Ça y est, nous sommes le 31 décembre. Avec Marie-Line, nous avons réservé au restaurant la Casa do Grill, où nous venons de passer une soirée très sympa deux jours auparavant.

Encore dans la baie de Mindelo,

Claudie et Frédérique, les nouvelles équipières, arrivent à midi par l’avion de Paris. Juste le temps pour elles de se changer et de faire un petit tour en ville.

Comme promis par le maire de la ville, nouvellement réélu, la fête va être belle. Mornas et de Funanas pendant le repas à la Casa do Grill, puis, un peu avant minuit, nous suivons la foule jusqu’à l’Avenida de Lisboa pour le concert géant qui démarre.

Début de soirée à la Casa do Grill,

À minuit, un beau feu d’artifice est tiré au-dessus de la marina, puis l’orchestre lâche les décibels.

Avenida de Lisboa au nouvel an,

Malgré leur nuit précédente passée à l’aéroport de Paris, Claudie et Frédérique ont une belle énergie !

Repos pour démarrer la nouvelle année. Nous préparons un peu tard notre excursion sur l’île voisine de São Antao. Tout est complet pour l’hébergement. Augusto, rencontré à Sao Nicolao et retrouvé à Mindelo, appelle son copain Bonaventure, guide de randonnée à São Antao (ça ne s’invente pas, le nom!). Bonaventure sera chargé de nous dégotter de quoi nous déplacer et dormir sur l’île.

Coucher de soleil à Baias das Gatas,

Avec Augusto, qui nous a fait découvrir Baia das Gatas,

Départ très matinal du ferry vers Sao Antao,

La route des crêtes,

Mon genou étant encore en convalescence, je laisse les filles faire la randonnée entre le cratère de Cova et la vallée de Xoxo sans moi. Frédérique, marcheuse aguerrie, a fait une semaine de randonnée sur l’île au mois de juin. C’est pourtant elle qui a deux jambes de bois après les trois heures de descente par le chemin très escarpé.

Je rejoins les filles près de Xoxo,

Après une nuit à Punto do Sol, nouvelle randonnée en descente de Cova à la vallée de Paul. Frédérique souffre, presque en silence. Mon genou tient le choc. La vallée de Paul est magnifique.

La caldeira de Cova,

Infatigables,

Descente vers la vallée de Paul,

Toujours fabuleux sentiers de Sao Antao,

Retour à Mindelo en ferry. Quelques courses, puis direction São Nicolao pour une journée de navigation au près.

J’ai préparé le solent pour remonter l’alizé, qui est maintenant bien établi. Nous passons au nord de São Vicente pour raccourcir le trajet et éviter le dévent de l’île. Dans une rafale, la manille textile, qui tient l’étai largable, lâche. Le solent claque dans les haubans et un des mousquetons se prend sur le hauban entre les barres de flèches. Il faut monter au mât avant de tout casser. Je n’ose pas demander aux filles. Il faut que j’y aille. Au près et dans la houle, ça remue fort. La drisse du solent est encore en tension et je n’arrive pas à décrocher le mousqueton. Les muscles commencent à tétaniser. Je redescends et on va réfléchir, vite si possible. C’est Claudie qui s’y colle pour monter au mât. On peut enfin se mettre au portant et on enlève la pression sur la drisse du solent.

Claudie en ombres chinoises derrière la grand-voile au milieu du mât, c’est magnifique ! Mais Frédérique, émerveillée par le spectacle, oublie de prendre la photo.

Claudie ayant réglé le problème, nous partons récupérer de nos émotions au mouillage de São Pedro, au sud de l’île. Je dois reconnaître qu’elle m’a sacrément impressionnée. Une vraie Helen Mac Arthur !

J’ai à bord trois sacrés navigatrices bretonnes. Ça assure dur ! Je n’ai jamais navigué en Bretagne, mais je commence maintenant à connaître les noms de tous les cailloux entre les Glénans et Saint Malo. Chacune a d’ailleurs son bateau là-bas.

Je refais une manille textile et nouveau départ vers São Nicolau.

Première belle dorade coryphène. J’ai enfin trouvé le bon leurre ?

Première belle coryphène, on est fiers!

Au mouillage, je retrouve Francili qui s’étonne un peu de toutes ces filles à bord. Il a trouvé mon surnom : « Capitao das mulheres ».

Marie-Line amène Claudie et Frédérique visiter l’île. On a déjà passé pas mal de temps ensemble ici, tous les deux. Elle commence à bien connaître. Je reste au bateau me reposer.

Départ au près vers Boa Vista, pour une nuit en mer. Quarts tournants à quatre, nuit tranquille.

Marie-Line me laisse gentiment dormir pendant mes quarts.

Petit thon au bout de la ligne au lever du jour.

À Boa Vista, nous prenons le mouillage au sud, à l’extrême limite d’une très grosse houle du nord-ouest qui rentre en partie dans le mouillage. Les filles vont se promener à terre, mais je reste sur le bateau. L’île, aux très belles plages, est maintenant victime du tourisme de masse.

Le lendemain, la houle a encore un peu monté. Je prends la décision un peu tardive de partir vers Palmeira, sur l’île de Sal, où j’ai l’espoir d’être un peu plus à l’abri. Encore une journée de près. On commence à être habitué. Nous arrivons de nuit à Palmeira. Heureusement, le Capverdien qui dort sur le grand catamaran nous indique précisément où mouiller notre ancre dans cette baie encombrée. Endroit parfait, où je peux enfin quitter le bateau tranquille pour une dernière visite avec les filles.

Nous restons au nord de l’île encore authentique. Les grands hôtels sont près des belles plages du Sud.

Visite des salines de Pedra di Lume, puis un petit tour, les pieds dans l’eau au milieu des requins citrons.

Aux Salines de Pedra de Lume,

le requin citron,

Claudie a très peur de glisser sur les rochers,

C’est déjà l’heure du départ pour mon équipage de choc. Raymond, Isabelle et Cathy, qui vont faire la traversée vers le Brésil, arrivent.

Changement d'équipage,

Une dernière soirée ensemble au restaurant Rotterdam sur le quai de Palmeira autour d’un grand plat de langoustes.

Les langouste du Cap Vert,

Adieux émouvants.

Quelle chance pour ce voyage ! Depuis le début, je n’ai eu que des équipières extraordinaires ! J’espère bien les avoir à nouveau sur le bateau au cours du long périple.