Nous sommes partis en camping-car de Lisbonne le 18 septembre, tard dans la nuit. Pour la petite histoire, le véhicule défectueux ayant dû être échangé par deux fois, nous devrons attendre un remplaçant venu expressément de Porto...  Le choix du  mode de voyage en camping-car est assez proche de ce que nous connaissons et laisse une grande liberté. Il permet, entre autres, de s'arrêter où et quand on veut, de se préparer soi-même ses repas et surtout d'être en prise directe avec la nature. Nous avons longé le Tage, en direction de l'Espagne. L'occasion de constater le niveau très bas de la rivière et de voir quelques nuées de cigognes très intéressées par la récente récolte des rizières :

Nous entrons en terres espagnoles, continuons vers le nord est et rencontrons de nouveaux paysages, un autre type de végétation :

Nous ferons halte dans la petite ville de Trujillo, située dans la province de Caceres, entre les plaines du Tage et du Guadiana.  Cette petite ville a marqué l'histoire au XVIème siècle, berceau d'illustres conquistadors faisant voile vers l'Amérique, dont Francisco Pizarro qui conquit l'Empire Inca puis fut gouverneur de l'actuel Pérou. Trujillo  a su garder un charme particulier avec une architecture d'influences arabes et romaines. Il est plus qu'agréable de s'y attarder, spécialement le soir en terrasse sur ses places qui offrent un bel espace, dont la Plaza Mayor (ci-dessous avec sa statue de Pizarro) , qui regorge de petits restaurants avec quelques plats  gastronomiques qui valent le détour !... Les nombreuses boutiques le long des petites ruelles et leurs produits régionaux traditionnels de très haute qualité méritent aussi la visite... Bref, vous l'aurez compris, un grand coup de coeur pour Trujillo :

Puis nous continuons au nord jusqu'au Parc National de Monfragüe, le but essentiel de notre visite. Classé Réserve de la Biosphère par l'UNESCO en 2003, il fut une zone protégée régionale depuis 1979, puis zone spéciale de protection des oiseaux  depuis 1994.  Ces parages sont connus depuis l'époque néolithique puisque l'on trouve de nombreuses peintures rupestres dans les grottes des petites sierras qui s'élèvent dans le parc.  Monfragüe, enclave de forêt méditerranéenne, abritant des vestiges atlantique et continental, ainsi que des feuillus caduques, traversée par la rivière Tiétar et le fleuve Tage qui en dessinent l'axe principal en une gorge étroite, abrite une formidable diversité de flore et de faune. Plusieurs espèces d'oiseaux en voie d'extinction, dont les vautours fauves (600 couples), les vautours moines (286 couples) et les cigognes noires, en forment le joyau :

Au printemps, on peut avoir la chance d'y observer les nichées d'aigles royaux, puis les premiers envols des jeunes qui s'élancent depuis les rochers, se retrouvant souvent dans le Tage en un plongeon parfois fatal... Quelques spécimens de lynx ibériques sont dans la zone où l'on tente de les y maintenir en stabilisant la population de lapins. Nous avons encore pu admirer plusieurs cerfs, rendus peu farouches par le fréquent passage de visiteurs pacifiques.  Nous sommes reconnaissants à notre guide expérimenté, qui a su où aller pour nous faire admirer les animaux , nous a permis de le faire de manière optimale grâce à son petit téléscope et des jumelles et, de plus, nous a raconté de manière savoureuse l'histoire et les légendes de ce lieu privilégié où l'on rêve de revenir sitôt parti ! 

Nous avons poursuivi nos découvertes, ici le petit village de Garganta de la Olla et, non loin, le monastère de Yuste, dans lequel Charles Quint choisit de se retirer  et termina sa vie :

Nous sommes allés voir la très verte Valle del Jerte, du nom de la rivière qui la traverse et dont il faudrait revenir admirer au printemps  le spectacle de ses innombrables cerisiers en fleurs.

Nous avons visité encore bien d'autres lieux  et de charmants petits villages. Il est aussi difficile de ne partager que quelques images de ces endroits inoubliables qu'il fut pénible d'en revenir... Sur le chemin du retour, nous avons encore profité de l'Espagne avec une dernière visite avant la frontière, celle de la vieille ville de Badajoz avec laquelle je termine ce partage :