Navigation aux Bahamas du 15 avril au 7 mai 2015
L'excitation du capitaine est à son comble quand nous quittons la marina d'Océan World en République Dominicaine pour aller naviguer dans ces îles à la réputation sulfureuse: en gros, c'est un paradis nautique qui peut vite devenir un enfer dans certaines conditions météo et où l'autonomie est de rigueur vu la densité extrêmement faible de la circulation sur l'eau et les grandes distances à parcourir.
La ballade va faire plus de 550 milles et nous ne savons pas encore où nous ferons les formalités d'entrée (300€ pour les plus de 9 m!), peut-être à Great Inagua, sinon à Great Exuma.
Nous partons en début d'après midi avec un alizé fort sympathique qui va nous pousser dans des conditions de vent arrière idylliques jusqu'à Great Inagua; le lendemain matin une daurade coryphène de plus de 6 kg et un mètre de long (record établi par Sydney) va monter à bord pour, comme d'habitude, la plus grande joie de l'équipage qui se compose en plus du capitaine et du fils déjà nommé, de Claire et d'Edith.
Le soir nous contournons Great Inagua et décidons de continuer pour profiter du vent qui doit faiblir à partir du lendemain. Après une nuit vent de travers très agréable nous arrivons le matin à Datum Bay (Acklins Island), mouillage ouvert à l'ouest et bien protégé de la houle d'Est.
Nous commençons à déguster les turquoises qui envahissent les eaux et le ciel; contrairement aux Iles de la Société dans le Pacifique, je vais trouver que la réalité dépasse largement les cartes postales, tant les couleurs sont belles et surprenantes; ce sera comme ça jusqu'à Nassau.... du matin au soir......un festival permanent de couleurs et de subtiles éclairages. Je comprend les américains et les canadiens qui ne peuvent plus s'en passer, le terrain de jeux est beau, immense et sauvage....
Le lendemain nous changeons de mouillage et allons 20 milles au Nord à Long Cay (Crocked Island); nous pénétrons sur plus de 2 milles dans le Bight of Acklins avant de mouiller devant une plage qui va rester à plus de 500 mètres du bateau car les fonds remontent très lentement et il y a plus d'un mètre de marnage. Je comprends mieux les recommandations des guides nautiques qui insistent sur le confort apporté par une annexe semi rigide équipée d'un bon moteur.
Le lendemain, départ en début d'après midi sous geenaker vers Georges Town, en longeant Long Island par l'Est; il existe un passage par l'Ouest, mais l'examen des cartes détaillées indique des fonds de moins d'un mètre dans un chenal très étroit et sinueux. Pour un premier contact, Teranga ne tentera pas le diable; pour la petite histoire, nous retrouverons un bateau belge à Georges Town qui nous dira s'être embrouillé dans les horaires de marées et avoir passé une nuit couché sur un banc de sable dans ce passage, sans dégat fort heureusement, mais pas sans angoisses.......
Nous arrivons à Georges Town dans la matinée du 20, et après quelques milles dans le chenal Est, nous mouillons sur un plan d'eau immense, protégé de tous côtés, et occupé par de nombreux bateaux dont une bonne partie passe l'année sur place.
Des régates de voiliers caractérisés par une monotypie, une grande voile démesurée, l'absence de voile d'avant et un rappel des équipiers à l'extérieur de la coque avec des madriers en bois amovibles, vont animer le plan d'eau toute la semaine. L'élégance de ces embarcations est juste en symbiose avec le spectacle permanent des couleurs, extraordinaire!.
Nous restons 6 jours dans cette ambiance voileuse avant d'attaquer la remontée des Exumas vers Nassau, des dizaines d'îles à voir sur une centaine de milles.
La navigation se fait dorénavant à vue dans les eaux peu profondes et il ne reste plus qu'à choisir les escales en fonction des centres d'intérêt et de la météo........ parlons en un peu de la météo: nous sommes dans une région où passe régulièrement des fronts, ce qui occasione des coups de vent de Nord et une rotation des vents d'Ouest en Est (par le nord) très rapide (un jour ou deux maxi). Ce peut être très inconfortable voire dangereux si vous devez naviguer et passer dans un Cut (passage entre les îles plus ou moins larges et sinueux, qui séparent les eaux bleues marines profondes des eaux turquoises peu profondes). En dehors de ces évènements , c'est normalement les Alizés moribonds qui dominent, soit secteur Est; et bien nous aurons de l'Ouest et du Sud, pas trop fort heureusement car les abris deviennent rares avec ce régime.
Les escales vont finalement s'appeler Big Galliot Cay, Black Point, Staniel Cay (où on trouve facilement tous les ravitaillements et .....des cochons dans l'eau) et Allen Cay (l'île aux petits iguanes).
Les navigations sont sans soucis mais à vue , avec les cartes de détail (indispensables) et.......en évitant je le rappelle pour ce premier contact les endroits tendus qui ne manquent pas.
Nous n'avons quasiment rien vu des Bahamas, mais assez pour imaginer qu'on peut y flaner des mois sans s'y ennuyer , mais il faut un bateau fiable et si on veut vraiment explorer le maximum, une annexe bien motorisée et une bonne vue pour éviter les échouages.
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