Lundi 6 mai 2013. Xcalak

Je suis de quart, minuit, plus que 15 miles et toujours 10 nœuds de vent. Le bateau file à plus de 5 nœuds sur une mer peu agitée. ETA 3 am. Il est temps d’agir. Je rentre le solent. ETA 4 am. Je prend un premier ris. Puis un deuxième (ça merde, je coince le lazy bag dans la poulie du ris mais on ne s’en apercevra qu’au jour). ETA 5 am. Un troisième ris parfait. Là il reste plus qu’un mouchoir. ETA 10 am. On peut mieux faire. Un peu de solent et en fonction du vent on régule à la surface du solent pour un ETA 7 am. On se présente ainsi devant Xcalak avec  5 nœuds de vent, 3 ris à la GV et un demi solent. En fait la météo prévoyait une chute de vent dans la première partie de nuit, chute qui n’est en fait intervenue qu’au lever du jour.

Entrée dans une passe de 50 mètres de large grâce aux instructions de Freia,

Xcalak appontement : les 2 phares à aligner dans la passe

la carte C-map est encore fausse sur le positionnement du passage. Un beau voilier récemment échoué sur le récif attend la prochaine tempête pour vraiment ressembler à une épave… peut-être la mauvaise carte.

Photo épave

Ça me sert le cœur et me rend triste. J’évite de le regarder. Mais je vous en ai mis une photo.

La capitaine du port nous reçoit à 10 heures.

Photo la capitainerie

Elle travaille près d’une heure dans son bureau avec les papiers et les passeports que je lui ai confiés. A la fin, elle me donne mon zarpe, tout un pan de la forêt amazonienne encore partie en papiers tamponnés. Elle a tout fait : port, immigration douane et santé. Ça coûte 500 pesos transformés en 50 $ (change pas avantageux du tout). Mais trop contents pour discuter. Sourires, serrements de main, pas chaleureux mais aimable, c’est déjà ça.

Xcalak, c’est le bled de brousse en bord de mer, un petit peu touristique mais hors saison.

Photo maison

Ça ressemble à un décor de cinéma à la Buñuel pendant la pause casse-croute des figurants. Des maisons en bois sur pilotis ou non qui ont résisté au dernier cyclone parce que les dieux maya existent toujours côtoient des habitations en parpaings chaulés ou peints sans beaucoup de charme. Des mini épiceries, une camionnette de marchand ambulant avec du pain, quelques restaurants et bars, la plupart fermés. Des rues blanches, poussiéreuses,  sans ombre, parcourues par des scooters, envahies par des chiens apathiques.

Photo école

Beaucoup de panneaux à vendre. Une école déserte, ça doit être les vacances. Une aire de jeux sans enfants. Chaud, humide, lourd.

Nous jetons notre dévolu sur Toby’s, un des rares restaurants ouvert et offrant le wifi. Jeune serveur beau (comme a pu le remarquer Armelle par skype) et aimable. Bières, skype, blog, météo, mails, très bon repas. Le serveur humidifie la route devant son restaurant pour qu’on ne soit pas incommodé par la poussière des rares véhicules. Attentionné.

Retour au bateau pour attendre la pluie bienfaitrice qui ne viendra pas.

On est rejoint au mouillage par 2 catamarans qui arrivent du Belize. Premier mouillage avec de la compagnie depuis … la Jamaïque.