Dimanche 12 mai 2013.

Lever 7h, amarre coupée, annexe envolée.

les tri martolod surveillant leur annexe avant le vol

Depuis notre arrivée au Belize, nous étions les seuls à remonter notre annexe tous les soirs. Depuis 3 nuits, nous ne le faisions plus, comme les autres. Cette nuit, la sanction. Mouillage isolé, île quasi déserte et luxueuse mais proximité de Belize city à 10 miles et quelques campements de pêcheurs sur des cayes alentour. Ça jette un froid ( ! ).

On se trouve désemparé sans annexe. On ne peut plus aller à terre sauf à la nage ou en marina. Heureusement c’était notre plan pour demain (la marina), on va juste anticiper d’une journée.

Après m’être adressé mille reproches, nous levons l’ancre vers les Drowned cayes. Endroit étrange où seul le ciel n’est pas vert, quoique… Dédale de canaux profonds entre des mangroves basses, on peut s’y perdre sans boussole ou fil d’Ariane.

 

Nous mouillons par 20 nœuds de vent dans ce désert pour le repas de midi. Petite baignade et sieste. Un couple de pêcheurs vient nous proposer des langoustes dont la pêche est fermée au Belize depuis le 15 février.  Nous refusons, un peu parano. J’ai oublié de leur proposer une récompense s’ils nous ramenaient notre annexe.

Le soir, toujours avec autant de vent, superbe manœuvre pour prendre un ponton dans la marina du concombre près de Belize City. Fin du périple pour Patrick.

 

Lundi 13 mai 2013.

7h, les bureaux de la marina ouvrent, en fait ils arrivent 40 minutes plus tard. Tarifs très corrects pour un environnement de chantier nautique de notre côté.

 

De l’autre côté un musée rétro (old belize) et un restaurant (fermé le lundi hors saison), des douches avec de l’eau chaude, la laverie en cours d’installation, piscine et plage, c’est le côté luxe.

 

 

Un gardien, des chiens, des coqs.

Au bureau, après avoir raconté mon histoire, ils compatissent et me proposent une annexe et un moteur d’occasion. L’annexe est du style pourri mais à la limite ça peut aller pour un mois, jusqu’à la fin de cette étape. Ensuite on aurait 7 mois pour aviser. On demande à voir le moteur qui est à 200 km de là. On va partager le coût du transport si on ne le prend pas.

Un taxi pour aller au commissariat de police central. Ils ne veulent pas de ma déposition et m’envoient dans un autre commissariat

 

 

 

qui ne veut pas plus de ma déposition et m’envoie dans le commissariat spécialisé dans le tourisme. Le chauffeur de taxi, ému par notre mésaventure et ayant fait de la voile avec son père lors de son adolescence, négocie dans chaque commissariat, explique notre cas et nous conduit tout le long du jeu de piste. S’assurant que l’on va enfin prendre notre déposition, il nous laisse son numéro de téléphone.

 

Un jeune policier rédige à la main le procès-verbal, rature et le réécrit. Puis il nous ramène au commissariat central pour avoir un numéro d’affaire et nous faire payer 4 US$ pour enregistrer notre plainte. Le rapport de police final nous sera adressé par mail dans 6 à 8 semaines… il m’assure que c’est le premier vol de ce genre en 6 ans de service. C’est sans doute ce qu’ils disent tous.

Notre chauffeur de taxi nous fait faire le tour de tous les shiplanders auxquels il pense, leur téléphone et nous aide à expliquer notre cas. Finalement nous trouvons une annexe neuve sensiblement de la bonne taille, sans fond fixe (pour pouvoir la ranger). Elle est à San Pedro et viendra demain par water taxi.

Nous rentrons à la marina. Tous ont été très sympa, même les policiers. Une bonne demi-journée à visiter le vrai pays, ses quartiers pauvres, son quartier historique, ses beaux quartiers, ses commissariats avec leurs visiteurs et leurs prisons et rencontrer des gens dévoués, souriants et pleins d’humour.

 

Mardi 14 mai 2013.

Matinée achats, d’abord le moteur qui paraît vieux (au moins 20 ans) mais qui semble bien marcher dans un nuage de fumée (trop d’huile dans le mélange). C’est pas génial mais 5 fois moins cher qu’un neuf qui ne serait arrivé que dans 4 à 6 semaines. Puis le plein de fuel pour le moteur du bateau, ensuite 20 km pour aller chercher la voiture de location, y mettre un peu d’essence et enfin l’annexe chez Freddy, le marchand de moteurs Honda. Superbe vendeur, hilare et plein d’humour. On déballe le paquet, c’est lourd mais ça semble correspondre. On passe à la machine à billet pour payer en cash. Ici, comme en de nombreux endroits aux Caraïbes, ils font payer la commission de la banque au client lors d’un paiement par carte bancaire.

On n’oublie pas la laundry pour la lessive, prête demain.

Retour à la marina pour débarquer l’annexe et vroum pour le zoo du Belize à 50 km au sud. Déjeuner en chemin dans un petit lolo, genre Bagdad Café pour les cynéphiles.

 

C’est un zoo spécial créé par un cinéaste animalier il y a 30 ans et qui recueille des animaux béliziens orphelins, malades ou confisqués par la douane ou la police car interdits de commerce. Ils ne gardent que les animaux inaptes à la liberté dans 25 hectares de forêt équatoriale. Les animaux sont dans de grands espaces naturels ce qui fait qu’il faut les chercher du regard et qu’il n’est pas possible de tous les voir. A coté des pumas, ocelots et tapir assez bien connus, il y a un couple d’aigles harpie tout droit sortis d’une BD d’extra-terrestres, extraordinaires et fascinants de la fantaisie de la nature. Les plus grands aigles d’Amérique et sans doute du monde.

 

 Toucans, l’oiseau symbole du Belize,

 

singes, serpents, perroquets, léopard

 

toute la faune des forêts béliziennes est présente avec souvent l’histoire personnelle de l’animal et son utilité dans l’écosystème. Comme cette cigogne à goitre habitante des marais autour de Belize city qui fut recueillie poussin après que ses parents ait été tués par un chasseur. Trop habituée à l’homme qui l’a nourrie, elle est inapte à la vie sauvage.

Photo cigogne à goitre

Un des objectifs du zoo est de sensibiliser les béliziens à la protection de leur faune, souvent avec une petite note d’humour. Très bon moment.

 

 

 

Mercredi 15 mai 2013

 

 

 

Journée échange d’équipage, départ de Patrick après ce qu’il appelle « une aventure », arrivée de Jean Paul pour ce qu’il pense être son seul mois de travail de l’année.

 

 

 

4 heures de retard à l’arrivée, on en profite pour visiter Belize City et son musée dans une prison. Disons-le tout net, ce n’est surement pas la destination la plus intéressante de notre périple. La ville a été complètement détruite par le cyclone Hattie en 1961. Immeubles modernes, maisons en bois sur pilotis branlants, quartiers pauvres mal famés,

 

 

 

 

quartier touristique sans âme ni cachet.

 

Le musée a plusieurs salles disparates, il y manque un fil directeur : on y trouve l’histoire de l’indépendance, une salle des timbres du pays, une autre sur les insectes, 2 salles sur les mayas, une salle sur la préhistoire. Quelques belles pièces Maya en jade, d’énormes insectes et de superbes papillons.