crépusculaire. Des montagnes hautes et arides entourent la baie et nous sommes surpris par la caractéristique architecturale de la région. Ici les maisons sont construites en pierres du pays, selon le modèle des tours maniotes, à 2 – 3 étages et toit plat. La plage est toute petite, le port est minuscule, il y a  quelques tavernes, c’est vraiment le bout de la péninsule, la route ne va pas plus loin.  L’endroit ne nous semble pas franchement attrayant, d’autant qu’il y a peu de place pour poser la pioche dans des profondeurs acceptables.

Porto Kayo

Pour éviter la déprime nous ne restons qu’une nuit avant de remonter le grand golfe de Laconie en longeant la presqu’île de Manis (Magne) en direction de Githion (ou Yithion) qui fut le port et l’arsenal principal des Spartiates durant l’Antiquité.

Il y a quelques places cul à quai à côté des voiliers abandonnés qui ont servi au passage de migrants. Nous mouillons 60 m de chaîne, ancre bien crochée car les vents peuvent souffler en rafales aussi bien du NW que du NE . Notre voisin anglais de « Sea light » nous indique ou trouver l’unique point d’eau accessible : il suffit de passer derrière un container, d’escalader une palette posée contre le mur d’enceinte du port, de trouver le robinet au-dessus du mur, de tirer plusieurs longueurs de tuyaux en travers du parking pour arriver au bateau !

Nous sortons les vélos pour une découverte de la petite ville très sympa, très vivante et sans prétention. Les plages sont trop éloignées , même en vélo, nous trouvons donc à nous rafraîchir sur la petite presqu’île de Kranaï, célèbre grâce à Homère. Il cite Kranaï dans l’Iliade, comme étant l’île ou Paris et Hélène passèrent la première nuit de leur fuite, avec comme conséquence la guerre de Troie et le combat des Héros.

 

« … quand je t’ai arrachée

Au beau vallon lacédémonien, emmenée en mer dans les bateaux profonds,

Et couchée sur un lit d’amour à Kranaï »

                                                     Homère, Ililiade Livre 3

Gythion

C’est à partir de Gythion que nous décidons d’aller visiter la fameuse  cité médiévale de Mystra. C’est le mois d’août, aucune voiture de location n’est disponible, nous optons donc pour le trajet en bus local. Oui mais !

Nous prenons le bus pour Sparte de 7h30. De là, un autre bus part pour Mystra  une heure plus tard. Jusque-là, tout se passe comme prévu sauf que le ciel s’assombrit rapidement et qu’en 10 minutes un déluge s’abat sur la région. Les ruelles se transforment en torrents. Nous sommes partis en short et T-shirt et selon le  bon conseil du chauffeur de bus, nous restons dans le bus. Demi-tourno, retour à Sparte ou toujours selon les conseils du chauffeur de bus nous visitons le musée de l’huile d’olive, histoire de laisser passer l’orage et de nous mettre à l’abri. C’est un musée très didactique avec tout l’historique de la fameuse huile, des maquettes mobiles des différents modes de pressage et d’antiques presses. Le temps s’est calmé, le ciel bleu revient aussi vite qu’il a disparu et nous reprenons le bus vers Mystra pour un 2e essai en sachant qu’avec la logique grecque des horaires de bus, nous ne pourrons plus rejoindre Sparte à temps pour retourner à Gythion. Tant pis, on improvisera !

  
le musée de l'huile d'olive à Sparte

Le ciel est lavé, l’air est limpide et la vue est magnifique. 
Notre détermination est largement récompensée !

Mystra « la merveille de Morée » s’étend sur un  versant du mont Taygète et domine la large vallée de Sparte. Elle s’est  développée  à partir de la forteresse édifiée en 1249 par le Prince d’Achaïe, Guillaume II de Villehardouin.

Mystras, centre de la puissance byzantine, attira rapidement les habitants et les institutions religieuses. De nombreux monastères y furent fondés, des fortifications furent érigées, des palais, des maisons, des églises furent construits. La ville devint une pièce essentielle sur l’échiquier politique du 13e au 15e siècle et fut développée et embellie afin d’asseoir son rôle de centre du pouvoir et de la culture.

Les caractéristiques architecturales remarquables de Mystras témoignent de l’architecture byzantine à laquelle s’ajoutent des éléments d’art roman et gothique. La beauté de ses églises, dont les murs étaient recouverts de magnifiques fresques, la renommée de ses bibliothèques et la gloire acquise par ses écrivains étayèrent la légende de la merveille de la Morée.

En 1460, Mystras fut prise par les Turcs et ensuite par les Vénitiens. A partir de 1832, la ville fut progressivement abandonnée au profit de la ville moderne de Sparte ne laissant du lieu qu’un ensemble des ruines médiévales à la beauté époustouflante au cœur d’un paysage d’une grande beauté.

                            

  

 

A 15h, nous sommes rompus, assoiffés, affamés. Tout près de la sortie du site, une taverne avec une vue splendide sur la vallée nous tend les bras. Ce n’est qu’une fois rassassiés que nous nous posons la question du retour à Gythion. Nous tentons notre chance auprès d’un couple de Hollandais croisés pendant la visite. Gagné ! Ils ont une voiture et passent par Sparte. Ils nous déposent à l’arrêt de bus et nous attrapons le bus retour pour Gythion.

Moralité : attention aux horaires de bus grecs, quand l’aller est possible, le retour ne l’est pas forcément.

 

Amis navigateur: les droits de stationnement sont à payer au townshall, bâtiment rose de l’autre côté du port. Le prix habituel pour notre 12,60 m est de 7.50 euros. Eau disponible mais il faut chercher. Mouiller long car le vent change durant la journée.

 

le point d'eau entre la poubelle et le container orange...

 

Après quelques jours agréables passés à Gythion, il est temps de se mettre en route pour se positionner à Elafonisos afin de passer le cap Maléa dans de bonnes conditions. Nous quittons Gythion sans vent mais à 2 – 3 miles de la sortie du port, la mer blanchit vachement. Nous préparons la GV à 1 ris et génois pareil. Vlan, le vent passe de 10 nœuds à 25 nœuds avec rafales à 7 beaufort. Nous revoyons notre tactique, ce sera GV à 2 ris et trinquette pour une belle nav. musclée vers Elafonisos.
Ami navigateur: le mouillage d'Ormos Lefki sur la côte Est est mieux protégé mais il faut bien s'assurer que l'ancre a croché car le fond est constitué en grande partie d'un peu de sable sur des plateaux rocheux. Nous avons du nous y reprendre 3 fois...
L’île d’Elafonisos, sise entre Cythère et le Péloponèse, a une réputation de lagon tropical. De merveilleuses plages de sable et une eau translucide dans des paysages déserts font l’attrait de ce coin perdu où l’été affluent camping-cars, bateaux touristes et parasols. Nous trouvons la réputation surfaite et nous sommes un peu déçus.

Nous passons le fameux cap Malea, surnommé le « cap Horn de la Grèce », au moteur par calme plat pour rejoindre la célèbre cité de Monemvasia. L’approche est assez fantastique dès que l’on aperçoit ce gros rocher qui est en fait une île…reliée au continent par un petit pont.
Le vieux village fortifié est d’origine byzantine même si les Vénitiens en ont reconstruit une bonne partie.
Nous ancrons dans le petit port bondé avec 40 mc de chaîne en première ligne. La protection est correcte sans plus. C’est la fin de la journée mais nous débarquons nos vélos pour un petit tour de la ville. La visite de la cité antique sera pour demain.

Ami navigateur : tarif habituel de 7 euros pour un 13m . Eau et électricité en sus.

 

IDEMO au port de Monemvasia devant le rocher


Hélas, en voilier, on ne fait pas ce que l’on veut. La météo annonce du vent fort et plus particulièrement dans la région de Monemvasia avec du 40 kn(7-8 beaufort) à la clé !
Le lendemain, nous mettons en route, vent dans la plume, au moteur, pour tenter de rejoindre le port naturel de Yerakas qui semble bien abrité.
IDEMO fait des bonds impressionnants dans cette mer hachée jusqu’au moment où le moteur s’arrête…Le diagnostic nous semble évident. Ce sont les crasses et la boue que nous n’avions pas réussi à enlever l’année dernière qui, suite aux mouvements saccadés, ont réussi à boucher le circuit diesel. Heureusement, IDEMO est un bateau bien pensé et je bascule tout sur le 2ème réservoir qui a son propre décanteur.
Le moteur repart. OUF !
L’entrée dans le fjord de Yerakas est difficile à identifier. Par contre, une fois à l’intérieur, le vent se calme presque tout à fait et le petit village est mignon comme tout. Il reste une place au quai à l’entrée près de la petite plage aménagée. La nuit est assez pénible car si Yerakas est très bien protégé du vent il ne l’est pas de la houle et du ressac qui nous font danser en usant les amarres à une vitesse V prim. Le lendemain, nous allons nous installer plus loin, perpendiculairement au quai, où cela semble moins bouger. Nous y rencontrons un bateau à moteur avec, à son bord, des belgo-grecques ou des greco-belges, c’est comme on veut.
Bon sang de bonsoir, quel mélange détonnant !
On ne s’ennuie pas.
Avec le vent fort qui arrive, nous décidons de remonter plus au nord où, d’après les cartes meteo, Eole devrait se montrer complaisant.
Vent dans le pif, dans une mer formée, IDEMO avance péniblement jusqu’à Ormos Fokianos. Une baie qui semble abritée d’après les cartes marines. Encore une fois, c’est la théorie. La pratique, c’est que cette p….de houle contourne tout et vient mourir sur la plage dans de gros fracas non sans avoir fait tanguer et/ou rouler notre maison flottante.
Sincèrement, nous commençons à fatiguer !

Heureusement, le lendemain, nous aurons une belle journée de voile en traversant le golfe d’Argolide en direction de Porto Kheli.

 


 

 

Emplacement

Bien qu il date un peu , merçi pour toutes ces infos , qui nous serons tres utiles dans notre periple , de Riposto à ..Leros mi Octobre , en passant par le Sud , golfe Saronique , Cyclades . Vaste programme , sur MAIA , HR 342 .

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