Vendredi 9 mai 2014. Marsh Harbour

La météo paraissant bonne en milieu de semaine prochaine pour quitter les Bahamas vers les Açores, nous décidons de sauter le snorkeling de Great Guana pour filer sur Marsh Harbour faire les mille petites choses qui doivent précéder la grande traversée. Et là, miracle, le vent est un peu nord-est, c’est sous voile au près serré (35 degrés du vent apparent) à près de 5 nœuds que l’on file vers notre destination. L’humeur de l’équipage change de tout au tout. La gite, la voile, tout redonne une ardeur de battant. Le moteur, c’est tellement passif, on se croirait sur le périf.

Après une étude de marché rapide, nous optons pour Mango marina. La marina conseillée dans le Pavlidis n’existe plus. Tarif 0,95$ par pied au lieu des 1,5 affichés. Prix d’amis, on ne sait pas trop pourquoi. Mais mauvaise nouvelle, d’après le responsable et nos voisins de ponton pas moyen de faire remplir nos bouteilles de gaz à pas européen. On va avoir à mastiquer les grains de riz pas cuits au milieu de l’atlantique, à saliver sur les spaghettis raides, pas de quoi mettre le moral.

Nous sommes juste à côté de la base Sunsail/Mooring, pleine de bateaux français convoyés à travers l’atlantique. Ils doivent avoir ou une solution ou des bouteilles de rab. Nous y allons. La réceptionniste téléphone à la compagnie de gaz pour expliquer notre problème et nous commande un taxi pour nous y amener. Ça c’est du service de pro. 30 minutes plus tard Eva, notre charmante chauffeuse de taxi nous dépose à la marina, bouteilles pleines, après nous avoir indiqué les banques, les ATM et les épiceries. Super.

Pour être prêt à partir la semaine prochaine, c’est à dire un peu plus tôt que prévu, on accélère le programme d’entretien. Nos voisins américains s’inquiètent de nous voir tant travailler. Il va falloir qu’ils changent leur opinion sur les français.

Samedi 10 mai 2014

Je regarde les photos que je mets sur le blog et je trouve qu’elles ne rendent pas justice au lieu. Il y manque la vibration de l’air, la caresse du vent, le léger clapotis de la carène. L’œil se focalise sur un détail et le cerveau le magnifie. Je n’arrive vraiment pas à rendre tout ça dans mes photos.

La météo varie toutes les 8 heures. On a peut-être un créneau mercredi pour les Açores, mais peut-être pas, du vent fort lundi, mais peut-être mardi, ou pas.

En attendant, courses au supermarché Maxwell. Surprenant, des panneaux sur le parking en anglais et en créole haïtien.

En discutant avec un employé du Maxwell, nous apprenons que la communauté haïtienne est plus nombreuse que celle des locaux. Puis il nous donne un cours de créole avec l’étymologie de certains  mots, heureux de retrouver son français. Çà a bien duré 10 minutes pendant lesquelles son chef voyait  que son stand d'orange n'avançait pas beaucoup. On termine nos courses et Vera notre taxi nous aide à ramener notre ravito de traversée.

Montée au mat de Pierre Henri, tout va bien de ce coté-là ; nettoyage du pont au balai brosse, une fête à s’arroser et à bien brosser, pas fait depuis Nana Juana, il y a 3 mois. Heureusement qu’il pleut de temps en temps.

On va partir demain de Marsh Harbour pour les îles du coin, donc plus de wifi pour un moment sans doute, peut-être plus rien avant les Açores, qui sait? la météo souffle le chaud et le froid.