Les îles Gambier

Nous sommes arrivés aux îles Gambier le 15 mai, soit depuis plus d'un mois. La traversée s'est effectuée dans un alizé faible, voir trop faible parfois. 18 jours de mer, première très longue traversée pour les enfants mais tout s'est bien passé. La pêche a été bonne au grand plaisir des enfants: thon, thazard et dorade.
La fin de la traversée a été un peu compliquée suite au passage d'une dépression, vent faible tournant dans houle de 5 mètres, puis temps à grain jusqu'à 30 noeuds, cela a rendu la rentrée dans les eaux abritées du lagon encore plus magique.
Au départ, nous pensions nous arrêter qu'une semaine ou deux, mais la beauté des îles et la gentillesse des insulaires nous ont fait rester plus longtemps. Ces îles ont tout ce que l'on recherche en venant dans le Pacifique, un bel atoll de corail pour être protégé de la houle du large, des îles escarpées pour de belles randonnées et de jolies plages pour profiter de la mer comme le montre la photo satellite ci-dessous. Le seul bémol est que c'est l'hiver et que l'eau n'est plus qu'à 24 degrés.
Notre première escale est à Rikitea sur Mangareva, passage obligé pour les formalités mais aussi pour retrouver des amis qui sont arrivés depuis quelques jours.
Ci-dessous Lazuli (sur la gauche) au mouillage devant le village de Rikitea.
Le mouillage est bien abrité par des récifs coraliens, fond de bonne tenue, parfait pour bien se reposer d'une traversée.
La cathédrale de Rikitea construite en 1840 et rénovée récemment est sans doute la plus belle église de Polynésie avec son tabernacle en nacre. Elle est faite en chaux issue de corail brulé. Tous les dimanches elle est remplie d'une bonne partie des 1500 habitants de l'île et les chants en trois langues (latin, tahitien et français) sont magnifiques.
Une nouveauté pour nous sur ce mouillage est la présence de rémoras, poissons pilote à ventouse sur le dessus. Elles s'installent sous le bateau, y restent toute la durée de notre séjour et mangent tous nos restes de nourriture.
L'un des grands plaisir aux îles Gambier est de faire de belles promenades. Les sentiers sont très escarpés mais l'effort est récompensé par de beaux points de vue.
Sur la photo ci-dessous on peut voir des fermes perlières, principale activitée de l'île.
Une autre particularité de l'île est la profusion de fruits poussant soit à l'état sauvage, soit dans les jardins des habitants qui nous invitent à venir cueillir de succulents pamplemousses, papayes, bananes, goyaves.
L'atmosphère sur cette île est une invitation à la détente. On y trouve aussi de nombreux chiens et chats en liberté pour le plus grand plaisir des enfants et des plus grands.
Et comme il y a de nombreux voiliers avec enfants, tout le monde se retrouve sur la plage pour de nombreux jeux.
L'avantage d'un grand atoll comme les Gambier est la possibilité de changer facilement de mouillage, sur la photo ci-dessous, nous avons jeté l'ancre en face d'un motu, petite bande de sable sur le récif coralien constituant la ceinture de l'atoll.
Pas de grande ballade à pied sur les motus mais de très belles plongées où l'on peut admirer de jolis petits poissons colorés...
mais aussi des nettement plus gros...ici un pointe noire
et un pointe blanche, requins typique des récifs.
Heureusement ils ne sont pas agressifs et l'on s'habitue à eux.
De retour à Rikitea, nous partons en ballade pour le plus haut sommet de l'île, le mont Duff. Sur le trajet, les enfants jouent avec un petit chaton.
Nous admirons aussi les nombreuses fleurs poussant un peu partout
Une fois le sommet atteint, la vue est splendide. La première photo montre le mouillage de Rikitea, Lazuli est à l'ancre dans le fond. Sur les photos suivantes il est possible de discerner la barrière de corail fermant l'atol. Seuls les motus sont bien visibles, les coraux étant immergés.
et nous voici au sommet du mont Duff avec nos amis, crête étroite donnant une vue splendide à 360 degrés sur l'atoll. Sur la photo ci-dessus on aperçoit les îles de Aukena et Akamaru.
Petit picnic au sommet avant de redescendre et de cueillir au passage des pamplemousses et goyaves.
Après cette belle ballade, nous décidons d'aller sur Akamaru en compagnie du voilier Zénon. C'est là que nous aprécions de pouvoir relever la quille car il faut slalomer entre les patates de corail dans moins de 2 mètres d'eau. C'est un peu impressionant la première fois mais avec une bonne lumière (soleil haut et dans l'arrière), cela se fait sans problème.
et nous voici à bon port au mouillage devant Akamaru.
Seuls quelques personnes vivent sur cette île qui a néanmoins une grande église, vestige du travail fait par les missionnaires.
Mais la nature a vite fait de reprendre ses droits dans les zones non entretenues.
La visite des îles nous donne aussi l'occasion de visiter une ferme perlière. Visite d'autant plus intéressante qu'en ce moment ils remontent les huitres pour récolter les perles et sur-greffer.
Une fois les huitres remontées, il faut les ouvrir délicatement car il ne faut pas les tuer ou abimer. Elles sont maintenues ouvertes par un coin plastique.
Ensuite le greffeur va retirer la perle et en fonction de sa grosseur, va choisir une nouvelle bille de corail légèrement plus grande à insérer pour que l'huitre fasse une nouvelle perle. Les huitres sont normalement greffées trois fois de suite. La première greffe est la plus importante car un morceau du manteau est greffé et c'est la qualité de cette greffe qui définira la couleur et beauté de la perle.
Ici le greffeur en action, l'huitre ne peut être ouverte que d'un ou deux centimètres, le travail est délicat. On peut voir devant lui la bassine pleine des perles recueillies et sur sa droite des petits bocaux avec les billes à greffer.
Si la perle recueillie n'est pas belle, soit trop irrégulière, soit de couleur non intéressante, l'huitre n'est pas surgreffée et est jetée.
Et c'est là que ce jour-ci je suis intervenu. Le gérant de la ferme m'a laissé récolter les pieds d'huitre appelés ici coroli.
Coupés en lamelles avec un filet de citron et d'huile d'olive, c'est un délice.
Et voici la récolte de perles de la journée
Lucie s'est vite lassée du découpage des corolis et a préféré s'amuser avec les chatons
Nous sommes aussi rarement seuls au mouillage, les voiliers amis suivent et souvent le soir nous laissons les grands enfants sur un voilier et les adultes avec les plus petits sur un autre. Ce soir là c'était soirée corolis puis pizza et bretzel à bord de Lazuli.
Et dans la journée nous choisissons des activités en fonction de la météo, ce jour-ci c'était wake board puis plongée.
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