Encore 48h et nous serons de retour à Cuba.

8 semaines en France, pas vraiment de repos. Un peu fatigué physiquement, nerveusement, mentalement et émotionnellement, je plains mes co-équipiers, ils vont en baver… A tout hasard, je leur présente mes excuses anticipées.

Cuba progresse à pas de géants d’après ceux qui y séjournent régulièrement, mais je ne pense pas qu’ils auront développé leur réseau internet et wifi en 2 mois. Donc petite immersion hors des réseaux et de la toile.

Nous arrivons mercredi soir à Cuba et passons 2 nuits à La Havane pour visiter. Après San Juan de Porto Rico et Santo Domingo, cette troisième étape s’imposait pour compléter ce pèlerinage à la puissance de l’empire espagnol.

Pendant longtemps, ce fut un mystère pour moi de savoir comment ce pays qui contrôlait un empire aussi important en Europe et en Amérique  au 16ème siècle a sombré si rapidement. D'après mes récentes lectures, le coût pour protéger les convois en provenance des Amériques a été très vite supérieur à la valeur des cargaisons qui atteignaient l’Espagne. Pirates et corsaires se sont développés, encouragés par les anglais et les français. Une des raisons est que l’Espagne a toujours refusé de partager le pactole américain avec les autres puissances européennes. Ne voulant céder sur rien, ils s'y sont épuisés.Voilà ce qui résulte d’avoir les yeux plus gros que le ventre. D’un autre coté, à l’époque, ils n’avaient peut-être pas le choix, on était encore loin du concept de marché commun et de communauté européenne…

Après ces considérations, retour à Varadero, vendredi matin. Réarmement du bateau pour le préparer au départ, ça prendra bien vendredi et samedi. Samedi approvisionnement des denrées non périssables. Vu le choix, ça va surtout être du riz. Dimanche matin, marché de Santa Marta pour le périssable. Là aussi choix limité, mais prix imbattables. Dimanche midi, en stand-by pour la fenêtre météo qui nous permettra en 30 heures environ de rejoindre les îles Bimini. On a besoin d’un alizé de sud-est, configuration assez fréquente en cette saison. Arrivés aux Bahamas, nous retrouverons internet, skype et je pourrai reprendre la publication du blog.

On va visiter l’archipel des Bahamas en commençant par le nord et en descendant vers le sud : Bimini, Abacos, Eleuthera, Exuma. En même temps, on va être aux aguets d’une nouvelle fenêtre météo pour filer sur les Açores. Là, ça va être plus complexe. En effet, si les Pilot Charts nous disent que le vent est à peu près favorable 75% du temps, c’est plutôt du style, le mois de mai 2014, c’est pas bon, mais les mois de mai des 3 années précédentes c’était bon. Actuellement, l’anticyclone était beaucoup trop nord, et ça faisait un moment que ça durait, mais c’est en train d’évoluer. En fait, ce qui nous ferait plaisir, c’est un mois de mai et de juin un petit peu pourri en France.  Que l’anticyclone reste un peu vers le sud pour avoir un bon bord de portant vers les Açores en se glissant entre le nord de l’anticyclone et le sud de dépressions pas trop violentes qui viendraient remplir les nappes phréatiques du nord de la France.

Comme la traversée vers les Açores durera 20 à 25 jours au moins, on n’aura jamais une prévision sur cette durée. On va donc attendre un bon créneau de 5 jours faciles au départ pour s’amariner et prendre le rythme des quarts avant de rencontrer, éventuellement, des conditions moins favorables par la suite.

A bientôt, aux Bahamas

Tristan nous souhaite bon vent