COSTA RICA, SACS Á DOS

Posté par : Sylvie et Patrick
02 Avril 2024 à 00h
Dernière mise à jour 09 Avril 2024 à 20h
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Après l’expertise demandée par notre nouvel assureur pour le Pacifique, réalisée le 20 mars 2024 (à PanaMarina) nous achevons de longer la côte panaméenne atlantique d’est en ouest: de la frontière colombienne où nous étions en janvier, à la frontière costaricienne, désormais en Avril.

Une navigation de 33 heures soit 154 NM au 264° nous a fait enjamber les 5 chenaux Cargos devant le Canal de Panama, les 24-25 mars.

2 journées et 1 nuit de quart plus tard, Croix du Sud s’est retrouvé en  baie de BOCAS DEL TORO haut lieu du tourisme, qui flirte avec le COSTA RICA à 60 km de là.

Il était temps. Á 48 heures de l’expiration de notre permis touristique de 3 mois, une escapade hors du Panama s’imposait pour re-valider 90 jours.

Le COSTA RICA si proche nous a tenté, pour  4 journées et 3 nuits, sacs à dos.

 

Notre Croix du Sud nous manquerait-elle déjà?

Vous le savez, les marins sur le plancher des vaches s’extasient de tout, en cultivant la nostalgie de leurs chères coques.

C’est donc tiraillés, ambivalents et à jeun que nous avons hélé au lever du soleil un taxi boat pour nous déverser en moins de 2mn sur l’île d’en face: BOCAS (Isla Colon) où l’expédition pour le COSTA RICA commence.

A cette heure, les pilotis grouillent de shuttles, comprenez les navettes bondées qui  sillonnent d’une extrémité à l’autre de la baie.

10,5 NM à 32 noeuds  (soit 20 km à 58 km/h).  Comme un IMOCA! Patrick est songeur!

Le rideau des gerbes d’eau scintillant dans le soleil matinal révèle un bâbord mystérieux, la montagne enveloppée d’une jungle épaisse.

Avec nos apps de voileux, nous suivons inquiets le trajet du shuttle slalomant entre les îlots de mangrove, par dessus les haut fonds, à 50 cm dessous… que le pilote, ses 225 CV et les 24  passagers ignorent superbement.

Puis la jungle laisse la place aux infrastructures portuaires d’Almirante, hub régional, enfin aux pilotis de la ville où impavides, les pêcheurs continuent leurs lancés parfaits de filets  ou de pratiquer la dandinette, dans une eau douteuse.

Débarquement tout aussi fourmillant que l’embarquement, digne d’un James Bond jouant des coudes sur des quais indonésiens .

 

Le pont de la rivière…

On nous ré-entasse dans un minibus. Direction le célèbre pont de la rivière… Six-a-Ola, à 60 km-de-là (facile LOL).

Nous sommes prévenus, il nous faudra descendre du bus, franchir le pont sac à dos,  montrer patte blanche aux autorités de part et d’autre du pont.

Un intense ballet quotidien de piétons qui en impose pour de l’exode ou de la clandestinité mais qui n’en est pas, (enfin je crois,  il n’y a pas de douane!?)

En échange nous serons congratulés des précieux tampons de sortie du Panama et d’entrée au Costa Rica.

Sauf que…

Tous les guides vous le serineront: on ne va pas au COSTA RICA la semaine pascale !

Et bien, nous, si!

 

Un pays montagneux et volcanique la plupart du territoire se situe entre 900 et 1800 m d’altitude. Le point culminant 3820 m

 

Jamais le WE de Pâques!

Entre temps, il est 10 heures, le soleil darde et… au moins 300 m de queue font le tour du quartier costaricain pour obtenir les précieux tampons. Les plus prévoyants ont le parasol et les sempiternels sodas. Les autres crament.

 

Notez bien que, sous le pont, des jeunes(?) nageurs ne s’embêtent pas et barbotent d’une rive à l’autre!

Patrick et moi qui fleurons bon la soixantaine, nous sommes dispensés de queue et allons attendre dans le bus costaricien climatisé avec en prime le délicieux jus frais de carottes locales et l’horrible friand au « fromage ».

Nous payons en dollarsUS. Les billets rendus sont des colónes (CRC) magnifiquement illustrés de faune et flore locales. Le colón vaut 0,5 US$.

Les Ticos et les Ticas surnoms latino-américains (qu’ils apprécient) pour nous faire patienter nous présentent les symboles nationaux:

- Fleur nationale : la Guaria Morada, une jolie orchidée fushia



- Arbre national : le Guanacaste, immense de la famille des mimosas. Les graines contenues dans l’oreille d’éléphant =la cosse, servent à faire du savon bio.



- Oiseau national : le Yiguirro, ou merle fauve…même sourds, vous l’entendez!


- Héros national : Le jeune Juan Santamaria (1831-1856) le 11 avril jour de sa mort est la fête nationale contre l’empire esclavagiste d’Amérique centrale que tente d’instaurer le mercenaire américain William Walker.


- Alcool national : le Guaro alcool de canne à sucre, peu alcoolisé


- Bière nationale : la Imperial (excellente)
- Symbole du travail : la Charrette à Boeufs


- Animal national : le Cerf à Queue Blanche sur le billet de 1000 colónes


- Plat national : le Gallo Pinto au petit déjeuner haricots noirs poivrons oignons ail coriandre et riz avec la sauce nationale Lizano (style Worcestershire, en mieux, vegan)


- Instrument de musique national : la Marimba xylophone sur  pied avec résonateurs verticaux que l’on trouve dans toute la cordillère des Andes 4 personnes peuvent y jouer .


 

CAHUITA  13 000 Ticos et Ticas sans les touristes (autochtones et étrangers)

Bref, à 13H30 (UTC-6, 1 heure de moins que le Panama) nous tournons la clé de notre AirBnB, qui s’avère… minable (malgré sa bonne note).

Qu’importe, le Parc National, merveille de la nature de réputation internationale  est à 40m en face, avec ses 8 km de plage! Tout va bien!

L’entrée du parc (presque) vue de notre AirBnB

Il suffira de s’y engouffrer à l’ouverture demain matin pour espérer échapper un tant soit peu à la marée humaine déjà au coude à coude dans les rues de Cahuita.

La plage semble magnifique derrière les rangs serrées des voitures garées et ceux non moins serrés de celles qui attendent pour se garer.

 

Péchés de gourmandise…

La pâtisserie française sous notre Airbnb et les glaces-maisons, en face, nous ressuscitent. Après tant de mois d’abstinence, c’est un régal.

Le délicieux glacier est français! Nous y prenons nos quartiers. (Instagram heladeria_cahuita)

Un couple très sympathique, installé à l’entrée du parc voilà 10 ans, avec à l’époque, ses 3 grands ados. Ils nous expliquent joyeusement leur choix du CostaRica parmi les pays intéressants pour émigrer, la scolarité puis l’université des ados. Leur qualité de vie.

Choisir de quitter la France, un tabou ?

Nous découvrons ainsi que le CostaRica, « suisse de l’Amérique centrale » est préférentiellement un pays d’immigration pour les européens puis les asiatiques enfin les latinos qui choisissent de quitter leur pays.

La France se vit comme un pays d’accueil et non pourvoyeur de migrants.

Surprise, nous découvrons aussi que notre comptabilisation des ressortissants qui choisissent de migrer (quitter la France) serait très laxiste.

La DFAE Direction des Français à l’Etranger  annonçait 1, 8 million en 2019,  l’INSEE  3,5 millions en 2020. Un départ d’actifs, jeunes et moins jeunes que notre administration peine, paraît-il, à envisager comme durable.

Comme 45% d’entre eux ont acquis la double nationalité et que 8% sont expats (salariés du public ou du privé) …les autres seraient victimes des « relations distendues des consulats français et (du) stress de la gestion administrative à la française »

Notre Coq sur son tas de fumier peinerait-il dans ses cocoricos?

Ne vous étouffez pas en mangeant des glaces !

Donc cette migration ne serait pas celle des expats. Mais elle ne serait pas due non plus (presse internationale) « au déclin de l’économie (française) ni à l’altération récurrente des leviers de sa démocratie ».  Cette migration mériterait «de renouveler la pensée (française) des mobilités ».

Au total, « l’émigration (française) relève encore de l’impensable politique, voire scientifique »

Sources: OpenEditionJournal Hommes et Migration Revue Française sur les dynamiques migratoires, (depuis 50 ans).

C’est fantastique ce que déguster des glaces apporte aux neurones!!!!

Je parle accouchement avec l’aînée enceinte de 5 mois de son premier. Le futur papa est costaricien travaillant dans les secteurs en pleine expansion des mini légumes et des fleurs.

Le jeune couple a choisi l’hôpital public de la capitale San José pour la naissance.

Ce sera donc au cœur de la Vallée Centrale, plaine d’altitude protégés par d’impressionnants volcans et des campagnes verdoyantes (où vit 1/3 de la population du pays) que naîtra la progéniture, soit 42km de Cahuita.

  • Le matin une employée ouvre à 7 heures, en même temps que le parc.
  • Les WE et fériés, à tour de rôle un des enfants assure avec le même salaire que l’employée. Les parents peuvent être appelés en renfort.

…Nous en avons vraiment goûté beaucoup! 

 

Le COSTA RICA : Un pionnier qui se démène

Première nation à avoir constitutionnellement supprimé son armée en 1948, le pays donne priorité à l’éducation, la santé, et l’environnement.

En terme d’égalité entre femmes et homme,  il est le plus égalitaire d’Amérique Latine et le moins catholique pratiquant (46%).

Selon le classement de Reporters sans Frontières, le Costa Rica est classé 1er en Amérique Latine pour la liberté d’expression et 19ème au niveau mondial.

Je ne vous donne pas le classement de la France, vous auriez honte.

  • Le Costa Rica se classe parmi les 14 nations qui ont placé plus du quart de leur territoire sous protection. Il a presque réussi à stopper la déforestation.
  • Premier pays au monde à avoir lancé un plan de dé-carbonisation (zéro émissions de carbone à horizon 2050, il est devenu pionnier de l’éco-tourisme « champion de la Terre » (ONU) pour ses actions décisives en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique.
  • L'économie du Costa Rica s’appuie sur le tourisme (deux millions de visiteurs par an),  l'agriculture et l’industrie de techniques de pointe, en particulier pour ses exportations.
  • Pays préféré de beaucoup de multinationales pour installer leurs entreprises de services, parmi lesquels Procter & Gamble, Coca-Cola, Intel, Hewlett-Packard, Concentrix (Synnex), Sykes, Sony, DHL, Amazon, GlaxoSmithKline, Emerson Electric, Pfizer, AstraZeneca, Western Union, Baxter, IBM, Oracle, Walmart, Cargill, Bacardi et Dole Food Company, il est 68ème rang de l’Indice mondial de l’innovation.

Wikipédia.org

Bonne surprise, Cahuita (13 000 Ticos et Ticas) se vide en soirée et nous savourons in extremis un goûteux repas péruvien: les restaurants ferment étonnamment tôt, comme dans les Antilles néerlandaises.


 

Le Parc National de Cahuita

Réveillés par les chants tropicaux des oiseaux et les aboiements gutturaux des singes hurleurs du parc, nous randonnons tôt, 7h30 à 11h30.

4 heures scrutant silencieusement pour photographier et filmer avant la foule.   

Avec 25% de son territoire en Parcs Nationaux, la diversité exceptionnelle est due à l'emplacement géographique du Costa Rica, entre Amérique du Nord et Amérique du Sud, ce qui est propice aux mouvements  concentrés d'animaux.

Un bain de quiétude pour l’âme et l’esprit.

  • La sensation de protection sur le sentier est curieuse alors que la jungle nous enveloppe.    

Asana du guerrier présenté par le yogi Cottet-Emard

  • Les derniers 3 km, une belle passerelle de bois permet d’évoluer en hauteur sous la canopée. En cette saison sèche (décembre-avril) dessous, les inquiétants marais sont contenus.

Ténor  Cottet-Emard dans son répertoire

Le parc concilie la pédagogie de préservation de la faune et de la flore avec un tourisme de masse.

  • Les familles qui ne s’aventurent pas très loin, y entrent équipées de glacières et de bouées colorées. Comme beaucoup de caraïbiens, peu savent nager.
  • Fouille aux 2 entrées pour éliminer tout emballage plastic et accès gratuit (dons  bienvenus).
  • Présence de la Croix Rouge.
  • Comme l’unique sentier borde la plage sur 8 km, proche des extrémités, de multiples possibilités de pique-niques ombragés et de  baignades  sont signalées par un drapeau vert.


8 km de sable blanc

Nous dormons comme des bébés. La température nocturne 19°-25° est plus fraîche qu’au Panama.

Pas de musique nocturnes aux basses assourdissantes,  à Cahuita, on fait la fête avant le coucher du soleil. Est-ce ainsi dans tout le CostaRica??

Le lendemain nous nous mêlons aux autochtones…

La population du COSTA RICA: 83,63% blancs, 6,72% de métis, 2,42% amérindiens, 1,05% africains 0, 21% chinois 5, 95% autres (wikipedia.org)

…pour la baignade dans une eau cristalline propice à la farniente: eau sous le menton, assis ou à genoux, une boisson à la main pour deviser… sur rien, sur tout et son contraire, les doigts de pieds étalées dans le fond de sable fin,  béatement libérés de la gravité...

 

Pesticides et corruption

Le retour, le Dimanche de Pâques, nous permet à nouveau, de profiter des paysages agricoles (bananes, café, canne, cacao, ananas) et montagneux de ce petit pays de l’isthme d’Amérique centrale.

Paradoxe environnemental le COSTA RICA victime des lobbies et de la corruption (synonymes) est le pays qui utilise le plus de pesticides, 18,2 kg/ha. (En Europe les plus vertueux sont la Scandinavie et la Roumanie: moins d’1kg/ha. France 3, 7kg/ha).

 

Pour conclure:

le COSTA RICA est  idéalement placé et a le meilleur niveau de vie de toute l’Amérique Latine.

Quelques chiffres:

  • Grand comme à peine 2 fois ma Normandie natale, (51,1 km2), le Costa Rica est un carrefour naturel N/S et E/O
  • 212km de côtes atlantiques pour commercer avec l’Europe et l’Afrique.
  • 1016 km de côtés pacifiques pour commercer avec l’Asie.
  • Les 5 millions de Costariciens parlent espagnol, 1/4 d’entre eux sont bilingues (anglais). Idem en France IPSOS 2019.
  • Le taux de chômage est de 11,6% . 
  • Cout de la vie de 17% à 25% moins cher qu’en France environ, selon les secteurs.
  • Revenu mensuel moyen par habitant au Costa Rica s'élève à 1 056 $, soit 12 670 $ par habitant et par an. Source : Banque mondiale, 2022 
  • La natalité y est de 11,9‰.   France 9,7 ‰ (INSEE 2023)

 

Fin du récit de notre escapade et …des horizons de réflexions imprévues qu’elle nous a permis de découvrir!

Oui, les voyages forment bien la jeunesse!

 

L’Assurance bateau multi-risque de CROIX DU SUD 

Saison 3  du feuilleton ! 

2020-2021 AXA Plaisance (Europe jusqu’à Canaries compris)

2022-2023 Helvetia, Courtier SATEC (Cap Vert et Transat)

2024:

Suite à l’expertise du 20 mars dernier, la proposition pour notre nouveau contrat d’assurance multi-risques arrive.

Sébastien DESARNAUTS, agent général ALLIANZ (Toulouse) propose un contrat « périple» ajusté selon la zone, l’âge, l’état et la valeur des équipement des bateaux (expertise).

La cotisation annuelle représente entre 1 et 4 % de la valeur du bateau. (Pour Croix du Sud 2%).

Epluchée de suite, nous la corrigeons selon les coordonnées géographiques que nous souhaitons pour 2024.

  • Latitudes 0° au sud et 20° au nord
  • Longitudes 75° à l’est et 100° à l’ouest
  • Et si nous souhaitons aller au delà , il nous suffira de prévenir. L’assureur fera un « dont Actes » sans augmentations de la cotisation

Nous avions résilié en janvier Helvetia qui ne nous assurait pas pour cette zone de navigation.

Dans ce type de contrat « périple », la nature du risque  est re-visitée annuellement. Zone et tarif changeront en 2025 en fonction de l’avancée de notre tour du monde.

 

 

De retour à bord de Croix du Sud, à BOCAS DEL TOROS, les SDF, Seniors Des Flots vous embrassent.

 

Emplacement

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