Le voyage d'Ulysse, été 2009, épisode 1 : de Toulon à La Valette (Malte)

Le voyage d'Ulysse, été 2009, épisode 1 : de Toulon à La Valette (Malte)

Posté par : Jean
14 Agosto 2017 à 19h
Última actualización 27 Agosto 2017 à 16h
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Pas ou peu de navigations cet été…Cela faisait longtemps que cela ne m’était pas arrivé !

Sara est maintenant bien amarrée au ponton de la marina rivière sens, en Guadeloupe, en espérant que la saison des cyclones sera clémente.

Mon reliquat de congé étant épuisé, il va falloir attendre le mois de mai 2018 pour la traversée retour, des Antilles vers Toulon. L’équipage est déjà constitué : on ne change pas paraît-il une équipe qui gagne.

En attendant, j’ai remis le nez dans le petit livre de notre première odyssée : « le voyage d’Ulysse, été 2009 »

Puisque j’ai un peu de temps et surtout l’envie de me replonger dans ces bons souvenirs, je ressort les textes et les photos anciennes. Certes, cela ne date pas du temps d’Homère, mais de l’eau est passée sous la coque depuis ce temps. L’expérience de l’équipage a bien progressé en quelques années, La préparation du bateau également.

 

Nous avions décidé de ramener Ulysse, notre nouveau bateau, jusqu’à Ithaque.

 

« Ithaque

Quand tu prendras le chemin d'Ithaque,

souhaite que la route soit longue,

pleines d'aventures, pleine d'enseignements.

Les Lestrygons et les Cyclopes,

ne les crains pas, ni la colère de Poseïdon,

jamais tu ne trouveras rien de tel sur ton chemin,

si ta pensée reste élevée, si une émotion rare

étreint ton esprit et ton corps.

Les Lestrygons et les Cyclopes,

tu ne les rencontreras pas, ni l'irascible Poseïdon,

si tu ne les transportes pas dans ton âme,

si ton âme ne les fait pas surgir devant toi.

Souhaite que la route soit longue,

Que nombreux soient les matins d'été

où – avec quel plaisir et quelle joie !-

tu découvriras des ports que tu n'as jamais vus ;

arrête-toi dans les comptoirs phéniciens

pour te procurer de précieuses marchandises,

ambre, corail, ébène, nacre,

et capiteux parfums de toutes sortes,

le plus que tu pourras de capiteux parfums;

visite aussi beaucoup de villes égyptiennes,

et n'aie de cesse de t'instruire auprès de ceux qui savent.

Garde toujours Ithaque présente à ton esprit.

Y parvenir est ta destination finale.

Mais ne te hâte surtout pas dans ton voyage.

Mieux vaut le prolonger pendant des années;

et n'aborder l'île que dans ta vieillesse,

riche de ce que tu auras gagné en chemin,

sans attendre d'Ithaque aucun autre bienfait.

Ithaque t'a offert ce beau voyage.

Sans elle tu n'aurais pas pris la route.

Elle n'a rien de plus à t'apporter.

Et même si elle est pauvre, Ithaque ne t'as pas trompé.

Sage comme tu l'es, avec une expérience pareille,

tu as sûrement déjà compris ce que les Ithaques signifient. »

Constantin CAVAFIS (1863-1933)

En attendant les Barbares et autres poèmes.

 

Ulysse était un Sun Odyssey 32i dans sa version tout à fait d’origine, c’est à dire bien équipé pour de la petite navigation estivale.

Beaucoup de points auraient été à revoir pour améliorer la sécurité du voyage. Entre autres, nous sommes partis avec deux ancres plates, une grand voile à deux ris automatiques, pas de tourmentin, pas de spi, une seule batterie de service, pas de panneaux solaires ni d’éolienne…

 

Nous avons sans doute eu beaucoup de chance. Avec les conditions météo d’abord, mais aussi avec les merveilleuses escales que nous avons pu faire. Je suis repassé depuis dans beaucoup de ces endroits magiques. Beaucoup ont perdu le charme de cette première découverte, même si cela reste toujours des endroits exceptionnels.

 

Episode 1 : de Toulon à La Valette (Malte)

Les routes pour descendre ou remonter la méditerranée sont nombreuses. C’est souvent la météo qui décide pour nous. Pas de regrets à avoir de toutes façons, c’est très beau partout !

Le voyage d’Ulysse vers Ithaque, le lien vers l'édition originale (en pdf)

Vendredi 20 février 2009, 10:00

Le projet de voyage :

« Ulysse » est un Sun Odyssey 32 de 2005 basé pour l’instant à la vieille darse à Toulon. Nous sommes 2 propriétaires, Alain et Jean. Nous prenons le bateau à tour de rôle ou bien ensemble pour partir à la belle saison. Grand voyage pour nous cette année puisque je pars début mai pour revenir fin août. Direction les îles Ioniennes, Ithaque évidemment, mais aussi toutes les autres, puis retour. 4 mois et 2500 miles environ...

Le blog va nous servir d’abord à préparer le voyage, puis, dans un deuxième temps on l’espère, à vous permettre de suivre les péripéties vécues par l’équipage.

Jean alias « capitaine Kradok »

 

Derniers préparatifs...

Jeudi 30 avril 2009, 11:33

Départ prévu pour ce soir vers 18 heures… Les dieux (grecs évidemment) semblent être avec nous. Le vent va se calmer. On devrait encore avoir pas mal de houle, mais pas beaucoup de vent. Je vais donc prendre un petit cachet de nautamine pour la traversée le temps de s’amariner. Alain souhaite ne pas s’attarder à Port man. Je vais essayer de le convaincre pour au moins s’arrêter manger au calme. Les vivres sont chargés sur le bateau pour un sacré moment. Seule la réserve de vin a un peu baissée hier soir ! L’AIS et la radio déportée marchent enfin. Il reste juste à régler un problème de taille : la connexion AIS avec le PC du bord.

première traversée...

Samedi 02 mai 2009, 10:57

Jeudi 30 avril 2009, 21 heures, départ du port de Toulon. Equipage Alain et Jean. Nous sommes prêts à partir à 18 heures comme prévu, mais à 17h50 un gros yacht se met au poste à gasoil du port. Il faut attendre 20h30 avant que son plein ne soit fini, pour pouvoir à notre tour faire notre plein. 3000 litres pour lui, 30 litres pour nous. Il nous a mangés les deux heures de bon vent entre 18 heures et 20 heures. Maintenant, c'est pétole à 5 nœuds après la petite passe de sortie de la rade. Enfin, bonne nouvelle l'AIS (système anticollision avec les gros cargos) marche. 5 sonneries bruyantes pour nous prévenir que les deux gros paquebots de Corsica Ferries qui sortent du port en même temps que nous vont nous couper la route. On s'en fout, je crois qu'on est prioritaire ? Belle première partie de nuit en mer, lumières de la côte, les étoiles et le premier quartier de lune. je retrouve les sensations de la nuit en mer. On fait route au moteur vers Port Man où nous allons dormir quelques heures. Arrivée à Port man, les goélands qui se reposent à l'entrée de l'anse s'envolent en groupes bruyants. Slalom à 2 heures du matin entre la vingtaine de bateaux au mouillage.

Vendredi 1er Mai. Lever 7h30. Alain enfile sa combi et plonge pour débloquer l'hélice du speedo qui n’a pas voulu décoincer hier. Départ à 8h30. Cap 120 ° vers Cargèse. Vent de sud est de 8 à 10 nœuds. Nous avançons à 5 nœuds au près bon plein. Les 3 lignes de traîne sont mises à l'eau. Le vent est tombé progressivement et depuis 13 heures nous avons remis le moteur. L'AIS ne fonctionne plus ! Mystère de l'électronique... toujours pas de poissons à l'hameçon ?

Nuit calme et sans vent. Nous filons toujours au moteur vers notre première étape grecque : Cargèse... et ses 2 églises. Arrivée à 7h30.

départ de Port Man

le port de Cargèse

premier pavillon de courtoisie

premières impressions grecques

arrivée à Ajaccio

Lundi 04 mai 2009, 19:05

Après le départ de Cargèse, nous arrivons à Sagone. Premier appontage mouillé sur ancre, il faut le dire un peu laborieux... pas terrible, nous restons juste le temps de prendre une Pietra fraîche à côté du ponton chez Jean Pascal (originaire de Vico, pour ceux qui connaissent ?). Nuit sur un corps mort de la baie.

la baie de Sagone.

Dimanche 3 mai : départ à 10 heures pour Ajaccio, le vent n'arrête pas de changer. Nous faisons la plus grande partie du trajet au moteur.

le passage des Sanguinaires

Arrivée à 14h30 à Ajaccio. Nous faisons le plein de gasoil en arrivant, on en profite, il n'y a personne à la pompe !...35 litres pour 150 miles dont plus des trois quart à la voile. Tout va bien. Le port est méconnaissable par son calme (mes derniers passages datent de juillet et août). L'eau du port est presque propre. Elle est quand même froide et je ne tente pas de renouveler l'exploit du "raté de ponton". Ajaccio semble vivre au rythme des gros paquebots de croisière : 2 immenses hôtels flottants à quai en 2 jours... Regard sur la météo... vent contraire prévu pour le passage entre Sardaigne et Sicile... Ne vaut il pas mieux changer de route et passer par les Pontines et Messine ? Je déciderai lundi soir. Repas au restau avant le départ d'Alain.

Lundi 4 mai : lessive, ménage, rangements, courses... et stratégie du voyage... Lundi soir... j'ai vérifié, la route par Messine pour aller à Malte est vraiment beaucoup plus longue. On attendra sans doute le temps favorable au sud de la Sardaigne. les prochains messages seront plus espacés. Nous partons demain matin, avec Nicolas qui arrive par le ferry.

première grande traversée...

Vendredi 08 mai 2009, 17:25

Mardi 5 mai, Ajaccio : Nicolas est arrivé par le ferry de 7 heures. On déjeune, on se prépare, Nicolas achète midi olympique... et on part à 9 heures. Pas beaucoup de vent, mais une grosse houle d'ouest, comme souvent sur cette côte de la Corse. Ce n’est pas terrible pour commencer et la fatigue, le manque de sommeil et la houle ont raison de l'estomac de Nicolas.

Nicolas en phase de récupération...

Après midi par 10 nœuds de vent arrière. Je tangonne le génois et mets un frein de bôme à la grand voile (en fait je la bloque). Passé la balise des moines, BZZZZZZ...., le moulinet de gauche se dévide à toute allure. Impossible de stopper rapidement le bateau sous cette allure. Je commence à préparer des pare battages pour les mettre à l'eau attachés à la ligne, mais c'est déjà trop tard, le moulinet est vide et la ligne ne tarde pas à casser. Il faudra être beaucoup plus rapide et réactif la prochaine fois.

Coucher de soleil dans les Bouches de Bonifacio.

On arrive à la nuit aux îles de la Magdalena. Mouillage sur corps mort derrière isola Budelli  Quelques bateaux sont déjà là. Discussion sur la suite du voyage. Compte tenu de la météo prévue pour le 9 mai entre Sardaigne et Sicile, c'est à dire fort vent contraire pour nous, et pour au moins quatre jours, nous décidons de filer dès demain entre Magdalena et ouest Sicile. Cela fait 250 miles soit environ 48 heures de navigation. Après la grasse matinée, on s'arrêtera à la Magdalena pour compléter les pleins puis départ.

Isola Budelli.

Mercredi 6 mai au matin : j'ai retrouvé la Cala Gavetta, le port de la Magdalena avec plaisir. Nicolas va faire deux courses. Je retrouve le cybercafé où j'allais l'été dernier, pour voir la météo et mettre à jour le blog. Pour la météo c'est ok, pour le blog, ça ne marche pas et cela attendra la Sicile. La météo confirme mon choix : départ aujourd'hui direct vers la Sicile pour éviter le fort vent défavorable pour nous entre Sicile et Sardaigne à partir du 9 mai. Pas de gasoil à Cala Gavetta, la station est réaménagement. Nous allons donc faire le plein à Palau, en face. Je retrouve Palau avec un gros nœud à l'estomac. C'est là que je me suis réfugié précipitamment l'an dernier après avoir heurté un rocher à la Cala di Villamarina sur l'isola San Stefano. J'avais vraiment cru que le bateau allait couler. La pompe de Palau a de l'essence mais plus de gasoil. Il nous faut absolument compléter le plein avant de partir pour les 240 miles qui nous séparent de la Sicile. Le plein sera fait dans l'avant port de Porto Cervo. 20 euro pour 15 litres, enfin un prix raisonnable à Porto Cervo. Nous partons rapidement. 16H00 départ, 16h30 4 lignes de pêche à l'eau, 4 sacs plastiques pêchés avant la nuit.

L'île de Tavolara est vraiment impressionnante.

Isola de Tavolara. Le drapeau sarde ne flottera pas longtemps au hauban...

Nous décidons de faire route vers l'île d'Ustica, au nord de la Sicile. C'est une petite île de basalte 30 miles au nord de Palerme.

Jeudi 7 mai : après une nuit très calme, presque sans cargo, pleine lune, pas de vent, la journée s'annonce dans la continuité...sauf que le soleil a remplacé la lune. Eh bien non, journée fertile en bonnes émotions. 5 ou 6 dauphins pour commencer, un rorqual un peu plus tard, encore un rorqual avec un groupe de dauphins qui jouent juste à côté en fin d'après midi. Pas d'ambigüité pour reconnaître les rorquals avec la fiche d'identification des cétacés de Philippe. Pour les dauphins, ils sont un peu loin et je pense à leur couleur sombre et à leur petite taille que ce sont des dauphins communs. Mais l'événement de la journée, celui tant attendu et qui fera taire tous les moqueurs, c'est à 14 heures qu'il se produit. J'essaye de faire la sieste, quand Nicolas m'appelle... le gros moulinet siffle... c'est parti. Nicolas freine le bateau tandis que j'enfile le baudrier et essaye de reprendre un peu de fil. C'est un gros ? Il gagne du terrain pendant quelques minutes, puis je commence à rattraper un peu de fil. Nicolas remonte les autres lignes. Un quart d'heure plus tard, un thon se débat sous le bateau. Je le récupère avec le crochet après encore dix bonnes minutes où il tente de repartir.

Fier comme un bar tabac.

... 20 kilos ?... dépeçage et mise au frigo avec une bouteille de blanc de Correns. La remontée du poisson a été délicate. Il fallait bien ce gros moulinet, le crochet et le baudrier. Une journée mémorable avec mes deux premiers rorquals et la pêche de mon plus gros poisson, qui se termine par une baignade et la dégustation du thon avec le vin blanc.

Nuit très calme, mais veille rendue difficile par le vin blanc...

Vendredi 8 mai, Ustica : arrivée à midi, le site est superbe.

arrivée à Ustica

Amarrage sur ancre cul à quai. Pas beaucoup de places. Le quai à carburant est plein de bateaux de pêche. Comment va t'on refaire notre plein? Nous donnons du poisson à nos voisins qui nous ont aidés à amarrer le bateau. Ils nous donnent une bouteille de vin blanc de Sicile. Du thon aussi pour le pontonnier. Il nous prête une passerelle pour accéder au quai. Mais c'est 40 euro pour la nuit avec eau et électricité, le quai est gratuit si on ne prend rien. Il y a un internet point dans le village. Vais-je pouvoir mettre le blog à jour ?

Les Egades

Lundi 11 mai 2009, 10:11

Samedi 9 mai, Ustica : ce matin, il faut faire le plein de gasoil, la pompe sera fermée pour le reste du week-end. Quai à gasoil très encombré par les bateaux de pêche, et pas beaucoup de fond, ça promet d'être difficile. De plus, les versions locales diffèrent sur la profondeur devant le quai. Pour certains ça passe, pour d'autres ça passe pas, pour d'autres encore, ça passe si on reste assez loin du quai ? Le pontonnier nous propose gentiment de nous faire le plein avec son jerrycan, en restant à notre place, pour le même prix. Nous payons donc le gasoil beaucoup plus cher mais ça, nous ne le saurons que plus tard dans la journée lorsque nous vérifierons le prix à la pompe. A Ustica, le quai est gratuit, mais les services du pontonnier sont très chers. Nous aurions dû faire comme les trois bateaux de Palerme qui viennent de partir : se passer de ses services. Visite de l'île aujourd'hui, avec ce matin le fort qui domine le village

Nicolas enfermé dans la sépulture romaine sous le fort...

Le port d'Ustica vu de la forteresse.

Et cet après midi le tour de l'île en bus. Le bus est ici à un euro, c'est beaucoup moins cher que chez nous. Arrêt à ce qu'ils appellent les plages. Nicolas, courageux se baigne, mais il est victime d'une méduse. Ma prudence a payé.

Quai d'Ustica, tel qu'on le rêve : on croirait qu'on va voir Jean Réno sortir de la fiat 500 comme dans le grand bleu.

A notre retour, les nouveaux voisins de quai, de Palerme aussi, nous empruntent notre moteur d'annexe pour partir à la pêche avec leur petite annexe. Je reste perplexe mais ils reviennent trois heures plus tard dans la nuit avec un barracuda de 5 kilos.

Barracuda...

Ils nous en donnent un bon morceau pour nous remercier du prêt du moteur. Cela va un peu nous changer du thon. Nous mangeons du thon à tous les repas depuis deux jours. Heureusement, Nicolas cuisine bien et varie les recettes. Hier soir, c'était thon à l'escabèche et il en a fait une grosse casserole. C'est encore meilleur froid. Ce soir c'est donc barracuda au menu. Nicolas fait le difficile et dit préférer le thon. Pour moi, il n'y a pas photo et après deux jours de thon, je me régale. Nous finissons le vin blanc de Nicosia, Sicile, offert par notre précédent voisin. Un délice aussi. Plus proche du vin jaune du jura que du vin blanc sec.

Pour finir la soirée, un mojito au Kiki's bar au dessus du port (c'est l'équivalent du Sax à Hyères...)

Dimanche 9 mai, en route vers Favignana : Départ 7h00. Le pontonnier (ormeggiatori ?) nous offre le plein d'eau avant de partir. Nous sommes surpris. Nicolas profite du trajet toujours sans vent pour cuisiner le dernier morceau de thon à la catalane. Le soir, nous nous mettons à couple d'un bateau qui participe à la targa florio del mare, régate autour de la Sicile à la voile. Les pontons sont animés, tout comme le bar des amis de la mer sur le port, où Nicolas s'est fait un copain pirate...

Le bar des amis de la mer.

On mange là. Spaghetti corallo (con botarga d'aguilla) pour moi. Spaghetti aux œufs de poisson. J'en avais entendu parler à Ustica et ça se confirme, c'est vraiment très bon.

Favignana vit dans la nostalgie des grandes pêches au thon.

Statue de celui qui a installé les conserveries sur la place.

les anciennes conserveries (au deuxième plan, Ulysse lui  étant  le deuxième à couple)

le poissonnier

les conserves

PS pas beaucoup de temps dans les cyber café pour répondre à vos mails, mais j'essaie de le faire à travers le blog... 

en route vers Malte

Mercredi 13 mai 2009, 16:32

Lundi 11 mai 2009, vers Marsala : avant de partir de Favignana, je m'arrête dans un magasin de pêche, d'où je ressors avec deux nouveaux rapalas paraît-il fabuleux... on verra ? Départ avec les bateaux qui régatent, mais nous, on va mouiller dans la cala rossa, bien abritée des petites vagues du sud.

Anciennes carrières tout autour du mouillage de la cala Rossa à Favignana.

Puis route pour Marsala pour faire du gasoil et quelques courses. Deux heures nous suffisent pour avoir envie de repartir. Le front de mer est partagé entre la route et les usines décrépies semblant abandonnées. Marsala a sans doute d'autres charmes que nous n'avons pas eu le temps de voir, mais après la Magdalena, Ustica et les Egades, c'est bien terne. Départ de nuit vers Licata où nous arrivons vers 15 heures avec une quinzaine de chalutiers.

Mardi 12 mai :

Arrivée à Licata, le capitaine avec sa belle casquette du Bélem, poursuivi par les chalutiers pressés de rentrer

Nous nous amarrons au ponton du yacht club, désert.

Nous faisons un tour à pied vers les chalutiers pour voir la pêche du jour.

Certaines crevettes sont rouge corail.

Je change l'ampoule du feu de poupe qui nous a lâchés la nuit dernière. Le feu est encore plein de sable et de feuilles de posidonies récoltées lors de la tempête du 26 décembre 2008, subie derrière la jetée du port d'Hyères. Ici, les deux ports que nous avons vu (Marsala et Licata) ont deux jetées séparées par un avant port. Il doit y avoir de sacré tempêtes ! A quand le même système à Hyères et Bormes pour protéger les bateaux et ... les voitures ?

Départ vers Gozo (Malte) vers 19 heures.

Ce soir Pâtes au pesto... plus de poisson...

Nous sommes arrives a Gozo ! Déjà beaucoup de monde a blue lagoon. plus d'accent sur les ordinateurs (clavier anglais)... visite de Victoria. Je vous raconterai plus tard.

Comino...Blue lagoon

Jeudi 14 mai 2009, 17:30

Bloqué à Comino (blue lagon) par un relatif mauvais temps (force 4 à 5). Nous avons eu de la chance jusque là. Demain matin, force 4, nous irons a La Valette. En attendant, nous buvons une bière à l’hôtel de Comino. Plus de détail et des photos une fois arrivés à La Valette. Déjà quelques belles photos de Gozo en attente...

Arrivée a Malte

Vendredi 15 mai 2009, 18:02

Mercredi 13 et jeudi 14 mai 2009, îles de Gozo et Comino : Pas facile de taper sur ces claviers anglais, sans accents. Je dois donc préparer le message sur l'ordi du bateau, puis d'un copier coller, le mettre sur l'ordi de l'internet point. Un peu de retard donc pour vous raconter Gozo. Je le mettrai lorsque je serai arrivé à La Valette.

Nous sommes arrivés à Blue Lagoon le mercredi 13 mai à 10 heures. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas vu autant de monde sur une si petite plage. C'est aussi le défilé des navettes qui amènent les baigneurs depuis l'île de Gozo, en face.

Du monde à Blue Lagoon.

Nous faisons le trajet inverse et allons passer l'après midi à Gozo. Depuis le port de Mgarr, nous prenons le bus vers la capitale de l'île, Victoria. Première impression étrange, après la Sicile : ici, on roule à gauche, on parle anglais et c'est un curieux mélange d'influences anglaises, arabes et italiennes.

le port de  Mgarr (se prononce Mjar)

Une bière au port de Mgarr. De la Guinness en pression au bar de l'espadon.

Encore un rêve d'espadon au bout de la ligne à prévoir pour cette nuit.

Avons-nous bu trop de bière ? Quelques scènes curieuses sur le port.

Cheval à l'amarre?...

Policier pêcheur?...

image plus traditionnelle des barques maltaises...

retour à Blue Lagoon pour la nuit. Le lendemain, le vent s'est levé. Le voisin français, en catamaran (blue) Lagoon 480 flambant neuf (visible sur la première photo de l'article), nous indique que son navtex prévoit force 7. Nous déplaçons le mouillage pour mettre plus de chaîne. Nous étions un peu près des rochers. Nous restons dans ce mouillage sûr pour la journée. Nous en profitons pour faire un tour sur l'île.

Paysage de l'île de Comino.

Puis nettoyage du bateau, qui commence à en avoir besoin. Nous allons à l'hôtel de l'île, pour boire notre bière du soir et consulter la météo sur internet. Nous devrions pouvoir rejoindre La Valette demain. Au retour, quelques gros voiliers se sont mis au mouillage. Nous devons avoir fait le bon choix. C'est sans doute le mouillage le plus à l'abri de Malte, avec ce vent de sud est.

Sauf que, dans la nuit le vent tombe... s'il change de direction, nous sommes à nouveau dans les rochers, mais de l'autre côté de la baie. Avec par dessus ça, un peu de houle, cela nous donne une très courte nuit. Mais le vent s'est à nouveau renforcé au matin, et est resté dans la même direction.

Le départ pour La Valette est mouvementé. 25 nœuds de vent de face, et avec une mer très formée. Nous avançons à un nœud. Heureusement, il tourne un peu et baisse jusqu'à 15 nœuds. Nous arrivons donc à La Valette sous voile. Nous nous installons à Msida marina au cœur de la grande ville. Winston et Kevin nous accueillent sur le ponton. Apéro avec Winston et ses copains qui ont beaucoup navigué en méditerranée, et qui sont des sacrés pêcheurs. Ils m'expliquent deux techniques pour dormir sur ses deux oreilles à Blue Lagoon : s'amarrer pour la nuit aux grosses bouées des bateaux qui amènent les touristes la journée, ou bien mouiller une deuxième ancre sous le bateau, qui se mettra en tension si le vent tourne. Ils me montrent les photos des liches de 20 kilos prises il y a deux jours. Ils s'y connaissent, les copains à Winston !

Le vent s'est bien renforcé dans l'après midi. Nicolas est content d'être arrivé.

visite de La Valette (de Malte...)

Samedi 16 mai 2009, 16:51

Premières visites à La Valette. Après un tour dans la cité l'après midi, nous avons fait un tour à Paceville le soir. Pas beaucoup de Maltais, mais des jeunes allemands, anglais et français (qui apprennent l'anglais à Malte ?). C'est un peu Bimboland. Musique à fond les balais ! Dans le bus, j'ai discuté avec Thomas, un jeune français qui travaille à Malte pour une société de jeu sur Internet. 320 sociétés de ce type à Malte, et ils recherchent des français pour répondre aux internautes français. La vie n'est pas très chère. La place de port est à 15 euro par jour. Compte tenu que le billet d'avion est également bon marché, ça peut valoir le coût d'hiverner à Malte pour quelqu'un qui ne navigue pas l'hiver. Le port de Msida est de plus très abrité de tous les côtés. Comme c'est bon marché, j'ai complété les achats : encore 3 ou 4 rapalas pour pêcher le thon (ou l'espadon...) En attendant que la lessive des draps et habits passe, j'ai trouvé un internet point pour vous envoyer les premières photos de La Valette. Changement d'équipage demain, Nicolas rentre en France et Clément arrive.

La citadelle imposante...superbe en arrivant par la mer.

une rue dans la citadelle

les bus maltais, bon réseau mais bien plus de dix ans pour tous les bus...

le port de Msida

le marin prêt  au départ

lundi 18 mai, derniers jours à Malte

Lundi 18 mai 2009, 17:21

Avant hier soir restau pour le départ de Nicolas. Nous sommes allés manger à waterfront. Bel aménagement mélangeant ancien et moderne, sur les quais, en dessous de la cité de La Valette, à côté des gigantesques bateaux de pêche. Effervescence devant les écrans géants, pour suivre... l'eurovision en direct. Ferveurs et applaudissements pour la chanteuse maltaise. Je ne sais pas qui a gagné ?

Hier, marché de Marsaxlokk, village de pêcheur, comme au cours Lafayette...

Puis visite de Mdina, ancienne capitale de l'île.

Vieilles pierres bien en état...

Deux italiennes me prennent pour Corto Maltese et me demandent le chemin. Je ne fais pas longtemps illusion... L'avion de Clément a beaucoup de retard, il rejoint le bateau en taxi dans la nuit.

Aujourd'hui, marché de La Valette, puis nous faisons imprimer le T shirt tant attendu.

essai des tshirts, Clément est  arrivé.

Longue discussion (bien arrosée) avec Winston et ses amis Joanna, Rooney et Vincente, qui nous indiquent les coins à ne pas rater (mais aussi ceux à éviter) en Italie. Ils m'apprennent aussi quelques trucs de pêcheur, notamment comment je me suis fait rouler avec mes rapalas à 5 euro à malte ! «cheap is often expensive».

Nous décidons de partir demain dans l'après midi. Météo bonne... et pas de  de vent !

Lien vers l'épisode 2

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