Vendredi 21 février 2014

Nous voilà partis pour ce qui devrait être la dernière nuit de cette étape. Nous avons eu hier la marina de Varadero au téléphone. Ils nous attendent et nous devrions pouvoir y laisser le bateau 2 mois.

Sortie de la rade de Levisa sans problème grâce aux way-points de Cheryl et à la carte Navionics, la C-map étant très peu précise et sans secours sur cette zone.

Au large nous retrouvons le Gulf Stream qui, à un nœud, charrie moultes objets flottants non dégradables en route pour une croisière de quelques semaines vers les côtes européennes.

Des nuages menaçants sur la côte s’évaporent au-dessus de la mer froide (tout est relatif bien sûr). On a repris les quarts et comme d’habitude chacun dort.

Fin d’après-midi, le vent monte à 15 nœuds de face, le Gulf Stream forcit à 2 nœuds. Ça houle et ça cogne, heureusement cela devrait cesser en début de nuit.

Les lumières de La Havane sur tribord, des bateaux surgissent des spots lumineux multiples du Malecon. Il faut rester vigilant.

Cassoulet (Belle Chaurienne, 3 ans de fond de cale, la boite commençait à rouiller), salade de chou rouge, fromages, fruit ou riz au lait. C’est moins prestigieux que la demi-langouste de ce midi mais ça tient encore la mer.

23h, nuit sans lune, éblouissement des lumières de La Havane, cela fait plusieurs heures que nous sommes entourés de dizaines de lucioles vertes pour la plupart, rouges ou blanches certaines. Pourvu que toutes ces barques de pêcheurs soient éclairées et qu’ils aient la bonne idée de nous éviter. Quart de veille attentive, pas vraiment reposant surtout avec la houle qui joue à cache-cache.

Samedi 22 février 2014. L’arrivée à Varadero

Entrée dans un chenal entre 2 pelouses, un peu irréel, 2 hôtels blocs en bord de plage pas vraiment jolis, mais le reste trompe l’œil.

Marina au trois-quarts déserte mais les bateaux présents sont habités et village ponton est très actif.

Roby, le grand blond tatoué de Bochum nous accueille au ponton comme un des vétérans du village. Le clan canadien le rejoint rapidement, de même qu’un autrichien. A peu près 3 personnes pour prendre chacune de nos aussières. Des hollandais sont arrivés hier. C’est bière sur la table commune à 17h. On l’a appris trop tard, on ira demain.

Guarda Frontera  pour une visite succinte du bateau. No chicas? No. No te gustan los chicas de aqui ? Rétropédalage : he visto chicas a Cayo Levisa que me gustaban mucho. Rires gras. Fin de l’épisode.

Salcedo, le dock master très sympa, lui succède. Il refuse un café mais accepte un gros morceau de chocolat. Contrat de marina, 600$ dollars le mois, moins cher que les Bahamas mais beaucoup plus cher que le rio Dulce.

Debbie, une voisine de ponton passe ensuite avec un petit feuillet qui nous explique la marina et ses environs avec un plan pour la banque et les provisions. Elle fait office de laundry avec sa machine à laver pour 5$ le lot de linge.

le bateau de Debbie, Debbie et sa machine à laver (emmaillotée de bleu)

Entre temps nous avons rencontré Cheryl Barr. Longue discussion sur notre navigation et la petite erreur  que nous avons trouvée dans son guide. Nous lui demandons à acheter le tome 2 mais il n’est pas encore écrit. Larry nous avait  demandé de lui rendre le guide. Elle refuse et nous invite à le passer à quelqu’un qui pourrait être intéressé.

La chose suivante est de se procurer du cash car c’est la seule façon de payer. Western Union est à Santa Marta, un village à 1 km de la marina. On en profite pour acheter 4 tomates (l’offre en produits frais est très limitée mais c’est jour de marché demain, on verra) et y déguster un porc au riz pour 1$ (25 pesos nationaux, non convertibles), le même prix que la bière qui se paye en CUC (pesos convertibles).

Dans les rues, les vieilles américaines souvent rutilantes croisent des Lada en bout de course ou de petites japonaises plus récentes. Les calèches servent de taxi.

Des coquettes petites maisons individuelles côtoient des HLM de style 1950 qui n’ont pas été entretenus depuis leur construction.

Après la sieste, nous préparons le bateau pour 2 mois d’inactivité, nous rentrons mardi en France.