Vendredi 2 novembre

Demain, on part. Les derniers préparatifs : le fuel ce matin, les dernières courses toute la journée, le bateau, ou du moins l’estomac des tri martolod est paré pour au moins un demi-tour du monde. Seule  la VHF résiste toujours à nos analyses et est toujours aussi capricieuse.

La police maritime ce matin, toujours charmants et efficaces (700ECV). Midi moins 10, l’immigration déjà fermée de midi à 14h. 14h30, 14h45, le préposé arrive enfin (ça ferme à 16h et je ne pense pas qu’un vendredi il fasse des heures sup). Les tampons magiques sur les passeports (500 ECV). Maintenant que c’est fait, je peux dire que l’on a pas eu à payer les visas à 45€ comme quand on arrive en avion.

Les cartes postales. Chaleur toujours aussi moite, eau du port saturée de gasoil, capotes et poissons morts, ça on est sûr de ne pas regretter.

Demain on part, mais on n’est pas les seuls : un cata de chez Mooring (Domino) qui va à Tortola, comme nous ; des australiens partis depuis 6 ans de chez eux qui appareillent pour la Guyane française et comptent rejoindre l’Australie dans 6 ou 7 ans, 4 lorientais qui sont partis le 28 septembre de Bretagne et qui enchainent sur la Martinique après demain ; sans compter les nombreux bateaux pour le Brésil. Bingo, notre jeune amie a trouvé (déjà) un embarquement, on n’aura pas besoin de se dévouer.

Demain, on part, donc restaurant ce soir (Gaudi, bien) avec petit orchestre local (beaux mecs, belle voix, assez bonne musique), on arrose au grogue (rhum local) pour terminer les escudos.

Demain on part. Grande attente, pas d’appréhension, une envie folle d’y être enfin, de retrouver le rythme des quarts, ces journées de petits riens et de grandes contemplations, les manœuvres qui ponctuent les moments forts de la navigation. Ces jeux d’analyse des prévisions météo, des écarts par rapport à la route directe, des fluctuations de la conso électriques. L’inspection du bateau pour détecter la prochaine réparation, le programme d’entretien préventif journalier, hebdomadaire et mensuel, le nettoyage régulier du bateau pour garder sa fierté. Organiser le bain, préparer les repas en variant à partir des mêmes composants, jouer à éviter le soleil, gérer l’eau.

Demain, on part. On va commencer par un peu de cabotage sur Sao Vicente et Santo Antao en profitant de l’absence de vent et vraiment quitter le Cap Vert dimanche ou lundi. La météo nous envoie 2 ou 3 jours vers le sud afin de trouver le flux d’est. En milieu de semaine, le vent semble se renforcer sur le Cap Vert et ce sera mieux d’être au sud s’il vient à forcir méchamment.

Demain on part. Interruption du blog pour quelques semaines. Portez-vous bien, protégez-vous du froid, nous ça va. Bises.

posté le lendemain, donc aujourd'hui, on part!