DE GIBRALTAR Á …TANGER?

Posté par : Sylvie et Patrick
07 Mars 2022 à 13h
Dernière mise à jour 07 Mars 2022 à 21h
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Notre nouveau voisin, la caravelle de Christophe Colomb.

Chacun son voyage, chacun son chemin. Nous comprenons doucement que notre tissage de l’aventure nous est propre et ne pourra ressembler à aucun autre. Nous apprenons à ne plus nous comparer. C’est de l’intérieur de soi que naît l’aventure. Joie tranquille au RDV.

Nous apprivoisons l’inhabituel. Les petits riens nous habituent… à ne pas nous habituer! Tiens par exemple: la recherche d’une bouteille de gaz espagnol ET de son détendeur! Deux jours! Mais quelles rencontres!

En échange, nous ancrons des repères fiables et sûrs à bord. Nos aménagements allègent notre compte en banque et nos états d’âmes d’aventuriers en herbes. 

Avant de parler navigation, quelques photos de notre excursion à Cadiz, la belle andalouse où nous avons assisté par le plus grand des hasards à un magnifique spectacle de bulles de savon.


 

Désormais à la recherche d’une fenêtre météo pour quitter l’Andalousie, l’Atlas des Océans de CORNELL (La Bible) nous indique que ce dernier mois de l’hiver est l’apogée des coup de vents, quelque soit leur direction. 

Entre ces coups de vents, n’attendons pas moins de 5 Beaufort. Cette « bonne brise »  souffle de 17 à 21 noeuds soit 39 à 49 km/heure. L’état de la mer conjugue crêtes d’écumes blanches, embruns, vagues de 3 à 4 m et selon la définition pittoresque « les parapluies sont susceptibles de se retourner ». Bref!

Première étape: sortir de Méditerranée. Embouquer les Colonnes d’Hercule. Viser la diagonale entre Gibraltar et Tanger.

-De Gibraltar, côté Méditerranée (rive européenne), la navigation jusqu’à Tanger, côté Atlantique (rive  africaine), est contrainte par le trafic international des navires de commerce, voir militaires. Restent 2 petits passages pour couper « les rails ».

-Parer la 2ème contrainte revient à choisir la mi marée descendante diurne. Non pas que ce courant de marée « porte » vers l’océan Atlantique mais il « limite » la force des flots océaniques qui s’engouffrent en mer d’Alboran (entrée de la mer Méditerranée). 

Car la Méditerranée perd plus d’eau par évaporation qu’elle n’en reçoit des rivières s’y déversant, de ce fait il y a en permanence un apport général d’eau de l’océan Atlantique. Il est moindre par marée descendante.

-Enfin, 3ème contrainte, un vent soufflant d’Est vers l’Ouest est espéré pour renforcer l’effet de la marée descendante et éviter les bouillonnements inconfortables du vent contre courant.

Si tout est bien réuni, comptons environ 6-8 heures pour les 45 miles de zigzags obligés.

Deuxième étape: quelques 620 miles pour rallier les Îles Canaries, environ 4-5 jours

La côte marocaine a réputation de secouer: petite sœur du Golf de Gascogne, ses fonds de 3000 remontent brutalement générant des salves de vagues appréciés des surfeurs mais non des marins! 

Il est y d’autant plus conseillé de passer au large (50 milles nautiques, voire 100 ) que les pêcheurs  marocains et autres pêcheurs pilleurs étrangers n’indiquent pas la présence de leurs filets.

Du Cap Spartel (dernière pointe terrestre du Nord Ouest africaine) jusqu’au  port d’Arrecife au Sud Est de l’île Canarienne de Lanzarotte, nos points de passage prédictifs évitent ainsi les hauts fonds, soigneusement répertoriés par l’excellent SHOM (Service Hydrographique et Océanographique de la Marine).

Reste à trouver 5 jours sans coups de vent. Car dans les prévisions de ces quinze derniers jours, 30 - 35 noeuds s’abattaient soit au départ, soit à l’arrivée.
Ou mieux 4 jours, si Croix du Sud, libéré des contraintes du détroit de Gibraltar, partait de …Tanger.

Tanger? Idéalement située à la sortie atlantique du détroit de Gibraltar, le Maroc y a fini, en 2020, une marina flambant neuve de 2000 places … vide depuis les fermetures des trafics maritimes privés.  Une escale longue durée nous plairait bien. Elle nous permettrait d’attendre les météos d’avril plus clémentes et nos copains « PICOTA » qui devrait retrouver leur Lagoon  vers le 14 mars.

Hélas! Dans le plus pur et aimable français, la réponse à notre requête est tombée hier soir: «Bonjour Madame Braban, Au nom de l'équipe Tanja Marina Bay International, nous vous remercions pour votre demande et votre intérêt pour notre marina. 
Compte tenu des circonstances actuelles relatives à la propagation du virus corona Covid-19, l'accès aux ports marocains est temporairement suspendu pour les navires privés jusqu'à nouvel ordre. 
Vous serez averti par mail dès que la marina recommencera à accueillir les bateaux.  En attendant de vous accueillir très prochainement parmi nous… »

Espérons donc… et préparons nous à faire… sans.

-Dernier petit déj andalou avec nos délicieux menuisiers composites du Chantier. A 10 heures, salé, bien copieux.  De quoi tenir jusqu’à l’encas de 17-18 heures, prélude au dîner de 21 heures, dehors si possible.

-Tea Time ou apéro (on adore) en Face Time ou What’ap avec les fidèles (adeptes de la connexion gratuite internet) pour partager émotions et réflexions autour des déplorables News internationales.

-Téléchargements des remarquables analyses d’ARTE et des sites d’informations non censurées. Nos vidéos du soir… avant celles plus réjouissantes de nos YouTubers navigateurs de part le monde qui nous partagent leurs aventures et astuces.

-Podcasts, livres audio…

-Recharge de ma carte prépayée  espagnole de Datas pour actualiser les fichiers météo tant et dès que nous serons à proximité des côtes. Pour 4 jours, nous n’activons pas le téléphone satellitaire Iridium Go!

Nous terminerons avec les nouveautés du bord plus ou moins dispendieuses 

A 4300 euros: le changement du parc batterie lithium. On vous en reparlera à l’occasion.

A  200 euros: l’installation du circuit de potabilisation de l’eau  qui a valu deux jours de plus à Patrick contorsionné sous l’évier. Mais quel régal à boire!

A 20 euros: la création de notre « jardin » avec un oranger andalou et 6 jacinthes  pour commencer avant les semis  prometteurs. Enfin j’espère!

Aujourd’hui déluge au petit matin, puis matinée de ciel bleu, puis vents catabatiques à partir de midi, parfois violents, nuits sont à 16 degrés.  Toujours les mêmes irrégularités dues aux confrontations entre les régimes atlantiques et les régimes méditerranées. Au Nord: dépression du Golf du Lion, au Sud, dépressions du Sahara. Nous surveillons les errances de notre bon viel anticyclone des Açores. 

Surveillez POLARSTEPS, notre journal de Bord. D’ici 2 à 3 jours nous devrions gagner Gibraltar.  A très vite!

 

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