chaine d'ancre : a quoi ça sert ?

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Anonyme (non vérifié)
chaine d'ancre : a quoi ça sert ?
sujet n°112009
Je n'ai pas trouvé de réponse. A quoi peut bien servir une chaine ? Un simple bout devrait suffir au lieu de s'alourdir d'un poids qui n'a aucune utilité sauf à amortir.
Est ce que ce poids ne gagnerait pas a se reporter sur l'ancre pour justement un meilleur ancrage ?
Se poserait le pb de la relève lourde, partager les masses ? plusieurs bouts ?
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X95
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réponse n°254541

Bonjour
Ce sujet a fait l'objet d'un fil tendu, il y a déjà pas ml de temps. 
Eric

http://www.stw.fr/forumstw/quest_answers.cfm?quest_id=17590&topic_id=22&...

Anonyme (non vérifié)
réponse n°254542

Tendu en effet, ou rien n'emerge de solution alternative à la chaine de mouillage, chacun donnant "son avis".
Visiblement, la fonction attache de la chaine peut etre remplacée par du cable inox ou textile bien plus leger, reste la souplesse pour obtenir l'amortissement.

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mon Super Cata Outremer 50Light
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réponse n°254543

 en general, les anglosaxons mixtent chaine+bout, le frenchies "tout chaine", après 2 ans de mouillages, avec des galets, recifs, et dechets qui trainent, et je ne suis pas encore en polynéesie avec les les patates, à voir la gueule de la chaine, je ne reflechis même pas.... 100% chaine !
sel bemol : après Vulcano, eau souffrée, le galva a foutu le camp....
stef sur Happy

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X95
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réponse n°254545

La chaîne est, à mon avis, complètement obsolète. Elle a été inventée au 19ème siècle, je crois, pour pallier à la médiocrité des cordages tectiles de l'époque.

Comme notre administration maternente nous a imposé pendant des années des longueurs de chaîne, l'opinion générale est que cela doit être utile.

La chaîne, c'est lourd, c'est cher, c'est mécaniquement absurde, c'est rigide... dès que le vent monte et cela n'amorti que quand il n'y a pas de vent.
Son seul intérêt c'est que les ingénieurs ont inventé des guindeaux qui permettent de la remonter en appuyant sur des boutons depuis le cockpit. Cela reste aussi bien rangé au fond quand il n'y a pas de vent.

J'ai acheté un X95 au Danemark. Il était équipé d'un gros grapin pliable et d'un bout plombé depuis 1982!
Cela convient bien aux fonds vaseux du Danemark. j'ai également navigué en Irlande (et là il y a du vent!) avec un X102 équipé de la même façon. Sur du sable ou avec des courants de marée de Bretagne nord ce serait moins sur.

J'ai actuellement sur le X une ancre soc de charue moderne, une Delta, sur-dimensionnée et le bout-plombé du grapin comme mouillage principal pour naviguer en Bretagne Nord. Cela se mouille et se remonte à bord sans guindeau, à l'ancienne, sans problème.
Si l'on craint le ragage il est possible de rajouter une gaîne tectile adaptée.
Eric
PS : je vais encore déclencher les foudres des chaîneaux.


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PRINCESS 33
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réponse n°254550

C'est un troll ?

Ou le demandeur aurait-il zappé la fonction RECHERCHE pour prendre connaissance des fils sur ce thème ?

C'est stupéfiant : tous les bateaux de commerce ont de bonnes amarres, grosses comme ma cuisse et même plus ; et pourtant ils ont tous des chaînes d'ancre; qui leur coûtent beaucoup plus cher ; ils doivent être tous stupides, je ne vois pas d'autre explication....

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X95
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réponse n°254551

Les bateaux de commerce n'ont pas forcément les mêmes spécifications (besoins) que les bateaux de plaisance.

Les compagnies pétrolière amarrent aujourd'hui, parfois, les platte-formes (autres spécifications) , avec des bouts en dynema; ils sont fada!
Eric

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SUNSHINE 36 GTE
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réponse n°254552

Quelques calculs trigonométriques simples montrent que l'utilisation d'un câblot à la place d'une chaîne rend aléatoire la phase d'enfouissement de l'ancre, lorsque on la traîne sur le fond pour que la ou les pelles s'enfoncent.
Calculons dans quelques cas la force de traction nécessaire pour que la composante verticale (= vers le haut) de la traction soit égale au poids de l'ancre: l'ancre ne "pèsera" donc plus rien
Hauteur fond-davier 7 m; longueur cablot 50 m, ancre 20 kg dans l'air => ancre 17, 4kg dans l'eau (force d'Archimède), angle sur la verge 8°, Force de traction nécessaire pour une composante verticale de 17,4 kg = 124 kg
Hauteur fond-davier 10 m; longueur cablot 100 m, ancre 30 kg dans l'air => ancre 26, 1kg dans l'eau, angle sur la verge 5,7°, Force de traction nécessaire pour une composante verticale de 26,1 kg = 261 kg

Pour donner un ordre de grandeur, un moteur de 30 ch en marche arrière à régime élevé developpe une force de traction qui peut dépasser 215 kg.
Pour avoir une marge de sécurité, il faut un câblot très long, ce qui rend difficile le mouillage dès qu'il y a des bateaux présents

Une manière plus imagée de dire les choses est que dans le premier cas, l'ancre de 20 kg ne "pèse" que 8,7 kg quand la force de traction est un modeste 62 kg (en raison de composante verticale dirigée vers le haut)
Dans le second cas, l'ancre de 30 kg ne "pèse" plus que 13 kg quand la force de traction est de 131 kg.
On comprend mieux à quoi sert la chaîne: conserver la force de traction horizontale au niveau de la verge pour assurer un bon crochage de l'ancre. Dans le premier cas par exemple, 50 m de chaîne de 10 mm assure que l'angle à la verge restera nul pour une force de traction de 343 kg (équation de la chaînette / caténaire)

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X95
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réponse n°254553
Coyote a écrit :

une chaine c'est rigide???? je voudrais que l'on m'explique

 Bonsoir
Hé oui, Coyote, une chaine tendue c'est rigide.
Quand il n'y a pas de vent une chaîne sert d'amortisseur au clapot.
Lorsque l'on rentre dans du sérieux, le poids de la chaîne est ridicule par rapport à la traction exercée par le bateau et la chaîne réagit quasiment comme une barre d'acier, avec des chocs très violents qui risquent d'arracher l'ancre ou le taquet de pont. Il y a eu tout un fil, très intéressant,  sur STW sur l'amortissement qu'il fallait apporter au mouillage sur chaîne pour limiter les chocs avec une simulation informatique du comportement du mouillage. Je ne le retrouve pas.
Une solution proposée consistait à rajouter un bout sur le pont avec une poulie à l'arrière.

Lorsque l'on ne met que du bout souple (pas du dynema ou une vieille drisse), l'amortissement se fait tout seul.
Eric


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SLOOP AMATEUR CP (Monocoque)
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réponse n°254554

l'avantage de la chaine c'est aussi que lorsqu'il n'y a pas de vent les bateaux restent à leurs places respectives sans se promener aléatoirement au bout d'une longue corde.
Alors une corde seule, peut-être pour les bateaux de marina qui font des sorties à la journée ?

Les calculs de tractions de chaine je crois que c'est le sujet d' Artimon

Roger

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SLOOP AMATEUR CP (Monocoque)
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réponse n°254555
Sterenn a écrit :
Les bateaux de commerce n'ont pas forcément les mêmes spécifications (besoins) que les bateaux de plaisance.

Les compagnies pétrolière amarrent aujourd'hui, parfois, les platte-formes (autres spécifications) , avec des bouts en dynema; ils sont fada!
Eric

 

Si les plateformes utilisent parfois des cordes synthétiques c'est aussi pour des questions de corrosions, le potentiel d'oxydoréduction étant proportionnel au degrés K il s'ensuit une différence de potentiel entre la chaine froide des fonds et la chaine chaude de surface. En plus si il y a de grandes longueurs la chaine casserait sous son propre poids....

Pour relier la lune à la terre il n'y a actuellement que le dynema qui tiendrait le coup !

Roger

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SLOOP AMATEUR CP (Monocoque)
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réponse n°254556
Sterenn a écrit :

Coyote a écrit :

une chaine c'est rigide???? je voudrais que l'on m'explique

 Bonsoir
Hé oui, Coyote, une chaine tendue c'est rigide.
Quand il n'y a pas de vent une chaîne sert d'amortisseur au clapot.
Lorsque l'on rentre dans du sérieux, le poids de la chaîne est ridicule par rapport à la traction exercée par le bateau et la chaîne réagit quasiment comme une barre d'acier, avec des chocs très violents qui risquent d'arracher l'ancre ou le taquet de pont. Il y a eu tout un fil, très intéressant,  sur STW sur l'amortissement qu'il fallait apporter au mouillage sur chaîne pour limiter les chocs avec une simulation informatique du comportement du mouillage. Je ne le retrouve pas.
Une solution proposée consistait à rajouter un bout sur le pont avec une poulie à l'arrière.

Lorsque l'on ne met que du bout souple (pas du dynema ou une vieille drisse), l'amortissement se fait tout seul.
Eric


 

Pour qu'une chaine soit "rigide" il faut une force de traction infinie et comme il n'y a pas de force infinie, la chaine amorti toujours !
Et même une barre droite amorti quand même car l'acier est élastique ( module de Young)....

Et bien entendu on frappe toujours un bout souple de quelques mètres sur la chaine pour l'amarrer au bateau (pas une vieille drisse). Pas vous ?

Roger

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first 35 GTE (Monocoque)
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réponse n°254557

 Si on met de côté les pbs de ragage que résoud la chaîne,  pour éviter les effets de rappel, une solution que j'ai expérimenté venant du milieu de la montagne est d'utiliser de la corde d'escalade.  Je dis bien d'escalade et non de Spéléologie.  Les cordes d'escalade sont faites pour amortir les effets du choc d'une chute sur le corps humain.  Les cordes de spéléologie sont sans aucune élasticité. une corde de 10 mm à une résistance au choc de 8000 Newton. Mais bien sûr pour garder l'ancre à l'horizontale le plus possible il faut du poids donc de la chaîne d'abord.

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Bavaria 40 Sloop
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réponse n°254565

La chaine : 2 raisons pour leurs usages!

1/  Par son poids la chaine permet la traction le plus horizontal possible sur l'ancre....avec un textile le jas se soulève presque parallèle a l'axe etrave-ancre et cette dernière se dégagera  très rapidement.
Je frémis rien que de penser a nos amis  "textiles" :  qu'ils se fassent d'urgence leurs experiences mais restent  vigilant,  la main sur la manette des gaz,  pour eviter l'echouage!
Je leur souhaite aussi bien du plaisir dans un mouillage encombré a tirer des trop grans bords entre les voisins furieux!.

2/ La chaine resiste tres bien au ragage sur le fond car un bateau au mouillage sur ancre tire des bords inévitablement entrainant au fond la chaine d un bord sur l'autre. Avec assez de longeur a plat sur le fond,  ce mouvement doit s arreter avant l'ancre.  Ainsi la chaine evite que l'ancre soit tirée de droite a gauche et vers le haut . Autrement elle se déplanterait très vite. Bien sur il y a une limite en cas de vent très fort...c'est pourquoi il faut afourcher avec 2 ancres.

3/ On peut imaginer l'usage d'orins,  lestés de tres lourdes gueuses a mis longueur....mais le ragage sur les coraux? Et la manoeuvre? Alors qu'avec un bon guindeau on descend ou remonte son mouillage sans trop d'effort!

Les grands voiliers  jusqu au XIX siècle n'avaient pas de chaine...mais que de drames, d'ancres laissées au fond , d'orins coupés sur les coraux!  et l'ancre de Miséricorde, la dernière,   avant le drame!

J'espère que les "textiles" ne soient pas skippers aujourd'hui et surtout qu'ils aprennent vite.

Philmarco

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Trismus 32 (Monocoque)
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réponse n°254567

Remarque qu'en regardant son profil , il a un cata de 26 pieds . Ca pèse quoi ? pas grand chose .
et ses intérêts sont : tourisme côtier sport vitesse sensation & bouteille ; .....il devrait abandonner la bouteille ; (rire) . C'est vraiment n'importe quoi ....!!

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catamaran
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réponse n°254570
Danielloui a écrit :
C'est un troll ?

Ou le demandeur aurait-il zappé la fonction RECHERCHE pour prendre connaissance des fils sur ce thème ?

C'est stupéfiant : tous les bateaux de commerce ont de bonnes amarres, grosses comme ma cuisse et même plus ; et pourtant ils ont tous des chaînes d'ancre; qui leur coûtent beaucoup plus cher ; ils doivent être tous stupides, je ne vois pas d'autre explication....

 Bonjour à tous
 C'est marrant cette manie de nous renvoyer à chaque fois sur recherche! l'as tu essayée ici ?
Sinon, moi je me sers d'une ancre avec un boute lorsque je mouille arrière pour ne pas tourner, c'est moins difficile, je l'ai souvent pratiqué au Antilles mais le faire pour le mouillage avant je n'oserais pas.
Pascal sur Shazzan


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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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Cotisant depuis 2007
réponse n°254572

 Salut les marins,

Voici ce que je pense de la question:

1- les calculs dynamiques (réponse aux rafales) montrent clairement et sans ambiguïté que dès que cela siffle dans les haubans la chaîne décolle complètement et, vers force 7+ bonnes rafales , elle est quasi rectiligne (voir sur mon tableur les angles suivant les différents scénarios que vous voulez simuler). Le fameux poids de la chaîne tenant la verge de l'ancre horizontale ne joue que par vents faibles à modérés.
2- les mêmes calculs montrent également sans ambiguïté que le poids de la chaîne apporte un amortissement négligeable (absorption de l'énergie de la rafale par augmentation de l'énergie potentielle de la chaîne qui s'élève en se tendant) dès qu'elle approche de son état quasi rectiligne (elle ne peut plus s'élever).
3- les ancres de dernière génération démontrent une capacité surprenante à accepter une inclinaison de l'angle de tire. Si vous examinez les résultats des 

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
Membre cotisant
Cotisant depuis 2007
réponse n°254574

 (Suite) d'essais à différents angles de tire les Rocna, Manson, Fortress ont des performances à peine dégradées en passant d'un multiple 7/1 à 5/1 et 3/1 (pour des fonds de sable ferme de bonne tenue).
4- par rapport à un textile qui va s'allonger de l'ordre de 10% à la CMU s'il est correctement dimensionné la chaîne beaucoup plus raide ne va s'allonger que de l'ordre de 1%. En conséquence la chaîne ne peut absorber en s'allongeant (se déformant élastique ment) qu'une partie négligeable de l'énergie de la rafale sauf à atteindre (cas d'engagement de l'ancre) des tractions très élevées dépassant la CMU, voire la limite élastique, voire la limite de rupture (voir sur mon tableur des exemples).

La conséquence de tout cela est que du point de vue de la tenue de l'ancre d'un bateau subissant par exemple un vent établi de Force 8, 36 nœuds établis avec fortes rafales à 54 nœuds , bateau mouillé avec un multiple de 8 en tout chaîne et de 7 en tout textile, la traction exercée sur l'ancre et sur le fond sera très supérieure dans le cas du tout chaîne à celle du tout textile. Le calcul le démontre d'une façon incontestable
et donc le tout chaîne dérapera bien avant.

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
Membre cotisant
Cotisant depuis 2007
réponse n°254575

 Alors on arrive à la question de L'iconoclaste Germain: pourquoi mettre de la chaîne?
Pour moi la réponse ne provient pas de l'intérêt de la chaîne pour absorber l'énergie des rafales, comme on vient de le voir, mais de sa robustesse vis-à-vis des agressions extérieures:
- résistance à la coupure par des roches, des coraux, des ferrailles....
- résistance à l'usure par ragage
- résistance à la destruction inévitable du textile dans le davier, ou le chaumard, ou sur l'étrave (dans les embardées) ou sur la sous barbe par gros temps.
En outre comme rappelé plus haut en cas de pétole au mouillage suivi de l'arrivée soudaine d'un grain ou de rafales le tout textile sera surpris avec un grand mou et partira dans le décor. La chaîne qui pend verticalement et rague sur le fond à quelques chances de s'en sortir (voir sur le tableur ce cas de figure).

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PRINCESS 33
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réponse n°254576
Voyage59 a écrit :
 Bonjour à tous
 C'est marrant cette manie de nous renvoyer à chaque fois sur recherche! l'as tu essayée ici ?
Pascal sur Shazzan

 OUI ; et il m'a fallu seulement 1 minute pour trouver dans Café du Port :
4 fils avec le mot clef "chaîne d'ancre"
et 64 fils avec le mot clef "chaîne"

si avec ça on ne trouve pas ce qu'on cherche , c'est à désespérer !

C'est comme ça sur tous les sujets rebattus...   On ne cherche pas ; on met à contribution les autres (dès fois qu'il y aurait quelque nouveauté, on ne sait jamais! )

Rechercher n'est pas une manie ; ça devrait être automatique.

à propos : merci à Pytheas54 d'avoir passé du temps à vulgariser un peu le sujet en donnant quelques chiffres à l'appui de sa démonstration ; j'avoue n'avoir pas été assez courageux pour faire de même et en conseillant la fonction recherche ; mais tous ces sujets qui portent sur l'équipement, mais en même temps avec une résultante sécurité, reviennent en moyenne tous les deux ans ; en l'espèce, il faudrait mieux laisser la parole à ceux qui ont ragué un bout en une nuit et qui ont eu la frayeur de leur vie

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SUNSHINE 36 GTE
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réponse n°254577

1 - Je trouve que la question initiale de Germain est parfaitement légitime et nous force à donner une réponse argumentée. De même les remarques de Sterenn méritent qu'on s'y attarde. Les réponses méprisantes ne sont pas de mise
2 - La réponse est complexe car elle touche de nombreux points
- Le ragage sur le fond: Personne n'a mentionné la possibilité d'utiliser un câblot en polyethylène dont la densité est inférieure à celle de l'eau (il ne touchera donc jamais le fond). Il est moins résistant que le polyamide classique, mais on peut augmenter le diamètre pour compenser cette faiblesse. Le bout plombé n'est pas une solution de ce point de vue
- La composante horizontale lors de la pénétration de l'ancre: c'est un point délicat (j'ai donné quelques chiffres). Il faut une ancre la plus lourde possible, plus lourde que celles utilisées classiquement. Il faut aussi un rapport longueur câblot / hauteur fond - davier (le 'scope' des anglophones) important (8 à 10 ?)  Donc cela limite les endroits où l'on peut mouiller: il faut de la place !
le calcul montre qu'ajouter une petite longueur de chaîne (8 - 10 m ) ne change pas radicalement le problème.
3 - la tenue en cas de vent / clapot fort.  C'est un second point faible en raison de la composante verticale (ver le haut) qui s'exerce sur l'ancre. La limite de sécurité doit être de garder cette force verticale inférieure au poids de l'ancre dans l'eau. Donc il faut connaître la force de traction totale
Je pense que peu ici connaissent les travaux expérimentaux du professeur Knox sur les forces en fonction du vent et du clapot, publiés dans PBO. La formule expérimentale est F(kg) = (1/500)*L²*V², L étant la longueur du bateau, et V la force du vent en noeuds.
Prenons le cas d'un bateau de 9 m qui mouille dans 6 m d'eau avec 50 m de câblot avec une ancre de 25 kg. La force limite est de 181 kg. Cette force correspond à une situation vent/clapot de 33 noeuds d'après l'équation de Knox (176 kg)

Cela ne me paraît pas stupide pour des petits bateaux qui naviguent en été.
Et pour de plus gros bateaux ?
C'est moins favorable, car l'ancre doit être lourde, mais on est limité par l'absence supposée d'un guindeau)
Soit un bateau de 12 m qui mouille dans 7 m d'eau avec 70 m de câblot et une ancre de 30 kg (en supposant qu'on puisse la relever à la main). La limite est de 261 kg, ce qui correspond à 30 N. On peut penser qu'un tel bateau aura à affronter à l'occasion une situation météo plus mauvaise.
En résumé, si on est conscient des limites de cette technique (câblot polyéthylène, Scope IMPORTANT, donc beaucoup de place, ancre proportionellement lourde), elle semble possible pour des petits bateaux dans de bonnes conditions météos.

PS Pour la tenue de l'ancre elle-même, il parait raisonnable (avec donc un facteur de sécurité) de tabler sur un rapport tenue / poids de l'ancre de 30. Une ancre de 25 kg tiendra donc 750 kg. Ce n'est donc pas un facteur pertinent ici...


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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°254578

 (Suite) 
Le compromis utilisé par certains d'une quinzaine de mètres de chaîne + câblot textile résoud une partie seulement des problèmes ci-dessus. Suivant son programme de navigation il peut être considéré comme acceptable.
Remplacer le bout de chaîne par un câble ne me paraît pas fameux car les câbles sont faits pour travailler en traction pure et peuvent ne pas apprécier de porter en forte traction sur l'arête d'un rocher à 90°. Ce n'est pas non plus facile à manipuler.
Ma conclusion personnelle est que la chaîne, malgré ses inconvénients et limites, offre la solution la plus sûre, en la combinant avec un amortisseur textile (qui va diviser par plus de deux les tensions Max sur l'ancre et sur le fond) pour la ligne de mouillage principal des croiseurs mouillant fréquemment en toutes zones. La ligne de mouillage de secours ou de mouillage arrière peut parfaitement se satisfaire du compromis ci-dessus. C'est ce que j'ai sur mon bateau.
il est à noter que le bout plombé n'apporte pas grand chose sauf par vent moyen sur fond médiocre.
Cordialement. Artimon

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
Membre cotisant
Cotisant depuis 2007
réponse n°254580

 Je suis tout à fait d'accord avec Pytheas 54. La question posée est parfaitement légitime, d'autant plus qu'il y a beaucoup d'idées fausses sur la tenue des lignes de mouillage. Je me suis efforcé d'apporter ma réponse argumentée en la justifiant par des calculs incontestables.
Artimon

http://artimon1.free.fr/TableurlignedemouillageArtimonversionV4protegee.zip

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catamaran
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réponse n°254582
Danielloui a écrit :
Voyage59 a écrit :
 Bonjour à tous
 C'est marrant cette manie de nous renvoyer à chaque fois sur recherche! l'as tu essayée ici ?
Pascal sur Shazzan

 OUI ; et il m'a fallu seulement 1 minute pour trouver dans Café du Port :
4 fils avec le mot clef "chaîne d'ancre"
et 64 fils avec le mot clef "chaîne"

si avec ça on ne trouve pas ce qu'on cherche , c'est à désespérer !

C'est comme ça sur tous les sujets rebattus...   On ne cherche pas ; on met à contribution les autres (dès fois qu'il y aurait quelque nouveauté, on ne sait jamais! )

Rechercher n'est pas une manie ; ça devrait être automatique.

à propos : merci à Pytheas54 d'avoir passé du temps à vulgariser un peu le sujet en donnant quelques chiffres à l'appui de sa démonstration ; j'avoue n'avoir été assez courageux pour faire de même et en conseillant la fonction recherche ; mais tous ces sujets qui portent sur l'équipement, mais en même temps avec une résultante sécurité, reviennent en moyenne tous les deux ans ; en l'espèce, il faudrait mieux laisser la parole à ceux qui ont ragué un bout en une nuit et qui ont eu la frayeur de leur vie

 Honnêtement Daniel, as tu regardé les sujet donnés par la recherche ? Peut être qu'on a pas tous les mêmes réponses.
Et là pour le coup, retrouves tu les réponses données dans ce sujet  dans les précédants ?
Bon, ok, des doublons qui encombrent le forum STW qui déborde de demandes.... C'est vrai, je suis le seul qui t'embête avec ça, mais franchement tu es fatiguant avec cette réflexion, un forum est un endroit où l'on doit discuter, donner son avis sinon il suffit d'aller sur google et là tu trouveras ton bonheur mais certainement pas le détail qu'une personne comme Artimon pourra te faire à l'arrache dans l'instant t mais qui sera fastidieu de retrouver à travers une recherche. Mais bon, c'est comme ça avec toi, je crois savoir que tu as mis du coppert...machinchose mais tu as été incapable de répondre à cette demande certainement qu'elle était dans la formule "recherche" que j'avais parcouru mais tellement brouillon que j'ai abandonné et finalement je vais le faire car j'ai réussi à avoir mes questions satisfaites par plusieurs personnes qui avaient certainement déjà du répondre à cette demande sans  avoir ton raisonnement.....
Bonne Journée, Pascal
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SUNSHINE 36 GTE
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réponse n°254583
Artimon a écrit :
 
1- les calculs dynamiques (réponse aux rafales) montrent clairement et sans ambiguïté que dès que cela siffle dans les haubans la chaîne décolle complètement et, vers force 7+ bonnes rafales , elle est quasi rectiligne (voir sur mon tableur les angles suivant les différents scénarios que vous voulez simuler). Le fameux poids de la chaîne tenant la verge de l'ancre horizontale ne joue que par vents faibles à modérés.

Je voudrais moduler un peu cette affirmation d'Artimon (dont je salue au passage la tenacité à tenter d'apporter des réponses physiquement et numériquement argumentées) pour les bateaux de taille moyenne.
Soit un bateau de 11 m mouillé avec 50 m de chaîne de 10 dans 7 m fond > davier.
Il faut une force de 343 kg pour lever la chaîne, l'angle à la verge étant nul.
Regardons les forces nécessaires pour des angles à la verge non nuls (l'équation est dans Fraysse)
1 ° 391 kg
2° 456 kg
3° 547 kg
4° 681 kg
(la limite est de 8°)
Si l'on prend l'équation empirique de Knox (voir un de mes messages), cela correspond à des vents/clapot de
8,2 Beaufort (B) (38 N) pour l'angle nul,
8,5 B (40 N) pour 1°
9,0 B (43,6 N) pour 2°
9,5 B (47,4 N) pour 3°
10,2 B (52,8 N) pour 4°

Si ce plaisancier utilise une ancre de 20 kg (17,4 kg dans l'eau), la limite de sécurité (force verticale = poids de l'ancre) correspond à un angle de 2,1° à la verge, soit une force de 464 kg (environ 9 Beaufort)

La raison de cette différence est le fait que les bateaux de taille moyenne (11m) ont des chaînes proportionnellement plus lourdes que les gros bateaux (15-20 m)
Ceci explique aussi pourquoi la grande majorité des skippers mouillent encore tout chaîne. La chaîne ne décolle jamais du fond, rare étant ceux qui ont l'expérience de vents de plus de 40 N. Et de plus, l'angle à la verge reste très modéré même pour des vents extrêmement forts

PS la correspondance vitesse en N (Vn) / force B est donnée par Vn = 1,62*B^1,5


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SUNSHINE 36 GTE
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réponse n°254585
Artimon a écrit :
 (Suite) 
Le compromis utilisé par certains d'une quinzaine de mètres de chaîne + câblot textile résoud une partie seulement des problèmes ci-dessus. Suivant son programme de navigation il peut être considéré comme acceptable.
Remplacer le bout de chaîne par un câble ne me paraît pas fameux car les câbles sont faits pour travailler en traction pure et peuvent ne pas apprécier de porter en forte traction sur l'arête d'un rocher à 90°. Ce n'est pas non plus facile à manipuler.
Ma conclusion personnelle est que la chaîne, malgré ses inconvénients et limites, offre la solution la plus sûre, en la combinant avec un amortisseur textile (qui va diviser par plus de deux les tensions Max sur l'ancre et sur le fond) pour la ligne de mouillage principal des croiseurs mouillant fréquemment en toutes zones. La ligne de mouillage de secours ou de mouillage arrière peut parfaitement se satisfaire du compromis ci-dessus. C'est ce que j'ai sur mon bateau.
il est à noter que le bout plombé n'apporte pas grand chose sauf par vent moyen sur fond médiocre.
Cordialement. Artimon

 Pour de GROS bateaux dans le VRAI mauvais temps, on ne peut qu'être d'accord avec l'analyse (et les résultats du tableur) d'Artimon.
Au minimum, une bonne longueur de câblot en plus de la chaîne est une assurance nécessaire, même si ce n'est pas la solution ultime, qui est l'amortisseur de pont à la 'mode Artimon'

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Plan Erik Lerouge 40 pieds (Catamaran)
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réponse n°254589

Merci pour tous ces calculs théoriques que je note soigneusement et je me permets de redescndre le niveau avec une expérience perso.
C'était en 1985 et je ne voulais pas alourdir mon cata Lerouge tout neuf et léger par de la chaine d'ancre, j'avais donc les 24 m réglementaires et du cablot...
J'ai essuyé un petit cyclone au mouillage aux Açores ; 5-6 m de fond sable principalement, une FOB HP (c'était il y a 30 ans), toute la chaine et 50 m de cablot (fourrage au niveau du davier...) . Les rafales ont atteint 50 noeuds pendant une demi douzaine d'heures, cela a tenu !
En fin d'après midi, le cyclone s'est éloigné, le vent a viré et a faibli, ouf ! apéro, dodo....
Au milieu de la nuit j'heurte mon voisin de mouillage, le mouillage avait laché, le cablot sectionné par une roche !
Je n'avais pas réduit la longueur du mouillage, le cablot s'est enroulé autour d'une roche agressive.
Depuis j'ai un peu rallongé ma chaine et je veille que le cablot ne rague pas sur le sol, surtout dans les zones à patés coraliens.
Je pense que n'ai pas un mouillage me permettant de faire face à un force 12 au mouillage, mais je disais que si je trouvais le mouillage limite par rapport à la force du vent, je prendrais des quarts avec les moteurs et diminuerais les efforts dans les raffales avec des contre raffales diesel !
Quelqu'un a-t-il essayé et a-t-il survécu pour nous relater ??

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SUNSHINE 36 GTE
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réponse n°254596

Il est possible de souligner le danger d'un mouillage tout chaîne en cas de mauvais temps qui lève un fort clapot. Le bateau peut se mettre à tanguer comme le montre ces deux photos prises lors d'un typhon dans le Pacifique.
Considérons un bateau de 12 m avec 50 m de chaîne de 10 dans 7 m de fond (fond - davier). La chaîne sera levée si les forces qui s'exercent sur le bateau atteignent 343 kg.
Ce qu'on sait moins, c'est que la bateau sera à 49,34 m de l'ancre sur le fond (distance horizontale), calculé par la célèbre équation de la chaînette. Or la projection horizontale d'une segment de 50 m levé de 7 m à une extrémité est de 49,51m (théorème de Pythagore).  Il suffit donc que le bateau recule de 16,4 cm pour que la chaîne soit parfaitement tendue. Il n'y a pratiquement aucun mou.
Si on considére que la bateau peut tanguer de manière circulaire autour d'un axe situé au milieu du bateau (rayon de rotation de 6 m) , un calcul géométrique simple montre que l'élévation du davier causé par un tangage de 8° seulement suffit pour provoquer cet allongement de 16,4 cm de la distance entre le davier et l'ancre, qui rend la chaîne totalement rectiligne. L'énergie cinétique du bateau qui tangue devra donc être absorbée par une chaîne devenue totalement rigide. Le choc sera énorme. Il est difficile de calculer les forces en jeux, mais elles dépassent certainement la tonne. Ceci peut provoquer l'arrachement de l'ancre, mais aussi des dégâts sur le davier du bateau.
Il faut un cablot élastique pour absorber le choc... (Fraysse !!!)

PS L'océanographe professionnel et plaisancier américain van Dorn dans son fantastique bouquin 'Oceanography and Seamanship' 1ère édition 1974, 2ème 1993 (60 000 exemplaires vendus aux USA !) avait fait la même constatation en considérant le mouvement elliptique avant-arrière d'un bateau provoqué par le passage d'une vague. Cela fait donc deux raisons de mettre du câblot...

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PRINCESS 33
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réponse n°254598

@Pytheas54

Tout à fait d'accord ; moyennant quelques erreurs d'unité de mesure que tout le monde aura rectifié

Ceci étant, au vu des photos :
1/ on voit bien que la chaîne se tend sur le coup de houle
2/ pour ma part, je n'aurais jamais laissé un bateau à l'ancre par un temps pareil

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SUNSHINE 36 GTE
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réponse n°254599

A vous deux...
Ce bateau est en fait sur bouée... Je voulais juste illustrer le tangage...
Et je ne suis plus sûr qu'il s'agisse de l'illustration d'un typhon, mais plutôt d'une forte tempête dans l'E des USA.
Le typhon c'est l'autre...

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PRINCESS 33
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réponse n°254602

OK, on comprend mieux la tension du bout

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ESPACE 1000
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réponse n°254603

C'est une très bonne question tout à fait justifiée puisque les mouillages en zone protégées vont devenir payants et que, inévitablement, cette zone protégée s'étendra à tout le littoral.
Alors pourquoi payer très très cher le droit de se mettre dans un endroit pouvant éventuellement être inconfortable voire même dangereux ?
Une ancre et une chaîne vont devenir rapidement parfaitement inutiles à moins de vouloir se ruiner. Je préconise l'achat d'ancre en carton et de ficelle de boucherie comme chaîne. Puisque ça ne servira jamais sauf peut être pour les nantis et les politicards qui font des lois pour se faire de l'argent.

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PRINCESS 33
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réponse n°254605
Kina a écrit :
C'est une très bonne question tout à fait justifiée puisque les mouillages en zone protégées vont devenir payants et que, inévitablement, cette zone protégée s'étendra à tout le littoral. Alors pourquoi payer très très cher le droit de se mettre dans un endroit pouvant éventuellement être inconfortable voire même dangereux ? Une ancre et une chaîne vont devenir rapidement parfaitement inutiles à moins de vouloir se ruiner. Je préconise l'achat d'ancre en carton et de ficelle de boucherie comme chaîne. Puisque ça ne servira jamais sauf peut être pour les nantis et les politicards qui font des lois pour se faire de l'argent.

 Un petit détail cependant :

Une ancre ne sert pas qu'à mouiller en toute tranquilité ou pas  ;
c'est aussi un appareil de sécurité si un jour tu es pris par pétole, moteur en panne ou hélice engagée, avec un vent ou un courant qui porte à la côte ; tu seras bien content ce jour là d'avoir une ancre pour te tenir éloigné des cailloux ; je le sais : ça m'est arrivé une fois.

Enseignement dans la Mar Mar (y compris pour les gros bateaux) : les ancres font partie des apparaux normaux de navigation !

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°254607

 @à Pytheas. Vos calculs de traction nécessaire pour augmenter l'angle de tire sont faits en statique (vent constant, bateau immobile).
En réalité le bateau bouge, même beaucoup sous l'effet des rafales. Alors dans la réalité les tractions subies par la chaîne et l'ancre peuvent être de plusieurs fois supérieures à la traction statique induite par le seul fardage par suite des charges dynamiques (l'élan). Le tableur vous donne précisément les angles de tire  et les charges correspondant à ces rafales et je vous confirme totalement ce que j'ai indiqué plus haut comme exemple.
C'est facile à comprendre avec un exemple simple: un poids suspendu immobile verticalement à un ressort. S'il est immobile la tension dans l'attache du poids est égale à son poids. Si vous le tirez de 10cm vers le bas et le relâchez il va osciller autour de sa position d'équilibre et la tension va osciller autour de son poids plus ou moins la surtension que vous avez mise. Le poids c'est le bateau avec son fardage, le ressort c'est la ligne de mouillage et la surtension que vous avez introduite en le tirant vers le bas c'est la rafale.
Le tableur vous montre par exemple qu'un vent établi de 10 nœuds avec rafales à 20 nœuds donne des tensions sur la chaîne bien supérieures à un vent établi de 25 ou 30 nœuds sans rafales. Je confirme absolument que la chaîne est quasi rectiligne si le vent et les rafales deviennent forts. Cordialement. Artimon

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°254609

 @DidierC
Je croyais comme toi que les rafales Diesel peuvent aider à contrer des très grosses rafales. Hélas non, le remède est pire que le mal. J'ai eu à subir un vouragan (vents supérieurs à 64 nds) dans le seul abri à ma disposition près du détroit de LeMaire. Quand le vent à atteint 50 nœuds,rafales à 70 nœuds j'ai mis en route le moteur pour essayer de soulager la ligne de mouillage. J'ai dû arrêter précipitemmentl'expérience car j'augmentaisdramatiquement les embardées et donc les surtensions. À la réflexion la raison est facile à comprendre: le centre de poussée du vent poussant comme un fou le bateau vers l'arrière est très en avant du centre de poussée de l'hélice vers l'avant créant donc un équilibre totalement instable. Dès que le bateau s'écarte du lit du vent l'hélice va accentuer l'écart en poussant dans la mauvaise direction.
Le soulagement de la ligne par le moteur vaut à mon avis pour des vents pas trop forts avec des embardées pas trop fortes. Artimon

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°254610

 @Pytheas,

Merci de cette explication claire des surtensions considérables que peut apporter un tangage important superposé à une chaîne déjà presque rectiligne. Comme dans tous les autres cas cités dans mon tableur le cas que tu indiques là est résolu facilement en mettant de l'élasticité dans la ligne. Un bout de 5 à 7m est généralement suffisant (voir étude de l'amortissement en fonction de la longueur de l'amortisseur).
Je ne comprends pas l'acharnement des accrocs du tout chaîne; c'est comme vouloir rouler dans une voiture sans ressorts, bonjours les reins!
Ceux qui comme moi ont roulé un peu vite sur une charrette dans des chemins caillouteux s'en souviennent encore!
Cordialement. Artimon

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VOYAGE 12.50
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réponse n°254611

Bonjour Artimon
J’ai un exemple de l’intérêt du tout-chaine…
Il est tiré du petit exemple donné plus haut sur la petite vidéo. C’était juste un coup de vent, mais arrivant de SE par un orage de début d’été. Les vents dominants ici sont de NW à cette saison
Nous n’avons pas pu mouiller long, environ 30 m par 5 m de fond, mais le cul à la limite des hauts fonds… Là il ne faut pas d’élasticité au mouillage
On a réglé le problème en se réfugiant dare-dare dans Skopéa Liman (pour les connaisseurs), où nous étions à l’abri.
Mais et je vous demande de bien regarder la configuration, les grands yachts mouillé sur la face SE de la marina de Skopea… A votre avis ils sont mouillés sur chaîne ou sur câblot ???
Il n’y a pas de recette miracle, rien que des compromis. Et parmi ceux-ci, pour le mouillage : 60 m de chaîne et 60 m de câblot… Enfin c’est ce que font les centaines d’inconscients naviguant par ici…
Michel

NB la copie d’écran montre bien aussi, qu’outre les problèmes de mouillage, il y a intérêt à contrôler la cartographie (ici GE2KAP)
 

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Plan Erik Lerouge 40 pieds (Catamaran)
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réponse n°254612

Merci Artimon pour ce retour d'expérience de la contre rafale diesel, donc plutôt à chasser de mes rêves !
Quoique, avec un cata, nous sommes plus habitués aux faibles vitesse à jouer sur les moteurs que sur la barre pour se diriger, peut-être qu'en contrant la rafale et l'embardée du cata avec un seul moteur, cela pourrait le faire ?? J'espère ne jamais avoir à le tenter en réel, mais si c'est le cas, je ne manquerai pas de vous le relater !

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SUNSHINE 36 GTE
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réponse n°254613
Artimon a écrit :
 @Pytheas,

Merci de cette explication claire des surtensions considérables que peut apporter un tangage important superposé à une chaîne déjà presque rectiligne. Comme dans tous les autres cas cités dans mon tableur le cas que tu indiques là est résolu facilement en mettant de l'élasticité dans la ligne. Un bout de 5 à 7m est généralement suffisant (voir étude de l'amortissement en fonction de la longueur de l'amortisseur).
Je ne comprends pas l'acharnement des accrocs du tout chaîne; c'est comme vouloir rouler dans une voiture sans ressorts, bonjours les reins!
Ceux qui comme moi ont roulé un peu vite sur une charrette dans des chemins caillouteux s'en souviennent encore!
Cordialement. Artimon

On ne le redira jamais assez..
Dans un article de Mai 2012 de la revue américaine Practical Sailor, on trouve un compte-rendu d'un test sur les forces mesurées sur un catamaran de 38' (tout chaîne, 8 mm)
Citation
"The maximum loads we experienced were obviously at low-scope ratios, slightly less than 3:1. The sea breeze was fairly well developed when we did these tests, and we experienced 1,125 pounds (510 kg) of load at 18 knots and 1,400 pounds (635 kg) of load at 23 knots . It is possible these loads are higher for a multihull compared to a monohull, since we presented our bow on cross-sectional area.
.... The impact is a bit like driving your boat into a brick wall. It was not pleasant, and the tests were rapidly terminated when this occurred."
Bien évidemment, une si courte longueur de chaîne devait être raide comme un barre d'acier...

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SUNSHINE 36 GTE
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réponse n°254615
Artimon a écrit :
 @à Pytheas. Vos calculs de traction nécessaire pour augmenter l'angle de tire sont faits en statique (vent constant, bateau immobile).
En réalité le bateau bouge, même beaucoup sous l'effet des rafales. Alors dans la réalité les tractions subies par la chaîne et l'ancre peuvent être de plusieurs fois supérieures à la traction statique induite par le seul fardage par suite des charges dynamiques (l'élan). Le tableur vous donne précisément les angles de tire  et les charges correspondant à ces rafales et je vous confirme totalement ce que j'ai indiqué plus haut comme exemple.
C'est facile à comprendre avec un exemple simple: un poids suspendu immobile verticalement à un ressort. S'il est immobile la tension dans l'attache du poids est égale à son poids. Si vous le tirez de 10cm vers le bas et le relâchez il va osciller autour de sa position d'équilibre et la tension va osciller autour de son poids plus ou moins la surtension que vous avez mise. Le poids c'est le bateau avec son fardage, le ressort c'est la ligne de mouillage et la surtension que vous avez introduite en le tirant vers le bas c'est la rafale.
Le tableur vous montre par exemple qu'un vent établi de 10 nœuds avec rafales à 20 nœuds donne des tensions sur la chaîne bien supérieures à un vent établi de 25 ou 30 nœuds sans rafales. Je confirme absolument que la chaîne est quasi rectiligne si le vent et les rafales deviennent forts. Cordialement. Artimon

Ma réponse est globalement négative.
1 - La force nécessaire pour lever la verge d'une ancre de x° n'est ni statique, ni dynamique. C'est la force nécessaire, quelle que soit la manière dont on y arrive
2- Dans votre tableur, vous avez choisi la méthode analytique d'A. Fraysse pour calculer les charges dynamiques. Cela conduit à demander des valeurs comme
"* Temps de montée du vent au mouillage avec mou en s
(il s'agit du temps de montée du vent surprenant un bateau au mouillage par vent nul et avec du mou dans la chaîne)
* Mou de la ligne de mouillage en mètres
(il s'agit de la distance que va parcourir le bateau surpris au mouillage par vent nul lorsqu'un vent de vitesse Vm survient brutalement et qu'il recule sous le fardage de ce vent en rattrapant le mou en tendant progressivement la chaîne au fond jusqu'à ce qu'elle devienne rectiligne et que le bateau se retrouve chaîne verticale au davier (le frottement de la chaîne sur le fond est supposé nul) s'il est tout chaîne ou câblot commençant à se tendre s'il est en ligne mixte.)"
Or je ne vois aucun moyen de fournir une réponse informée.
L'approche analytique conduit selon moi à une impasse pratique.
Devant ce constat il faut se tourner vers une méthode empirique, c'est-à-dire la prise en compte de valeurs empiriques; les forces réellement mesurées. C'est ce qu'a fait le professeur Knox, qui a publié plusieurs articles dans la revue anglaise PBO.
Il propose la formule simple que j'ai donnée dans mes messages précédents.
F = (1/500)*V²*L² (V vitesse du vent en noeuds, L longueur du bateau en mètres)
Il s'agit de mesures qui incluent les effets dynamiques.
Ces valeurs, qui sont des maxima, sont environ 3 fois plus fortes que les valeurs dérivées des seules forces aérodynamiques.
On peut tester cette relation avec les mesures expérimentales fournies dans un article de Mai 2012 de la revue américaine PBO, qui concernent un catamaran de 38' ancré avec un mouillage tout chaîne de 8 mm.
Voici ces mesures pour un scope de 6,6 et de 4,3: j'ai ajouté les prédictions de la formule de Knox (F2) et les miennes (F1: la même formule mais un coefficient (1/1500), donc 3 fois plus faibles)
Les résultats sont satisfaisants pour le scope de 6,6; les valeurs expérimentales sont bien encadrées par les deux courbes.
De manière intéressante, ce n'est pas vrai pour le scope court. Il est clair que la chaîne s'est retrouvée complètement tendue à diverses reprises, et que les chocs qui en résulte dépassent, et de loin, les valeurs prévues.
C'est cette formule, qui incorpore les effets dynamiques, que je crois valide tant qu'on ne dépasse pas trop la force nécessaire pour lever complètement la chaîne, que j'ai appliquée pour mes remarques des messages précédents
Cordialement
Pytheas54

PS je pense qu'on parle bien de la verge d'une ancre, et non de la vergue (qui est un élement de la mâture)

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COTRE
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réponse n°254616

40 kilo d'ancres et 60m de chaîne pour un 34 pieds,ca dépote !
j'espère que tout ça est stocké ailleurs qu'à l'avant,sinon le bateau va piquer au près dans la houle
avec ça au fond de l'eau y'a rien qui doit bouger...nuits tranquilles très tranquilles

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SUNSHINE 36 GTE
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réponse n°254617
Germain a écrit :
 Encore une idée iconoclaste : attacher le bateau par l'arrière et mettre le moteur en marchez arrière : centre poussée vélique bien en arrière du point d'attache par l'arrière donc s'autoaligne et se met dans le sens du vent (pas de pompage). Le moteur en marche arrière travaille au niveau de l'attache.
NB : petit bonus : si le cablot est trop long il ira s'enrouler autour de l'hélice : autoréglable.
Qui dit mieux ?

 L'idée n'est pas nouvelle, comme on peut le constater en faisant une recherche sur internet...
Les seuls problèmes, mais il sont majeurs, sont
1 - Nos bateaux ne sont pas équipés pour mouiller par l'arrière (pas de davier, pas de place pour un guindeau etc...)
2 - Les culs de nos bateaux ne sont pas assez défendus. Une déferlante sur un tableau arrière plat risque de le faire éclater. Fini l'époque des arrières norvégiens...

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
Membre cotisant
Cotisant depuis 2007
réponse n°254618

 @Pytheas
Je ne comprends pas pourquoi vous dites que le calcul des forces induites par le fardage et les mouvements du bateau conduisent à une impasse. Ce calcul appliquent les lois physiques qui nous régissent et n'ont rien de sorcier. Leur précision peut être discutée mais je remarque qu'ils rendent très bien compte de ce que nous observons dans nos mouillages.
Les formules du Pr ne peuvent pas prendre en compte les effets dynamiques puisque seule la vitesse du vent est indiquée.
Or par exemple une rafale de 30 nœuds à partir d'un mouillage de pétole créera une traction sur l'ancre plusieurs fois supérieures à un vent constant de 30 nœuds. De même une rafale plus classique de 30 nœuds sur un vent établi de 20 nœuds créera une traction presque deux fois plus forte qu'un vent constant de 30 nœuds.
Il faut bien comprendre que c'est les rafales qui créent les surtensions et qu'un vent quasi constant (rafales inférieures à 10%) n'est pas méchant, même à 50 nœuds.
Cordialement. Artimon

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SUNSHINE 36 GTE
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réponse n°254620
Artimon a écrit :
 @Pytheas
Je ne comprends pas pourquoi vous dites que le calcul des forces induites par le fardage et les mouvements du bateau conduisent à une impasse. Ce calcul appliquent les lois physiques qui nous régissent et n'ont rien de sorcier. Leur précision peut être discutée mais je remarque qu'ils rendent très bien compte de ce que nous observons dans nos mouillages.
Les formules du Pr ne peuvent pas prendre en compte les effets dynamiques puisque seule la vitesse du vent est indiquée.
Or par exemple une rafale de 30 nœuds à partir d'un mouillage de pétole créera une traction sur l'ancre plusieurs fois supérieures à un vent constant de 30 nœuds. De même une rafale plus classique de 30 nœuds sur un vent établi de 20 nœuds créera une traction presque deux fois plus forte qu'un vent constant de 30 nœuds.
Il faut bien comprendre que c'est les rafales qui créent les surtensions et qu'un vent quasi constant (rafales inférieures à 10%) n'est pas méchant, même à 50 nœuds.
Cordialement. Artimon

1 - L'option analytique me semble une impasse car les paramètres nécessaires pour l'appliquer ne sont pas connus: voir les deux questions qui sont posés dans votre tableur.
2 - Dans l'approche de Knox, la vitesse du vent est utilisée comme un paramètre. C'est le coefficient (1/500) qui rend compte des effets dynamiques, qui incluent plus que les rafales mais également l'effet des mouvements latéraux du bateau et du clapot
Je ne crois d'ailleurs pas qu'un calcul de l'effet d'une unique rafale montant de 0 à 30 N en 5 secondes par exemple soit réaliste. Il est  impossible en pratique de calculer la vitesse (donc l'énergie) atteinte par un bateau soumis à une rafale. Il faut tenir compte de la position initiale du bateau, de la tension croissante de la chaîne qui se lève progressivement du sol, de la force de glissement de la chaîne si elle n'est pas droite, des résistances de friction et de vague de la coque qui augmentent avec la vitresse atteinte, avec l'effet dissipateur du tangage dû au clapot sur l'énergie disponible etc...
(De plus, les rafales sont proportionnelles au vent moyen. Voici par exemple une statistiques sur une tempête récente sur la côte du Languedoc (Météo-France). On note une bonne corrélation...)
Enfin et surtout la formule de Knox est validée empiriquement comme la force maximale exercée sur le mouillage en fonction du vent. C'est bien la valeur importante pour calculer une mouillage.
Pour être clair: un vent constant de 20 N sur un bateau de 12 m crée une force aérodynamique de 40 kg, de 90 kg à 30 N, valeurs validés empiriquement  La formule de Knox prévoit une pointe à 270 kg si la vitesse instantanée du vent atteint 30 N, 3 fois plus. On a bien, comme vous dites, une valeur largement supérieure à la valeur qu'implique un vent moyen de 30 N. Le facteur empirique est même de trois, car il incorpore les effets des mouvements "d'essuie-glace" du bateau et celui du clapot.

PS Pour reprendre votre analogie du pendule. C'est un pendule mis en mouvement par une force extérieure en forme de rampe, la masse à l'extrêmité du pendule étant fixée à un point fixe par 4 ou 5 élastiques qui représentent la résistance de la chaîne, le frottement dans l'eau, l'énergie dissipée par le clapot etc... Et l'ambition est d'estimer la force maximale exercée sur l'un (celui qui représente la chaîne) sans connaître avec précision les caractéristiques des autres...

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PRINCESS 33
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réponse n°254624
Ortenau a écrit :

 J'ai déjà lu cela quelque fois … mais n'en ai pas ressenti l'effectivité.
En navigation, l'ancre d'affourchement et la chaîne de liaison sont stockés dans le coffre du cockpit.
L'ancre 'principale et sa chaîne sont dans le puits (tout à l'avant) sans oublier le propulseur d'étrave et pas mal de matos dans la cabine avant.

 Ôte moi d'un doute : ce que tu appelles ancre d'afourchement ne serait-elle pas plutôt une ancre d'empennelage ?

L'afourchement est très peu utilisé de nos jours ; il était utilisé dans la marine à phares carrés, pour assurer un départ sous voile sur ces bateaux démunis de moteur ; il y avait toute une manoeuvre théorique pour mettre le bateau au départ dans le lit du vent, car il était interdit de se louper ; la pose des ancres était aussi assez sportive : l'une au moins était mise à l'eau après un éloignement sur chaloupe, et il fallait tout reprendre au cabestan pour équilibrer la fourche en fonction du vent et des courants

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SUNSHINE 36 GTE
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réponse n°254630
Germain a écrit :

Comment obtenir la feuille de calcul EXCEL qui fonctionne sous open office ? En version plus vieille ?
Comment obtenir les forces résultantes d'un moteur plein pot ?

Voici une feuille de calcul pour Open/Libreoffice (enlever le pseudo suffixe .pdf d'abord)
Pour les moteurs, j'ai juste une série de chiffres peu compréhensibles...

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°254632

 @Pytheas
les rafales ne sont absolument pas prortionnelles à la vitesse du vent. Suivant la qualité de l'écoulement et des masses d'air stables ou instables vous pouvez avoir des vents très réguliers avec de faibles fluctuations (c'est souvent le cas par exemple aux Antilles ou en Guyane (les bulletins météo ne mentionnent pas alors de rafales), des vents avec rafales , fortes rafales, violentes rafales comme précisé dans les bulletins météo. L'échelle des fluctuations peut aller de moins de 10% à plus de 100% (doublement de la vitesse du vent établi).
Je reviendrai vers toi quand je serai rentré chez moi et aurai lu les articles du Pr Knox.
Si tu as accès à des résultats de mesures avec le protocole précis de ces mesures je suis très preneur.
ceci étant je te confirme que l.on ne peut pas calculer la traction sur l'ancre en partant uniquement de la vitesse du vent établi et des rafales forfaitaires ou non. La traction sur l'ancre dépend aussi fondamentalement des paramètres de la ligne (longueur, élasticité, masse linéique, multiple de mouillage,.....).
Pour le tableur, comme pour celui d'Alain Fraysse d'ailleurs, les hypothèses de la modélisation n'affectent que la précision du résultat mais l'observation permet d'affirmer que les ordres de grandeur (à 20 ou 30% près) sont les bons.Artimon.

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°254635

 Bonjour Yoruk,
C'est un fait que tu peux difficilement réfuter qu'un ressort écrête la tension Max de la ligne ou la secousse d'une voiture, dans des proportions qui peuvent atteindre un facteur 2 voire nettement plus. 
Si les grands yachts ou les porte conteneurs mouillent en tout chaîne c'est que cela devient compliqué de disposer un amortisseur. Dans ces conditions ils sont obligés de mettre des ancres beaucoup plus grosses ( de l'ordre du double, voire plus) pour compenser le doublement, voire plus, de la traction. Mais ils sont favorisés par le facteur d'échelle qui fait qu'un porte conteneurs ne doit pas être sensible au poids de son ancre. Ce n'est pas le cas de nos petits bateaux. Et pourtant un accro du tout chaîne devrait embarquer une ancre 1,5 à 2 fois plus grosse pour déraper à peu près en même temps (toutes choses égales par ailleurs) qu'un bateau identique équipé d'une ligne amortie. C'est un fait vérifié par les calculs. 
Je ne partage pas ton jugement qui est que lorsqu'on se trouve cul à quai ou près des cailloux et que l'on serre les fesses parce qu'on n'a pas pu mouiller long il vaut mieux ne pas mettre de câblot. Je pense personnellement l'inverse....

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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réponse n°254636

 (Suite, mon IPad m'empêche de faire des réponses trop longues qui sortent de la fenêtre) 
....c'est un fait que pour une résistance au dérapage de l'ancre donnée avec le fond dont tu disposes à ce moment  seul l'amortisseur ( le calcul montre qu'un câblot ou bout textile de 5 à 7m suffisent pour obtenir de 70 à 80% de l'efficacité d'un câblot beaucoup plus long) te permet d'étaler des rafales nettement plus fortes, ce qui est bien ce que l'on souhaite lorsqu'on est dans cette situation inconfortable. Pour une longueur de ligne donnée fixée par la place dont on dispose il vaut beaucoup mieux échanger 7m de chaîne pour 7 m de câblot (si on met le câblot à l'extérieur, à plat pont on n'a pas ce souci) on tiendra beaucoup mieux avant de bouffer la maigre marge dont on dispose.
Si tu es inquiet par l'allongement du câblot , 5à 8% d'allongement d'un câblot de 7m ne font que 30 à 50cm Max. Même cul à quai c'est acceptable pour débarquer. Cordialement. Artimon.

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VOYAGE 12.50
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réponse n°254638
Artimon a écrit :
 Bonjour Yoruk,

Je ne partage pas ton jugement qui est que lorsqu'on se trouve cul à quai ou près des cailloux et que l'on serre les fesses parce qu'on n'a pas pu mouiller long il vaut mieux ne pas mettre de câblot. Je pense personnellement l'inverse....

 Merci Artimon

Curieusement, la question posée par Germain, révèle des enseignements très prositifs. Il me semble que concrètement (le domaine du faisable en navigation de plaisance), le problème posé sera celui de la longueur de chaîne à intégrer dans la ligne mixte. Tout le monde est d'accord sur son intérêt.
Ce que fait apparaître cet excellent fil (bravo, bien tenu), c'est que pour déterminer quelle longueur de chaîne intégrer, il manque aujourd'hui une parfaite connaissance des variables induites par la qualité des fond. Cà votre tableur (que je ne critique en aucun cas) ne sait pas le calculer. Je connais (je ressortirai la trace !!!!) un endroit dans EskiFoça (près d'Izmir) où la vase accroche tellement bien que l'on peut mouiller très court; De mémoire 30 m avec plus de 10 m de fond. A 100 m de là, un lit de vase molle où rien ne tient !!!

Negofol a initié sur le jujet un excellent dossier : c'est le post du 26 février 2013 dans le dossier sur les ancres sur PTP (voir le lien plus bas), il traite justement de de l'approche qualitatif des fonds. Il faut le lire

Là seulement on pourra définir quelle longueur de chaîne accorder au mouillage mixte... mais j'en doute, et en attendant on s'accorde sur un emirique 60m de chaine + 60 m de câblot 

Michel



http://www.plaisance-pratique.com/bancs-d-essais-d-ancres#forum10350

http://www.plaisance-pratique.com/bancs-d-essais-d-ancres#forum10350

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VOYAGE 12.50
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réponse n°254640

Voilà la trace sur Eskifoça

Nous avions mouillé (pardon Daniel) 25 m de chaîne par 10/15m de fond, avec une Delta 20 kg, dans de la vase très consistante.
Impossible d’allonger, à cause des chaînes des bateaux à quai environnants, pas facile de mouiller ailleurs à Eskifoça.

Nous sommes restés bloqués 4 jours par un meltem furibard (6/7) NE la nuit et le matin NW l’après-midi. Heureusement avec peu de fetch. Mouillé si court j’étais sur des charbons ardents, près de dégager au moindre signe de dérapage. Et ça a tenu 4 jours. A 100 m de là, dans l’Est, sur des fonds de vase très molle, c’est intenable

Alors ligne mixte et très peu de chaîne pourquoi pas… peu de risque dans la vase pour le textile… mais sur des fonds de roche ??? Et pire sur des fonds mixtes roche/sable… On fait comment pour calculer la bonne longueur de chaîne de la ligne mixte

Hé bah… On fait comme tout le monde 60 m de chaine et… 60 m de câblot au cas ou…

Michel
 

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