l'atoll de Turneffe (par Joël) avec les photos

l'atoll de Turneffe (par Joël) avec les photos

Posté par : Joel
30 Mai 2013 à 05h
Dernière mise à jour 20 Novembre 2014 à 08h
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Samedi 18 juin 2013.

 

Petite journée tranquille. Réveil tranquille bien après le soleil, départ cool de Goff Cay, GV et solent sans se presser, 12 miles bon plein en un peu plus de 2 heures. On programme les instructions de Freya pour rentrer dans l’atoll de Turneffe islands sans coup férir. On va pas trop loin pour mouiller dans 2 mètres d’eau devant la resort de Big Cay Bokel, mouillage assez rouleur sur fond de sable.

 

Un catamaran mouillé devant Water cay nous suit depuis ce matin et se présente derrière nous à la passe mais 200 mètres plus au nord en plein dans le récif. Au dernier moment, il bat arrière et fait le détour pour prendre notre chemin.

 

C’est un couple de français parti du Grau du Roy en 2010 sur un catamaran fabriqué maison de 51 pieds. Il finit de visiter la mer des Caraïbes de fond en comble, Venezuela compris. Il s’apprête à poursuivre la virée par le Pacifique en passant Panama. Quand à leur essai d’éperonner le récif, il a voulu suivre sa carte Navionics remise à neuf. Raté. Bizarrement la C-map était juste et indiquait le passage au bon endroit. De toute façon depuis un moment pour les passages délicats, on ne se fie qu’aux instructions de Freya et on double avec une veille sur la delphinière. Si la C-map coïncide, on dit que c’est de la chance.

 

Joli snorkeling le long du reef mais les cyclones sont passés par là et il y a des endroits qui sont de véritables cimetières à coraux.

 

 

 

Dimanche 19 mai 2013.

 

Une journée qui s’annonçait banale et qui en fait fût bien intéressante. Elle n’avait pas forcement bien commencé. D’abord les 2 heures de maintenance préventive, les révisions hebdomadaires habituelles et aussi les mensuelles qui tombaient ce jour là. Faut le faire mais il y a plus passionnant.

 

Puis on décide d’aller à la resort en espérant au mieux un restaurant, au pire l’apéro du dimanche. Do you need some help nous demande une jeune femme depuis l’appontement. Euh, non, juste un apéro. It is private, you cannot go ashore. Merci, on retourne au bateau.

 

turneffe bokel resort.JPG

Photo resort

 

Heureusement un appel téléphonique aux épouses par l’iridium, c’est bon pour le moral. En effet il nous reste pas mal de minutes prépayées qui vont se perdre le 1er juillet.

 

La météo prévoit un vent de force 6, il va falloir trouver un mouillage mieux protégé si on veut dormir la nuit prochaine. On repère sur la carte une ancre à 2 miles près de Coco Tree Cay bien protégée des vents de secteur est, des fonds de 6 à 8 pieds pour y aller. En réalité, presqu’une heure de stress, les 6 pieds n’y sont pas et je passe plusieurs fois sous les 4 pieds, plusieurs fois nous sommes à deux doigts de faire demi-tour. La gorge nouée, nous plantons enfin la pioche à l’endroit visé, bien protégé par la mangrove mais en plein dans le périmètre des moustiques et des taons. Rien n’est jamais parfait.

 

Nous terminons notre café lorsque nous sommes rejoint à la pagaie par Alan, le pêcheur qui habite l’île avec son compère John. La conversation s’engage sur un mode rieur, il admire notre bateau, nous fait raconter notre histoire. Il nous invite à venir voir son installation. Il nous propose aussi maints services. Toujours un peu méfiants après notre mésaventure de la semaine dernière, nous acceptons cependant d’aller lui rendre visite.

 

Avant nous décidons d’aller sur le site que Freya a qualifié d’excellent snorkeling, juste devant Coco Tree Cay. Avec le vent qui a forci, l'annexe joue au sous-marin, on fait de grosses bulles mais on finit par mettre le grappin au fond près du reef. On s’est donné 30 minutes d’exploration, c’était trop court. Le site profond de 2 à 4 mètres est vraiment splendide. D’abord malgré la mer très agitée, une visibilité sur plusieurs dizaines de mètres, puis des coraux variés et vivaces (très peu de mort), des forêts de gorgones agitées comme des éventails,  un grande quantité de poissons de tailles, d’espèces et de couleurs différentes. J’ai même vu un gros poisson du style à se faire photographier avec quand on l’a pêché.

 

Après que les otaries sont remontées à bord de l’annexe, nous traçons notre sillage vers le campement des pêcheurs. Alan nous accueille et nous montre ses installations, ses techniques de pêche et nous conte quelques anecdotes sur l’ile. Son arrière grand-père a commencé le campement ici, en taillant la mangrove et en comblant un espace avec des conches et du sable pour installer sa cabane.

 

turneffe la cabane d'alan.JPG

Photo cabane

 

Alan a parcouru le grand monde, bourlingué, galéré sans doute et est revenu au campement familial, il y a 3 ans. Il a un panneau solaire qui charge 2 batteries pour avoir la radio et une ampoule. John est beaucoup moins bavard mais rigole de bon cœur. 2 gros chiens amicaux qui n’aboient pas à notre arrivée et 2 chiots marrants.

 

Alan, aux étranges yeux verts, dégage intelligence et empathie. L’intérieur de la cabane est aussi bien tenu que peuvent le faire 2 célibataires et 4 chiens. C’est un peu le bazar, mais c’est propre et sans odeurs désagréables.

 

turneffe alan et john et les 2 chiots.JPG

Photo Alan et John

 

Alan nous propose de nous initier à ses techniques de pêche, de nous emmener dans d’autres coins de snorkeling, voire de faire de l’entretien sur le bateau. Nous sommes obligés de décliner, nous partons demain pour l’atoll suivant. Un cadeau à peine sollicité (c’est un don qu’il a, il sait demander sans obliger) et donné de bon cœur. Bonne thérapie contre la méfiance et la parano. Merci Alan.

 

Amis navigateurs qui passez par là, allez voir Alan et John, ils font chaud au cœur.

 

 

 

Lundi 20 mai 2013.

 

On croit profiter de la marée haute de 7h pour sortir plus facilement du lagon. En effet en donnant un large tour vers le nord je navigue dans 2 à 3 mètres d’eau jusqu’à être près du resort de Bokel et près de la sortie du lagon. Mais poussé de travers par le vent, je m’approche trop de la resort et de son haut fond. Je me retrouve à tracer mon sillage dans l’herbe à tortue et la vase avec  un sondeur à 0,7 mètre et puis plus rien, sans doute couvert de boue. Il redémarre 100 mètres plus loin et annonce 1 mètre. Ouf, on est passé. Grosse déception le soir en plongeant inspecter la coque : l’herbe à tortue et la vase, c’est nul pour le carénage, algues et coquillages colonisent toujours la coque.

 

Heureusement que l’on avait bien repéré la passe car ça déferle de tous cotés, le bateau se cabre et cogne mais les sondes sont bonnes. Moteur à fond, on finit par s’extraire et partir sous GV 1 ris et solent à plus de 6 nœuds vers Glover.

 

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