Dimanche 2 juin 2013.

 Le jour où on a failli foutre le feu au bateau.

 Commençons par le début. Partis assez tôt de Placencia pour faire de l’est tant que le vent n’est pas levé,

 

Photo paradise resort et yolis bar

 

je me mets à l’iridium pour avoir la prévision météo des jours prochains. Pas de jus 12 volts sur le transfo de l’ordi. Après plusieurs essais, on circonscrit le problème à un circuit dont le disjoncteur a déclenché. On reste persuadé que le problème vient du 12 volts et du transfo de l’ordi ou de la radio qui marche mal et qui est sur le même circuit. On inspecte tout cela, on ne trouve rien, on débranche et on enclenche 2 fois le disjoncteur. Une fumée de plastique cramé envahi le bornier électrique. On coupe le jus et finissons par trouver le coupable : le détecteur de niveau d’eau dans les cales qui a cramé sans heureusement mettre le feu aux tuyaux (dont celui de fuel) et câbles qui passaient à proximité.

 A part ça, au mouillage devant Wippari Cay pour midi, 33 degrés, 76% d’humidité, 1 nœud de vent, c’est la sudation incontrôlée comme j’en ai rarement vu. Même le bon snorkeling ne nous a pas refroidi. Quant à la réparation électrique elle s’est faite sous une douche drue de sueur (on avait coupé le jus aux batteries).

 

Photo wippari cay

 

Cet après midi, le vent de nord s’est levé parce que nous avions prévu de faire 5 miles vers le nord jusqu’à North long Coco Cay. L’avantage, c’est que l’on a récupéré un peu de fraicheur (c’est très relatif mais on revit).

 

Ce soir, superbe bio-luminescence : ce qui ressemblait à des vers de quelques centimètres, verts phosphorescents,  laissant un halo de lumière, poussés par le vent, entouraient le bateau en bataillons serrés. A en oublier le son et lumière quotidien des orages nocturnes.

 

Photo north long coco cay (JP)

 

Lundi 3 juin 2013.

 Le son et lumière, un peu jaloux de la bioluminescence, s’est rappelé à nous peu après minuit. Le vent se lève et fait pivoter le bateau de 180 degrés. Nous nous retrouvons dos à l’îlot, plus du tout protégé de la houle qui se lève bien sur le fond d’1,5 mètres. Au passage la dérive un peu baissée pour limiter le roulis tutoie une patate de corail. La pluie nous chasse à l’intérieur du bateau où la chaleur moite est à son comble.

 

Ça dure environ 2 heures, fait baisser la température et rend la fin de nuit plus agréable.

 

Ce matin nous allons mouiller à un des nombreux Rendez-vous Cay du Belize. Celui-là est un magnifique croissant de lune, plage et cocotier bordée d’une eau verte bleutée des lagons de rêve. Un de nos plus beau mouillage. De plus la journée est ensoleillée avec une belle lumière ce qui ne gâche rien.

 

Photo rendez-vous cay (jp)

 

Baignade, repas d’anniversaire, (le mien – champagne avec amuse-gueules variés– axoa de canard, purée de patate douce, salade verte et fruits),

 

Photo anniversaire (jp)

 

sieste et nous levons le camp pour Silk Cay. Moins de 5 miles sur la carte, presque 8 en évitant les récifs. Une bonne veille

 

Photo la vigie

 

et une visibilité parfaites sont vraiment nécessaires : Freya oublie quelques récifs en chemin, la C-map peint tout en bleu uniforme sans détails même quand il y a 30 mètres de fond.

 

Silk ou Queen cay, c’est un bijou de 3 petits îlots le long du grand reef. On y prend une bouée.

 

Photo silk cay (jp)

 

Gentil snorkeling dérangé par les rangers : c’est une réserve marine, on n’a pas le droit d’être là, c’est10 dollars par personne (sans reçu d’ailleurs) et vous partez demain avant 9 heures.

 

On se plonge sur la carte. Effectivement on est dans une réserve marine. Le guide nautique de Freya n’en disait rien. On a sans doute échappé à une amende, donc faut pas faire la gueule.

  

Mardi 4 juin 2013.

 

Nuit tranquille, nuit câline,… bon j’arrête. Les nuits se suivent et ne se ressemblent pas. Hamac, ciel étoilé, doux zéphyr, lever de soleil majestueux.

 

Après un bon petit snorkeling, on dit adieu à cet autre mouillage de rêve pour rejouer à contourner les récifs pour aller à Pompion Cay. Ce n’est pas trop difficile, juste ennemi de la ligne droite. Les hauts fonds sont signalés par des tâches vertes et jaunes dans le bleu profond de la mer. Etre attentif car surveiller le sondeur ne suffit pas ; on passe de 20 mètres à moins de 2 mètres de profondeur en 2 ou 3 mètres, de véritables à-pic.

 

 

 

 

 

 

Photo pompion

 

A midi, la chaleur monte d’un cran grâce à un ciel bleu dégagé plutôt rare en cette saison. Le métal est brulant. Les raies sautent en l’air, l’eau est trop chaude ? en tout cas, elle ne nous rafraichit pas vraiment.

 

Pompion est un îlot qui forme un petit oméga avec son récif. Couvert de cocotiers, il abrite deux pêcheurs qui nous saluent. Très beau snorkeling autour de l’îlot.

 

Ce soir, avec la  chaleur nous voyons des orages sur 360 degrés. Nous avons la curieuse impression d’être dans l’œil du cyclone. Nous rajoutons 10 mètres à la chaîne de l’ancre. Avec 30 mètres de chaine dans 3 mètres de fond et une ancre bien plantée dans du sable, on va pouvoir voir venir.

 

 

 

Mercredi 5 juin 2013.

 

Finalement les orages nous ont évité, juste une heure de pluie genre crachin breton, entre 23h et minuit. Puis hop, retour dehors pour dormir au frais.

 

Petit saut de puce jusqu’à Ranguana.

 

Photo ranguana jp

 

3 jolis lodges, cabanes en bois peintes en bleu sur pilotis, un bar-restaurant à terrasse avec toit de palme, un hamac,

 

 

des tables de  pique-nique, une petite aire de camping, une plage de sable blanc tout autour, des cocotiers partout,

 

 

des oiseaux de tous les cotés, des couleurs d’atoll du Pacifique, les déferlantes du reef pas loin à l’est et du bon snorkeling. Pas tout à fait malheureux.

 

A midi, ça fait longtemps que je vous ai pas parlé des repas, poulet braisé au gingembre, fondue d’aubergine au cumin et semoule au raisins. Salade de crudité en entrée (tomate, céleri, concombre) et sapotille au dessert.

 

Ce soir, omelette au fromage avec pommes de terre et oignons rissolés, salade verte, ananas.

 

Entre temps, on est allé prendre l’apéro au bar de Ranguana en annexe et à la rame (bon cocktail maison). On y a rencontré des américains qui ont insisté pour nous remorquer jusqu’à Trimar sous le prétexte qu’ils n’avaient jamais rien fait pour les français.

 

Photo américains jp

 

De nouveau ça tonne de tous les cotés, le vent est monté à 25 nœuds, on a diné à l’intérieur du bateau pour la première fois depuis Dangriga. Double amarre sur bouée, on ne risque pas grand chose.

 

 

 

Jeudi 6 juin 2013.

 

Que ce soit au Belize, en France ou ailleurs, le théorème que, à la voile,  la direction du vent vient toujours de là où on veut aller se vérifie régulièrement depuis notre départ de Placencia. Il y a même eu un des rarissime vent d’ouest pour contrarier une fois notre route dans ce sens. Donc brise diesel, car les virements de bord entre patates de corail et la remontée au près sous solent seul, c’est pas gagné sans compter un vent qui dépasse rarement les 7/8 nœuds.

 

2h30 de moteur ce matin pour atteindre Tom Owen’s cay,

 

Photo tom owens est jp

 

un petit lagon le long du reef. Couleurs superbes, îles à cocotier, beau snorkeling. J’ai l’impression de me répéter mais le Belize en général, et ce coin ci en particulier, est une zone de navigation géniale. En plus le temps pendant la journée est vraiment au beau, soleil et petit vent rafraichissant. Quand même sieste jusque vers 16h car sous le 16ème parallèle, le soleil de juin en début d’après midi ça reste du feu.

 

Photo tom owens ouest jp

 

Coté snorkeling, on a vraiment vu de tout : pastenagues, raies, requins, tarpon, poisson lézard, marignan, poissons flûte et trompette, mérou, serran, hamlet, brochet, carangue, chinchard, sar, gorette, pagre, platax, poisson papillon, poisson ange, chromis, demoiselle, sergent major, labre, girelle, grive créole, poisson perroquet, barracuda, poisson chirurgien, gobie, baliste, poisson coffre, poisson porc-épic, poisson globe, crabe et langouste, méduse, murène, conche, tortue, des nuages d’alevins et de mini crevettes, des milliers d’autres poissons au nom inconnu et une multitudes de coraux, éponges, anémones de mer , oursins,  étoiles de mer, algues, même des méduses plus quelques épaves. La visibilité est en général excellente et l’eau parfois même trop chaude lorsque l’on snorkele dans quelques dizaines de centimètres.

 

Et ce soir, comme tous les soirs, nous sommes entourés d’orages. On ouvre les paris : pleuvra, pleuvra pas ; hamac, matelas dans le cockpit ou hamann dans la cabine. En attendant tarot. Jean Paul remplace très bien  Bernard et Patrick : il perd tout le temps ou presque.